Indication

L’attelle cervico-thoracique (ACT) est un moyen qui permet d’immobiliser la tête, la nuque et le dos d’une victime suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale, le plus souvent en position assise, pour assurer son dégagement ou son extraction.

L’ACT est mise en place après avoir placé un collier cervical pour assurer une restriction des mouvements du rachis cervical pendant sa mise en place.

Justification

Lorsqu’un traumatisme de la colonne vertébrale est suspecté, l’ACT permet de limiter les risques de mobilisation du rachis pendant une manœuvre d’extraction de la victime (victime incarcérée). Malgré tout, sa mise en place est toujours difficile et doit être prudente pour ne pas elle-même mobiliser le rachis.

Matériel

Une ACT, composée :

Réalisation

La mise en place d’une ACT nécessite trois intervenants :

Après avoir posé le collier cervical :

À la fin de la manœuvre :

Retrait de l’ACT

En raison des risques secondaires (difficultés respiratoires), l’ACT sera retirée avant le transport de la victime vers l’hôpital.

Une fois dans le MID :

Si un plan dur est présent sous la victime, le retirer en même temps que l’ACT.

Risques & Contraintes

La mise en place d’une ACT est difficile et génère souvent une mobilisation du rachis. Seuls des mouvements surs et réfléchis pourront limiter ce risque.

Une fois mise en place et les sangles thoraciques serrées, l’ACT entraîne une limitation des mouvements de la cage thoracique et est donc susceptible d’aggraver une détresse respiratoire. Son utilisation doit être limitée aux opérations de dégagement ou d’extraction des victimes. L’ACT n’est pas un moyen d’immobilisation de la colonne vertébrale à utiliser pour le transport des victimes.

Évaluation

La tête de la victime est parfaitement maintenue et l’immobilisation du rachis est assurée pour l’extraction de la victime.

L’ACT est retirée une fois la victime posée sur le MID.

Référence du cours : 08FT09. Mis à jour en novembre 2021 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Le collier cervical est mis en place aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant suspect d’un traumatisme du rachis pour assurer une restriction des mouvements du rachis cervical avant une manœuvre de mobilisation de la victime, si la stabilisation du rachis par une technique manuelle ne peut pas être réalisée, car elle est difficile ou aléatoire.

La mise en place du collier cervical est réalisée après installation de la tête de la victime en position neutre.

Si la victime est allongée sur le ventre, le collier cervical est installé après son retournement.

Le collier cervical ne doit pas être utilisé s’il existe une contre-indication comme :

Justification

En limitant les mouvements du rachis cervical, le collier diminue le risque d’apparition ou d’aggravation d’une lésion de la moelle épinière lors de la manipulation d’une victime porteuse d’une lésion du rachis qui menace la moelle épinière.

Matériel

Un collier cervical adapté à la taille de la victime.

Réalisation

Victime allongée sur le dos

Le secouriste 1 doit :

Le secouriste 2 doit :

La mise en place d’un collier cervical n’empêche pas le maintien par un secouriste de la tête de la victime lors de sa mobilisation dans les opérations d’extraction ou pour l’installer sur un dispositif d’immobilisation comme le MID.

Victime assise

Le secouriste 1 doit :

Le secouriste 2 doit :

Risques & Contraintes

Une aggravation ou l’apparition d’un traumatisme de la moelle épinière peut survenir si une restriction des mouvements du rachis cervical n’est pas assurée.

Si le collier cervical n’est pas de taille adaptée au cou de la victime, les mouvements de la tête sont possibles.

Le collier cervical ne limite pas en totalité les mouvements de rotation et de latéralité de la nuque.

La mise en place du collier cervical n’est pas systématique, car il peut entrainer des complications, comme une obstruction des voies aériennes, une difficulté à assurer une libération des voies aériennes, une compression des vaisseaux du cou avec aggravation d’un traumatisme crânien ou des complications locales par compression.

Le collier cervical peut aggraver une détresse respiratoire, particulièrement lorsqu’il est associé à des moyens d’immobilisation comme l’ACT.

Évaluation

Le collier cervical doit être :

Après mise en place du collier, la liberté des voies aériennes doit être réévaluée.

Référence du cours : 08FT10. Mis à jour en novembre 2021 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Le réalignement est effectué chaque fois que possible par un médecin.

En l’absence de médecin, on peut être amené, sur avis médical, à réaligner un avant-bras ou une jambe qui présente une fracture fermée, c’est-à-dire lui faire recouvrer un axe proche de la normale.

Ce réalignement est indiqué par la présence de signes de complications vasculaires ou neurologiques (membre froid, pâle, insensible) ou si la déformation empêche la mise en place d’un dispositif d’immobilisation.

Justification

La présence d’une déformation angulaire au niveau d’un membre fracturé peut entraîner une complication nerveuse ou vasculaire et constituer un obstacle ou une gêne à la mise en place d’un matériel d’immobilisation spécifique.

Le réalignement d’un membre traumatisé permet de :

Matériel

Aucun matériel.

Réalisation

Fracture fermée de l’avant-bras

Le secouriste doit :

La traction n’est relâchée qu’après immobilisation du membre.

Fracture fermée de la jambe

Cette technique nécessite que le secouriste soit assisté d’une seconde personne. Le secouriste doit :

La traction n’est relâchée qu’après immobilisation du membre.

Risques & Contraintes

Le réalignement d’un membre doit être immédiatement interrompu et un nouvel avis médical demandé si :

Pendant ou après le réalignement, des complications vasculaires (hématome, compression d’un vaisseau) ou neurologiques (perte de la sensibilité ou de la motricité) peuvent apparaître. Dans ce cas, un nouvel avis médical doit être demandé.

Évaluation

Le réalignement de membre est correct si : • il est possible de poser sans difficulté un moyen d’immobilisation spécifique ; • on constate une atténuation de la douleur et des signes de complications.

Référence du cours : 08FT11. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Le retrait du casque de protection d’une victime est indiqué :

La réalisation du retrait du casque de protection doit alors permettre de rechercher les signes de respiration, après avoir libéré les voies aériennes.

Justification

La présence d’un casque de protection chez la victime peut occasionner une gêne dans la réalisation de l’examen et des gestes de secours.

Matériel

Aucun matériel.

Réalisation

Le retrait du casque de protection se fait sur une victime allongée sur le dos.

À deux secouristes

Le secouriste 1, chargé du retrait du casque, doit :

Le secouriste 2 doit :

Le secouriste 1 doit :

Le secouriste 2, dès l’arrêt du retrait, doit :

Le secouriste 1 doit :

En secouriste isolé

Le retrait du casque à un secouriste est un geste extrêmement délicat :

Risques & Contraintes

Une mobilisation du rachis cervical ou de la tête de la victime au cours de la manœuvre de retrait du casque peut entraîner une aggravation de son état et des séquelles graves.

Le retrait du casque de protection par un seul secouriste doit rester un geste exceptionnel, qui doit être réalisé seulement s’il ne peut pas obtenir un renfort immédiat.

Évaluation

La nuque et la tête de la victime doivent rester immobiles durant toute la manœuvre.

Référence du cours : 08FT12. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Cette technique est indiquée chez une victime consciente qui présente :

Justification

L’application de froid permet d’atténuer la douleur et de limiter le gonflement. Matériel L’application de froid peut être réalisée avec :

Les bombes cryogènes sont réservées à l’usage médical.

Réalisation

L’application de froid doit être la plus précoce possible et s’étendre au-delà de la zone douloureuse.

La durée d’application ne doit pas excéder vingt minutes. Elle peut être réduite de moitié en cas d’inconfort causé à la victime.

En utilisant de l’eau et de la glace

En utilisant une compresse chimique

Risques & Contraintes

L’application de froid est proscrite :

Une application de froid prolongée peut provoquer :

Évaluation

L’application de froid entraîne une diminution de la douleur et du gonflement sans provoquer de désagréments pour la victime.

Référence du cours : 08FT13. Mis à jour en septembre 2014 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Cette technique est indiquée afin d’assurer le maintien d’un pansement non compressif sur une plaie.

Justification

Le maintien du pansement à l’aide d’un filet tubulaire évite tout phénomène de compression circulaire d’un membre et laisse à la victime sa liberté de mouvement. Réalisé avec une bande, ce maintien accroît la protection contre les souillures extérieures.

Matériel

Les bandes de crêpe ou extensibles

Les bandes de crêpe ou les bandes extensibles sont les plus communément utilisées. Elles sont de différentes largeurs.

Les filets de mailles tubulaires

Les filets de mailles tubulaires sont des cylindres de filet élastique de différents diamètres adaptés à chaque partie du corps.

Réalisation

Maintien à l’aide d’une bande

Après avoir positionné le pansement non compressif :

Maintien à l’aide d’un filet

Après avoir positionné le pansement non compressif :

Risques & Contraintes

Le dispositif de maintien (par bande ou filet) :

La mise en place d’un filet peut être effectuée sur une victime allongée qui présente une plaie du crâne et est suspecte d’un traumatisme du rachis. Toutefois, elle doit être effectuée en présence d’un maintien de la tête et en glissant délicatement le filet sous celle-ci. En revanche, cette technique ne peut pas être réalisée avec une bande.

Un bandage circulaire peut conduire à un effet garrot. Aussi, il convient de surveiller attentivement l’apparition progressive d’une douleur diffuse ou d’un saignement et de contrôler la circulation du membre en dessous du pansement (pouls, temps de recoloration cutanée, aspect de la peau).

Exceptionnellement, cette technique peut permettre de réaliser la compression du membre pansé.

Évaluation

Le dispositif doit maintenir le pansement sans entraver la circulation en aval. Par ailleurs, aucune douleur ne doit apparaître au niveau du membre pansé après une dizaine de minutes.

Référence du cours : 08FT15. Mis à jour en septembre 2014 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Cette technique est indiquée pour protéger une plaie, après son nettoyage et éventuellement sa désinfection.

Justification

En protégeant la plaie des souillures, le pansement limite le risque d’infection secondaire.

Matériel

Il existe différents types de pansements.

Le pansement adhésif

Le pansement adhésif est prédécoupé, stérile et sous emballage individuel. Il se compose :

Le pansement individuel

Le pansement individuel est, à l’origine, conçu pour les plaies par balle. Il peut néanmoins être utilisé pour tout type de plaie non étendue. Ce pansement est stérile. Il est contenu dans un emballage qui s’ouvre sans être déchiré, en décollant et séparant simplement les bords de l’emballage. Il se compose :

Le pansement Type C

Déployé, le pansement Type C permet la protection d’une ou plusieurs plaies grâce à la différence de taille des compresses qu’il contient. Fermé, il se présente sous la forme d’un cylindre, protégé par une enveloppe plastique. Une fois déplié, il se compose :

Réalisation

Ne jamais toucher avec les doigts, même recouverts de gants, la partie du pansement qui entrera en contact avec la plaie.

Avec un pansement adhésif

Avec un pansement individuel

Avec un pansement Type C

La compresse non absorbante peut servir de support au matériel non utilisé.

Risques & Contraintes

Un pansement peut cacher un saignement et un bandage circulaire peut conduire à un effet garrot. Aussi, il convient de surveiller attentivement l’apparition progressive d’une douleur diffuse ou d’un saignement et de contrôler la circulation du membre en dessous du pansement (pouls, temps de recoloration cutanée, aspect de la peau).

Dans le cas d’un pansement du front ou du cuir chevelu, la technique ne peut pas être réalisée sur une personne allongée, suspecte d’un traumatisme du rachis cervical (en effet, il serait nécessaire de soulever la tête de la victime pour passer la bande).

Évaluation

La lésion cutanée est entièrement recouverte par le pansement, et aucune douleur n’apparaît au niveau de la zone bandée après une dizaine de minutes.

Référence du cours : 08FT16. Mis à jour en septembre 2014 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Les abréviations sont utilisées quotidiennement par les secouristes sur intervention, à l’oral ou l’écrit, afin de communiquer rapidement aux autres intervenants et souvent sans être compris des témoins.

Abréviations

AC : arrêt cardiaque
ACT : attelle cervico-thoracique
AEV : accident d’exposition à un risque viral

CO : monoxyde de carbonne

DAE : défibrillateur automatisé externe
DASRI : déchets d’activités de soins à risques infectieux
DEA : défibrillateur entièrement automatisé
DSA : défibrillateur semi-automatique

FC : fréquence cardiaque
FFP2 : masque de protection respiratoire individuel
FR : fréquence respiratoire

MID : matelas immobilisateur à dépression

PA : pression artérielle

SpO² : saturation pulsée en oxygène

RCP : réanimation cardio-pulmonaire

TA : tension artérielle

VHB : virus de l’hépatite B
VHC : virus de l’hépatite C
VIH : virus de l’immunodéficience humaine

O² : O2 (di)Oxygène
CO² : dioxyde de carbone
OVA : obstruction des voies aériennes

VA : voies aériennes

PLS : position latérale de sécurité

AVC : Aaccident vasculaire cérébral

CUMP : cellule d’urgence médico-psychologique

MIN : mort inattendue et inexpliquée du nourrisson

Hg : mercure

LVA : libération des voies aériennes

SAI : seringue auto-injectable

Morphologie

Adulte : Ressemblant à un adulte morphologiquement

Enfant : Ressemblant à un enfant, pouvant tenir sur la cuisse du secouriste

Nourrisson : Ressemblant à un nourrisson, peut tenir sur l’avant-bras du secouriste

Nouveau-né : Ressemblant à un nouveau-né de quelques semaines, peut tenir sur l’avant-bras du secouriste

Définition

Le relevage est une action qui consiste à placer une victime sur un brancard, directement ou à l’aide d’un dispositif particulier de relevage afin d’assurer son déplacement (brancardage).

Cette action est réalisée après avoir soustrait la victime à la cause de sa détresse et l’avoir installée dans la position que nécessite son état.

L’application des techniques de relevage et de brancardage comporte des risques, notamment pour la victime, mais aussi pour le secouriste. Un bon entraînement et le respect des techniques évitent ou minimisent ces risques.

Principes généraux de manutention

Les manœuvres de relevage et de brancardage doivent être pratiquées de manière coordonnée sous la conduite d’un chef et exigent la stabilité des secouristes et la sécurité de leurs mouvements.

À cet effet, il convient de respecter les principes suivants :

Règles générales de brancardage

Le brancardage est une épreuve inconfortable pour la victime. Afin d’en minimiser les effets, il convient de respecter les règles et principes suivants :

Le chef se place préférentiellement à l’arrière. Ce positionnement lui permet d’avoir une vision sur l’ensemble de son équipe d’une part, tout en pouvant exercer une surveillance constante de la victime d’autre part. Il doit :

Matériel de relevage et de brancardage

II existe une série de matériels qui peuvent aider à relever une victime. Certains d’entre eux peuvent être utilisés pour un déplacement sur une courte distance jusqu’au lieu où la pose sur le brancard est possible.

Les véhicules spécialement affectés au transport des victimes (blessés, malades) sont équipés en général de brancards adaptés à des chariots porte-brancard dont ils peuvent être parfois désolidarisés (VSAV, UMH des SMUR, véhicules de premiers secours des associations agréées de sécurité civile, véhicules des transporteurs sanitaires privés…).

Les modèles de brancards les plus couramment rencontrés sont :

Outre les brancards, la chaise de transport permet de répondre à une difficulté réelle de brancardage en étages, dans les immeubles sans ascenseur ou aux escaliers ou ascenseurs étroits.

Elle peut être utilisée pour une victime qui peut se tenir assise et qui ne présente aucune détresse.

Il existe deux modèles de chaise de transport : pliant et non pliant. Elles sont équipées de poignées sur le cadre supérieur (dans le dos) et sur la barre inférieure (aux pieds).

Les brancards ou dispositifs de portage sont habituellement prévus pour des victimes de corpulence courante et ne peuvent être utilisés pour des victimes dont le poids est supérieur à un maximum indiqué par le fabricant. Pour transporter des victimes dont la corpulence est supérieure, il faut alors faire appel à des services dotés de dispositifs de portage adaptés encore appelés « dispositifs bariatriques ».

D’autres dispositifs de portage sont aussi couramment utilisés²:

Le cadre tubulaire est réglable en longueur et permet, par deux systèmes à encliquetage et articulés, l’ouverture en éventail ou la dissociation du brancard en deux parties.
Trois sangles permettent l’arrimage de la victime.
La forme « en auge » et les possibilités d’ouverture permettent de glisser les lames sous la victime sans la soulever.
Le stockage peut s’effectuer en position repliée.
Ce dispositif est surtout utilisé pour relever une victime et la transférer sur un autre moyen de transport. Il peut être équipé de blocs de tête pour assurer une restriction des mouvements du rachis cervical.

Elle est utilisée isolément et de façon transitoire pour transporter une victime (qui ne présente pas de lésion traumatique) jusqu’au brancard si on ne peut amener ce dernier à la victime.
Elle est lavable, stockable sous faible volume, mais ne constitue pas un plan dur, rigide.

¹Ce brancard répond à la norme NF EN 1865 – Décembre 1999 – relative aux spécifications des brancards et équipement d’ambulances pour le transport de patients.

²Le plan dur ainsi que le matelas immobilisateur à dépression sont deux dispositifs de portage couramment utilisés. Ils ne sont pas développés dans la présente partie mais font l’objet d’une présentation détaillée sur les fiches techniques ad-hoc.

Référence du cours : 10AC01. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.