
Indication
L’attelle cervico-thoracique (ACT) est un moyen qui permet d’immobiliser la tête, la nuque et le dos d’une victime suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale, le plus souvent en position assise, pour assurer son dégagement ou son extraction.
L’ACT est mise en place après avoir placé un collier cervical pour assurer une restriction des mouvements du rachis cervical pendant sa mise en place.
Justification
Lorsqu’un traumatisme de la colonne vertébrale est suspecté, l’ACT permet de limiter les risques de mobilisation du rachis pendant une manœuvre d’extraction de la victime (victime incarcérée). Malgré tout, sa mise en place est toujours difficile et doit être prudente pour ne pas elle-même mobiliser le rachis.
Matériel
Une ACT, composée :
- d’un corset semi-rigide (dans le sens de la hauteur), constitué d’une bande thoracique (corset) relié à un rabat qui immobilise la tête ;
- de 3 sangles thoraciques ;
- de 2 sangles de cuisses ;
- de poignées de portage ;
- d’un coussin de tête ;
- de sangles de maintien de la tête au niveau du front et du menton ;
- d’un sac de rangement.
Réalisation
La mise en place d’une ACT nécessite trois intervenants :
- un secouriste, placé de préférence, derrière la victime, maintient la tête de la victime à deux mains pendant toute la manœuvre (secouriste 1) ;
- deux secouristes se placent de part et d’autre de la victime pour installer l’ACT (secouristes 2 et 3).
Après avoir posé le collier cervical :
- le secouriste 2 ou 3 doit :
- contrôler la motricité et la sensibilité de l’extrémité de chaque membre, si cela n’a pas été réalisé au cours du bilan complémentaire.
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- décoller légèrement la victime du dossier du siège tout en maintenant l’axe tête-cou-tronc ;
- examiner alors le dos de la victime.
- le secouriste 2 ou 3 doit :
- insérer l’ACT, extrémité de la tête en premier entre le dos de la victime et le dossier du siège, sans toucher les avant-bras du secouriste qui maintient la tête de la victime.
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- centrer l’ACT sur l’axe de la colonne vertébrale ;
- ramener la victime au contact de l’ACT ;
- glisser ensuite les parties mobiles du corset sous les bras de la victime (partie supérieure des bandes thoraciques au contact des aisselles) ;
- maintenir le corset thoracique en attachant la sangle thoracique du milieu, puis inférieure et supérieure ;
Chez l’enfant, il est possible de rouler une couverture devant le thorax et l’abdomen si l’ACT est trop grande.
Chez la femme enceinte, au cours des derniers mois de la grossesse, la sangle thoracique inférieure ne doit pas être serrée sur l’abdomen.
Chez une victime qui présente un traumatisme du thorax, la sangle thoracique supérieure ne doit pas être trop serrée afin de ne pas gêner la respiration. - attacher les sangles de cuisses en passant sous les cuisses ;
Les sangles peuvent éventuellement être croisées devant le pubis, s’il n’y a pas de traumatisme au niveau du bassin.
En cas de suspicion de fracture du fémur, la sangle de la cuisse correspondante ne doit pas être placée. - serrer alors l’ensemble des sangles ;
- combler si nécessaire l’espace situé entre la bande de tête et la partie postérieure de la tête de la victime avec le coussin plié ;
- maintenir les bandes de chaque côté de la tête par les deux sangles ;
L’une des sangles prend appui sur le front de la victime et l’autre sous le menton, sur la partie haute et rigide du collier cervical.
Les doigts du secouriste 1 sont déplacés pour permettre cette manœuvre. - ajuster et resserrer, si nécessaire, les différentes fixations de façon à ce que l’attelle ne bouge pas et ne glisse pas au cours du déplacement ou du relevage de la victime.
Éviter de comprimer le thorax et de limiter les mouvements respiratoires.
À la fin de la manœuvre :
- contrôler la motricité et la sensibilité de l’extrémité de chaque membre ;
- le maintien de la tête peut être relâché ;
- une fois dans l’ACT, l’extraction de la victime peut être effectuée, éventuellement à l’aide d’un plan dur. Elle est ensuite transférée dans un MID. Pour cela, la victime peut être saisie par les poignées de l’ACT et les membres inférieurs par deux secouristes. Le troisième secouriste peut aider à cette manœuvre. Une fois la victime allongée sur le MID, l’ACT doit être retirée avant de rendre rigide le MID.
Retrait de l’ACT
En raison des risques secondaires (difficultés respiratoires), l’ACT sera retirée avant le transport de la victime vers l’hôpital.
Une fois dans le MID :
- retirer les sangles de fixation ;
- soulever la victime en utilisant :
- un pont à 4 porteurs, une 5ème personne retirant l’ACT lorsque la victime est soulevée de quelques centimètres,
- un brancard cuillère en présence de 3 secouristes,
- un pont à 3 porteurs, une 4ème personne retirant l’ACT lorsque la victime est soulevée de quelques centimètres.
Si un plan dur est présent sous la victime, le retirer en même temps que l’ACT.
Risques & Contraintes
La mise en place d’une ACT est difficile et génère souvent une mobilisation du rachis. Seuls des mouvements surs et réfléchis pourront limiter ce risque.
Une fois mise en place et les sangles thoraciques serrées, l’ACT entraîne une limitation des mouvements de la cage thoracique et est donc susceptible d’aggraver une détresse respiratoire. Son utilisation doit être limitée aux opérations de dégagement ou d’extraction des victimes. L’ACT n’est pas un moyen d’immobilisation de la colonne vertébrale à utiliser pour le transport des victimes.
Évaluation
La tête de la victime est parfaitement maintenue et l’immobilisation du rachis est assurée pour l’extraction de la victime.
L’ACT est retirée une fois la victime posée sur le MID.
Indication
Le collier cervical est mis en place aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant suspect d’un traumatisme du rachis pour assurer une restriction des mouvements du rachis cervical avant une manœuvre de mobilisation de la victime, si la stabilisation du rachis par une technique manuelle ne peut pas être réalisée, car elle est difficile ou aléatoire.
La mise en place du collier cervical est réalisée après installation de la tête de la victime en position neutre.
Si la victime est allongée sur le ventre, le collier cervical est installé après son retournement.
Le collier cervical ne doit pas être utilisé s’il existe une contre-indication comme :
- une possible obstruction des voies aériennes ;
- une déformation préexistante du rachis cervical (dans ce cas, maintenir la tête dans la position où elle se trouve).
Justification
En limitant les mouvements du rachis cervical, le collier diminue le risque d’apparition ou d’aggravation d’une lésion de la moelle épinière lors de la manipulation d’une victime porteuse d’une lésion du rachis qui menace la moelle épinière.
Matériel
Un collier cervical adapté à la taille de la victime.
Réalisation
Victime allongée sur le dos
Le secouriste 1 doit :
- maintenir la tête en position neutre pendant toute la manœuvre.
Le secouriste 2 doit :
- dégager tout ce qui peut gêner la mise en place du collier cervical ;
- choisir un collier cervical adapté à la taille de la victime ou en régler la taille ;
La hauteur du collier cervical doit être égale à la distance qui sépare le menton du haut du sternum de la victime. Ce réglage se fait en fonction du modèle utilisé. - glisser la partie arrière du collier sous la nuque de la victime en dégageant la ou les bandes autoagrippantes ;
- positionner la partie avant du collier afin d’obtenir un bon appui menton-sternum ;
- ajuster la hauteur du collier, si c’est possible (selon le modèle) ;
- fixer les sangles ;
- réévaluer la liberté des voies aériennes et s’assurer que le collier ne gêne pas la respiration de la victime.
La mise en place d’un collier cervical n’empêche pas le maintien par un secouriste de la tête de la victime lors de sa mobilisation dans les opérations d’extraction ou pour l’installer sur un dispositif d’immobilisation comme le MID.
Victime assise
Le secouriste 1 doit :
- se placer de préférence derrière la victime ;
- maintenir la tête en position neutre durant toute la manœuvre.
Le secouriste 2 doit :
- dégager tout ce qui peut gêner la mise en place du collier cervical ;
- choisir un collier cervical adapté à la taille de la victime ou en régler la taille ;
- positionner la partie avant du collier afin d’obtenir un bon appui menton-sternum ;
- glisser la partie arrière du collier sous la nuque de la victime ;
- entourer le cou de la victime avec le collier et fixer les bandes auto-agrippantes ;
- réévaluer la liberté des voies aériennes et s’assurer que le collier ne gêne pas la respiration de la victime.
Risques & Contraintes
Une aggravation ou l’apparition d’un traumatisme de la moelle épinière peut survenir si une restriction des mouvements du rachis cervical n’est pas assurée.
Si le collier cervical n’est pas de taille adaptée au cou de la victime, les mouvements de la tête sont possibles.
Le collier cervical ne limite pas en totalité les mouvements de rotation et de latéralité de la nuque.
La mise en place du collier cervical n’est pas systématique, car il peut entrainer des complications, comme une obstruction des voies aériennes, une difficulté à assurer une libération des voies aériennes, une compression des vaisseaux du cou avec aggravation d’un traumatisme crânien ou des complications locales par compression.
Le collier cervical peut aggraver une détresse respiratoire, particulièrement lorsqu’il est associé à des moyens d’immobilisation comme l’ACT.
Évaluation
Le collier cervical doit être :
- adapté à la taille de la victime ;
- positionné correctement : en appui sur le sternum et le menton en avant, le haut du dos et la base de la tête en arrière ; les clavicules et les angles de la mandibule latéralement doivent aussi être en contact avec le collier ;
- relâché une fois l’immobilisation sur le MID réalisée. Après mise en place du collier, la liberté des voies aériennes doit être réévaluée.
Après mise en place du collier, la liberté des voies aériennes doit être réévaluée.
Indication
Le réalignement est effectué chaque fois que possible par un médecin.
En l’absence de médecin, on peut être amené, sur avis médical, à réaligner un avant-bras ou une jambe qui présente une fracture fermée, c’est-à-dire lui faire recouvrer un axe proche de la normale.
Ce réalignement est indiqué par la présence de signes de complications vasculaires ou neurologiques (membre froid, pâle, insensible) ou si la déformation empêche la mise en place d’un dispositif d’immobilisation.
Justification
La présence d’une déformation angulaire au niveau d’un membre fracturé peut entraîner une complication nerveuse ou vasculaire et constituer un obstacle ou une gêne à la mise en place d’un matériel d’immobilisation spécifique.
Le réalignement d’un membre traumatisé permet de :
- limiter les complications de compression vasculaire ou nerveuse ;
- mettre en place une attelle.
Matériel
Aucun matériel.
Réalisation
Fracture fermée de l’avant-bras
Le secouriste doit :
- saisir et bloquer avec une main l’articulation du coude de la victime ;
- saisir le poignet ou la main de la victime, avec son autre main ;
- ramener progressivement l’avant-bras dans l’axe en exerçant une traction douce.
La traction n’est relâchée qu’après immobilisation du membre.
Fracture fermée de la jambe
Cette technique nécessite que le secouriste soit assisté d’une seconde personne. Le secouriste doit :
- faire réaliser le maintien du genou de la victime par la personne qui l’assiste ;
Il veille à ce que celle-ci saisisse à deux mains le genou de la victime et le bloque. - saisir à deux mains la cheville et ramener progressivement la jambe dans l’axe normal du membre inférieur en exerçant une traction douce.
La traction n’est relâchée qu’après immobilisation du membre.
Risques & Contraintes
Le réalignement d’un membre doit être immédiatement interrompu et un nouvel avis médical demandé si :
- il existe une résistance au réalignement ;
- la douleur provoquée devient intolérable pour la victime.
Pendant ou après le réalignement, des complications vasculaires (hématome, compression d’un vaisseau) ou neurologiques (perte de la sensibilité ou de la motricité) peuvent apparaître. Dans ce cas, un nouvel avis médical doit être demandé.
Évaluation
Le réalignement de membre est correct si : • il est possible de poser sans difficulté un moyen d’immobilisation spécifique ; • on constate une atténuation de la douleur et des signes de complications.
Indication
Le retrait du casque de protection d’une victime est indiqué :
- dans tous les cas, si au moins deux intervenants sont présents ;
- si la victime a perdu connaissance, lorsqu’un seul intervenant est présent.
La réalisation du retrait du casque de protection doit alors permettre de rechercher les signes de respiration, après avoir libéré les voies aériennes.
Justification
La présence d’un casque de protection chez la victime peut occasionner une gêne dans la réalisation de l’examen et des gestes de secours.
Matériel
Aucun matériel.
Réalisation
Le retrait du casque de protection se fait sur une victime allongée sur le dos.
À deux secouristes
Le secouriste 1, chargé du retrait du casque, doit :
- se placer à genoux dans l’axe de la tête de la victime ;
Il doit être suffisamment éloigné pour pouvoir retirer le casque sans avoir à se reculer. - maintenir le casque en plaquant ses mains de chaque côté, la tête en position neutre et dans l’alignement de l’axe du tronc.
Le secouriste 2 doit :
- s’installer, à côté de la tête, en trépied genou relevé du côté des pieds de la victime ;
- détacher ou couper la sangle de la mentonnière (casque avec jugulaire) ou déverrouiller le dispositif de fixation du casque au niveau du menton de la victime ;
- relever la visière du casque et retirer les lunettes de la victime, si nécessaire ;
- glisser la main du côté de la tête de la victime sous la nuque, avant-bras en appui sur sa cuisse ;
- placer les doigts de l’autre main en crochet sous le menton, coude appuyé sur le genou relevé et maintenir ainsi fermement la tête et le cou dans l’axe du corps.
Le secouriste 1 doit :
- saisir le casque par les parties latérales du bord inférieur ;
- tirer doucement le casque vers lui dans l’axe en le faisant glisser sur le sol ;
Il est parfois nécessaire de basculer légèrement le casque d’arrière en avant sans le décoller du sol, en limitant les mouvements de la tête, pour ne pas accrocher le nez ; - arrêter la manœuvre lorsque le bord inférieur du casque se trouve au-dessus de la racine du nez de la victime.
Le maintien de la tête n’est jamais relâché durant ce retrait.
Le secouriste 2, dès l’arrêt du retrait, doit :
- repositionner ses prises, en glissant la main qui maintient la nuque vers le bas du crâne.
Ce repositionnement a pour objet d’éviter une chute brutale de la tête de la victime lors du retrait complet du casque.
Le secouriste 1 doit :
- retirer complètement le casque ;
- maintenir la tête en position neutre (prise latéro-latérale) ;
- accompagner délicatement la tête de la victime jusqu’au sol.
En secouriste isolé
Le retrait du casque à un secouriste est un geste extrêmement délicat :
- relever la visière du casque ;
- retirer les lunettes de la victime, éventuellement ;
- maintenir le casque de la victime d’une main ;
- détacher ou couper la sangle de la mentonnière (casque avec jugulaire), ou déverrouiller le dispositif de fixation du casque au niveau du menton de la victime, avec l’autre main ;
- se placer dans l’axe de la tête de la victime ;
Il convient d’être suffisamment éloigné de la victime pour pouvoir retirer le casque sans avoir à se reculer. - saisir le casque par les parties latérales du bord inférieur ;
- tirer doucement le casque, dans l’axe, en le faisant glisser sur le sol jusqu’à ce que le bord inférieur de la mentonnière soit à la racine du nez ;
- déplacer une main pour saisir le bord inférieur de la partie supérieure du casque ;
- glisser doucement l’autre main sous la base du crâne de la victime pour la maintenir ;
- tirer doucement le casque en arrière en le faisant basculer légèrement pour ne pas accrocher le nez de la victime et simultanément déposer délicatement la tête sur le sol en la gardant le plus possible dans l’axe.
Risques & Contraintes
Une mobilisation du rachis cervical ou de la tête de la victime au cours de la manœuvre de retrait du casque peut entraîner une aggravation de son état et des séquelles graves.
Le retrait du casque de protection par un seul secouriste doit rester un geste exceptionnel, qui doit être réalisé seulement s’il ne peut pas obtenir un renfort immédiat.
Évaluation
La nuque et la tête de la victime doivent rester immobiles durant toute la manœuvre.
Indication
Cette technique est indiquée chez une victime consciente qui présente :
- un traumatisme de membre, y compris des articulations, en l’absence de plaie ;
- une piqûre d’insecte.
Justification
L’application de froid permet d’atténuer la douleur et de limiter le gonflement. Matériel L’application de froid peut être réalisée avec :
- de l’eau mélangée à de la glace (en cubes ou pilée) ;
- avec des compresses chimiques froides de différentes tailles.
Les bombes cryogènes sont réservées à l’usage médical.
Réalisation
L’application de froid doit être la plus précoce possible et s’étendre au-delà de la zone douloureuse.
La durée d’application ne doit pas excéder vingt minutes. Elle peut être réduite de moitié en cas d’inconfort causé à la victime.
En utilisant de l’eau et de la glace
- remplir d’eau un sachet plastique ou une vessie de glace et y ajouter des glaçons, de la glace pilée ou de la neige ;
- chasser l’air en excédent(1) et fermer hermétiquement la poche ;
- envelopper la poche dans un linge (serviette, torchon) et l’appliquer sur la zone concernée.
En utilisant une compresse chimique
- générer le froid, conformément aux indications du constructeur ;
- envelopper la poche dans un linge (serviette, torchon) et l’appliquer sur la zone concernée.
Risques & Contraintes
L’application de froid est proscrite :
- sur une plaie ;
- chez une victime qui a perdu connaissance.
Une application de froid prolongée peut provoquer :
- des réactions cutanées, comme une rougeur ou une pâleur intense, l’apparition de petites cloques ;
- des gelures caractérisées par une peau « cartonnée » quand on la touche. Si tel est le cas, interrompre immédiatement l’application de froid.
Évaluation
L’application de froid entraîne une diminution de la douleur et du gonflement sans provoquer de désagréments pour la victime.
Indication
Cette technique est indiquée afin d’assurer le maintien d’un pansement non compressif sur une plaie.
Justification
Le maintien du pansement à l’aide d’un filet tubulaire évite tout phénomène de compression circulaire d’un membre et laisse à la victime sa liberté de mouvement. Réalisé avec une bande, ce maintien accroît la protection contre les souillures extérieures.
Matériel
Les bandes de crêpe ou extensibles
Les bandes de crêpe ou les bandes extensibles sont les plus communément utilisées. Elles sont de différentes largeurs.
Les filets de mailles tubulaires
Les filets de mailles tubulaires sont des cylindres de filet élastique de différents diamètres adaptés à chaque partie du corps.
Réalisation
Maintien à l’aide d’une bande
Après avoir positionné le pansement non compressif :
- enrouler la bande autour de la zone atteinte (segment de membre, thorax, tête) ;
Le bandage doit largement dépasser les dimensions du pansement. - maintenir la bande avec un morceau de ruban adhésif ou une épingle de sûreté.
Maintien à l’aide d’un filet
Après avoir positionné le pansement non compressif :
- étirer et enfiler le filet, comme une chaussette, pour maintenir le pansement ;
- faire un tour, puis repasser sur le filet pour assurer le maintien, si celui-ci est trop large pour la partie du corps à équiper ;
Lors du retour, il convient de veiller à ce que le filet n’exerce pas de compression. - réaliser à l’aide d’une paire de ciseaux des orifices pour libérer certaines parties du corps (par exemple pouce, talon, orifice naturel), si cela s’avère nécessaire.
Risques & Contraintes
Le dispositif de maintien (par bande ou filet) :
- ne doit jamais être directement posé sur la plaie ou la brûlure ;
- ne doit pas déplacer le pansement lors de sa mise en place ;
- doit largement dépasser les dimensions du pansement.
La mise en place d’un filet peut être effectuée sur une victime allongée qui présente une plaie du crâne et est suspecte d’un traumatisme du rachis. Toutefois, elle doit être effectuée en présence d’un maintien de la tête et en glissant délicatement le filet sous celle-ci. En revanche, cette technique ne peut pas être réalisée avec une bande.
Un bandage circulaire peut conduire à un effet garrot. Aussi, il convient de surveiller attentivement l’apparition progressive d’une douleur diffuse ou d’un saignement et de contrôler la circulation du membre en dessous du pansement (pouls, temps de recoloration cutanée, aspect de la peau).
Exceptionnellement, cette technique peut permettre de réaliser la compression du membre pansé.
Évaluation
Le dispositif doit maintenir le pansement sans entraver la circulation en aval. Par ailleurs, aucune douleur ne doit apparaître au niveau du membre pansé après une dizaine de minutes.
Indication
Cette technique est indiquée pour protéger une plaie, après son nettoyage et éventuellement sa désinfection.
Justification
En protégeant la plaie des souillures, le pansement limite le risque d’infection secondaire.
Matériel
Il existe différents types de pansements.
Le pansement adhésif
Le pansement adhésif est prédécoupé, stérile et sous emballage individuel. Il se compose :
- d’une compresse, éventuellement imbibée d’antiseptique ;
- d’une fixation adhésive qui ne doit pas être irritante pour la peau (hypoallergénique).
Le pansement individuel
Le pansement individuel est, à l’origine, conçu pour les plaies par balle. Il peut néanmoins être utilisé pour tout type de plaie non étendue. Ce pansement est stérile. Il est contenu dans un emballage qui s’ouvre sans être déchiré, en décollant et séparant simplement les bords de l’emballage. Il se compose :
- d’une bande non extensible ;
- de deux compresses absorbantes, l’une fixe, l’autre mobile, pouvant ainsi se déplacer sur toute la longueur de la bande ;
- d’une épingle permettant la fixation de la bande.
Le pansement Type C
Déployé, le pansement Type C permet la protection d’une ou plusieurs plaies grâce à la différence de taille des compresses qu’il contient. Fermé, il se présente sous la forme d’un cylindre, protégé par une enveloppe plastique. Une fois déplié, il se compose :
- d’une compresse absorbante de 40 x 13 cm (compresse principale) ;
- d’une compresse absorbante de 16 x 14 cm ;
- d’une compresse de 14 x 60 cm ;
- d’une bande extensible ;
- de deux épingles.
Réalisation
Ne jamais toucher avec les doigts, même recouverts de gants, la partie du pansement qui entrera en contact avec la plaie.
Avec un pansement adhésif
- choisir le pansement en fonction des dimensions de la plaie ;
- sortir le pansement de son emballage stérile ;
- appliquer le pansement sur la plaie simple, en retirant les protections des zones autocollantes ;
- appliquer les parties collantes sur la peau saine, puis les lisser avec le doigt.
Avec un pansement individuel
- ouvrir l’emballage sans le déchirer ;
- sortir le sachet stérile et l’ouvrir ;
- dérouler la bande, sans toucher aux compresses absorbantes ;
- appliquer les compresses sur la plaie ;
S’il s’agit d’une plaie par balle, appliquer une compresse sur le point d’entrée et l’autre, en la faisant coulisser, sur le point de sortie. - attacher la bande avec l’épingle de sûreté.
Avec un pansement Type C
- ouvrir l’emballage en plastique ;
- ouvrir l’emballage papier et enlever la compresse ;
- dérouler le pansement ;
- appliquer les compresses absorbantes sur la ou les plaies ;
- maintenir la ou les compresses avec la bande, maintenue à l’aide des épingles.
La compresse non absorbante peut servir de support au matériel non utilisé.
Risques & Contraintes
Un pansement peut cacher un saignement et un bandage circulaire peut conduire à un effet garrot. Aussi, il convient de surveiller attentivement l’apparition progressive d’une douleur diffuse ou d’un saignement et de contrôler la circulation du membre en dessous du pansement (pouls, temps de recoloration cutanée, aspect de la peau).
Dans le cas d’un pansement du front ou du cuir chevelu, la technique ne peut pas être réalisée sur une personne allongée, suspecte d’un traumatisme du rachis cervical (en effet, il serait nécessaire de soulever la tête de la victime pour passer la bande).
Évaluation
La lésion cutanée est entièrement recouverte par le pansement, et aucune douleur n’apparaît au niveau de la zone bandée après une dizaine de minutes.
Les abréviations sont utilisées quotidiennement par les secouristes sur intervention, à l’oral ou l’écrit, afin de communiquer rapidement aux autres intervenants et souvent sans être compris des témoins.
Abréviations
AC : arrêt cardiaque
ACT : attelle cervico-thoracique
AEV : accident d’exposition à un risque viral
CO : monoxyde de carbonne
DAE : défibrillateur automatisé externe
DASRI : déchets d’activités de soins à risques infectieux
DEA : défibrillateur entièrement automatisé
DSA : défibrillateur semi-automatique
FC : fréquence cardiaque
FFP2 : masque de protection respiratoire individuel
FR : fréquence respiratoire
MID : matelas immobilisateur à dépression
PA : pression artérielle
SpO² : saturation pulsée en oxygène
RCP : réanimation cardio-pulmonaire
TA : tension artérielle
VHB : virus de l’hépatite B
VHC : virus de l’hépatite C
VIH : virus de l’immunodéficience humaine
O² : O2 (di)Oxygène
CO² : dioxyde de carbone
OVA : obstruction des voies aériennes
VA : voies aériennes
PLS : position latérale de sécurité
AVC : Aaccident vasculaire cérébral
CUMP : cellule d’urgence médico-psychologique
MIN : mort inattendue et inexpliquée du nourrisson
Hg : mercure
LVA : libération des voies aériennes
SAI : seringue auto-injectable
Morphologie
Adulte : Ressemblant à un adulte morphologiquement
Enfant : Ressemblant à un enfant, pouvant tenir sur la cuisse du secouriste
Nourrisson : Ressemblant à un nourrisson, peut tenir sur l’avant-bras du secouriste
Nouveau-né : Ressemblant à un nouveau-né de quelques semaines, peut tenir sur l’avant-bras du secouriste
Définition
Le relevage est une action qui consiste à placer une victime sur un brancard, directement ou à l’aide d’un dispositif particulier de relevage afin d’assurer son déplacement (brancardage).
Cette action est réalisée après avoir soustrait la victime à la cause de sa détresse et l’avoir installée dans la position que nécessite son état.
L’application des techniques de relevage et de brancardage comporte des risques, notamment pour la victime, mais aussi pour le secouriste. Un bon entraînement et le respect des techniques évitent ou minimisent ces risques.
Principes généraux de manutention
Les manœuvres de relevage et de brancardage doivent être pratiquées de manière coordonnée sous la conduite d’un chef et exigent la stabilité des secouristes et la sécurité de leurs mouvements.
À cet effet, il convient de respecter les principes suivants :
- Stabilité des positions et sécurité des mouvements des secouristes ;
Le secouriste debout doit avoir les pieds écartés, décalés, non parallèles.
À genoux, il se place en position du « trépied », un genou à terre, l’autre écarté en dehors des avantbras.
Penché en avant, il garde le dos plat et travaille avec les muscles des membres inférieurs, s’éloignant le moins possible de la position verticale. Il vaut mieux s’accroupir que se pencher.
Ces principes évitent les « faux mouvements » à l’origine de douleurs dorso-lombaires. - Fermeté des prises ;
La charge est saisie à pleines mains et non du bout des doigts ; elle porte sur les avant-bras et non sur les mains. - Bonne répartition des charges ;
Les secouristes doivent être plusieurs (3 à 6) selon les cas; la charge doit être rapprochée au maximum des porteurs. - Synchronisation des mouvements.
En équipe les mouvements doivent être doux et synchronisés, sous les ordres d’un chef.
Règles générales de brancardage
Le brancardage est une épreuve inconfortable pour la victime. Afin d’en minimiser les effets, il convient de respecter les règles et principes suivants :
- préalablement au déplacement :
- arrimer ou sangler la victime,
- positionner les secouristes, en fonction de leur taille et de leur force.
- lors du déplacement :
- veiller à maintenir le brancard en position horizontale,
- s’assurer que les mouvements sont exécutés de façon coordonnée, afin d’être les plus doux possible pour la victime,
En cela, les déplacements doivent être réalisés en marchant, sans secousse ni balancement. - placer la tête de la victime vers l’avant, en règle générale.
Le chef se place préférentiellement à l’arrière. Ce positionnement lui permet d’avoir une vision sur l’ensemble de son équipe d’une part, tout en pouvant exercer une surveillance constante de la victime d’autre part. Il doit :
- coordonner la manœuvre de brancardage. Pour cela, il veille à commander l’équipe de secouristes dans chacune des actions à conduire.
Le commandement se fait, le plus souvent en deux temps. L’ordre d’exécution étant précédé d’un ordre préparatoire. Par exemple, « Attention pour lever… Levez ».
Les ordres sont donnés à haute et intelligible voix, afin d’être entendus par tous les membres de l’équipe.
Matériel de relevage et de brancardage
II existe une série de matériels qui peuvent aider à relever une victime. Certains d’entre eux peuvent être utilisés pour un déplacement sur une courte distance jusqu’au lieu où la pose sur le brancard est possible.
Les véhicules spécialement affectés au transport des victimes (blessés, malades) sont équipés en général de brancards adaptés à des chariots porte-brancard dont ils peuvent être parfois désolidarisés (VSAV, UMH des SMUR, véhicules de premiers secours des associations agréées de sécurité civile, véhicules des transporteurs sanitaires privés…).
Les modèles de brancards les plus couramment rencontrés sont :
- le brancard pliant à compas sans têtière ;
C’est un brancard plat dont le fond est en toile ou en toile plastifiée. Les hampes sont en bois ou en métal, munies de pieds fixes et réunies par des compas métalliques permettant de plier le brancard dans le sens de largeur (transport à vide et stockage). II peut être muni de bretelles pour le brancardage à trois. - le brancard dit principal¹ ;
Ce brancard est muni de roues et peut être utilisé seul, ou combiné à un chariot de transport.
Muni d’un dossier (appelé appui-tête), il permet la position demi-assise, et peut être complété d’un repose-pied (brancard articulé).
La zone du thorax est rigide pour permettre de réaliser une RCP, il est recouvert d’un matelas de transport et parfois d’appuis latéraux rabattables. - les brancards dits de catastrophe ;
II s’agit de brancards plats, rigides, aisément empilables, dont le stockage et le transport à vide peuvent être faits sous faible volume. - le brancard pour aéronefs.
Certains aéronefs en version sanitaire sont munis de brancards spéciaux, plus étroits.
Outre les brancards, la chaise de transport permet de répondre à une difficulté réelle de brancardage en étages, dans les immeubles sans ascenseur ou aux escaliers ou ascenseurs étroits.
Elle peut être utilisée pour une victime qui peut se tenir assise et qui ne présente aucune détresse.
Il existe deux modèles de chaise de transport : pliant et non pliant. Elles sont équipées de poignées sur le cadre supérieur (dans le dos) et sur la barre inférieure (aux pieds).
Les brancards ou dispositifs de portage sont habituellement prévus pour des victimes de corpulence courante et ne peuvent être utilisés pour des victimes dont le poids est supérieur à un maximum indiqué par le fabricant. Pour transporter des victimes dont la corpulence est supérieure, il faut alors faire appel à des services dotés de dispositifs de portage adaptés encore appelés « dispositifs bariatriques ».
D’autres dispositifs de portage sont aussi couramment utilisés²:
- le brancard cuillère ;
Ce dispositif est constitué de deux parties que l’on glisse latéralement sous le blessé, puis qu’on réunit pour constituer un brancard rigide.
Ce matériel, en métal inoxydable ou en PVC, est constitué :- d’un cadre tubulaire, large de 43 cm au niveau du tronc, dont les montants permettent le portage,
- de lames pleines, légèrement incurvées, inclinées vers l’intérieur, permettant la « cueillette » de la victime.
Le cadre tubulaire est réglable en longueur et permet, par deux systèmes à encliquetage et articulés, l’ouverture en éventail ou la dissociation du brancard en deux parties.
Trois sangles permettent l’arrimage de la victime.
La forme « en auge » et les possibilités d’ouverture permettent de glisser les lames sous la victime sans la soulever.
Le stockage peut s’effectuer en position repliée.
Ce dispositif est surtout utilisé pour relever une victime et la transférer sur un autre moyen de transport. Il peut être équipé de blocs de tête pour assurer une restriction des mouvements du rachis cervical.
- l’alèse portoir ;
Elle est constituée d’un rectangle de toile épaisse, solide, plastifiée, radio-transparente, dont la dimension correspond à la surface utile du brancard.
Elle est munie de poignées latérales renforcées de sangles de toile, dans le sens transversal et parfois longitudinal. Les poignées sont au nombre de 6 ou 8, symétriques ou dissymétriques.
Elle est principalement utilisée comme dispositif de transfert. Placée à l’avance sur le brancard, sous la couverture, elle permet :- de faire glisser le blessé d’un brancard sur un autre,
- de faire passer le blessé du brancard sur un lit, une table d’examen ou de radiologie.
Elle est utilisée isolément et de façon transitoire pour transporter une victime (qui ne présente pas de lésion traumatique) jusqu’au brancard si on ne peut amener ce dernier à la victime.
Elle est lavable, stockable sous faible volume, mais ne constitue pas un plan dur, rigide.
- le brancard Piguilem ;
Ce brancard est formé par un cadre tubulaire métallique, monté sur patins.
Sur le devant est fixée une plaque en matière plastique assurant la protection de la toile et de la victime et facilitant le glissement. Léger, il est adapté au treuillage ou au glissage, sur neige par exemple.
A été également mis au point un brancard claie de portage Pigui 3, dérivé du premier, mais formé de deux éléments tubulaires facilitant le portage. - la barquette ;
La barquette est un dispositif rigide de transport de victime, muni de bords sur ses quatre côtés et de sangles d’immobilisation.
Elle présente quatre anneaux de fixation pour les élingues de treuillage ou d’hélitreuillage.
Certains modèles sont constitués de deux parties détachables, pour faciliter leur portage à vide. - les civières pour hélicoptères ;
Pour le transport en hélicoptère moyen ou léger, il est nécessaire de transférer la victime sur la civière de l’appareil (d’où l’intérêt du portoir). Seuls les hélicoptères lourds acceptent les brancards normalisés. - la gouttière Bellisle (ou portoir corset).
La gouttière Bellisle est couramment utilisée sur les bâtiments de la Marine nationale. Il s’agit d’un dispositif d’immobilisation et de transport de victime qui facilite l’évacuation en passant par des passages étroits (ascenseur, escalier, trou d’homme).
Elle est composée d’une enveloppe souple en toile lavable rigidifiée dans le sens de la longueur par des lamelles placées entre deux épaisseurs de toile. Elle dispose d’un dispositif de contention de la victime dans toutes les positions, et possède un système de portage par poignées et hampes amovibles et un système permettant le hissage en position verticale ou horizontale (sangles longitudinales).
Une fois la victime déposée sur la gouttière, cette dernière s’enroule autour de la victime, assurant ainsi sa protection contre les chocs tout en la gardant sur un plan dur.
¹Ce brancard répond à la norme NF EN 1865 – Décembre 1999 – relative aux spécifications des brancards et équipement d’ambulances pour le transport de patients.
²Le plan dur ainsi que le matelas immobilisateur à dépression sont deux dispositifs de portage couramment utilisés. Ils ne sont pas développés dans la présente partie mais font l’objet d’une présentation détaillée sur les fiches techniques ad-hoc.