En publiant le 19 mai 2015 le règlement (UE) 2015/758, l’Union européenne imposait l’eCall dans tous les nouveaux modèles de voitures à partir du 31 mars 2018. Dix ans plus tard, cette alerte automatique, déclenchée par un choc ou via un bouton dédié, fait désormais partie du quotidien des CTA-CODIS et des CRRA du 15.
En 2023, les PSAP -Public Safety Answering Point- européens, autrement dit les centre de traitement de l’alerte, ont reçu 658 392 eCalls, soit +56 % par rapport à 2021. Sur le terrain, on note surtout le gain précieux de minutes sur les axes ruraux, lorsque chaque seconde compte pour la prise en charge d’un polytraumatisé.
Des appels fantômes qui saturent les CTA
Problème : seuls 15 % des 356 746 eCalls enregistrés en 2024 étaient de vraies urgences. Les opérateurs passent donc un temps croissant à « dépolluer » la file d’appels, au risque de retarder la chaîne d’alerte incendie-secours.
Autre point négatifs : les rappels vers les véhicules sont souvent bloqués par les autocommutateurs ou facturés hors forfait, empêchant toute levée de doute. Une modification du Code européen des communications pourrait enfin rendre ces numéros pleinement joignables.
Le couperet de l’extinction 2G/3G
En France, Orange coupera la 2G fin 2025, SFR et Bouygues Telecom en 2026 ; la 3G disparaîtra entre 2028 et 2029. Les industriels de la sécurité électronique redoutent déjà des « pannes silencieuses » pour 7,8 millions de dispositifs connectés, des ascenseurs aux alarmes – et donc pour les véhicules eCall de première génération.
Le salut viendra du Next Generation eCall : le règlement délégué (UE) 2024/1180 impose un modem 4G/5G dans tout nouveau type de véhicule dès le 1ᵉʳ janvier 2026. Encore faut-il que les CTA-CODIS soient prêts : tests sur piste, compatibilité SIG, SGA, formation des opérateurs… Les sapeurs-pompiers devront jouer groupés avec la filière auto et les opérateurs téléphoniques pour transformer l’essai avant l’échéance de 2027.