Indication
La chaise de transport peut être utilisée si :
- la victime ne présente pas de détresse ou d’atteinte grave ;
- la victime peut supporter la position assise.
Justification
L’utilisation d’une chaise de transport pour déplacer une victime permet de répondre à une difficulté réelle de brancardage en étages, dans les escaliers ou ascenseurs étroits.
Matériel
- une chaise de transport, préalablement préparée.
Réalisation
Après avoir installé et arrimé la victime sur la chaise de transport, il convient de :
- demander à la victime de garder ses mains croisées sur sa poitrine et de ne pas essayer de s’agripper ;
- saisir la chaise par les poignées ;
- basculer légèrement la chaise de transport en arrière après avoir prévenu la victime ;
- faire rouler la chaise de transport sur le sol en prenant garde aux obstacles qui peuvent se présenter.
Lorsqu’un obstacle ou un escalier doit être franchi :
- un deuxième secouriste doit :
- saisir les poignées au niveau des pieds de la victime pour aider le premier secouriste à soulever la chaise.
- un troisième secouriste doit :
- précéder les déplacements de la chaise pour :
- ouvrir les portes,
- enlever les objets qui pourraient gêner le passage,
- sécuriser le sauveteur aux pieds en le tenant par la ceinture lors de la descente des escaliers.
- précéder les déplacements de la chaise pour :
Dès que possible, la chaise est placée à côté du brancard afin de procéder au transfert.
Risques & Contraintes
Le verrouillage de la chaise ainsi que l’arrimage de la victime sont systématiquement vérifiés avant la manœuvre afin d’éviter toute chute.
Afin de limiter les lésions du dos, les secouristes doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses. Évaluation La victime reste convenablement assise et son état ne s’aggrave pas.
Indication
Ces techniques sont indiquées pour déplacer une victime, non valide, qui n’est pas suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale ou des membres, sur quelques mètres.
Justification
Ces techniques permettent de déplacer une victime sur une courte distance vers une zone calme, un abri pour la protéger des intempéries ou un endroit où elle pourra être allongée.
Matériel
- une chaise, éventuellement.
Réalisation
Déplacement par saisie des extrémités
Cette technique est pratique pour déplacer une victime qui se trouve dans un espace étroit.
Le déplacement est réalisé au minimum par deux secouristes.
Pour cela, après avoir aidé la victime à s’asseoir :
Le secouriste 1 doit :
- s’accroupir derrière le dos de la victime ;
- passer ses avant-bras sous ses aisselles et saisir les poignets opposés.
Le secouriste 2 doit :
- s’accroupir entre les jambes de la victime, face à la marche ;
- passer ses bras de l’extérieur vers l’intérieur sous les genoux de la victime.
Secouriste 1 : « Êtes-vous prêt ? »
Secouriste 2 : « Prêt ! »
Secouriste 1 : « Avancez ! »
Les secouristes se redressent et se dirigent vers l’avant. Arrivés à destination :
Secouriste 1 : « Halte ! Attention pour poser… Posez ! »
Les deux secouristes déposent délicatement la victime au sol ou sur une chaise.
Déplacement par une chaise à mains
Le déplacement est réalisé au minimum par deux secouristes. Pour cela :
- se placer de chaque côté de la victime, au niveau de ses hanches ;
- passer un avant-bras derrière le dos de la victime puis saisir l’épaule du secouriste placé en face ;
- passer l’autre avant-bras sous les genoux de la victime et agripper l’autre secouriste par les poignets ;
Un anneau de toile solide peut être utilisé ; chaque secouriste agrippe alors l’anneau de toile. - demander à la victime de s’asseoir et de placer ses bras autour du cou de chacun des secouristes.
La victime est déplacée au commandement de l’un des secouristes.
Déplacement à l’aide d’une chaise
Le déplacement est réalisé au minimum par deux secouristes.
Pour cela :
- choisir une chaise d’ameublement suffisamment solide pour supporter le poids de la victime ;
- faire asseoir la victime.
Ensuite :
Le secouriste 1 doit :
- s’accroupir derrière le dossier de la chaise et saisir le bas du dossier ;
- basculer tout doucement la chaise en arrière après avoir prévenu la victime et en la maintenant d’une main.
Le secouriste 2 doit :
- s’accroupir entre les pieds avant de la chaise, face à la victime ;
- saisir l’extrémité des pieds de la chaise.
Les jambes de la victime doivent rester entre les pieds de la chaise.
Au commandement du secouriste 1, les deux secouristes doivent :
- se relever simultanément ;
- déplacer la victime sur sa chaise.
Risques & Contraintes
Le secouriste ne doit jamais utiliser une technique de déplacement de la victime si la victime est suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale ou des membres.
Si le secouriste respecte l’indication de ces techniques, il ne doit pas aggraver l’état de la victime.
Évaluation
Le déplacement de la victime n’entraîne pas de désagrément pour celle-ci.
Indication
Cette technique est indiquée pour isoler ou transporter une victime installée sur un brancard.
Justification
L’utilisation d’un véhicule de secours rend plus confortable la prise en charge d’une victime voire son transport.
Matériel
- un véhicule de secours et son brancard.
Réalisation
En utilisant un brancard sans chariot
Le brancard est chargé dans le véhicule :
- soit directement sur des rails placés au sol du véhicule ;
- soit sur un porte-brancard fixe ou mobile.
Le brancard doit être verrouillé au sol ou au porte-brancard.
En utilisant un chariot-brancard
Le brancard est chargé dans le véhicule :
- soit directement sur des rails placés au sol du véhicule ;
- soit sur un porte-brancard fixe ou mobile.
Le brancard doit être verrouillé au sol ou au porte-brancard.
Le chariot est chargé dans le véhicule de secours à trois secouristes, parfois quatre :
- deux secouristes, placés à la tête de la victime, doivent maintenir le chariot et guider les roulettes dans les rails du véhicule.
Dès que l’avant du chariot est posé sur les rails :
- le(s) secouriste(s) placé(s) aux pieds de la victime doit(-vent) :
- libérer les pieds avant du brancard en appuyant sur la poignée de commande,
- pousser ensuite le brancard à l’intérieur du véhicule.
Si besoin en se faisant aider par les deux secouristes placés au niveau de la tête de la victime.
Lorsque le chariot est rentré des deux tiers dans le véhicule :
- les secouristes placés à la tête de la victime doivent :
- soutenir le chariot.
- le(s) secouriste(s) placé(s) aux pieds de la victime doit(-vent) :
- libérer les pieds arrière du chariot et les replier pour terminer la manœuvre.
- vérifier que le système de fixation du chariot est verrouillé et immobilisé.
Le déchargement d’une victime d’un véhicule de secours se fait exactement de manière inverse au chargement. S’assurer que les pieds du chariot-brancard soient bien verrouillés avant de déplacer le brancard.
Risques & Contraintes
L’arrimage de la victime doit toujours être vérifié avant la manœuvre pour éviter toute chute.
Afin de limiter les lésions dorsales, les secouristes doivent garder le dos droit et travailler en fléchissant les genoux et les hanches.
La responsabilité de l’arrimage de la victime dans le moyen de transport et la fermeture des portes incombe au conducteur du véhicule.
En aucun cas la manœuvre ne doit être réalisée à un seul secouriste.
Dans les véhicules de secours dotés de plusieurs brancards, le blessé le plus grave doit être le plus facilement accessible par les personnels d’accompagnement.
Évaluation
La personne commandant la manœuvre est placée au pied du brancard pour surveiller les autres secouristes ainsi que la victime. Le brancard doit être maintenu le plus horizontalement possible. Une fois installé dans le véhicule, le chariot est fixé sur son support (fixation 3 points).
Indication
Cette technique est indiquée chaque fois qu’une victime doit être installée sur un brancard ou un autre dispositif qui permet son transport.
Justification
Afin d’assurer un transport correct et confortable de la victime, le dispositif de portage doit être préparé à l’avance par les secouristes.
Matériel
- un matériel de relevage ou de brancardage ;
- un drap ;
Le drap peut être en toile ou en matériau intissé. Il est préférable d’utiliser des draps à usage unique.
Les draps stériles sont utilisés pour envelopper une victime qui présente des brûlures étendues. - une couverture ;
Elle est destinée à protéger la victime du froid.
Il est préférable d’utiliser des couvertures bactériostatiques, lavables ou d’intercaler entre la couverture et la victime un drap de préférence à usage unique. - une couverture de survie ;
La couverture de survie est une couverture isolante qui a pour objet de limiter la perte de température de la victime et protéger la victime contre le vent. Elle a la forme d’un film plastique métallisé de couleur argentée ou dorée de dimension 1,80 x 2,20 m. Elle est conditionnée dans un sachet plastique.
Elle peut être stérile. - des sangles de fixation.
Les brancards sont équipés ou peuvent s’équiper de sangles de fixation permettant le maintien de la victime sur le brancard.
Avec les plans durs, des sangles-araignées peuvent être utilisées.
Réalisation
Pour un brancard
Chaque fois que possible, la victime est enveloppée dans un drap puis une couverture avant d’être arrimée sur le brancard. Pour cela :
- assurer le montage du brancard, si nécessaire ;
- installer un drap ou une couverture de survie sur le brancard.
Le drap ou la couverture de survie sont placés en règle générale sur le brancard avant d’y déposer la victime. Elle peut ensuite être enveloppée avec.
Une fois que la victime a été installée sur le brancard au moyen d’une technique adaptée à son état :
- recouvrir la victime au moyen d’une couverture ;
- sangler la victime.
Les sangles doivent passer par-dessus la couverture afin que l’ensemble soit parfaitement maintenu.
Pour une chaise de transport
Un drap (ou une couverture) peut être disposé sur une chaise de transport pour envelopper une victime. Le drap est placé sur la chaise en prenant soin de ne pas le laisser traîner au sol pour ne pas gêner le déplacement.
En aucun cas la couverture ou le drap ne devront rendre inaccessibles les sangles qui permettent de maintenir la victime une fois celle-ci installée sur la chaise.
Risques & Contraintes
Néant.
Évaluation
Une fois préparé, le dispositif de portage doit permettre :
- d’envelopper facilement et totalement le corps de la victime dans un drap ou une couverture de survie ;
- de maintenir la victime à l’aide de sangles pour éviter qu’elle ne chute pendant le transport.
Indication
L’utilisation du brancard cuillère est particulièrement indiquée pour relever une victime allongée sur le sol et l’installer sur un dispositif de portage.
Il est le moyen recommandé de première intention pour relever une victime traumatisée suspecte d’un traumatisme du rachis allongée sur le dos pour l’installer sur un matelas immobilisateur à dépression.
Il est possible aussi de l’utiliser :
- s’il est impossible de pratiquer un relevage de la victime par une méthode dite « du pont » à 3 ou 4 porteurs (zone surbaissée : victime sous un train, un véhicule…) ;
- pour relever une victime sans atteinte traumatique présentant des souillures ou des salissures (le matériel est non oxydable et aisément nettoyable) ;
- pour transférer une victime d’un dispositif de portage à un autre.
Justification
L’utilisation du brancard cuillère facilite l’installation de la victime sur un brancard ou son transfert sur un matelas immobilisateur à dépression tout en maintenant son axe tête-cou-tronc. Des moyens de relevage de victimes, c’est celui qui, s’il est utilisé correctement, est le moins susceptible de mobiliser la victime et d’aggraver une éventuelle lésion du rachis. Son utilisation peut être associée à celle des blocs de tête pour restreindre le rachis cervical.
Matériel
- un brancard cuillère ;
- deux blocs de tête.
Réalisation
La mise en œuvre de cette technique nécessite trois intervenants :
- un secouriste, placé à la tête de la victime, à genou. Il en assure le maintien par une prise latérolatérale (secouriste 1) ;
C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre. - deux secouristes, placés de chaque côté de la victime (secouristes 2 et 3).
Préalablement à la manœuvre de relevage :
- déplier le brancard cuillère ;
- placer le brancard cuillère le long de la victime ;
- régler sa longueur en fonction de la taille du blessé et le verrouiller dans cette position ;
- s’assurer de la rigidité du système en tirant sur la partie mobile côté jambes ;
- désolidariser les deux parties du brancard ;
- assurer la stabilisation ou la restriction des mouvements du rachis cervical si la victime est suspecte d’un traumatisme du rachis.
Initialement :
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- placer la face palmaire des mains de la victime sur ses cuisses pour éviter de les pincer pendant la manœuvre de fermeture du brancard.
Puis :
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- se placer de chaque côté de la victime, chacun muni d’une cuillère du brancard,
- glisser une cuillère sous la victime, à tour de rôle,
Pendant qu’un secouriste glisse la cuillère, l’autre secouriste saisit la victime à l’épaule et à la hanche pour la tirer vers lui très légèrement et faciliter ainsi la mise en place de la cuillère sous la victime.
Lors de la mise en place de la 2ème cuillère, s’assurer que cette dernière est bien en face de l’autre pour faciliter sa fermeture. - réunir et solidariser les deux parties du brancard cuillère, à l’aide des dispositifs à encliquetage ; Il convient de commencer par celui situé à la tête, puis celui des pieds.
- s’assurer de la fermeture du dispositif à encliquetage en tirant latéralement sur les deux parties du brancard ;
- mettre en place les blocs de tête si disponibles (une fois la restriction des mouvements du rachis cervical obtenue, le maintien tête peut être relâché) ;
- arrimer la victime au brancard cuillère si un brancardage doit être réalisé.
Risques & Contraintes
Tout risque de chute de la victime ou d’une aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale est évité si la technique est correctement exécutée.
Éviter de pincer les parties postérieures de la victime lors de la mise en place des cuillères.
Contrôler le verrouillage des cuillères afin d’éviter tout risque de chute.
Évaluation
L’axe tête-cou-tronc de la victime doit être maintenu pendant toute la manœuvre si un traumatisme du rachis est suspecté.
La mise en place des cuillères doit mobiliser le moins possible la victime.
À l’issue de la manœuvre, la victime est correctement installée sur le brancard cuillère et les fixations correctement fermées.
Indication
Les techniques de relevage d’une victime à quatre secouristes sont réalisées :
- si la corpulence de la victime le nécessite ;
- si un brancard cuillère ne peut être utilisé pour relever une victime suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale.
Justification
Ces techniques permettent :
- de pouvoir relever une victime lourde ;
- de maintenir l’axe tête-cou-tronc.
Une cinquième personne peut être utilisée pour faire glisser le brancard sous la victime lorsque cela est nécessaire.
Matériel
Un dispositif de portage préalablement préparé et adapté, si nécessaire, à recevoir une victime qui présente un traumatisme du rachis (matelas immobilisateur, plan dur). L’ensemble de ce dispositif sera nommé « brancard » dans la suite de la fiche.
Réalisation
Pont néerlandais à quatre porteurs
La mise en œuvre de cette technique nécessite quatre intervenants :
- un secouriste, placé à la tête de la victime, assure la stabilisation du rachis en maintenant la tête de la victime par une prise latéro-latérale (secouriste 1) ;
Il se positionne un genou côté brancard à terre, à l’intérieur des deux hampes du brancard et contre la poignée pour la caler.
C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre. - trois secouristes, placés en pont, les jambes écartées au-dessus de la victime (secouristes 2, 3 et 4).
Préalablement à la manœuvre de relevage :
- disposer le brancard le long du corps de la victime et s’il a des roulettes, les bloquer ;
- assurer une stabilisation du rachis cervical par un maintien tête si la victime est suspecte d’un traumatisme du rachis ;
- si la victime est porteuse d’un collier cervical mis en place pour son extraction ou son dégagement avant son relevage, le maintenir en place jusqu’à la fin du relevage et de l’immobilisation de la victime.
Initialement :
- les secouristes 2, 3 ou 4 doivent :
- ramener les bras de la victime sur son tronc.
Puis :
- le secouriste 2 doit :
- prendre position au niveau des pieds de la victime ;
- placer le pied côté brancard à l’intérieur des poignées de manière à les bloquer.
- les secouristes 3 et 4 doivent :
- se placer debout respectivement au niveau du bassin et des épaules de la victime en se faisant face ;
- enjamber la victime successivement en prenant appui l’un sur l’autre pour poser leur pied sur la hampe extérieure sous le drap ;
- engager les mains respectivement sous les épaules et sous la taille de la victime (ou saisir les parties latérales de la ceinture si elle est solide).
- le secouriste 2 doit :
- saisir les chevilles de la victime ;
Secouriste 1 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2, 3 et 4 : « Prêts ! »
Secouriste1 : « Attention pour lever… Levez ! »
- les secouristes 2, 3 et 4 doivent :
- se relever en gardant le dos plat ;
- soulever la victime ;
- déplacer latéralement la victime jusqu’au brancard.
- le secouriste 1 doit :
- accompagner le mouvement ;
- ordonner de poser la victime sur le brancard, en fin de déplacement.
Les secouristes doivent :
- poser la victime doucement sur le brancard ;
- se dégager successivement de la victime, dans l’ordre 3 et 4, puis l’équipier placé aux pieds (secouriste 2).
L’équipier de tête (secouriste 1) peut se dégager seulement si la stabilisation du rachis cervical est assurée.
Pont amélioré
La mise en œuvre de cette technique nécessite quatre intervenants :
- un secouriste, placé à la tête la victime, en trépied, assure la stabilisation du rachis en maintenant la tête de la victime par une prise latéro-latérale (secouriste 1) ;
C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre. - trois secouristes, placés en pont, les jambes écartées au-dessus de la victime (secouriste 2, 3 et 4).
Préalablement à la manœuvre de relevage :
- disposer le brancard dans l’axe de la victime, si possible au niveau des pieds ;
Un aide assurera son glissement sous la victime au commandement.
S’il n’est pas possible de disposer le brancard dans l’axe aux pieds de la victime, le secouriste qui soutient la tête (secouriste 1) se place à la tête de la victime en pont, comme les autres secouristes, pour laisser passer le brancard par la tête. - assurer une stabilisation du rachis cervical par un maintien tête si la victime est suspecte d’un traumatisme du rachis ;
- si la victime est porteuse d’un collier cervical mis en place pour son extraction ou son dégagement avant son relevage, le maintenir en place jusqu’à la fin du relevage et de l’immobilisation de la victime si la victime est suspecte d’un traumatisme du rachis.
Initialement :
- les secouristes 2, 3 ou 4 doivent :
- ramener les bras de la victime sur son tronc. Puis :
- les secouristes 2, 3 et 4 doivent :
- se placer l’un après l’autre en pont au-dessus de la victime, jambes suffisamment écartées et pieds légèrement décalés, respectivement au niveau des épaules, du bassin et des jambes de la victime ;
Les secouristes situés aux épaules et au bassin se font face.
Le secouriste aux membres inférieurs fait face au secouriste de tête. - s’accroupir en gardant le dos plat ;
- engager leurs mains respectivement sous les épaules de la victime, sous sa taille (niveau de la ceinture) et au niveau des chevilles ;
- se placer l’un après l’autre en pont au-dessus de la victime, jambes suffisamment écartées et pieds légèrement décalés, respectivement au niveau des épaules, du bassin et des jambes de la victime ;
Secouriste 1 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2, 3 et 4 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour lever… Levez ! »
- les secouristes doivent alors :
- se relever en gardant le dos plat ;
- soulever légèrement la victime pour permettre le passage du brancard.
Secouriste 1 : « Envoyez le brancard ! »
- l’aide doit alors :
- glisser le brancard entre les jambes des secouristes, sous la victime.
- le secouriste 1 doit :
- commander l’arrêt du brancard lorsque celui-ci est arrivé sous la tête de la victime.
Une fois que le brancard est en place :
Secouriste 1 : « Posez ! »
- les secouristes doivent alors :
- poser doucement la victime sur le brancard ;
- se dégager successivement de la victime, dans l’ordre 3 et 4, puis l’équipier placé aux pieds (secouriste 2).
L’équipier de tête peut se dégager seulement si la victime n’est pas suspecte d’un traumatisme du rachis ou après avoir assuré une restriction des mouvements du rachis cervical, par exemple par une immobilisation de la tête dans un matelas à dépression ou la mise en place de blocs de tête.
Risques & Contraintes
Tout risque de chute de la victime ou d’une aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale est évité si la technique est correctement choisie et exécutée. Le respect des règles de manutention évite au secouriste de se blesser pendant la manœuvre.
Évaluation
Le transfert de la victime sur le brancard doit être doux, sans à-coup et l’axe tête-cou-tronc doit être respecté. À l’issue de la manœuvre, la victime se trouve en position correcte sur le brancard.
Indication
Les techniques de relevage d’une victime à trois secouristes porteurs sont réalisées si la corpulence de la victime le permet. Une quatrième personne peut être utilisée pour faire glisser le brancard sous la victime lorsque cela est nécessaire.
Justification
Ces techniques, très couramment utilisées, permettent d’installer une victime sur un brancard.
Matériel
Un dispositif de relevage ou de brancardage préalablement préparé. L’ensemble de ce dispositif sera nommé « brancard » dans la suite de la fiche.
Réalisation
Pont néerlandais à trois porteurs
La mise en œuvre de cette technique nécessite trois intervenants :
- un secouriste, placé en pont, au-dessus de la tête de la victime (secouriste 1) ; C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
- un secouriste, placé en pont, au-dessus des pieds la victime (secouriste 2) ;
- un secouriste, placé en pont, au-dessus de la victime, entre les deux autres (secouriste 3).
Préalablement à la manœuvre de relevage :
- disposer le brancard le long du corps de la victime et s’il a des roulettes, les bloquer.
Initialement :
- ramener les avant-bras de la victime sur son tronc.
Puis :
- les secouristes 1 et 2 doivent :
- se faire face ; o
- rendre position respectivement au niveau de la tête et des pieds de la victime ;
- placer le pied côté brancard à l’intérieur des poignées situées contre la victime de manière à les bloquer.
- le secouriste 3 doit :
- s’appuyer sur l’épaule du secouriste 1 ;
- enjamber la victime et poser son pied sur le milieu de la hampe extérieure, sous le drap.
- le secouriste 1 doit :
- glisser une main sous la nuque de la victime et l’autre sous ses omoplates ;
- le secouriste 2 doit :
- saisir les chevilles de la victime.
- le secouriste 3 doit :
- engager ses mains sous la taille de la victime ;
- saisir les parties latérales de la ceinture ou du pantalon, si elles sont solides.
Secouriste 1 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour lever… Levez ! »
- les secouristes doivent :
- se relever en gardant le dos plat ;
- soulever la victime ;
- déplacer latéralement la victime jusqu’au brancard ;
- le secouriste 1 doit :
- ordonner de poser la victime sur le brancard, en fin de déplacement.
Les secouristes doivent :
- poser la victime doucement sur le brancard ;
- se dégager successivement de la victime, sans la heurter.
Pont simple
La mise en œuvre de cette technique nécessite trois porteurs et un aide :
- un secouriste, placé en pont, au-dessus de la tête de la victime (secouriste 1) ; C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
- un secouriste, placé en pont, au-dessus des pieds la victime (secouriste 2) ;
- un secouriste, placé en pont, au-dessus de la victime, entre les deux autres (secouriste 3).
Préalablement à la manœuvre de relevage :
- disposer le brancard dans l’axe de la victime, si possible au niveau des pieds ; Un aide assurera son glissement sous la victime au commandement.
Initialement :
- ramener les avant-bras de la victime sur son tronc.
Puis :
- le secouriste 1 doit :
- se placer à la tête de la victime, jambes suffisamment écartées.
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- se placer face au secouriste 1, en pont au-dessus de la victime, jambes suffisamment écartées et pieds légèrement décalés, respectivement au niveau des pieds et du bassin ;
- s’accroupir en gardant le dos plat.
- le secouriste 1 doit :
- glisser une main sous la nuque de la victime et l’autre sous ses omoplates.
- le secouriste 2 doit :
- saisir les chevilles de la victime.
- le secouriste 3 doit :
- engager ses mains sous la taille de la victime ;
- saisir les parties latérales de la ceinture ou du pantalon, si elles sont solides.
Secouriste 1 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour lever… Levez ! »
Les secouristes doivent alors :
- se relever en gardant le dos plat ;
- soulever la victime pour permettre le passage du brancard.
Secouriste 1 : « Envoyez le brancard ! »
- l’aide doit alors :
- glisser le brancard entre les jambes des secouristes, sous la victime.
- le secouriste 1 doit :
- commander l’arrêt du brancard lorsque celui-ci est arrivé sous la tête de la victime.
Une fois que le brancard est en place :
Secouriste 1 : « Posez ! »
Les secouristes doivent alors :
- poser doucement la victime sur le brancard ;
- se dégager successivement de la victime, sans la heurter.
Transfert par la technique dite de la « cuillère »
Cette technique permet de transférer une victime du lit au brancard ou du brancard au lit. Elle est contre indiquée si la victime est suspecte d’une atteinte du rachis ou présente des lésions traumatiques.
La mise en œuvre de cette technique nécessite trois intervenants qui se placent sur le côté du lit, respectivement à la hauteur :
- des épaules de la victime (secouriste 1) ; C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
- des hanches de la victime (secouriste 2) ;
- des genoux de la victime (secouriste 3).
Préalablement à la manœuvre de relevage :
- disposer le brancard perpendiculairement au niveau du pied du lit, si c’est possible. Si le brancard est équipé de pieds, les secouristes les déploient pour mettre le brancard à hauteur et bloquent les roues.
Puis :
- le secouriste 1 doit :
- soutenir d’un bras l’ensemble tête-nuque ;
- s’appuyer de sa main sur l’omoplate opposée ;
- soutenir le haut du thorax, de l’autre main.
- le secouriste 2 doit :
- placer un avant-bras sous la taille de la victime ;
- placer l’autre avant-bras sous le haut des cuisses de la victime.
- le secouriste 3 doit :
- placer un avant-bras sous le haut des jambes ;
- placer l’autre avant-bras sous les chevilles.
Secouriste 1 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour lever… Levez ! »
Les secouristes doivent alors soulever la victime.
Secouriste 1 : « Plaquez ! »
Les secouristes doivent alors plaquer la victime contre eux tout en se penchant légèrement en arrière pour équilibrer la charge.
Secouriste 1 : « Debout ! »
Les secouristes doivent alors :
- se lever ;
- se reculer ensuite ;
- s’approcher du brancard et s’arrêter le long de celui-ci.
Secouriste 1 : « Arrêtez ! Posez ! »
Les secouristes doivent alors :
- rabattre délicatement la victime ;
- poser la victime d’un bloc sur le brancard.
Cette technique, difficile à réaliser, est facilitée par l’utilisation d’un portoir souple
Risques & Contraintes
Tout risque de chute de la victime est évité si la technique est correctement choisie et exécutée. Le respect des règles de manutention évite au secouriste de se blesser pendant la manœuvre.
Évaluation
Le transfert de la victime sur le brancard doit être doux, sans à-coup et le moins traumatisant possible. À l’issue de la manœuvre, la victime se trouve en position correcte sur le brancard.
Indication
Cette technique est indiquée dès lors que la victime est en position latérale de sécurité, en position assise ou demi-assise, à plat dos, cuisses fléchies.
Justification
Cette technique permet de réaliser le relevage d’une victime en position d’attente.
Matériel
Matériel de relevage et brancardage préalablement préparé, adapté à recevoir une victime et à la garder dans la position choisie.
Réalisation
Victime en position latérale de sécurité
Cette technique est réalisée à quatre secouristes.
Le secouriste de tête maintient la tête de la victime en position latéro-latérale.
Le secouriste situé au niveau des pieds, dès que les autres secouristes maintiennent la victime, ramène le membre inférieur fléchi sur l’autre et saisit les chevilles ensemble.
La position finale obtenue est si possible maintenue à l’aide d’un matelas immobilisateur à dépression.
Victime à plat dos, cuisses fléchies
Deux ou trois secouristes soulèvent la moitié supérieure du corps selon une méthode en pont.
Les membres inférieurs sont saisis au niveau des genoux par le secouriste placé aux pieds de la victime.
Victime en position demi-assise
La partie supérieure du corps est soutenue par le secouriste de tête qui glisse ses avant-bras sous les aisselles de la victime. Il peut éventuellement saisir les poignets opposés ou la ceinture de la victime.
La position des autres secouristes ne diffère pas des règles générales du relevage.
Les matériels de calage sont transférés du sol sur le brancard après la dépose de la victime sur le brancard si ce dernier n’est pas équipé de dispositif permettant le maintien de cette position.
Victime en position assise – Transfert sur une chaise de transport
L’installation d’une victime sur une chaise de transport rend plus facile son brancardage, notamment si l’équipe doit emprunter des escaliers ou un ascenseur.
Pour être possible, il est indispensable que la victime puisse tenir la position assise et que la position assise ne soit pas contre-indiquée.
Sa mise en œuvre nécessite trois intervenants :
- un secouriste, chargé de maintenir la chaise de transport (secouriste 1) ;
- deux secouristes, placés devant et derrière la victime (secouristes 2 et 3).
Initialement :
- le secouriste 1 doit :
- placer, sur le côté de la victime, la chaise de transport préalablement préparée ;
- le secouriste 2 doit :
- croiser les bras de la victime sur sa poitrine ;
- se placer derrière la victime puis glisser ses avant-bras sous les aisselles et saisir les poignets opposés.
- le secouriste 3 doit :
- se placer face à la victime, légèrement accroupie, un pied décalé vers la chaise de transport ;
- saisir les genoux de la victime en glissant ses avant-bras dessous.
Secouriste 2 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 1 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 2 : « Attention pour lever… Levez ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- se relever en gardant le dos plat ;
- oulever la victime et la déplacer latéralement au-dessus de la chaise de transport ;
- poser la victime doucement sur la chaise.
- le secouriste 1 doit :
- aider à la réception de la victime.
- envelopper la victime avec le drap ;
- recouvrir la victime, éventuellement, d’une couverture ;
- arrimer la victime avant de la transporter.
Risques & Contraintes
Tout risque de chute de la victime lors de son relevage est évité si la technique est correctement choisie et réalisée.
Évaluation
La position d’attente choisie doit être maintenue au cours du relevage pour éviter une aggravation de l’état de la victime.
Indication
La mise en place d’une alèse portoir est indiquée :
- pour faciliter un changement prévisible de brancard (passage d’un brancard au lit ou changement de brancard) ; L’alèse portoir est alors placée sur le brancard avant de déposer la victime par une méthode classique.
- pour transférer un malade ou un blessé sans atteintes graves sur un brancard ou sur un lit ;
- pour transporter une victime sans atteinte grave dans des endroits exigus non accessibles à un autre moyen de relevage ou de brancardage.
Justification
Cette technique facilite l’installation d’une victime sur un brancard ou sur un lit en limitant les contraintes musculo-squelettiques des secouristes.
Matériel
Une alèse portoir.
Réalisation
Cette technique consiste en un roulement au sol de la victime.
Sa mise en œuvre nécessite trois intervenants au minimum :
- un secouriste, placé à la tête de la victime (secouriste 1) ; C’est ce secouriste qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
- deux secouristes, placés du côté du retournement, à quelques centimètres (secouristes 2 et 3).
Initialement :
- amener les bras de la victime le long de son corps, paume des mains sur les cuisses.
Puis :
- le secouriste 1 doit :
- maintenir la tête de la victime par une prise latéro-latérale.
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- placer l’alèse portoir de toile enroulée ou repliée sur elle-même le long de la victime ;
- s’assurer que l’alèse est bien centrée sur la victime ;
- se placer du côté du retournement, à quelques centimètres de la victime, respectivement au niveau du tronc et des membres inférieurs de la victime ;
- saisir la victime du côté opposé au retournement au niveau de l’épaule, du bassin et des membres inférieurs qui doivent rester alignés. La main opposée de la victime peut être bloquée contre le haut de sa cuisse par la main d’un des deux secouristes.
Secouriste 1 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- tourner la victime sur le côté ;
- La rotation se fait lentement et d’un bloc.
- le secouriste 1 doit :
- accompagner le mouvement pour garder la tête du blessé dans l’axe du tronc.
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- interrompre la rotation dès que la victime est suffisamment tournée pour pouvoir glisser l’alèse portoir sous son dos.
Secouriste 1 : « Glissez le portoir ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- glisser l’alèse portoir le plus loin possible sous son dos ;
- s’assurer que l’alèse est bien centrée sur la hauteur de la victime.
Secouriste 1 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »
- les secouristes 2 et 3 doivent :
- tourner la victime sur le côté ;
- dérouler ou déplier l’alèse portoir ;
- reposer la victime sur l’alèse.
Risques & Contraintes
Correctement réalisée, cette technique ne présente pas de danger particulier au moment de sa mise en œuvre.
L’alèse portoir ne doit pas être utilisée pour relever une victime qui présente une atteinte traumatique grave (traumatisme du rachis, traumatisme non immobilisé des membres).
Évaluation
La rotation de la victime par les secouristes doit être synchronisée, douce et sans à-coup.
À l’issue de la manœuvre, la victime doit être correctement installée sur le portoir et centrée sur ce dernier.