Les sapeurs-pompiers de la Gironde, appuyés par des renforts des départements voisins et nationaux, interviennent depuis mardi 12 juillet sur deux incendies qui ont brûlé à cette heure près de 20’300 hectares de forêt en Gironde.
Des résultats notables sont à souligner ce soir. Grâce aux importants moyens terrestres et aériens engagés (2’000 sapeurs-pompiers, 8 Canadairs, 2 Dash), la progression des feux a été limitée.
La journée d’aujourd’hui a permis pour la première fois, depuis cinq jours, de mener des actions de jalonnement, de mettre en place de nouvelles lignes d’appui, de traiter une partie des lisières et d’effectuer des travaux visant à élargir les différentes lignes d’appui existantes autour des différents chantiers.
Près de 36’750 personnes ont été évacuées au total. Aucun blessé grave.
La Teste-de-Buch
- 7000 hectares de forêt ont brûlé à La Teste-de-Buch.
- Pus de 20 000 personnes ont été évacuées au total depuis le début de la crise.
- Les pare-feux réalisés par la DFCI et l’ONF, appuyés par des entreprises forestières et des bulldozers de l’armée et des entreprises privées, ont prouvé leur efficacité, permettant d’empêcher la progression du feu.
- Le poste de commandement opérationnel est désormais installé à l’hippodrome.
- La navigation de plaisance sur la partie ouest du lac de Cazaux-Sanguinet ainsi que la navigation et le mouillage sur le secteur de la passe sud d’entrée du bassin d’Arcachon restent interdites. Les arrêtés sont disponibles sur le site de la préfecture.
- La route départementale D218 est toujours coupée entre le rond-point du Pilat et Biscarosse plage.
Landiras
- 13 300 hectares ont brûlé à Landiras sur l’arrondissement de Langon.
- Aucune victime n’est à déplorer. Seul un garage individuel a été détruit.
- Des évacuations préventives ont été effectuées par les autorités dans les communes de Saint-Léger de Balson (environ 300 personnes) et Saint-Symphorien (environ 2000 personnes) pour éviter que la population soit exposée au risque.
- Des travaux forestiers sont en cours pour anticiper et créer des zones d’appui aux sapeurs-pompiers en cas d’évolution défavorable de l’incendie.
Vensac
- Le feu a débuté à 20h45 hier et est monté en cime rapidement.
- Il a parcouru 80 hectares au total.
- Un camping et un hameau proche ont été évacués pour un total de 550 personnes.
- 10 largages ont été réalisés par les avions détournés des deux autres incendies jusqu’à la nuit aéronautique.
- 20 moyens terrestres ont été engagés.
- Aucune victime n’est à déplorer.
- Le feu est désormais éteint.
De nombreuses routes restent fermées. La liste est consultable sur le site du département :
https://www.gironde.fr/deplacements/inforoutes#incendie-gironde
Pour toute question, vous pouvez contacter la cellule d’information au public, joignable au : 0800 009 763 de 8h à 20h.
Alors que la France est touchée par d’importants incendies depuis la semaine dernière, un pilote de Canadair est décédé dans le crash de son appareil et un sapeur-pompier est mort au feu, respectivement au Portugal et en Espagne.
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Etanchéité des masques, lutter contre le COVID-19… Plusieurs services d’incendie et de secours ont décidé d’interdir le port de la barbe aux sapeurs-pompiers, qu’ils soient volontaires ou professionnels. Aujourd’hui, c’est officiel, l’interdire est illégale. La rédaction de Secours info vous explique pourquoi.
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Alors que la France traverse en ce moment une canicule d’une extrême sévérité, les soldats du feu sont très largement mobilisés partout en France, pour lutter contre des incendies de forêt et de végétation. Plus de 10’000 hectares ont été ravagés en Gironde depuis mardi dernier. Les feux sont toujours actifs ce dimanche et l’inquiétude monte chez les sapeurs-pompiers, puisque le pire est attendu dans les prochaines heures, avec des températures montantes et des vents plus forts.
Pour faire face à ces feux, l’appui des avions bombardiers d’eau est indispensable, au point que la France a demandé de l’aide à la Grèce et à l’Italie qui ont dépêché sur place quatre Canadair. Après huit heures de vol et près de 60 largages dans le Sud-Ouest, un pilote de Canadair est sorti de son silence, grâce à sa casquette de porte-parole du Syndicat national du personnel navigant de l’aviation civile. Droit de réserve levé.
« La maintenance […] n’est pas au niveau »
« On a des avions sur le parking qui ne peuvent pas voler. C’est simple, le 14 juillet 2019 sur ce même parking, nous avions 22 avions en capacité de voler. Trois ans plus tard, à date (14 juillet 2022, NDLR), nous en avons 13 », relate Christophe Govillot à nos confrères de Sud-Ouest. Et d’ajouter, « Nous avons six Dash, des avions rapides -ils font Nîmes Bordeaux en une heure- chargés de 10’000 litres de produits retardant, le septième doit être livré. Quatre sur six sont en mesure de voler. Quant aux Canadair, sur les 12, seulement 9 sont opérationnels »
D’après le pompier du ciel, la maintenance effectuée par des sociétés privées n’est pas au niveau. « Notre direction est incapable de mettre au garde à vous les sociétés qui en ont la charge, au frais du contribuable. On les paie pour avoir des avions disponibles, ce n’est pas le cas » précise-t-il.
Vieillissement de la flotte et manque de personnel
Toujours selon son témoignage, les pilotes font face à des pannes récurrentes sur la flotte de Canadair et déplorent un manque de pièces détachées. Le plus vieux date de 1992 et l’un d’entre eux attend un moteur depuis un mois. Un sujet complexe pour la France, alors que le fabriquant Bombardier a stoppé sa production. Depuis, c’est Viking Air qui a repris le flambeau. Mais la société attend de remplir son carnet de commandes avant de lancer sa chaîne de production.
« L’Europe a acheté 12 appareils, la France en aura deux, mais pas avant 2025. Notre pays ne s’est pas positionné pour en acheter. Plus on attend plus ça décale dans le temps, et nos Canadair ne seront pas fringants »
Autre sujet, le manque de personnel. En Gironde, Christophe a fait des rotations pendant huit heures (horaire réglementaire), avant de se poster à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. « Ils auraient pu repartir, mais nous n’avions personne à mettre dedans…. En tant que pilotes, ça nous fait mal ». Il faudrait 22 commandants de bord, alors que la Sécurité civile n’en compte que 16 actuellement. « Il faut être conscient que cette question des feux, avec le réchauffement est incontournable dans les années qui viennent. Et plus seulement pour le sud de la France » a-t-il ajouté à nos confrères de Sud-Ouest.
Le drame a été évité de justesse samedi peu avant 17 heures. Un camion citerne des sapeurs-pompiers de la Loire a quitté la chaussée pour une raison indéterminée, avant de s’immobiliser sur le flanc dans un ravin.
Alors qu’ils partaient en intervention pour un feu de végétation à Saint-Étienne, les trois agents du SDIS 42 qui se trouvaient à l’intérieur ont été blessés, dont un « plus sérieusement » rapportent nos confrères du Progrès.
🔴En se rendant sur un feu de végétation un camion citerne du @sdis42 s’est renversé. Les 3 #pompiers du véhicule ont été rapidement pris en charge. Nous leur souhaitons un prompt rétablissement.
— Sapeurs-pompiers de la Loire / SDIS 42 (@sdis42) July 16, 2022
Soutien à tous les @PompiersFR engagés sur les #feuxdeforêts au péril de leur vie. pic.twitter.com/tquRs4UP5j
Vous avez été nombreux à nous questionner sur le rôle du conducteur et la responsabilité (ou non) du chef d’agrès des véhicules circulant en situation d’urgence. Nous avons décidé de vous répondre, en fonction de ce que dit la loi, avec l’appui d’un document réalisé par deux élèves avocates pour l’ENSOSP.
Tout d’abord, le pompier est avant tout un usager de la route. À ce titre, il est soumis au respect du Code de la route et doit être titulaire du permis de conduire correspondant à la catégorie de véhicule qu’il conduit. Mais que dit le Code de la route pour les pompiers ?
Pompiers, policiers et gendarmes dans la même catégorie
Les véhicules des services d’incendie et de secours -SIS-, sont considérés par le Code de la route, comme des véhicules d’intérêt général prioritaire (article R 311-1 du Code de la route).
Le texte ne distingue pas le type de véhicules, donc tous les véhicules des -SIS- sont concernés, y compris les VSAV et les voitures de liaison des officiers.
Contrairement aux forces de l’ordre et aux pompiers, les ambulances privées dédiées au transport sanitaire sont classées, au titre de l’alinéa du même article, en : « Véhicule d’intérêt général bénéficiant de facilités de passage », sauf si elles interviennent à la demande du SAMU.
La liste des dérogations
Les dérogations au Code de la route sont permises à deux conditions :
- l’usage des avertisseurs spéciaux,
- l’urgence de la mission.
Le seul usage des gyrophares ne permet pas de dérogation. Il est indispensable d’actionner les gyrophares et la sirène deux-tons.
Ainsi, si ces deux conditions sont remplies, le conducteur peut déroger conformément à l’article R 432-1 du Code de la route : aux limitations de vitesse, aux feux de signalisation, aux sens interdits, aux lignes continues, aux limites d’utilisation de l’avertisseur sonore, aux règles de circulation sur voies autoroutières, au port de la ceinture de sécurité, etc…
MAIS Dans tous les cas, le conducteur ne doit pas mettre en danger les autres usagers de la route.
Sans condition de l’emploi des avertisseurs spéciaux, les tiers sont tenus de faciliter ou de céder le passage aux véhicules de secours.
La loi, le règlement et les notes de service
Si la loi fixe les principes généraux, les dispositions règlementaires précisent et complètent ces principes. C’est-à-dire, que les SIS, sont libres d’appliquer des limitations dans leur règlement opérationnel ou par l’intermédiaire d’une note de service. Pour exemple, dans un SDIS du sud de la France, une note de service autorise les VSAV à rouler 20km/h au-dessus de la limitation et les fourgon, 10km/h au-dessus. D’autres, obligent le port de la ceinture de sécurité. Mais cela n’est pas créateur de droit.
Des décisions de plus en plus courantes pour diminuer le nombre d’accidents, occasionnant des dégâts humains et matériels, très coûteux et parfois dramatiques.
Conducteur, chef d’agrès : qui est responsable ?
Pour être clair, le conducteur est le seul et unique responsable du véhicule en circulation. Il est passible de poursuites pénales s’il a commis une infraction. La responsabilité du chef d’agrès n’est pas retenue par les textes, même si des comptes peuvent lui être demandés par sa hiérarchie.
De ce fait, le conducteur est garant de la sécurité de son engin et doit s’assurer que celui-ci est opérationnel, respecte la règlementation et les normes, notamment en matière de sécurité.
Les titulaires d’un permis probatoire peuvent-ils conduire ?
Le permis probatoire a été institué par la loi du 12 juin 2003 renforçant la lutte contre la violence routière. L’article R 413-5 du Code de la route fixe le régime particulier auquel doit s’astreindre le jeune conducteur pendant deux ou trois ans (capital de six points, apposition du disque A, vitesse limitée à 110 ou 80 km/h…).
L’article R 413-6 du même Code fixe la liste des conducteurs auxquels ces dispositions ne sont pas applicables, notamment les conducteurs des véhicules militaires et des unités d’instruction et d’intervention de la sécurité civile.
Les jeunes conducteurs de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris ou du bataillon de marins-pompiers de Marseille ne sont donc pas soumis à ces règles pendant leur service.
La combinaison de ces articles conduit à interdire la conduite des véhicules de secours, en intervention ou hors intervention, par les sapeurs-pompiers ayant un permis probatoire.
Le permis jaune concerne-t-il les pompiers ?
Afin de conduire un VSL ou une ambulance classique, le conducteur doit être titulaire du permis de conduire de catégorie B et ne plus être en période probatoire. Il devra également être déclaré apte lors d’une visite médicale spécifique organisée par la Préfecture, le fameux permis jaune.
En revanche pour les sapeurs-pompiers, l’arrêté interministériel du 31 juillet 2012, relatif à l’organisation du contrôle médical de l’aptitude à la conduite ne concerne pas les conducteurs de véhicules de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) puisqu’ils bénéficient, au même titre que les policiers et les gendarmes, de visites médicales d’aptitude incluant la conduite des véhicules du service départemental d’incendie et de secours.
Par ailleurs, l’arrêté précité ne mentionne pas le terme « VSAV » mais dans son article 1 reprend celui d’ambulance, qui désigne des véhicules conçus et équipés pour le transport sanitaire de patients dont l’état de santé ne laisse pas présager qu’ils puissent devenir des patients en détresse.
Le VSAV, quant à lui, est un véhicule utilisé par la profession sapeur-pompier, appartenant à la catégorie des véhicules de secours des SIS, qui comprend également les VSR (véhicules de secours routier) et les VSS (véhicules de soutien sanitaire).
Le VSAV peut être adapté pour réaliser des missions de transports sanitaires mais celles-ci, réservées aux transporteurs privés, ne répondent pas à la finalité première de ce type de véhicule. Il convient de noter que dans les textes réglementaires, le VSAV est toujours traité de manière spécifique.
Une différence de ministère
Ainsi, l’article R. 311-1 du Code de la route définit le VSAV comme un véhicule d’intérêt général prioritaire, de même que l’ensemble des véhicules des services d’incendie et de secours, alors qu’une ambulance ne bénéficie que de facilités de passage. Dans le Code de la santé publique, l’article R. 6312-8 n’assimile pas le VSAV à une ambulance puisqu’il dispose de sa propre catégorisation « b ») Catégorie B : voiture de secours aux asphyxiés et aux blessés VSAB » (ancienne dénomination).
De plus, dans ce même article, il est indiqué que les normes applicables aux VSAV relèvent de la compétence du ministre de l’intérieur ce qui souligne encore sa spécificité par rapport à une ambulance. Enfin, pour les raisons susmentionnées, l’arrêté interministériel du 31 juillet 2012 ne s’applique pas aux véhicules du service d’incendie et de secours et à leurs conducteurs sapeurs-pompiers. Donc le permis jaune n’est pas nécessaire pour les sapeurs-pompiers.