
Définition
L’accident lié à la plongée correspond potentiellement à toute manifestation qui survient pendant, immédiatement après ou dans les vingt-quatre heures qui suivent une plongée en apnée ou en scaphandre autonome.
Causes
Les accidents liés à la plongée ont plusieurs origines et peuvent survenir aussi bien lors d’une plongée en apnée que d’une plongée en scaphandre autonome. On distingue plusieurs types d’accidents dont les principaux sont :
- les accidents barotraumatiques (ou de surpression ou accidents biomécaniques)
Ce sont des accidents provoqués par une variation des volumes de gaz dans les cavités naturelles (sinus, poumon, intestin) ou pathologiques (caries, emphysème) de l’organisme et les cavités artificielles (masque de plongée). Ces cavités se compriment au cours de la descente et se distendent lors de la remontée.
Ils surviennent à toutes les profondeurs.
À la descente, la principale atteinte est celle de l’oreille moyenne. Les gaz se rétractent et mettent en pression le tympan, entrainant douleur, otite, voire déchirure si le plongeur ne rééquilibre pas la pression par des manœuvres d’équilibration. Par le même mécanisme peut aussi survenir le placage de masque, compensé en soufflant de l’air par le nez dans le masque.
Lors de la remontée, la surpression pulmonaire est l’accident le plus grave qui peut entraîner la mort du plongeur. Elle est la conséquence d’un blocage de l’expiration ou d’une expiration insuffisante. Pendant une remontée sans expirer suffisamment, l’air comprimé inspiré au fond se dilate dans les alvéoles pulmonaires et comme il ne peut s’échapper, il les distend puis les déchire, entrainant œdème aigu du poumon, emphysème, pneumothorax ou embolies gazeuses.
La surpression peut être favorisée par une réaction de panique ou des problèmes de matériel. - les accidents de désaturation (ou de décompression ou accidents biophysiques)
Lors d’une plongée en scaphandre autonome, les gaz inspirés (principalement l’azote) se dissolvent dans le sang et les tissus, d’autant plus que la durée de la plongée est longue et profonde. L’azote est stocké dans les tissus alors que l’oxygène est utilisé par les cellules. Normalement, lors de la remontée, les tissus libèrent l’azote dissous sous forme de microbulles qui s’éliminent par les poumons.
Il arrive qu’il se forme des bulles qui se bloquent dans les capillaires des tissus, en particulier sous la peau, dans les articulations, la moelle épinière, le cerveau ou dans la circulation pulmonaire.
Cet accident peut survenir lors de remontées rapides ou en présence de facteurs favorisants (surpoids, fatigue, stress, déshydratation) ou lors d’un voyage en avion trop proche de la dernière plongée. Dans 1/3 des cas, il n’est pas retrouvé de raisons. - les accidents toxiques (ou accidents biochimiques)
Lors de la plongée, le plongeur respire de l’air (ou mélange) sous pression (oxygène et azote). Avec la profondeur, la pression des gaz augmente. La quantité de gaz dissous dans les tissus augmente et peut devenir toxique (narcose des profondeurs à l’azote, toxicité de l’oxygène).
D’autre part, des gaz toxiques peuvent venir s’ajouter à la composition de l’air dans les bouteilles en les contaminant lors de leur remplissage, particulièrement si le local du compresseur n’est pas en conformité. Ce sont des gaz appelés polluants : gaz carbonique, monoxyde de carbone, vapeurs d’huile. - les accidents de plongée en apnée après hyperventilation
L’hyperventilation préalable à la plongée en apnée peut provoquer une insensibilité à la baisse de la quantité d’oxygène dans le sang responsable de troubles du jugement voire de perte de connaissance. Ce trouble est responsable de noyades. - autres accidents
D’autres accidents peuvent survenir à l’occasion d’une plongée telles que des pathologies cardiaques sur terrain prédisposé, des traumatismes, des hypothermies, des envenimations, des réactions toxiques ou allergiques… compliqués par l’hostilité du milieu.
Risques & Conséquences
Selon le type d’accident, les risques comme les conséquences occasionnées à la victime peuvent varier :
- les accidents barotraumatiques provoquent la distension et la déchirure des alvéoles, entraînant un passage de l’air dans les différents espaces entourant le poumon :
- dans la plèvre (pneumothorax),
- entre les deux poumons (pneumomédiastin),
- sous la peau, particulièrement à la base du cou (emphysème sous-cutané).
Cette déchirure peut aussi provoquer un passage de l’air dans les vaisseaux pulmonaires puis dans la circulation générale. Les bulles de gaz peuvent alors atteindre le cerveau et donner des manifestations neurologiques.
- les accidents de désaturation permettent la création de bulles au niveau de la moelle épinière, du cerveau, des articulations et de la peau. Ces bulles entrainent une interruption de la circulation qui s’aggrave en favorisant la création de caillots ;
En fonction de l’importance du phénomène, les conséquences peuvent être mineures, se limiter à des fourmillements cutanés voire des douleurs, ou majeures comme la survenue d’une paralysie ou d’un arrêt cardiaque. - les conséquences principales des concentrations toxiques des gaz sont des perturbations de l’état de conscience du plongeur pouvant entraîner la noyade ou un accident de décompression par remontée rapide ;
- les autres accidents ont leurs conséquences propres et peuvent être cause de noyades ou d’accident de décompression par remontée rapide.
Signes
Le 1er regard indique que l’on est en présence d’une victime qui vient de réaliser une plongée dans les vingt-quatre heures qui précèdent l’apparition des signes.
Lors du 2ème ou 3ème regard, elle peut présenter :
- une perte de connaissance ;
- un arrêt cardiaque ;
- une atteinte neurologique caractérisée par une hémiplégie ou une paraplégie du corps ;
- des convulsions ;
- une détresse respiratoire avec cyanose, toux et crachats de sang ou une gêne respiratoire objectivée par une accélération des fréquences respiratoire et cardiaque et une baisse de la saturation artérielle en oxygène ;
- une détresse circulatoire.
Si la victime est consciente, elle peut se plaindre :
- de maux de tête ;
- de vertiges et d’étourdissements ;
- de fourmillements et engourdissement des membres ;
- de douleurs de la poitrine ou dans le dos plus ou moins intenses ;
- de douleurs des articulations ;
- d’une sensation de picotements sous la peau ;
- de crampes.
L’examen permet de constater, éventuellement :
- des troubles de la parole, de la vision ou de l’audition ;
- des troubles psychiques et du raisonnement, de l’attention, de la mémoire et de l’humeur ;
- des signes cutanés et/ou musculo-squelettiques, comme la perception, à la palpation, d’air sous la peau, particulièrement à la base du cou.
Toutes manifestations inhabituelles ou anormales qui surviennent pendant, immédiatement après ou dans les vingt-quatre heures qui suivent une plongée doivent être considérées comme un accident de plongée.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de limiter l’évolution et l’extension des lésions (administration d’oxygène, lutte contre la détresse vitale, contre le refroidissement et la déshydratation) ;
- de recueillir toutes les informations nécessaires, particulièrement celles liées à la plongée ;
- de faciliter l’évacuation de la victime vers un service spécialisé dans les accidents de plongée.
- déséquiper la victime et la sortir le plus rapidement possible de l’eau.
Si la victime présente une détresse vitale,
- appliquer sans tarder la conduite adaptée à la détresse vitale de la victime.
En l’absence de détresse vitale :
- mettre la victime au repos et l’installer en position adaptée ou demi-assise si elle préfère ;
- déshabiller et sécher la victime, la protéger du froid ;
- administrer de l’oxygène en inhalation à l’aide d’un masque à haute concentration à un débit de 15 l/min, quelle que soit la saturation en oxygène, jusqu’à la prise en charge médicale ;
- faire boire de l’eau plate (0,5 à 1 l en fractionnant les prises sur une heure), sauf si la victime présente un trouble de la conscience, des vomissements ou refuse de boire ;
- transmettre le bilan et appliquer les consignes reçues ;
Il est courant, dans les premières trente minutes, que le médecin demande que soit administré à la victime de l’aspirine® par voie orale en l’absence d’allergie ou de saignement et si ce médicament est disponible. - surveiller la victime.
Dans tous les cas, avant de transmettre le bilan :
- rechercher auprès de la victime, ou de son entourage, les renseignements suivants :
- paramètres de la plongée : type (apnée, bouteilles…), lieu, profondeur atteinte, durée, remontées avec paliers, heure de sortie… ;
- tables utilisées ou ordinateur de plongée : à joindre à la fiche d’intervention secouriste lors de l’évacuation de la victime ;
- nombre de plongées dans les vingt-quatre heures précédant l’action de secours ;
- évènements survenus durant la plongée : stress, remontée rapide, douleurs à la descente… ;
- heure de survenue des symptômes et de leur évolution.
NB : Ces renseignements sont à reporter sur la fiche d’évacuation du plongeur accidenté, tel que prévu à l’article A322-78 du code du sport¹.
¹La fiche d’évacuation répond au modèle défini à l’annexe III-19 (art. A322-78) du code du sport. Elle fait partie du matériel de secours qui devrait être présent sur le lieu de mise à l’eau ou d’immersion et elle peut être téléchargée via le site internet legifrance.gouv.fr.
Définition
L’accouchement inopiné est l’acte de mettre au monde un nouveau-né hors d’une maternité. Il peut survenir avant l’arrivée des secours ou en leur présence.
On appelle parturiente une femme enceinte sur le point d’accoucher. Normalement, l’accouchement a lieu à trente-neuf semaines de grossesse, soit quarante et une semaines d’aménorrhée (absence de règles).
L’accouchement peut survenir avant, on parle alors d’accouchement prématuré.
L’accouchement se déroule en trois étapes :
- Le travail
À la fin de la grossesse, l’utérus commence à se contracter, de plus en plus régulièrement et de plus en plus fort. La partie basse de l’utérus commence à s’ouvrir pour pouvoir laisser passer l’enfant. L’ouverture se traduit par la sortie de glaires sanguinolentes puis d’un liquide clair, c’est la rupture de la poche des eaux. Elle correspond à la perte du liquide dans lequel baigne le fœtus. Le liquide qui s’écoule est normalement clair.
Le travail peut durer de plusieurs minutes à plusieurs heures suivant la personne. Il est habituellement plus rapide chez une femme qui a déjà accouché une ou plusieurs fois. - L’expulsion
L’orifice (col) de l’utérus s’ouvre de plus en plus sous l’effet des contractions. Le fœtus descend vers le vagin, en général la tête la première. Le nouveau-né apparaît alors et progressivement va sortir du corps de la mère. Une fois expulsé, le nouveau-né est toujours relié à la mère par le cordon ombilical. Le nouveau-né peut alors, après section du cordon ombilical, être pris en charge. L’expulsion peut durer plusieurs minutes.
L’enfant se présente normalement la tête en avant (présentation céphalique). Cependant, d’autres présentations sont possibles (présentation par le siège ou l’épaule) et sont sources de complications parfois très graves (ralentissement de l’accouchement, impossibilité d’accoucher, procidence du cordon ombilical). - La délivrance
Il s’agit de la sortie hors de l’utérus du placenta et du reste du cordon ombilical. Elle survient vingt à trente minutes après la sortie du nouveau-né.
Causes
Les causes d’accouchement inopiné sont multiples, allant de la grossesse mal ou non suivie, à la multiparité.
Risques & Conséquences
L’accouchement se déroule normalement sans complications, mais il peut parfois entraîner des complications mettant en jeu la vie du fœtus ou de la mère.
Signes
Les contractions utérines marquent le début du travail. Elles sont douloureuses, mais sont aussi perceptibles en posant doucement la main sur le ventre de la mère. Durant la contraction, celui-ci devient très dur puis se relâche. Peu intenses et espacées au début, elles vont devenir de plus en plus fréquentes, rapprochées et douloureuses.
La rupture de la poche des eaux survient secondairement. Le liquide qui s’écoule est normalement clair. Cette rupture peut survenir alors que la mère ne présente aucune contraction utérine. La rupture de la poche des eaux et l’envie irrépressible que la mère ressent de pousser traduisent généralement un accouchement imminent et le début de la phase d’expulsion. Il en est de même si la tête du nouveau-né apparaît à la vulve.
Vingt à trente minutes après l’expulsion, la mère ressent de nouvelles contractions et l’envie de pousser. Ces contractions se traduisent par une expulsion du placenta et de ses annexes. C’est la délivrance.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de réaliser un bilan, complété par des éléments spécifiques de l’accouchement, pour permettre au médecin d’évaluer l’imminence de l’accouchement et les risques de ce dernier ;
- d’assister la future maman pendant l’accouchement lorsqu’il n’est plus possible de la transporter à l’hôpital ;
- d’assurer une prise en charge et une surveillance attentive de la mère ;
- de prendre en charge un nouveau-né à la naissance.
L’accouchement n’a pas encore eu lieu
- installer la future maman sur le côté ;
L’installation sur le dos est à proscrire. - réaliser un bilan de la parturiente ;
Au cours du 4ème regard, il convient à l’interrogatoire de la mère, de son entourage ou en consultant le carnet de maternité, de recueillir les éléments spécifiques suivants :- le suivi ou non de la grossesse,
- le nombre d’accouchements et de grossesses déjà réalisé et leur déroulement,
- la date et le lieu prévus de l’accouchement,
- s’il s’agit d’une grossesse simple ou multiple et son déroulement,
- le type d’accouchement prévu (voie basse ou césarienne) et la nature de la présentation (tête, siège, épaule),
- l’heure du début des contractions (douleurs régulières), la durée des contactions et l’intervalle entre deux contractions,
- si la parturiente a perdu les eaux : l’heure de cette perte et la couleur du liquide (transparent, trouble, sanglant),
- demander un avis médical en transmettant le bilan.
Si le transport de la parturiente peut être réalisé, après avis médical, il convient de :
- relever et installer la victime sur un brancard, allongée sur le côté et ceinturée ;
- transporter la victime en milieu hospitalier ;
- surveiller la victime durant le transport.
Si le transport de la parturiente ne peut pas être réalisé, après avis médical, l’accouchement doit être réalisé sur place. il convient alors de :
- préparer le matériel nécessaire à l’accouchement et à l’accueil du bébé :
- serviettes de bain propres et sèches,
- récipient pour recueillir les liquides corporels et le placenta.
- avoir à portée de main le matériel nécessaire à une éventuelle réanimation du nouveau-né :
- bouteille d’oxygène, insufflateur manuel pédiatrique,
- aspirateur de mucosités avec une sonde adaptée au nouveau-né,
- oxymètre de pouls.
- mettre des gants à usage unique et se protéger contre le risque de projection de liquides (masque, lunettes de protection) ;
- installer la mère dans une position demi-assise, cuisses fléchies et écartées, par exemple sur le rebord du lit ;
- réaliser l’accouchement. Pour cela :
- demander à la future maman d’attraper ses cuisses avec ses mains et d’hyper-fléchir ses cuisses sur l’abdomen lorsqu’elle ressent un besoin irrépressible de pousser ou si le haut du crâne du bébé commence à apparaître à la vulve,
- lui demander de pousser vers le bas en retenant sa respiration dès qu’elle ressent la contraction et, si possible, jusqu’au maximum de la contraction,
- faire reposer les jambes à la fin de la contraction utérine,
- recommencer la même manœuvre jusqu’à l’apparition de la moitié de la tête du bébé.
- Dès lors que la moitié de la tête du bébé est apparu, cesser alors de faire pousser la mère, laisser se terminer l’expulsion naturellement tout en ralentissant la sortie de la tête en la maintenant d’une main afin d’éviter les déchirures du périnée.
- accompagner progressivement la sortie spontanée du bébé. Pour cela :
- maintenir la tête du bébé avec les deux mains sans s’opposer à sa rotation au cours de sa descente (généralement la tête regarde vers le bas puis effectue une rotation d’un quart de tour sur la droite ou la gauche au cours de sa sortie),
- une fois la tête totalement sortie, vérifier la présence ou non d’un circulaire du cordon autour du cou du nouveau-né,
- En présence d’une circulaire du cordon, procéder à son dégagement.
- Bien maintenir l’enfant après avoir procédé au dégagement du cordon, car le plus souvent la sortie du nouveau-né est très rapide,
- soutenir le corps du nouveau-né avec les mains placées sous lui au cours de sa sortie,
- Le nouveau-né, recouvert de liquide amniotique et du sang de la mère, est particulièrement glissant et doit être maintenu fermement. Ne jamais tirer sur l’enfant.
- noter l’heure de naissance ;
- assurer la prise en charge du nouveau-né ;
- surveiller la mère jusqu’à la délivrance.
L’accouchement est déjà réalisé
- réaliser simultanément un bilan complet de la mère et du nouveau-né ;
- demander un avis médical en transmettant les deux bilans et appliquer les consignes reçues ;
- prendre en charge le nouveau-né.
En l’absence d’équipe médicale, surveiller la mère et l’assister pendant la délivrance.
La délivrance
La délivrance se fait chez une femme après l’accouchement et le plus souvent en présence d’une équipe médicale. Toutefois, en son absence, il faut réaliser les actions suivantes :
- laisser sortir le placenta sans tirer dessus ni sur le cordon ombilical ;
- recueillir le placenta, dans une cuvette ou un sac plastique, une fois expulsé ;
- L’acheminer avec la mère à l’hôpital pour vérifier son intégrité.
- s’assurer de l’absence d’hémorragie extériorisée ;
Une hémorragie secondaire gravissime peut survenir après la délivrance. En présence de celle-ci, appliquer la conduite à tenir adaptée. - placer un pansement absorbant ;
- surveiller la mère.
- poser le nouveau-né sur le ventre de sa mère et sur le côté, peau contre peau, la tête bien dégagée ;
- mettre une paire de gants à usage unique propre ;
- examiner le nouveau-né en appréciant :
- son cri ou sa respiration,
- son tonus (mouvements spontanés des membres).
NB : L’existence d’une pâleur doit alerter les secouristes et être indiquée lors de la transmission du bilan.
Le nouveau-né est en bonne santé
Le nouveau-né en bonne santé présente une respiration et un cri vigoureux ; un tonus vif.
- clamper le cordon au minimum après 1 minute de vie ;
Une fois clampé, il est possible ensuite de couper le cordon. - protéger le nouveau-né contre le froid. Pour cela :
- sécher par tamponnement la peau et la tête du bébé, à l’aide d’une serviette propre, sèche et tiède,
- protéger le nouveau-né des courants d’air et du froid en l’enveloppant. Envelopper la tête et le corps du nouveau-né, à l’exception de la face, dans des serviettes ou des vêtements secs et chauds ou le glisser dans un sac en polyéthylène. Si possible, couvrir sa tête à l’aide d’un bonnet.
- couvrir la mère ;
- surveiller le nouveau-né.
Lors de son transport, le nouveau-né doit être placé dans un système fermé et fixé (incubateur, lit-auto).
Le nouveau-né n’est pas en bonne santé
Le nouveau-né n’est pas en bonne santé lorsqu’il :
- ne respire pas ;
- ou ne présente pas de cri ;
- ou ne présente pas une respiration normale ;
- ou est hypotonique.
Dans ce cas, il convient de demander en urgence un avis médical tout en débutant les manœuvres de réanimation pour permettre au nouveau-né de respirer :
- clamper le cordon dès que possible ;
Une fois clampé, il est possible ensuite de couper le cordon. - placer le nouveau-né sur une surface plane recouverte d’un linge propre (pour l’isoler du froid), après avoir clampé le cordon ombilical ;
- libérer ses voies aériennes en plaçant sa tête en position neutre et si nécessaire en aspirant prudemment sa bouche puis ses narines ;
- si son état est inchangé, réaliser 40 insufflations à l’air en 1 minute ; Si le thorax ne se soulève pas après les 5 premières insufflations, vérifier la liberté des voies aériennes et l’étanchéité du masque.
- si vous êtes doté d’un appareil de mesure de la fréquence cardiaque pour le nouveau-né, le mettre en fonction (SpO2, monitoring).
L’état du nouveau-né reste inchangé
- réaliser une réanimation cardio-pulmonaire avec apport complémentaire d’oxygène et sans pose de défibrillateur ;
Le rythme de la RCP est de 3 compressions à une fréquence instantanée de 120 par minute pour 1 insufflation. - réévaluer l’état du nouveau-né toutes les minutes et adapter la conduite à tenir.
L’état du nouveau-né s’améliore
- si l’état du nouveau-né s’améliore (l’enfant crie, respire et s’agite), assurer une surveillance étroite de sa respiration.
En cas de doute, reprendre la réanimation cardio-pulmonaire.
Conduite à tenir en fonction de la fréquence cardiaque
- si vous pouvez mesurer sa fréquence cardiaque, suivre la procédure suivante :
Indication
Le clampage et la section du cordon ombilical doivent être réalisés :
- après la naissance, après la 1ère minute de vie ;
- parfois pendant l’accouchement, en cas de circulaire serré du cordon (cordon entourant le cou du
bébé).
Justification
Le clampage du cordon ombilical facilite le déclenchement des mécanismes d’adaptation (circulation et respiration) du nouveau-né qui lui permettent de passer de la vie intra-utérine à la vie extra-utérine.
La section du cordon facilite la prise en charge du nouveau-né et de sa mère : réanimation éventuelle du
nouveau-né, soins à la mère et prévention de l’hypothermie.
En présence d’une circulaire du cordon, la section du cordon permet l’expulsion du nouveau-né.
Matériel
La section du cordon nécessite :
- des compresses stériles ;
- deux clamps de Barr ;
- une paire de ciseaux stériles.
Réalisation
Il s’agit de clamper le cordon en deux points du cordon ombilical et de sectionner celui-ci entre les deux clamps :
- changer les gants utilisés lors de l’accouchement et s’équiper de gants et de lunette (ou visière
oculaire) de protection ; - essuyer le cordon, avec une compresse, sur la zone prévue de positionnement des clamps ;
- poser le premier clamp à environ 10 à 15 cm de l’ombilic et le verrouiller ;
- pincer le cordon avec un compresse stérile pour le vider de son sang, en partant du premier clamp sur environ 3 à 5 cm. Cela évitera les projections de sang au moment de la section du cordon ;
- placer le second clamp sur le cordon toujours pincé et le verrouiller ;
- couper le cordon entre les clamps ;
- recouvrir le cordon et le clamp relié au nouveau-né d’une compresse stérile.
Cas particuliers
- circulaire du cordon impossible à libérer :
Les 2 clamps sont positionnés plus près l’un de l’autre en s’adaptant à la situation et la section se fait prudemment, les doigts du secouriste étant en protection entre le cordon et le nouveau-né afin de ne pas le blesser. - nouveau-né en détresse :
L’urgence à réanimer le nouveau-né impose une rapidité d’action et permet de s’affranchir de l’étape désinfection du cordon en mettant seulement des gants propres. - l’expulsion a eu lieu et le cordon a été « rompu » avant l’arrivée des secours :
Poser un clamp sur la partie du cordon reliée au nouveau-né et un autre clamp sur la partie qui reste relié à la mère après avoir désinfecté la zone de pose.
Risques & Contraintes
On ne doit jamais tirer sur le cordon.
Le positionnement du premier clamp doit être suffisamment loin de l’ombilic pour ne pas pincer une partie d’intestin.
On ne peut sectionner qu’entre les deux clamps.
Évaluation
Il ne doit pas y avoir de saignement après la section.
Définition
Les affections liées à la chaleur sont des élévations anormales, au-dessus de 37,5 °C, de la température corporelle, plus ou moins accompagnées de différents symptômes non spécifiques.
La forme d’évolution la plus grave, qui engage le pronostic vital, est le coup de chaleur (ou hyperthermie maligne d’effort), qui associe une température corporelle supérieure à 40 °C et des troubles neurologiques et qui évolue vers une détresse vitale avec notamment des troubles circulatoires.
Causes
Les affections liées à la chaleur sont dues :
- soit à une exposition prolongée à des températures élevées (canicule, enfant dans une voiture..) :
- épuisement lié à la chaleur consécutif à une exposition prolongée à la chaleur,
- insolation consécutive à une exposition prolongée au soleil,
- coup de chaleur.
- soit à un effort important :
- hyperthermie maligne d’effort couramment appelée « coup de chaleur d’exercice ».
- soit à l’association des deux.
Plus la température ambiante est élevée, plus l’organisme a du mal à perdre de la chaleur, surtout si le milieu est chaud et humide, et qu’un effort est produit.
La température centrale de l’organisme s’élève et est associée à une perte d’eau et de sels minéraux.
Les personnes âgées et les nourrissons y sont particulièrement sensibles.
La prise de certains traitements ou toxiques (drogues) peuvent les favoriser.
Risques & Conséquences
L’exposition prolongée à la chaleur peut entraîner des troubles graves du fonctionnement de l’organisme avec une déshydratation et des atteintes neurologiques et cardiaques pouvant aller jusqu’au décès.
Signes
Le 1er regard est essentiel. Il permet de constater l’exposition à la chaleur, au soleil ou l’existence d’un contexte d’effort important.
Lors du 2ème ou 3ème regard, la victime peut présenter :
- des signes de détresse neurologique :
- agitation, confusion,
- délire,
- prostration ou trouble du comportement (agressivité, agitation),
- perte de connaissance ou convulsions.
- des signes de détresse circulatoire avec accélération de la fréquence respiratoire, oppression thoracique, sensation d’étouffement ;
- des signes cutanéomuqueux avec :
- une peau chaude, rouge, couverte ou non de sueurs,
- hémorragie sous-cutanée puis extériorisée,
- une température anormalement élevée (supérieure à 37,5 °C).
Si la victime est consciente et sans atteinte neurologique, elle se plaint souvent :
- d’une sensation de faiblesse musculaire et de fatigue générale ;
- de céphalées, de bourdonnements d’oreilles ou de vertiges ;
- de nausées ;
- de crampes musculaires ou d’hypertonie musculaire (muscle tendu, dur).
Suivant les circonstances et l’importance des manifestations, on parle de :
- crampes liées à la chaleur si la victime présente seulement des crampes ;
- d’insolation si les signes surviennent après une irradiation solaire sur la tête et la nuque ;
La victime a une impression de chaleur sur le visage puis des céphalées avec fatigue intense, oppression thoracique, tachycardie, nausées, somnolence, bourdonnements d’oreille. - de coup de chaleur si la victime présente une détresse vitale avec une température supérieure à 40 °C ou d’hyperthermie maligne d’effort si ce coup de chaleur survient à la suite d’un effort prolongé à une température élevée (humidité et absence de vent) ;
- pour toutes les situations intermédiaires, si les manifestations présentées par la victime ne s’accompagnent pas de signes de détresse vitale on parle d’épuisement lié à la chaleur.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de soustraire la victime à la cause ;
- de réhydrater, si possible, et refroidir ;
- de demander un avis médical dans les cas de l’épuisement et du coup de chaleur.
Dans tous les cas
- soustraire la victime à la cause
La victime présente une détresse vitale
- appliquer la conduite à tenir adaptée.
La victime ne présente pas de détresse vitale
- installer la victime dans une position de confort ;
- réhydrater la victime avec de l’eau ou mieux un liquide contenant des glucides et des sels minéraux tels que jus de fruits ou boissons de l’effort (sauf si la victime présente des vomissements).
Crampe
- refroidir éventuellement avec l’application de glace ;
- compléter l’action de secours par :
- des étirements doux,
- des massages musculaires.
- indiquer à la victime de ne pas reprendre l’activité avant l’arrêt complet des signes.
Insolation
- refroidir la victime en fonction du degré d’hyperthermie et des moyens disponibles :
- retirer les vêtements de la victime en lui laissant les sous-vêtements,
- ventiler la victime pour augmenter la déperdition de chaleur de la victime par convection (courant d’air, ventilateur),
- pulvériser de l’eau à température ambiante sur la victime pour la mouiller (augmente la déperdition de chaleur par évaporation),
- appliquer des linges ou draps imbibés avec de l’eau froide sur le corps de la victime,
- placer, sans contact direct avec la peau pour ne pas brûler, de la glace au niveau des gros troncs vasculaires (plis de l’aine, aisselle), de la tête, de la nuque.
- poursuivre le bilan et surveiller attentivement.
Coup de chaleur et hyperthermie maligne d’effort
-
- installer la victime dans un endroit frais, climatisé si possible.
- refroidir la victime en fonction du degré d’hyperthermie et des moyens disponibles :
L’objectif est de retrouver une température inférieure à 39,4 °C :- retirer les vêtements de la victime en lui laissant les sous-vêtements,
- ventiler la victime pour augmenter la déperdition de chaleur de la victime par convection (courant d’air, ventilateur),
- pulvériser de l’eau à température ambiante sur la victime pour la mouiller (augmente la déperdition de chaleur par évaporation),
- appliquer des linges ou draps imbibés avec de l’eau froide sur le corps de la victime,
- placer de la glace au niveau des gros troncs vasculaires (plis de l’aine, aisselle), de la tête, de la nuque,
- éventuellement, après avis médical si c’est possible, réaliser un bain d’eau fraiche.
- poursuivre le bilan et surveiller attentivement :
- l’évolution des signes de détresse vitale,
- la température corporelle.
- transmettre le bilan pour avis sans délai ;
Présenter tous les signes de gravité et appliquer les consignes reçues. Une prise en charge médicale d’urgence est nécessaire.
Définition
Une compression de membre est l’interruption de la circulation sanguine au niveau de masses musculaires comprimées.
Elle est dite prolongée si elle est de plus de deux heures. La compression prolongée des muscles des membres est aussi appelée « crush syndrom » ou « syndrome des ensevelis ».
Causes
Les compressions de membres se rencontrent lors de situations accidentelles telles que :
- les accidents du trafic routier ou ferroviaire, qui nécessitent une longue désincarcération ;
- les ensevelissements (éboulement, avalanche) ;
- les effondrements de bâtiments (tremblement de terre, explosion).
Risques & Conséquences
L’arrêt de la circulation sanguine et la compression directe entraînent, progressivement, des lésions des muscles qui s’accompagnent d’une production de déchets toxiques pour l’organisme.
Ces déchets toxiques restent au niveau du membre tant que ce dernier est comprimé. Ils s’accumulent d’autant plus que la compression dure longtemps.
Au moment du dégagement de la victime et de la levée de la compression qui rétablit la circulation sanguine, ces déchets sont entraînés par le sang dans tout l’organisme. Ils agissent comme de véritables poisons, notamment pour le cœur et les reins.
Cela peut se traduire par la survenue brutale d’un arrêt cardiaque ou d’une détresse circulatoire, juste après le dégagement. Ultérieurement, un blocage du fonctionnement des reins de la victime peut survenir. C’est pourquoi un traitement médical est nécessaire avant la levée de la compression.
À la compression des membres peuvent s’associer d’autres lésions traumatiques créées par les mêmes circonstances : plaies, fractures, luxation. Une compression prolongée de membre peut être mortelle à plus ou moins brève échéance.
Signes
Le 1er regard est essentiel. Il permet de constater que la victime est, en partie, coincée et comprimée sous une charge importante.
Lors des autres regards, il peut exister des signes de détresse circulatoire.
Si la partie du corps qui siège en dessous de la compression est accessible, elle est froide, pâle et il existe des troubles de la sensibilité.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- d’assurer la sécurité des lieux et des intervenants ;
- d’assurer le dégagement de la victime en présence d’une équipe médicale.
- évaluer la durée de la compression par rapport à l’horaire de l’événement ;
- réaliser chaque regard ainsi que les gestes de secours adaptés ;
Le plus souvent, les gestes de secours sont limités du fait de la situation de la victime (en général, peu accessible) et du risque lié aux circonstances de l’accident. - transmettre un bilan afin d’obtenir un avis médical ;
- protéger la victime contre le froid, la chaleur, les intempéries ainsi que les risques liés au dégagement (projections) ;
- rassurer la victime en lui parlant, en particulier, si celle-ci est inaccessible ;
- assurer la surveillance de la victime.
Impossibilité d’avoir un avis médical ou de transmettre un bilan
Lors de certaines circonstances tout à fait exceptionnelles, les secours peuvent être :
- dans l’impossibilité de transmettre le bilan afin d’obtenir un avis médical quant à la suite à donner à la prise en charge de la victime ;
- dans l’impossibilité de disposer d’une équipe médicale dans un délai approprié à l’état de la victime ;
- dans une situation d’urgence absolue.
Il convient alors de :
- évaluer la durée de la compression par rapport à l’horaire de l’événement ;
- mettre en place un garrot, si la durée de compression est supérieure à quatre heures ou s’il est nécessaire pour arrêter une hémorragie externe non accessible ;
- dégager la victime dans tous les cas ;
- réaliser chaque regard ainsi que les gestes de secours adaptés (immobilisation des fractures, etc.) ;
- assurer la surveillance de la victime.