En 2023, la France comptait 256 400 sapeurs‑pompiers : 200 000 volontaires, 43 400 professionnels et un noyau de 13 000 militaires intégrés à deux unités bien spécifiques .
Derrière ces chiffres se cachent trois familles de services : les SDIS départementaux, la BSPP à Paris et le BMPM à Marseille. Chacun répond à un cadre juridique, un financement et une culture opérationnelle distincts.
SDIS : la colonne vertébrale territoriale
Présents dans chaque département, les Services départementaux d’incendie et de secours sont dirigés par un officier supérieur et placés sous la double tutelle du préfet (opérations) et du président du conseil d’administration (budgets).
Leur mission : analyser les risques, organiser les 6 080 centres d’incendie et de secours et garantir une réponse 24 h/24 grâce à la mixité professionnels‑volontaires.
BSPP : l’élite militaire de la capitale
Créée en 1811, la Brigade de sapeurs‑pompiers de Paris relève de l’Armée de Terre mais opère sous l’autorité quotidienne du préfet de police. 8 600 militaires couvrent Paris, la petite couronne et plusieurs sites stratégiques (Kourou, bases aériennes…).
Son statut militaire garantit discipline et réactivité, mais la Cour des comptes alerte sur une fuite des effectifs vers le civil, la « captation » menaçant son modèle d’ici 2030.
BMPM : la Marine veille sur Marseille
Depuis 1939, le Bataillon de marins‑pompiers de Marseille dépend de la Marine nationale : 2 400 marins‑pompiers protègent la ville, le port et l’aéroport, avec une culture amphibie et des moyens nautiques uniques.
Comme la BSPP, le BMPM conjugue commandement militaire et missions civiles, agissant toutefois sous l’autorité du maire et du préfet des Bouches‑du‑Rhône.
Des renforts nationaux et une logique de réseau
Au‑delà de ce trio, la Brigade militaire de la Sécurité civile (BMSC) et ses UIISC appuient les SDIS lors des feux de forêt ou des catastrophes majeures, en France comme à l’étranger.
SDIS, BSPP, BMPM et BMSC coopèrent via le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises ; leurs complémentarités assurent une couverture de secours homogène du village isolé aux grandes métropoles, tout en préservant l’identité de chaque corps.