Indication
Une contention pelvienne est mise en place chez une victime suspecte d’un traumatisme du bassin avant son transport :
- après avis ou à la demande du médecin ;
- si la victime présente des signes de détresse circulatoire (hémorragie interne) et qu’un avis médical ne peut pas être obtenu.
Une contention pelvienne peut être préinstallée sous la victime dans l’attente d’un avis médical.
Justification
En réalisant une compression circonférentielle, la ceinture pelvienne entraîne :
- un rapprochement des ailes iliaques, ce qui rapproche les fragments osseux de la fracture et les immobilise ;
- une diminution du saignement secondaire aux lésions vasculaires associées par :
- immobilisation de la région lésée,
- augmentation de la pression intraabdominale.
Matériel
Une ceinture pelvienne adaptée à la taille de la victime.
La réalisation de ceinture improvisée à l’aide d’un moyen de fortune (drap…) n’est pas recommandée.
Réalisation
La victime est allongée sur le dos :
- glisser la ceinture sous les genoux de la victime ;
- relever légèrement la victime (pont à plusieurs sauveteurs) pour décoller ses fesses du sol ;
- glisser la ceinture sous les fesses, la centrer au niveau des grands trochanters ;
- reposer la victime au sol ;
- ramener les deux extrémités de la ceinture au niveau de la symphyse. Dans certains cas il est possible de couper ou de rabattre à l’intérieur les extrémités pour les adapter à la taille de la victime ;
- assurer une tension appropriée(1) de la ceinture en utilisant le dispositif de serrage prévu à cet effet et sécuriser sa fermeture.
La ceinture doit rester en place et laissée avec la victime à l’hôpital.
Risques & Contraintes
La ceinture pelvienne est particulièrement efficace pour les fractures dites « en livre ouvert » du bassin. Mise en place pour d’autres types de fractures, elle ne présente pas d’effet secondaire si les conditions de mise en place sont respectées.
La mise en place de la ceinture ne doit pas prendre plus de 3 à 5 minutes.
Évaluation
La ceinture mise en place assure une compression circonférentielle :
- elle prend appui sur les côtés, au niveau des grands trochanters ;
- en avant, elle passe sur la symphyse pubienne ;
- une fois mise en place, le dispositif de sécurité empêche son relâchement intempestif.
Indication
Les attelles à dépression sont utilisées pour assurer l’immobilisation du coude, de l’avant-bras et du poignet pour le membre supérieur et du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre inférieur.
Elles peuvent être aussi utilisées pour immobiliser un traumatisme de l’épaule avec éloignement du coude par rapport au corps.
Justification
L’immobilisation à l’aide d’une attelle à dépression limite les mouvements d’un membre traumatisé, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.
Matériel
L’attelle à dépression est constituée :
- d’une enveloppe étanche à l’air et souple contenant des billes de polystyrène expansé ;
- d’une vanne d’admission de l’air (entrée et sortie) sur laquelle s’adapte un dispositif d’aspiration de l’air ;
- de sangles de maintien.
Elle n’est utilisée qu’avec une pompe d’aspiration manuelle ou électrique.
Son principe de fonctionnement est identique à celui du matelas immobilisateur à dépression.
Pour certaines immobilisations (traumatisme de l’épaule), une écharpe ou une bande peut être nécessaire.
Réalisation
Immobilisation du membre inférieur
La mise en place est réalisée par trois secouristes au minimum :
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- maintenir le membre blessé, après réalignement si nécessaire, au niveau des articulations sus et sous-jacentes au traumatisme jusqu’à la mise en place de l’attelle.
- le secouriste 3 doit :
- préparer l’attelle à dépression en répartissant également toutes les billes et en ouvrant la valve d’admission d’air.
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- soulever de quelques centimètres, tout en exerçant une traction douce au niveau de son extrémité, le membre pour permettre le passage de l’attelle.
- le secouriste 3 doit :
- glisser l’attelle sous le membre traumatisé en prenant soin d’englober les articulations sus et sousjacentes.
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- déposer le membre sur l’attelle et le maintenir.
- le secouriste 3 doit :
- rabattre l’attelle de part et d’autre du membre pour lui donner la forme d’une gouttière.
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- déplacer les mains qui soutiennent le membre blessé pour maintenir l’attelle contre le membre.
- le secouriste 3 doit :
- faire le vide à l’intérieur de l’attelle en aspirant l’air jusqu’à ce que l’attelle devienne rigide ;
- fermer la valve ;
- déconnecter le dispositif d’aspiration ;
- vérifier la bonne immobilisation et l’état de l’extrémité du membre.
Immobilisation du membre supérieur
Le principe de mise en place de l’attelle à dépression pour un membre supérieur est identique à la technique décrite pour un membre inférieur mais peut être réalisé par deux secouristes au minimum.
Dans ce cas, les articulations sus et sous-jacentes au traumatisme sont maintenues par un seul secouriste.
Immobilisation de l’épaule
Cette technique permet d’immobiliser un traumatisme de l’épaule avec éloignement du coude par rapport au corps.
Elle doit être réalisée à l’aide d’une attelle à dépression membre inférieur (ou un MID Enfant).
La mise en place est réalisée au minimum par deux secouristes :
- le secouriste 1 doit :
- maintenir le membre blessé.
- le secouriste 2 doit :
- plier l’attelle en « N » et faire partiellement le vide ;
La vanne, placée sur la partie montante du « N » doit être à l’intérieur. - rouler l’écharpe dans le sens de la longueur et la glisser entre les branches montante et oblique du « N », du côté de la vanne ;
- se placer face au blessé ;
- introduire l’attelle sous le membre blessé, branche montante de la vanne contre le thorax et l’abdomen de la victime.
- plier l’attelle en « N » et faire partiellement le vide ;
- le secouriste 1 doit :
- maintenir le membre blessé et l’attelle.
- le secouriste 2 doit :
- passer les deux chefs de l’écharpe roulée sur l’épaule opposée et les nouer ;
- écarter l’attelle pour venir la plaquer contre le membre blessé.
Ce dernier repose alors entre les branches oblique et extérieure du « N ».
- le secouriste 1 doit :
- maintenir l’ensemble, membre blessé et l’attelle, en position.
- le secouriste 2 doit :
- faire le vide à l’intérieur de l’attelle jusqu’à ce qu’elle devienne rigide ;
- fermer la valve et déconnecter le dispositif d’aspiration ;
- vérifier la bonne immobilisation et l’état de l’extrémité du membre.
Risques & Contraintes
La réalisation d’une immobilisation à l’aide d’une attelle à dépression d’un membre traumatisé peut provoquer une mobilisation de celui-ci si la procédure de mise en place n’est pas respectée et entraîner douleur et complications.
Évaluation
L’immobilisation est correcte si :
- le segment blessé et les articulations sus et sous-jacentes sont immobilisés par l’attelle ;
- l’attelle est correctement fixée ;
- la douleur ressentie par la victime diminue ;
- aucun signe de compression n’apparaît après sa mise en place (circulation en aval correcte).
Indication
Les attelles modulables sont utilisées pour assurer l’immobilisation du coude, de l’avant-bras et du poignet pour le membre supérieur et du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre inférieur.
Justification
L’immobilisation à l’aide d’une attelle modulable limite les mouvements d’un membre traumatisé, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.
Matériel
Il existe différents types d’attelles, dont :
- les attelles de Kramer ;
Elles sont constituées de tiges de métal soudées et plastifiées en forme « d’échelle », malléables et adaptables au membre fracturé. Il en existe de plusieurs longueurs et largeurs.
Ces attelles nécessitent un habillage préalable, de façon à les rendre moins traumatisantes et d’éviter un contact direct du membre avec le métal. - les attelles modulables en alliage, doublées de mousse (type Aluform R) ;
Elles se composent :- d’une armature en aluminium ou autre alliage,
- d’un rembourrage assuré par une mousse épaisse,
- d’une enveloppe en polystyrène dont la face au contact du membre est lavable,
- de bords rabattables permettant de former une gouttière,
- d’un système de fixation par sangles auto-agrippantes.
Il existe différents types d’attelles suivant la zone traumatisée et l’âge.
En tout état de cause, il convient de se référer à la notice d’utilisation du fabricant.
Réalisation
Immobilisation à l’aide d’une attelle de Kramer
Les attelles de Kramer sont utilisées préférentiellement pour les immobilisations de l’avant-bras, du poignet ou de la main.
Elles ne sont utilisées qu’en l’absence de matériel plus adapté pour les traumatismes du membre inférieur situés en dessous du genou. Dans ce cas, elles sont utilisées par deux, placées de part et d’autre du membre blessé et solidarisées entre elles pour prévenir la mobilisation du membre.
La mise en place est réalisée au minimum par deux secouristes :
- le secouriste 1 doit :
- maintenir le membre blessé au niveau des articulations sus et sous-jacentes au traumatisme, éventuellement après réalignement, jusqu’à la mise en place de l’attelle.
- le secouriste 2 doit :
- choisir une attelle de longueur convenable et la préparer ;
- placer la ou les attelles de part et d’autre du segment traumatisé en prenant soin d’englober les articulations sus et sous-jacentes ;
- rembourrer les espaces libres entre l’attelle et le membre blessé pour qu’il existe un contact permanent, si nécessaire.
- le secouriste 1 doit :
- déplacer ses mains pour venir maintenir la ou les attelles en place.
- le secouriste 2 doit :
- fixer la ou les attelles au membre blessé à l’aide de liens larges ou éventuellement d’une bande, puis à l’aide d’une écharpe simple pour le membre supérieur ;
- vérifier la qualité de l’immobilisation et l’état de l’extrémité du membre.
Immobilisation du membre supérieur à l’aide d’une attelle modulable
L’attelle modulable est utilisée pour les immobilisations du membre supérieur en dessous du coude.
La mise en place est réalisée au minimum par deux secouristes :
- le secouriste 1 doit :
- maintenir le membre blessé au niveau des articulations sus et sous-jacentes au traumatisme, éventuellement après réalignement, jusqu’à la mise en place de l’attelle.
- le secouriste 2 doit :
- choisir l’attelle adaptée (longueur convenable) et lui donner la forme attendue ;
- placer l’attelle contre le segment traumatisé en prenant soin d’englober les articulations sus et sousjacentes ;
- rabattre les côtés de l’attelle pour lui donner la forme d’une gouttière.
- le secouriste 1 doit :
- soutenir le membre blessé et déplacer ses mains pour maintenir l’attelle contre le membre.
- le secouriste 2 doit :
- maintenir l’attelle en position à l’aide des sangles auto-agrippantes ;
- maintenir, si nécessaire, l’ensemble à l’aide d’une écharpe simple nouée autour du cou ;
- vérifier la qualité de l’immobilisation et l’état de l’extrémité du membre.
Immobilisation du membre inférieur à l’aide d’une attelle modulable
L’attelle modulable est utilisée pour les immobilisations du membre inférieur en dessous du genou.
La mise en place est réalisée au minimum par trois secouristes :
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- maintenir le membre blessé au niveau des articulations sus et sous-jacentes au traumatisme, éventuellement après réalignement, jusqu’à la mise en place de l’attelle.
- le secouriste 3 doit :
- choisir l’attelle adaptée (longueur convenable) et lui donner la forme attendue.
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- soulever de quelques centimètres, tout en exerçant une traction progressive mais douce au niveau de la cheville, le membre inférieur pour permettre le passage de l’attelle.
- le secouriste 3 doit :
- glisser l’attelle sous le membre traumatisé en prenant soin d’englober les articulations sus et sousjacentes.
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- déposer le membre sur l’attelle et le maintenir sans relâcher la traction.
- le secouriste 3 doit :
- rabattre les côtés de l’attelle et le volet d’extrémité du pied pour lui donner la forme d’une gouttière ;
Les secouristes 1 et 2 qui soutiennent le membre blessé peuvent alors déplacer leurs mains à l’extérieur de l’attelle pour la maintenir. - fixer l’attelle à l’aide des sangles auto-agrippantes ;
- vérifier la qualité de l’immobilisation et l’état de l’extrémité du membre.
- rabattre les côtés de l’attelle et le volet d’extrémité du pied pour lui donner la forme d’une gouttière ;
Risques & Contraintes
La réalisation d’une immobilisation d’un membre traumatisé à l’aide d’une attelle peut provoquer une mobilisation de celui-ci si la procédure de mise en place n’est pas respectée et entraîner douleur et complications, cutanées en particulier.
Évaluation
L’immobilisation est correcte si :
- le segment blessé et les articulations sus et sous-jacentes sont immobilisés par l’attelle ;
- l’attelle est correctement fixée et ne risque pas de se desserrer progressivement ;
- la douleur ressentie par la victime diminue ;
- aucun signe de compression n’apparaît après sa mise en place (circulation en aval correcte).
Indication
Les attelles à traction sont utilisées pour assurer l’immobilisation des traumatisme de la cuisse et des 2/3 supérieurs de la jambe.
Elles ne peuvent être installées que sur un membre réaligné.
Elles ne peuvent pas être utilisées si :
- les deux membres inférieurs sont atteints (préférer alors le MID) ;
- il existe un traumatisme de la cheville ou du pied ;
- il existe un traumatisme du bassin ou de la partie inférieure du dos.
L’attelle à traction ne peut être mise en place qu’à la demande et en présence d’un médecin.
Justification
L’immobilisation est obtenue en exerçant une traction sur le membre traumatisé.
Cette immobilisation limite les mouvements du membre traumatisé, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.
Matériel
L’attelle décrite ici est l’attelle à traction pneumatique dite de Donway.
Elle est composée :
- d’une partie supérieure constituée de deux barres métalliques réunies par deux sangles, dont l’une, rembourrée et réglable, constitue l’anneau de blocage du bassin, et l’autre, plus large, soutient la cuisse ;
- d’une partie inférieure en forme de « U » et creuse, qui comporte :
- une traverse métallique fixe, munie d’une semelle support de pied et de sangles auto-agrippantes,
- une large sangle réglable pour soutenir la jambe,
- une pompe et un manomètre reliés au tube creux constituant le « U ».
L’engagement des deux barres supérieures dans les branches creuses du « U » réalise deux vérins, qui, commandés par la pression créée par la pompe, appliquent sur le membre une traction contrôlée par un dynamomètre. Une soupape de sécurité entre en jeu lorsque la pression est excessive.
Il existe d’autres types d’attelles à traction, notamment manuelles.
Réalisation
Réalisée sous le contrôle d’un médecin, sa mise en place nécessite au moins trois secouristes, formés et entraînés à son utilisation :
- le secouriste 3 doit :
- réaliser le maintien du bassin ;
- le secouriste 1 doit :
- maintenir le membre blessé dans l’axe par une traction progressive et prudente au niveau de la cheville, le pied bien tendu ;
- soulever le membre blessé de quelques centimètres pour la mise en place du matériel.
- le secouriste 2 doit :
- ajuster l’anneau supérieur qui bloque le bassin en le faisant glisser sous le genou et en le remontant juste au sommet de la cuisse ;
- attacher la boucle sans la serrer, en réclinant les organes génitaux externes chez l’homme ;
- préparer l’attelle en engageant les deux barres supérieures dans les deux branches du « U » et en la positionnant à côté du membre inférieur de la victime ;
- régler la longueur de l’attelle ;
- mettre à zéro le dynamomètre ;
- desserrer les barres de serrage et relever le support de pied ;
- glisser l’attelle de part et d’autre du membre traumatisé ;
- engager les fiches de l’anneau de blocage du bassin dans les barres supérieures ;
- fixer le pied au support de pied, à angle droit, par les bandes auto-agrippantes disposées en « huit » ;
- utiliser la pompe pour appliquer la pression de traction prescrite par le médecin, en général de 15 kg.
L’aiguille du manomètre se trouve alors dans la zone verte du cadran.
- le secouriste 1 doit :
- relâcher alors le maintien du membre.
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- ajuster les sangles de cuisse et de jambe en évitant d’appuyer sur la zone traumatisée ;
- verrouiller les barres de serrage reliant les barres au « U » ;
- demander au médecin de vérifier la bonne installation de l’attelle ;
- relâcher la pression en purgeant le circuit par ouverture de la valve quand l’installation est correcte.
Risques & Contraintes
La réalisation d’une immobilisation à l’aide d’une attelle à traction peut provoquer une mobilisation excessive du foyer de fracture si la procédure de mise en place n’est pas respectée et entraîner douleur et complications.
En milieu nécessitant des chaussures spéciales (montagne), desserrer les chaussures avant la fin de la mise en place de l’attelle. Les risques de gelures engendrées par les chaussures peuvent être augmentés par l’anneau immobilisateur du bassin.
Évaluation
L’immobilisation est correcte si :
- le segment blessé et les articulations sus et sous-jacentes sont immobilisés par l’attelle ;
- l’attelle est correctement fixée ;
- la douleur ressentie par la victime diminue ;
- aucun signe de compression n’apparaît après sa mise en place (circulation en aval correcte) ;
- il n’y a pas de douleur testiculaire chez l’homme.
Indication
Une immobilisation du membre supérieur au moyen d’écharpes est nécessaire chaque fois qu’une victime doit être mobilisée et que des moyens plus appropriés (attelle modulable ou attelle à dépression) ne sont pas disponibles.
Justification
Une immobilisation qui bloque les articulations au-dessus et au-dessous du traumatisme limite les mouvements, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.
Matériel
Une écharpe triangulaire peut être constituée avec un triangle de tissu non extensible (coton, toile, papier non tissé). La longueur au niveau de la base est de 1,2 m au minimum. Par convention, la pointe située à l’opposé de la base est appelée « sommet » ; les deux autres pointes peuvent être dénommées chefs.
Réalisation
Traumatisme de la main, du poignet et de l’avant-bras
L’immobilisation est réalisée par une écharpe simple. Pour cela :
- engager une des pointes du triangle entre le coude et le thorax et la faire passer sur l’épaule du côté blessé ;
Il faut que le sommet du triangle se trouve du côté du coude et que la base soit perpendiculaire à l’avant-bras à immobiliser. - ajuster et déplisser le triangle jusqu’à la base des doigts ;
- rabattre la seconde pointe sur l’avant-bras et la faire passer sur l’épaule opposée au membre blessé ;
- fixer l’écharpe en nouant les deux pointes sur le côté du cou ;
La main doit être placée légèrement au-dessus du niveau du coude. - fixer au niveau du coude en tortillant la partie libre de la pointe ou la fixer avec un ruban adhésif.
Traumatisme du bras
L’immobilisation est réalisée par une écharpe simple et une contre-écharpe. Pour cela :
- soutenir l’avant-bras avec une écharpe simple ;
- placer la base du deuxième triangle (contre-écharpe) au niveau de l’épaule du membre blessé, sommet vers le coude ;
- amener les deux pointes sous l’aisselle opposée en enveloppant le thorax de la victime ;
- fixer la contre-écharpe au moyen d’un nœud situé en avant de l’aisselle opposée ;
- torsader le sommet pour maintenir le bras blessé plaqué contre le thorax.
Traumatisme de l’épaule (clavicule, omoplate)
L’immobilisation est réalisée par une écharpe oblique. Pour cela :
- glisser la base du triangle sous l’avant-bras, sommet vers le coude ;
- nouer les chefs sur l’épaule opposée en englobant le thorax ;
Les doigts doivent rester visibles. - rabattre le sommet sur le coude en avant et le fixer avec un ruban adhésif.
Si le traumatisme de l’épaule provoque une déformation importante (bras écarté du corps), placer un rembourrage (tissu roulé) entre le bras et le tronc pour respecter la déformation et éviter toute mobilisation de l’articulation. Ne jamais tenter de rapprocher le coude du corps.
Risques & Contraintes
La réalisation d’une immobilisation, même provisoire, d’un membre traumatisé, peut provoquer une mobilisation de celui-ci et entraîner douleur et complications.
Évaluation
L’immobilisation est correcte si :
- le membre est maintenu ;
- la douleur diminue.
Indication
Le plan dur est un outil qui est essentiellement utilisé pour permettre une extraction d’une victime située dans un endroit difficile d’accès (endroit exigu, véhicule accidenté…).
Le plan dur avec immobilisateur de tête est utilisé en l’absence de matelas immobilisateur à dépression, pour immobiliser une victime suspecte d’un traumatisme du rachis.
Le plan dur peut aussi être utilisé pour allonger une victime suspecte d’un traumatisme du rachis et qui est retrouvée debout.
Justification
Le plan dur permet de maintenir l’axe tête-cou-tronc de la victime, de limiter le risque d’aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale.
Matériel
Le plan dur est constitué :
- d’un plan rectangulaire de 1,85 m environ en longueur. En PVC, il est radio-transparent et résiste à l’eau ;
L’absorption de liquide biologique ou de sang par le matériel ne doit pas être possible pour faciliter la décontamination et éviter la transmission de germes infectieux.
Ce plan dur est équipé de poignées de portage. - de sangles pour maintenir la victime au niveau du thorax, du bassin et des membres inférieurs.
L’immobilisateur de tête est composé :
- d’un coussin de tête, fixé sur le plan dur ;
- de deux blocs d’immobilisation latéraux ;
- de deux sangles de maintien de la tête au niveau du front et du menton.
Réalisation
Victime allongée sur le dos L’usage d’un brancard cuillère reste la technique de référence pour relever une victime allongée sur le dos et la transférer sur un dispositif d’immobilisation du rachis.
En l’absence de brancard cuillère, la technique d’installation sur un plan dur d’une victime allongée sur le dos est la technique du pont à quatre porteurs.
Bien qu’entrainant un risque de mobilisation de la victime plus élevé, la technique de roulement de la victime au sol à trois secouristes (décrite ci-dessous) est utilisable si les techniques précédentes ne peuvent être réalisées.
La motricité et la sensibilité de l’extrémité de chaque membre de la victime doivent être contrôlées avant de débuter la manœuvre si cela n’a pas été fait au cours du bilan complémentaire.
La mise en œuvre de cette technique nécessite trois intervenants :
- un secouriste poursuit le maintien de la tête de la victime pendant toute la manœuvre (secouriste 1) ;
C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre. - deux secouristes, pour installer la victime sur le plan dur (secouristes 2 et 3).
Après avoir posé un collier cervical :
- le secouriste 2 ou 3 doit :
- placer la face palmaire des mains de la victime sur les cuisses de celle-ci ;
En aucun cas le membre supérieur du côté du retournement ne doit être placé au-dessus de la tête, car ce déplacement entraîne un mouvement au niveau de la colonne vertébrale. - remettre, si nécessaire, les membres inférieurs de la victime dans l’axe de son corps tout en maintenant le bassin ;
- placer contre la victime, du côté du retournement, un rembourrage de 3 à 4 cm d’épaisseur (coussin de l’ACT ou couverture roulée ou autre moyen) ;
- pré-positionner le plan dur (équipé du coussin de l’immobilisateur de tête) le long du blessé du côté opposé au retournement.
- placer la face palmaire des mains de la victime sur les cuisses de celle-ci ;
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- se placer à genoux du côté du retournement, à quelques centimètres du blessé, au niveau du thorax et du bassin de la victime ;
- saisir la victime du côté opposé au retournement au niveau de l’épaule, du bassin et des membres inférieurs qui doivent rester alignés.
La main de la victime peut être bloquée contre le haut de la cuisse de la victime par la main d’un secouriste.
1er secouriste : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- tourner la victime vers eux.
Lors de cette rotation, les secouristes doivent garder les bras tendus et utiliser le poids de leur corps pour donner de la force à leur mouvement.
La rotation de la victime se fait lentement et d’un bloc ; elle est arrêtée dès que la victime est sur le côté.
- tourner la victime vers eux.
- le secouriste 1 doit :
- accompagner le mouvement pour garder la tête du blessé dans l’axe du tronc.
- les secouristes 2 et 3 examinent rapidement le dos de la victime tant qu’elle est sur le côté.
Secouriste 1 : « Glissez le plan dur ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- glisser le plan dur sous le dos de la victime ;
Pour cela, ils lui donnent une inclinaison de façon à ce qu’il vienne se plaquer contre le blessé et le maintiennent dans cette position. Ils veillent à ce que le coussin de tête soit bien positionné. - indiquer quand le plan dur est en place.
- glisser le plan dur sous le dos de la victime ;
Secouriste 1 : « Attention pour poser… Posez ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- reposer la victime et le plan dur délicatement sur le sol ;
- repositionner la victime au centre du plan dur en la faisant glisser si nécessaire, tout en maintenant l’axe-tête-cou-tronc et sous les ordres du secouriste 1 ;
- solidariser la victime sur le plan dur à l’aide :
- d’une sangle araignée,
- de plusieurs sangles placées au niveau de la partie supérieure du thorax, du bassin et des cuisses, juste au-dessus des genoux.
Cette immobilisation peut être complétée en s’aidant éventuellement d’une couverture roulée ou d’un coussin placé entre les jambes de la victime.
-
- solidariser la tête de la victime au plan dur en plaçant successivement :
- les blocs immobilisateurs latéraux de chaque côté de la tête,
- les sangles de fixation frontale et mentonnière.
- solidariser la tête de la victime au plan dur en plaçant successivement :
À la fin de la manœuvre, les secouristes peuvent alors :
- contrôler la motricité et la sensibilité de l’extrémité de chaque membre.
Victime allongée sur le ventre et qui doit être installée sur un plan dur
La mise en œuvre de cette technique nécessite trois intervenants :
- un secouriste, placé à la tête de la victime, en trépied, genou relevé côté retournement et genou au sol dans le prolongement de l’épaule côté retournement de la victime, afin d’anticiper la position finale, après retournement de la victime. Il maintient la tête de la victime avec deux mains (prise occipitofrontale) (secouriste 1) ;
C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre. - deux secouristes, pour installer le plan dur (secouristes 2 et 3).
Initialement :
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- remettre si nécessaire les membres inférieurs de la victime dans l’axe de son corps tout en maintenant le bassin ;
- glisser les mains de la victime sous ses cuisses (paume contre face avant des cuisses) ;
- installer contre la victime, du côté du retournement, un rembourrage de trois à quatre centimètres d’épaisseur (coussin de l’ACT, couverture roulée ou autre moyen) ;
- placer le plan dur (équipé du coussin de l’immobilisateur de tête) à dix centimètres environ le long de la victime du côté du retournement ;
- se placer à genoux sur le plan dur du côté du retournement ;
- saisir la victime au niveau de l’épaule, de la hanche et des membres inférieurs.
1er secouriste : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- tourner la victime vers eux pour la mettre sur le côté (perpendiculaire au sol).
- le secouriste 1 doit :
- accompagner le mouvement de la tête qui effectuera une rotation moindre que celle du corps pour la ramener en position neutre ;
- ordonner l’arrêt de la manœuvre lorsque la victime est sur le côté.
Secouriste 1 : « Dégagez le plan-dur… »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- dégager un à un leurs genoux hors du plan dur puis les poser sur le sol contre le plan dur ;
- indiquer qu’ils sont en position lorsqu’ils ont dégagé le plan dur.
Secouriste 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- poursuivre la rotation de la victime dans la même direction que précédemment pour amener la victime en position allongée sur le dos sur le plan dur.
Victime debout
La technique d’installation d’une victime debout(1) sur un plan dur et suspecte d’une lésion de la colonne vertébrale nécessite trois intervenants :
- un secouriste, placé devant la victime dans l’axe tête-cou-tronc, poursuit le maintien de la tête pendant toute la manœuvre (secouriste 1) ;
- deux secouristes, pour installer le plan dur (secouristes 2 et 3).
C’est le secouriste 2, placé derrière la victime durant la manœuvre, qui commande celle-ci.
Après avoir posé le collier cervical :
- le secouriste 2 doit :
- placer le plan dur équipé du coussin de l’immobilisateur de tête contre le dos de la victime ;
- vérifier que rien ne peut gêner la bascule au sol du plan dur ;
- saisir dans sa partie supérieure le plan dur.
- le secouriste 3 doit :
- se placer face à la victime à côté du secouriste 1 ;
- passer l’avant-bras du côté du secouriste 1 sous l’aisselle de la victime ;
- saisir la poignée du plan dur le plus haut possible pour assurer un maintien optimal de la victime ;
- placer son autre main de manière à relayer le maintien tête du secouriste 1 ;
- le secouriste 1 doit :
- placer sa main libre sous l’autre aisselle de la victime ;
- saisir la poignée du plan dur le plus haut possible pour assurer un maintien optimal de la victime ;
- poursuivre le maintien de la tête de la victime avec son autre main.
Secouriste 2 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 1 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 2 : « Attention pour basculer… Basculez ! »
- les trois secouristes doivent :
- allonger la victime en basculant en arrière le plan dur.
Pendant cette bascule, ils s’assurent que la tête de la victime reste au contact du plan dur et dans l’axe du tronc. Pour cela, il faut accompagner le mouvement d’allongement de la victime et ne jamais lâcher la tête.
- allonger la victime en basculant en arrière le plan dur.
Si la victime retrouvée en position debout est casquée, il convient de :
- réaliser la manœuvre en lui laissant son casque ;
- retirer le casque lorsque la victime a été allongée au sol au moyen du plan dur et poser ensuite le collier cervical, si nécessaire.
Transfert de la victime du plan dur sur le MID
Il n’est pas obligatoire pour déplacer la victime sur quelques mètres de la sangler.
- déposer la victime sur son plan dur dans le MID ;
- soulever la victime pour retirer le plan dur avant de l’immobiliser en utilisant :
- un pont à 4 porteurs, une 5ème personne retirant le plan dur lorsque la victime est soulevée de quelques centimètres,
- un brancard cuillère en présence de 3 secouristes,
- un pont à 3 porteurs, une 4ème personne retirant le plan dur lorsque la victime est soulevée de quelques centimètres,
- si aucune de ces techniques ne peut être utilisée, la victime sera transportée immobilisée sur le plan dur.
Immobilisation d’une victime sur un plan dur
- le secouriste 1 maintient la tête à deux mains ;
- les secouristes 2 et 3 doivent solidariser la tête de la victime au plan dur en plaçant successivement :
- les blocs immobilisateurs latéraux de chaque côté de la tête,
- les sangles de fixation frontale et mentonnière.
- Les secouristes peuvent alors :
- solidariser la victime sur le plan dur à l’aide :
- d’une sangle araignée,
- de plusieurs sangles placées au niveau de la partie supérieure du thorax, du bassin et des cuisses, juste au-dessus des genoux.
- solidariser la victime sur le plan dur à l’aide :
Cette immobilisation peut être complétée en s’aidant éventuellement d’une couverture roulée ou d’un coussin placé entre les jambes de la victime.
-
- contrôler la motricité et la sensibilité de l’extrémité de chaque membre.
À l’hôpital, la victime doit être placée sur le brancard de l’hôpital conditionnée avec son matériel d’immobilisation. Le retrait du matériel d’immobilisation est sous la responsabilité de l’hôpital.
Idéalement, le transfert d’une victime suspecte d’un traumatisme du rachis entre deux dispositifs se fait à l’aide d’un brancard cuillère.
Risques & Contraintes
Le non-respect de la technique est susceptible d’aggraver une lésion de la colonne vertébrale. Des sangles thoraciques trop serrées sont susceptibles d’aggraver une détresse respiratoire.
Évaluation
Une fois immobilisée, la victime :
- ne peut faire aucun mouvement spontané de la tête ;
- a l’axe tête-cou-tronc maintenu ;
- ne peut glisser ni vers le haut, ni vers le bas, ni sur le côté ;
- peut respirer sans gêne, malgré les sangles ;
- ne présente aucun signe d’aggravation d’une lésion de la colonne vertébrale.
Indication
Le matelas immobilisateur à dépression (MID) est utilisé pour immobiliser la colonne vertébrale d’une victime, suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale, du bassin ou de la cuisse.
Ce moyen est particulièrement indiqué si la victime présente de multiples lésions.
Le MID permet aussi d’immobiliser les victimes dans la position adaptée à leur détresse (demi-assise pour une détresse respiratoire).
Le MID doit rester en place pour le transfert sur le brancard à l’hôpital.
Justification
En immobilisant le corps entier d’une victime, le MID permet de respecter son axe tête-cou-tronc et limite toute apparition ou aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale au cours de la mobilisation ou du transport d’une victime.
Il permet en outre d’immobiliser les membres inférieurs.
Matériel
Le matelas immobilisateur à dépression est constitué :
- d’une enveloppe souple, résistante et étanche contenant des billes de polystyrène expansé ;
- d’un robinet permettant de régler la sortie ou l’entrée de l’air ;
- d’un dispositif de saisie (poignées) ;
- de sangles de maintien.
Il ne peut être utilisé qu’avec une pompe d’aspiration manuelle ou électrique.
Son principe de fonctionnement consiste, une fois la victime installée sur le matelas, à aspirer l’air contenu dans l’enveloppe étanche. Cette aspiration provoque une solidarisation des petites billes qui rigidifie le matelas en moulant la victime, ce qui provoque son immobilisation.
Réalisation
L’installation d’une victime sur le MID est effectuée en utilisant :
- un brancard cuillère ;
- une technique de relevage dite du pont à quatre équipiers porteurs ;
- exceptionnellement un plan dur.
Préalablement à l’installation de la victime, il faut :
- placer le MID à proximité de la victime, dans une position adaptée à la technique de relevage utilisée ;
Dans la mesure du possible, la surface doit être plane et dure. Si nécessaire, une bâche de protection doit être mise sous le matelas afin de limiter les risques de déchirure ou de coupure. - ouvrir le robinet pour permettre l’entrée de l’air et répartir les billes qui se désolidarisent ;
- rigidifier modérément le MID en relevant les côtés pour faciliter la manœuvre de relevage ;
- mettre en place un drap ou une couverture de survie.
Une fois la victime déposée sur le MID à l’aide d’une technique adaptée :
- retirer systématiquement un dispositif de portage éventuel ;
- mettre en forme le matelas autour du corps de la victime. Pour cela :
- rapprocher les bords du matelas de part et d’autre de la tête de la victime,
Cela permet au secouriste de dégager ses mains puis de les replacer à l’extérieur du matelas et poursuivre le maintien de la tête jusqu’à la rigidification de ce dernier.
Les blocs de tête peuvent être utilisés pour restreindre les mouvements du rachis cervical à l’intérieur du matelas.
Le matelas ne doit en aucun cas appuyer sur le sommet du crâne car l’aspiration de l’air entraînerait par rétraction une flexion de la tête. - maintenir les bords latéraux du matelas le long de la victime sans la mobiliser, en s’aidant des sangles de maintien.
- rapprocher les bords du matelas de part et d’autre de la tête de la victime,
- faire le vide à l’intérieur du matelas en aspirant l’air avec un dispositif d’aspiration jusqu’à ce que le matelas devienne dur ;
- fermer le robinet et déconnecter le dispositif d’aspiration ;
- ajuster les sangles de maintien.
Une fois la victime immobilisée, si elle porte un collier cervical rigide, il est possible de le relâcher.
Risques & Contraintes
La rigidité du matelas doit être surveillée en permanence. Toute diminution de celle-ci (piqûre, déchirure…) nuit à la qualité de l’immobilisation générale de la victime.
Le transport de la victime doit se faire en déposant l’ensemble « victime-matelas » sur un brancard ou un plan dur et après l’avoir arrimé.
Lorsque cela n’est pas immédiatement possible, pour quelques mètres, le MID seul, une fois rigidifié, peut être utilisé en le soutenant sur les côtés pour qu’il ne se plie pas en son milieu.
Un épanchement de sang de la victime (hémorragie extériorisée, reprise du saignement d’une hémorragie externe…) peut facilement être masqué par ce type d’immobilisation.
Évaluation
L’immobilisation sur un matelas immobilisateur à dépression est correcte si :
- aucun mouvement de la victime n’est possible ;
- la victime ne peut ni glisser vers le haut, ni vers le bas ou sur le côté ;
- les sangles ne gênent pas la respiration de la victime ;
- le matelas n’est pas au contact avec le haut du crâne.
Indication
Le maintien de la tête du blessé en position neutre est recommandé dès qu’un traumatisme de la tête, de la nuque ou du dos de la victime est suspecté, dans l’attente d’une éventuelle immobilisation complète de l’axe tête-cou-tronc.
Le maintien de la tête peut être interrompu après avoir demandé à la victime de ne pas bouger la tête et si cette dernière est allongée à plat dos, calme et coopérante.
Justification
Le maintien de la tête du blessé en position neutre, dans l’alignement du tronc, limite les mouvements intempestifs du cou et permet la stabilisation du rachis cervical dans l’attente de son immobilisation.
Matériel
Aucun matériel.
Réalisation
Victime allongée sur le dos
- se placer à genoux dans l’axe de la victime, à la tête ;
Il est possible de prendre appui, avec les coudes, sur le sol ou sur les genoux pour diminuer la fatigue. - placer les mains de chaque côté de la tête de la victime ;
si la tête n’est pas dans l’axe du corps, la replacer délicatement dans l’axe du tronc sans exercer de traction jusqu’à ce que la victime regarde droit devant. - maintenir la position :
- au moins jusqu’à l’immobilisation du rachis cervical,
- en général, jusqu’à l’immobilisation complète du rachis.
Victime debout ou assise
- se positionner devant ou derrière la victime ;
- placer les mains de chaque côté de la tête de la victime ;
- replacer délicatement la tête dans l’axe du tronc, en soulageant le rachis cervical du poids de la tête, jusqu’à ce que la victime regarde droit devant ;
- maintenir la position tant que l’axe tête-cou-tronc n’est pas complètement immobilisé (ACT, plan dur avec immobilisateur de tête).
Risques & Contraintes
Si un déplacement de la tête est nécessaire pour la ramener en position neutre, la manœuvre sera immédiatement interrompue si :
- une résistance au déplacement de la tête est perçue ;
- le déplacement déclenche ou aggrave une douleur cervicale ;
- le déplacement déclenche des sensations anormales (fourmillements, décharges électriques) dans les membres supérieurs ou inférieurs.
Dans ces cas, maintenir la tête dans la position où elle se trouve dans l’attente d’un renfort.
Évaluation
La tête de la victime reste en position neutre.
Indication
L’attelle cervico-thoracique (ACT) est un moyen qui permet d’immobiliser la tête, la nuque et le dos d’une victime suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale, le plus souvent en position assise, pour assurer son dégagement ou son extraction.
L’ACT est mise en place après avoir placé un collier cervical pour assurer une restriction des mouvements du rachis cervical pendant sa mise en place.
Justification
Lorsqu’un traumatisme de la colonne vertébrale est suspecté, l’ACT permet de limiter les risques de mobilisation du rachis pendant une manœuvre d’extraction de la victime (victime incarcérée). Malgré tout, sa mise en place est toujours difficile et doit être prudente pour ne pas elle-même mobiliser le rachis.
Matériel
Une ACT, composée :
- d’un corset semi-rigide (dans le sens de la hauteur), constitué d’une bande thoracique (corset) relié à un rabat qui immobilise la tête ;
- de 3 sangles thoraciques ;
- de 2 sangles de cuisses ;
- de poignées de portage ;
- d’un coussin de tête ;
- de sangles de maintien de la tête au niveau du front et du menton ;
- d’un sac de rangement.
Réalisation
La mise en place d’une ACT nécessite trois intervenants :
- un secouriste, placé de préférence, derrière la victime, maintient la tête de la victime à deux mains pendant toute la manœuvre (secouriste 1) ;
- deux secouristes se placent de part et d’autre de la victime pour installer l’ACT (secouristes 2 et 3).
Après avoir posé le collier cervical :
- le secouriste 2 ou 3 doit :
- contrôler la motricité et la sensibilité de l’extrémité de chaque membre, si cela n’a pas été réalisé au cours du bilan complémentaire.
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- décoller légèrement la victime du dossier du siège tout en maintenant l’axe tête-cou-tronc ;
- examiner alors le dos de la victime.
- le secouriste 2 ou 3 doit :
- insérer l’ACT, extrémité de la tête en premier entre le dos de la victime et le dossier du siège, sans toucher les avant-bras du secouriste qui maintient la tête de la victime.
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- centrer l’ACT sur l’axe de la colonne vertébrale ;
- ramener la victime au contact de l’ACT ;
- glisser ensuite les parties mobiles du corset sous les bras de la victime (partie supérieure des bandes thoraciques au contact des aisselles) ;
- maintenir le corset thoracique en attachant la sangle thoracique du milieu, puis inférieure et supérieure ;
Chez l’enfant, il est possible de rouler une couverture devant le thorax et l’abdomen si l’ACT est trop grande.
Chez la femme enceinte, au cours des derniers mois de la grossesse, la sangle thoracique inférieure ne doit pas être serrée sur l’abdomen.
Chez une victime qui présente un traumatisme du thorax, la sangle thoracique supérieure ne doit pas être trop serrée afin de ne pas gêner la respiration. - attacher les sangles de cuisses en passant sous les cuisses ;
Les sangles peuvent éventuellement être croisées devant le pubis, s’il n’y a pas de traumatisme au niveau du bassin.
En cas de suspicion de fracture du fémur, la sangle de la cuisse correspondante ne doit pas être placée. - serrer alors l’ensemble des sangles ;
- combler si nécessaire l’espace situé entre la bande de tête et la partie postérieure de la tête de la victime avec le coussin plié ;
- maintenir les bandes de chaque côté de la tête par les deux sangles ;
L’une des sangles prend appui sur le front de la victime et l’autre sous le menton, sur la partie haute et rigide du collier cervical.
Les doigts du secouriste 1 sont déplacés pour permettre cette manœuvre. - ajuster et resserrer, si nécessaire, les différentes fixations de façon à ce que l’attelle ne bouge pas et ne glisse pas au cours du déplacement ou du relevage de la victime.
Éviter de comprimer le thorax et de limiter les mouvements respiratoires.
À la fin de la manœuvre :
- contrôler la motricité et la sensibilité de l’extrémité de chaque membre ;
- le maintien de la tête peut être relâché ;
- une fois dans l’ACT, l’extraction de la victime peut être effectuée, éventuellement à l’aide d’un plan dur. Elle est ensuite transférée dans un MID. Pour cela, la victime peut être saisie par les poignées de l’ACT et les membres inférieurs par deux secouristes. Le troisième secouriste peut aider à cette manœuvre. Une fois la victime allongée sur le MID, l’ACT doit être retirée avant de rendre rigide le MID.
Retrait de l’ACT
En raison des risques secondaires (difficultés respiratoires), l’ACT sera retirée avant le transport de la victime vers l’hôpital.
Une fois dans le MID :
- retirer les sangles de fixation ;
- soulever la victime en utilisant :
- un pont à 4 porteurs, une 5ème personne retirant l’ACT lorsque la victime est soulevée de quelques centimètres,
- un brancard cuillère en présence de 3 secouristes,
- un pont à 3 porteurs, une 4ème personne retirant l’ACT lorsque la victime est soulevée de quelques centimètres.
Si un plan dur est présent sous la victime, le retirer en même temps que l’ACT.
Risques & Contraintes
La mise en place d’une ACT est difficile et génère souvent une mobilisation du rachis. Seuls des mouvements surs et réfléchis pourront limiter ce risque.
Une fois mise en place et les sangles thoraciques serrées, l’ACT entraîne une limitation des mouvements de la cage thoracique et est donc susceptible d’aggraver une détresse respiratoire. Son utilisation doit être limitée aux opérations de dégagement ou d’extraction des victimes. L’ACT n’est pas un moyen d’immobilisation de la colonne vertébrale à utiliser pour le transport des victimes.
Évaluation
La tête de la victime est parfaitement maintenue et l’immobilisation du rachis est assurée pour l’extraction de la victime.
L’ACT est retirée une fois la victime posée sur le MID.
Indication
Le collier cervical est mis en place aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant suspect d’un traumatisme du rachis pour assurer une restriction des mouvements du rachis cervical avant une manœuvre de mobilisation de la victime, si la stabilisation du rachis par une technique manuelle ne peut pas être réalisée, car elle est difficile ou aléatoire.
La mise en place du collier cervical est réalisée après installation de la tête de la victime en position neutre.
Si la victime est allongée sur le ventre, le collier cervical est installé après son retournement.
Le collier cervical ne doit pas être utilisé s’il existe une contre-indication comme :
- une possible obstruction des voies aériennes ;
- une déformation préexistante du rachis cervical (dans ce cas, maintenir la tête dans la position où elle se trouve).
Justification
En limitant les mouvements du rachis cervical, le collier diminue le risque d’apparition ou d’aggravation d’une lésion de la moelle épinière lors de la manipulation d’une victime porteuse d’une lésion du rachis qui menace la moelle épinière.
Matériel
Un collier cervical adapté à la taille de la victime.
Réalisation
Victime allongée sur le dos
Le secouriste 1 doit :
- maintenir la tête en position neutre pendant toute la manœuvre.
Le secouriste 2 doit :
- dégager tout ce qui peut gêner la mise en place du collier cervical ;
- choisir un collier cervical adapté à la taille de la victime ou en régler la taille ;
La hauteur du collier cervical doit être égale à la distance qui sépare le menton du haut du sternum de la victime. Ce réglage se fait en fonction du modèle utilisé. - glisser la partie arrière du collier sous la nuque de la victime en dégageant la ou les bandes autoagrippantes ;
- positionner la partie avant du collier afin d’obtenir un bon appui menton-sternum ;
- ajuster la hauteur du collier, si c’est possible (selon le modèle) ;
- fixer les sangles ;
- réévaluer la liberté des voies aériennes et s’assurer que le collier ne gêne pas la respiration de la victime.
La mise en place d’un collier cervical n’empêche pas le maintien par un secouriste de la tête de la victime lors de sa mobilisation dans les opérations d’extraction ou pour l’installer sur un dispositif d’immobilisation comme le MID.
Victime assise
Le secouriste 1 doit :
- se placer de préférence derrière la victime ;
- maintenir la tête en position neutre durant toute la manœuvre.
Le secouriste 2 doit :
- dégager tout ce qui peut gêner la mise en place du collier cervical ;
- choisir un collier cervical adapté à la taille de la victime ou en régler la taille ;
- positionner la partie avant du collier afin d’obtenir un bon appui menton-sternum ;
- glisser la partie arrière du collier sous la nuque de la victime ;
- entourer le cou de la victime avec le collier et fixer les bandes auto-agrippantes ;
- réévaluer la liberté des voies aériennes et s’assurer que le collier ne gêne pas la respiration de la victime.
Risques & Contraintes
Une aggravation ou l’apparition d’un traumatisme de la moelle épinière peut survenir si une restriction des mouvements du rachis cervical n’est pas assurée.
Si le collier cervical n’est pas de taille adaptée au cou de la victime, les mouvements de la tête sont possibles.
Le collier cervical ne limite pas en totalité les mouvements de rotation et de latéralité de la nuque.
La mise en place du collier cervical n’est pas systématique, car il peut entrainer des complications, comme une obstruction des voies aériennes, une difficulté à assurer une libération des voies aériennes, une compression des vaisseaux du cou avec aggravation d’un traumatisme crânien ou des complications locales par compression.
Le collier cervical peut aggraver une détresse respiratoire, particulièrement lorsqu’il est associé à des moyens d’immobilisation comme l’ACT.
Évaluation
Le collier cervical doit être :
- adapté à la taille de la victime ;
- positionné correctement : en appui sur le sternum et le menton en avant, le haut du dos et la base de la tête en arrière ; les clavicules et les angles de la mandibule latéralement doivent aussi être en contact avec le collier ;
- relâché une fois l’immobilisation sur le MID réalisée. Après mise en place du collier, la liberté des voies aériennes doit être réévaluée.
Après mise en place du collier, la liberté des voies aériennes doit être réévaluée.