Abord relationnel de la victime
L’action de secours doit permettre :
- de protéger les intervenants, la victime et son entourage ;
- d’identifier les réactions inhabituelles, de recueillir et de transmettre un maximum d’informations au médecin régulateur ou à l’équipe médicale sur place.
- de stabiliser l’état de crise de la victime dans la mesure du possible
Eléments essentiels dans la prise en charge
Observer, rechercher
En présence d’une personne en situation de crise, le bilan circonstanciel est essentiel. L’observation et la recherche d’éléments auprès de la victime, de son entourage et de son environnement, doivent permettre de repérer et d’identifier :
- La présence dans l’environnement, de risques potentiels (présence d’armes, emballages de médicaments, lettre, bouteilles d’alcool, etc.) ou de particularités (environnement inadéquat, état inhabituel/particulier)
- Les potentiels facteurs de stress pour la victime :
L’entourage semble-t-il constituer un soutien ou plutôt être source de pression pour la victime ?
Y-a-t-il des éléments extérieurs perturbants la victime ? - L’élément potentiellement déclencheur (interne ou externe ?) :
Suite à quoi ? - Les caractéristiques de la réaction inhabituelle :
Qu’est-ce qui est différent/inhabituel chez la victime ?
Depuis quand ?
Quels sont les éléments qui paraissent inhabituels par rapport aux normes de notre société/de sa culture ? : - Les antécédents/hospitalisations/traitements potentiels :
Souffre-t-elle d’une maladie particulière ? A-t-elle déjà été hospitalisée ? » Si oui, « dans quel contexte ? Prend-elle un traitement ? » Si oui, « l’a-t-elle pris ?, Le prend-elle régulièrement ou est-elle en rupture de traitement ?
C’est à partir de cette première étape que les stratégies de protection et de prise en charge vont pouvoir être déterminées.
Sécuriser, protéger
- Si le contact est possible :
- Choisir un lieu propice à l’échange où la personne se sentira en confiance et en sécurité, à l’écart de la source de stress et des pressions extérieures éventuelles (séparer l’entourage de la victime s’il est identifié que ce dernier, même sans le vouloir, exacerbe l’état de crise de la victime).
- Réduire la réaction de stress en évitant de surexposer la victime (à la vision des blessures, à la confrontation à des facteurs environnementaux stressants, …)
- Assurer une surveillance constante.
- En cas de contact et dialogue impossibles :
- Demander une médicalisation en vue d’une éventuelle sédation afin de minimiser le risque d’agression et de blessures.
- Faire intervenir les forces de l’ordre en protection si la sécurité et la sûreté des personnes sont compromises.
Apaiser la détresse, répondre aux besoins
Dans l’abord relationnel de la victime, le secouriste cherche à favoriser l’apaisement émotionnel, voir à prévenir une potentielle escalade d’agressivité pouvant conduire à la violence et se traduire par un passage à l’acte auto ou hétéro-agressif. Cette action s’exerce dans le calme, sans précipitation ni hésitation. Aussi, elle permet de compléter le bilan, puis d’engager les soins nécessaires.
Néanmoins, lors d’états d’agitation incontrôlables et dangereux, l’abordage relationnel a ses limites et la sédation par un traitement médicamenteux sera indispensable.