Définition

Un traumatisme du bassin est l’ensemble des signes dus à une atteinte traumatique du bassin, avec ou sans plaie. Le traumatisme du bassin est responsable de fractures ainsi que de lésions des organes internes, notamment hémorragiques, pouvant mettre rapidement en jeu la vie de la victime.

Les traumatismes du bassin sont graves et touchent surtout l’adulte jeune.

Causes

Les traumatismes du bassin surviennent dans un contexte de traumatisme à haute cinétique (accident de la voie publique, chutes de grande hauteur) avec dans deux cas sur trois des lésions associées (thorax, crâne, membres).

Le choc peut être :

Plus rarement, les traumatismes du bassin peuvent survenir à la suite de traumatismes à faible énergie chez la personne âgée.

Risques & Conséquences

La gravité du traumatisme du bassin est due :

La mortalité des traumatismes du bassin est de l’ordre de 8 à 15 %.

Signes

Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du bassin (écrasement, coup, choc) ou moins violent chez une personne âgée.

Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre d’une douleur spontanée siégeant au niveau du bassin ou dans la partie basse de l’abdomen. Cette douleur spontanée est un signe évocateur d’un traumatisme du bassin.

À l’examen, on peut trouver :

Toute victime traumatisée qui a perdu connaissance et qui présente des signes de détresse circulatoire doit être considérée systématiquement comme suspecte d’un traumatisme du bassin.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC04. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Si la victime présente une détresse vitale, appliquer la conduite à tenir adaptée à son état.

 

Référence du cours : 08PR08. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

On appelle traumatisme du crâne (ou crânien) tout choc reçu sur le crâne.

Causes

Les traumatismes crâniens sont la conséquence de multiples mécanismes vulnérants de la boîte crânienne : choc direct, décélération brutale, blessure par un objet pénétrant…

Risques & Conséquences

Un choc direct au niveau de la tête peut entraîner, selon son intensité et son mécanisme, des lésions cutanées, osseuses (fractures) ou cérébrales.

Une décélération brusque avec un arrêt net de la tête, sans aucun choc sur un obstacle, peut également entraîner des lésions cérébrales, uniquement par l’ébranlement du cerveau contre la boîte crânienne.

Ces lésions peuvent être plus ou moins rapidement évolutives et mettre en jeu le pronostic vital. Il faut donc surveiller régulièrement l’état de conscience de la victime. Dans certains cas, une prise en charge chirurgicale précoce est nécessaire pour augmenter les chances de récupération.

Signes

Le bilan circonstanciel et complémentaire retrouvent un traumatisme parfois violent au niveau du crâne (coup, choc) ou indirect (décélération brutale).

À l’issue du bilan d’urgence vitale, la victime peut présenter :

Lors du bilan secondaire, la victime se plaint :

À l’examen, on constate que la victime peut présenter :

Au cours de la surveillance, on peut constater :

Chez l’enfant ou le nourrisson, les signes de traumatisme crânien peuvent être différents de ceux de l’adulte :

Toute chute d’un enfant ou d’un nourrisson, d’une hauteur supérieure à sa taille (table à langer, chaise haute) doit faire suspecter un traumatisme crânien et faire l’objet d’un avis médical immédiat.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC05. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

La victime a perdu connaissance

Appliquer la conduite à tenir devant une victime suspecte d’un traumatisme et qui a perdu connaissance, si elle respire.

La victime, consciente, présente une détresse vitale

Appliquer la conduite à tenir adaptée à une victime qui présente une détresse vitale.

La victime ne présente pas de détresse vitale apparente

Si l’immobilisation du rachis est nécessaire :

Référence du cours : 08PR09. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Il s’agit de lésions à type d’entorse, de fracture, de luxation ou de tassement qui peuvent siéger à n’importe quel niveau de la colonne vertébrale.

Causes & Mécanisme

Une atteinte de la colonne vertébrale survient lors d’un choc direct sur la colonne vertébrale ou d’un traumatisme indirect survenant à distance de celle-ci comme :

Risques & Conséquences

La gravité d’un traumatisme de la colonne vertébrale est due à la possible atteinte de la moelle épinière.

La moelle épinière peut être :

Environ 15 % des personnes qui présentent un traumatisme vertébral, qu’il s’agisse d’une fracture ou d’une luxation ont une lésion médullaire. La majorité des victimes qui présentent un traumatisme médullaire ont aussi un traumatisme vertébral.

Signes

Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du dos ou du cou (coup, choc) ou indirect (flexion extension brusque).

Les mécanismes suivants doivent faire considérer la victime à hauts risques de lésion du rachis :

Dès lors que l’on suspecte un traumatisme du rachis, il faut demander à la victime de ne pas bouger, ou stabiliser manuellement la tête de la victime dans l’axe (particulièrement pour réaliser la libération des voies aériennes) et éviter de mobiliser le reste de la colonne vertébrale.

Au bilan d’urgence vitale, on suspectera une lésion du rachis de principe : ! si la victime a perdu connaissance et ne peut s’exprimer ;

Au bilan complémentaire, on suspectera une lésion du rachis si la victime présente :

À l’interrogatoire, la présence d’antécédents de traumatisme vertébral (fracture ou chirurgie de la colonne vertébrale) ou de maladie vertébrale (ostéoporose) qui fragilise la colonne vertébrale feront aussi considérer la victime comme suspecte d’une lésion du rachis.

Dans certaines situations, le secouriste ne pourra pas rechercher des signes d’atteinte vertébrale ou médullaire particulièrement si la victime :

Dans ces cas-là, devant un mécanisme d’accident évocateur d’accident à haut risque de lésion du rachis, le secouriste considérera la victime comme suspecte d’une lésion au rachis.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Points essentiels dans la prise en charge d’une victime suspecte d’un traumatisme du rachis :

Référence du cours : 08AC06. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définitions

Rechercher en priorité une détresse vitale

Devant une victime qui présente un traumatisme avec suspicion d’une lésion du rachis cervical, thoracique, lombaire ou sacrée, il faut rechercher en priorité une détresse vitale :

À toutes les étapes de l’examen de la victime, limiter les mouvements du rachis, soit en lui demandant de ne pas bouger, soit en assurant une stabilisation de son rachis.

La victime présente une détresse vitale

L’immobilisation de la colonne vertébrale ne doit jamais passer avant la prise en charge d’une détresse vitale.

En l’absence d’une détresse vitale ou après traitement de celle-ci

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¹Si la victime présente une douleur ou si des signes d’atteinte du rachis ou de la moelle apparaissent lorsque la victime se déplace, demander à la victime de s’arrêter et l’immobiliser.

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La victime présente une plaie pénétrante isolée du thorax, du cou ou de la tête

Dans tous les cas

Cas particuliers

Victime agitée non coopérante Devant une victime agitée ou non coopérante (intoxication alcoolique associée, enfant…) et qui refuse toute immobilisation, ne pas l’immobiliser, la laisser s’installer dans la position qui lui est le plus confortable tout en essayant de maintenir à 2 mains la tête dans l’axe.

Demander un avis médical.

Victime qui présente une déformation préexistante de la colonne vertébrale (cyphose, scoliose…), victime très âgée (déformations liées à l’ostéoporose)

L’immobilisation en position horizontale corps entier d’une victime très âgée ou qui présente une déformation préexistante de la colonne vertébrale est difficile et peut être contre-productive (augmentation de la douleur, aggravation des signes ou de la lésion).

Il est alors nécessaire de respecter la position et la déformation de la victime et l’immobiliser dans la position qui lui est la plus confortable.

Seul le matelas immobilisateur à dépression permet de réaliser cette immobilisation et garder la victime immobile.

Traumatisme grave et suspicion de lésion du rachis de l’enfant

Relevage et immobilisation d’une victime

L’immobilisation de la colonne vertébrale d’une victime se fait le plus souvent en position allongée. Toutefois l’immobilisation doit respecter une déformation ou une position d’attente adaptée à une détresse.

Choix du moyen

Choix de la technique de relevage

Référence du cours : 08PR10. Mis à jour en novembre 2021 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Un traumatisme du thorax est l’ensemble des signes dus à une atteinte traumatique du thorax, avec ou sans plaie. Ces signes permettent de suspecter des lésions pouvant mettre rapidement en jeu la vie de la victime.

Ce sont des fractures des côtes ou du sternum avec atteinte ou non des organes intra-thoraciques.

Causes

Une atteinte du thorax survient lors :

Risques & Conséquences

Une atteinte traumatique du thorax peut entraîner :

Signes

Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du thorax (coup, choc) ou indirect (décélération brutale).

Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre :

À l’examen, le secouriste peut trouver :

Toute plaie thoracique est considérée comme grave, même en l’absence de détresse respiratoire.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC08. Mis à jour en septembre 2014 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

La victime a perdu connaissance

Appliquer la conduite à tenir devant une victime suspecte de traumatisme et qui a perdu connaissance, si elle respire.

La victime, consciente, présente une détresse vitale

Appliquer la conduite à tenir adaptée à une victime qui présente une détresse respiratoire ou circulatoire.

La victime ne présente pas de détresse vitale apparente

Il ne faut jamais retirer un corps étranger pénétrant dans le thorax, sauf si celui-ci empêche la réalisation d’une RCP.

¹En l’espèce, le pansement non occlusif doit permettre la sortie de l’air piégé dans le thorax par la plaie et empêcher sa pénétration.

 

Référence du cours : 08PR10. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Il existe trois types d’atteintes des os et des articulations des membres :

Causes & Mécanisme

Une atteinte des os et des articulations des membres survient suite à une chute lors des activités de sport, de travail ou de loisir, un accident de circulation ou une agression.

Elle peut survenir à la suite d’un traumatisme :

Risques & Conséquences

Les lésions des os et des articulations peuvent s’accompagner de complications telles que :

Les fractures de la cuisse ou de multiples fractures de membres peuvent entraîner une détresse circulatoire.

Signes

Un traumatisme des membres ou des articulations est suspecté lors du bilan circonstanciel ou lors de l’analyse du mécanisme de l’accident durant le bilan complémentaire (chute ou choc violent…).

Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre :

À l’examen, on peut trouver une déformation et un gonflement visibles au niveau de la lésion.

Chez la victime qui a perdu connaissance, même en l’absence d’une déformation et d’un gonflement visible, une manifestation douloureuse lors de la palpation ou de la mobilisation de la victime doit faire suspecter une fracture.

Si la plupart des lésions des os et des articulations sont évidentes, elles peuvent être parfois plus difficiles à identifier. Le traumatisme de membre sera alors seulement suspecté par le secouriste et confirmé éventuellement lors de l’examen médical et radiographique.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC09. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Traumatisme des membres

En présence d’une fracture :

La victime a perdu connaissance

Appliquer la conduite à tenir devant une victime suspecte de traumatisme et qui a perdu connaissance, si elle respire.

La victime, consciente, présente une détresse vitale

Référence du cours : 08PR11. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.