
Indication
Cette procédure est applicable pour les matériels de secours réutilisables.
Cette opération doit être réalisée systématiquement après la prise en charge d’une victime si le matériel a été mis en œuvre, ou de manière périodique (en général hebdomadaire), lors du protocole de désinfection approfondi du véhicule sanitaire.
Justification
Des infections peuvent être transmises à la victime ou à l’intervenant secouriste par le biais de matériel non désinfecté à l’issue de son utilisation.
Le nettoyage suivi de la désinfection permet d’assurer la propreté microbiologique du dispositif médico- secouriste.
Matériel
Afin de réaliser le nettoyage et la désinfection du matériel, il convient d’avoir :
- un point d’eau propre ;
- des gants non stériles à usage unique à manchette longue ;
- du savon liquide et/ou un système de distribution de gel pour l’antisepsie des mains ;
- un bac permettant l’immersion du matériel ;
- deux plans de travail :
- l’un destiné au matériel sale,
- l’autre destiné au matériel propre.
- le nécessaire pour procéder au débarras et au lavage. À savoir :
- deux seaux de couleurs différentes (par exemple rouge et bleu) et d’une contenance d’environ dix litres,
- un sac jaune pour déchets d’activités de soins à risques infectieux,
- un sac d’une autre couleur pour les déchets assimilés aux ordures ménagères,
- des essuie-tout.
- l’équipement avec le nécessaire pour utiliser le détergent-désinfectant. À savoir :
- des lavettes à usage unique ou lingettes préimprégnées de détergent-désinfectant satisfaisant aux normes antimicrobiennes,
Les supports en non-tissé à usage unique sont préférés par commodité.
-
- une solution détergente désinfectante pour sols, surfaces, mobilier, dispositifs médicaux, En règle générale, ces solutions sont présentées :
- soit en bidon (en général cinq litres),
- soit en flacon (en général un litre),
- soit en dose individuelle (en général autour de vingt millilitres).
- un pulvérisateur ou spray de détergent-désinfectant pour surfaces, matériels et dispositifs médicaux, en flacon avec un pistolet (produit prêt à l’emploi),
- une brosse de nettoyage qui a été elle-même désinfectée.
- une solution détergente désinfectante pour sols, surfaces, mobilier, dispositifs médicaux, En règle générale, ces solutions sont présentées :
- les documents de traçabilité des opérations réalisées.
Les serpillères et les éponges sont interdites, car elles constituent des réservoirs de micro-organismes potentiellement pathogènes.
Si les textiles de nettoyage sont réutilisés, les laver en machine à haute température (> 60 °C) avec javellisation au dernier rinçage.
Réalisation
Règles générales
La désinfection du matériel est toujours précédée d’une étape de nettoyage, même si le produit utilisé est un produit détergent-désinfectant.
Les personnes chargées de cette opération doivent respecter un circuit précis en distinguant une zone propre d’une zone sale. Elles devront nettoyer et désinfecter les plans de travail à l’issue des opérations.
Le nettoyage et la désinfection du matériel sont réalisés après l’élimination des souillures biologiques (sang, salive, etc.), dès leur production, avec un essuie-tout imprégné d’un détergent-désinfectant.
Avant tout nettoyage-désinfection des matériels, il faut :
- s’être lavé les mains ;
- avoir mis des gants à usage unique non stériles ;
- avoir jeté le matériel à usage unique dans les emballages prévus en respectant les règles du tri ;
- avoir sorti de la cellule sanitaire l’ensemble des matériels stockés à l’intérieur ;
- avoir déposé l’ensemble du matériel sur un plan de travail réservé pour accueillir le matériel non désinfecté ;
- avoir préparé un bas de trempage contenant une solution de détergent-désinfectant en respectant la dilution prescrite.
À l’issue du nettoyage-désinfection :
- retirer les gants et les jeter dans le sac jaune à déchets mous ;
- se laver les mains ;
- réintégrer l’ensemble du matériel nettoyé et désinfecté à l’intérieur de la cellule sanitaire et procéder à son inventaire.
Protocole relatif aux matériels immergeables
- démonter le matériel démontable et faire tremper dans le bac les parties immergeables ainsi que la brosse de nettoyage ;
- laisser le matériel en contact dans la solution détergente désinfectante pendant le temps imposé par la notice technique du produit utilisé. Au minimum, respecter un temps de contact de quinze minutes ;
- nettoyer et brosser méthodiquement les différentes pièces ;
- rincer abondamment les pièces une par une sous l’eau courante ;
- sécher avec un support absorbant à usage unique chaque pièce ;
- remonter et vérifier l’état de fonctionnement du matériel.
Protocole relatif aux matériels non immergeables
- démonter les parties amovibles ;
- pulvériser une solution détergente désinfectante sur ce matériel à l’aide d’un pulvérisateur ou d’un spray en veillant à ne pas projeter directement la solution sur les parties électriques sensibles ;
- étaler la solution pulvérisée sur ce matériel à l’aide d’une lavette en non-tissé à usage unique, propre et
- laisser sécher et ne pas rincer ;
- remonter et vérifier l’état de fonctionnement du matériel.
Risques & Contraintes
Les désinfectants peuvent être irritants pour la peau et les muqueuses (yeux). Il est donc nécessaire de porter des gants appropriés (gants à usage unique pour un usage court, à manchettes longues, sans immersion dans la solution, sinon porter des gants de ménage), des lunettes de protection, une blouse de protection, un masque de protection respiratoire éventuellement.
En cas de contact avec les yeux, laver abondamment sous l’eau et consulter un médecin.
En cas d’ingestion, il est impératif de consulter immédiatement un médecin et de lui montrer l’emballage ou l’étiquette du produit.
Ne pas mélanger les différents produits entre eux.
Pour les solutions en pulvérisateur, ne pas respirer l’aérosol issu de la pulvérisation. Ne jamais pulvériser sur du matériel électrique (DAE, aspirateur de mucosités).
La vérification du fonctionnement du matériel est indispensable avant sa remise en service.
Évaluation
Les procédures de nettoyage-désinfection sont :
- écrites dans un document à la disposition de toutes les personnes susceptibles de réaliser ce type d’action ;
- mises à jour régulièrement.
Ces procédures doivent donc être respectées et des fiches de suivi ou d’enregistrement de l’entretien du matériel doivent être créées et renseignées convenablement chaque fois qu’une action de nettoyage- désinfection est menée. Sur ces fiches figurent :
- le type de matériel et son numéro d’identification ;
- le type de nettoyage-désinfection réalisé ;
- la date de réalisation de celui-ci ;
- le nom et la signature de la personne qui a réalisé l’opération.
Régulièrement, l’autorité d’emploi met à jour les procédures d’utilisation du matériel de nettoyage et du suivi, et vise les fiches de suivi d’entretien.
Lors de la réalisation des opérations de désinfection-entretien, la personne :
- porte les équipements de protection adaptés ;
- respecte les procédures de nettoyage et de désinfection adaptées à la situation ;
- utilise correctement les détergents et les désinfectants employés.
Indication
Cette technique doit être réalisée par le secouriste lors de chaque retrait des gants stériles ou non stériles à usage unique :
- à la fin de chaque action de secours ;
- chaque fois que les gants apparaissent souillés.
Justification
Destinés à protéger le secouriste de germes dangereux, les gants à usage unique peuvent contaminer les mains du secouriste au moment de leur retrait ou contaminer une autre personne. La technique de retrait des gants à usage unique a donc pour but d’éviter cette contamination.
Les gants retirés font partie des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI).
Matériel
- emballage à élimination de déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI).
Réalisation
- saisir un gant au niveau du poignet en évitant de toucher la peau ;
- retirer le premier gant en le retournant ;
- rouler le gant retiré dans la paume de l’autre main ;
- insérer un ou deux doigts en crochet à l’intérieur de l’autre gant sans toucher la face externe du gant, et le pincer entre le pouce et l’index sur sa face interne ;
- retirer le second gant en le retournant ;
- jeter les gants dans un conteneur de déchets d’activités de soins prévu à cet effet.
Risques & Contraintes
Lors de leur retrait, le secouriste peut entrer en contact avec la face externe souillée des gants. Les gants, une fois ôtés, sont placés directement dans l’emballage à élimination de déchets.
Évaluation
Les mains nues n’ont pas touché les faces externes des gants.
Les gants, une fois ôtés, sont placés directement dans l’emballage à élimination de déchets.
Indication
L’utilisation de détergent et de désinfectant est indiquée lors de la réalisation des opérations de nettoyage et de désinfection réalisées conformément aux différents protocoles en vigueur.
Justification
Les matériels utilisés pour donner des soins ou porter secours aux victimes sont susceptibles de transmettre des maladies infectieuses lorsqu’ils sont souillés par des matières organiques humaines ou animales ou des particules (terre, poussières) souillées ou suspectes de l’être.
Les secouristes utilisent deux types de matériels :
- à usage unique ;
- qui nécessitent une détersion et une désinfection.
Matériel
- un détergent ;
Il s’agit d’un produit nettoyant qui rend propre visuellement le support et qui :- dégraisse et détache les particules infectées du support où elles sont collées et les met en suspension dans une solution qui peut s’éliminer par rinçage ou par un second passage du produit, selon les préconisations du fabricant,
Certains détergents sont pulvérisables. - ne contient pas de substance antimicrobienne,
- est dit agent tensioactif. Son action est basée sur une action chimique qui nécessite, en plus de l’action mécanique (brossage ou frottement pour décoller la salissure), le respect d’une température d’utilisation et d’un temps d’action du produit.
- dégraisse et détache les particules infectées du support où elles sont collées et les met en suspension dans une solution qui peut s’éliminer par rinçage ou par un second passage du produit, selon les préconisations du fabricant,
- un désinfectant.
Il s’agit d’un produit qui ne peut être utilisé que sur les surfaces propres pour éliminer, inactiver ou tuer les microorganismes après le temps de détersion.
On utilise des produits normés selon les normes AFNOR, pour les activités bactéricide et fongicide. À défaut, on utilisera de l’eau de javel diluée.
Certains produits comportent les deux fonctions.
Réalisation
La détersion des surfaces s’effectue après nettoyage à grande eau et dépoussiérage avec un linge humide simple si le degré de saleté est important et si la surface traitée permet ces traitements préliminaires.
Les produits détergents ou désinfectants ne doivent pas être utilisés sur la peau. Leur utilisation nécessite donc une protection de l’utilisateur.
Le traitement est effectué :
- en un temps avec les produits détergents-désinfectants. Dans ce cas, les surfaces traitées nécessitent une détersion simple périodique pour éliminer le film laissé sur les surfaces traitées ;
- en deux temps, en respectant les températures et les temps d’application, si on utilise un détergent suivi d’un désinfectant ;
- en progressant des zones les plus propres vers les zones les plus sales, du haut vers le bas.
Les produits seront utilisés avec des chiffons propres ou des non tissés jetables à usage unique. Les éponges réutilisables sont proscrites.
Risques & Contraintes
Comme tous les produits phytosanitaires, les détergents et les désinfectants comportent certains risques liés à leur utilisation. Ces derniers sont notés sur la notice d’utilisation du produit.
Évaluation
Les détergents et les désinfectants doivent être utilisés en fonction des différentes procédures et leur règle d’utilisation indiquée sur la notice respectée.
Indication
On utilise les emballages spéciaux relatifs aux déchets des activités de soins à risques infectieux (DASRI) pour chaque déchet de soins ayant été en contact avec du sang ou un autre produit biologique. On distingue deux types de déchets :
- les matériels piquants, coupants et tranchants : aiguilles, scalpels, lames de rasoir…
- les déchets mous : compresses, pansements, champs, draps à usage unique…
Justification
La réalisation des soins est à l’origine d’une production de DASRI. Ils représentent une source importante de transmission des infections et d’accident d’exposition à un risque viral.
Le recueil, le stockage et l’élimination des DASRI sont réglementés et utilisent des emballages et des conteneurs spéciaux conçus pour cet usage1.
Matériel
- emballages spéciaux :
- agréés et homologués. Ils présentent un mode d’emploi inscrit sur leurs parois extérieures ;
- reconnaissables grâce à leur couleur jaune et leur pictogramme spécifique reconnu internationalement.
- prennent la forme :
- de sacs souples, mais étanches pour le recueil des déchets mous ;
- de collecteurs en plastique rigide pour les déchets tranchants, coupants et piquants.
- Ils doivent être stockés de manière également réglementée dans des collecteurs en carton ou des grands récipients.
Utilisation
Il est indispensable de manipuler les DASRI avec des gants.
Règles générales
- ne rien laisser sur les lieux de l’action de secours ;
- ne jamais recapuchonner les aiguilles ni séparer les aiguilles d’une seringue ou d’une tubulure à perfusion avant de les mettre dans le collecteur ;
- utiliser l’emballage conforme adapté au déchet ;
- ne pas jeter de DASRI aux ordures ménagères ;
- déposer les emballages pleins dans un lieu prévu à cet effet.
Manipulation
- ouvrir l’emballage (sac ou collecteur) au préalable ;
- déposer le déchet dans l’emballage et le fermer immédiatement après à l’aide de la fermeture provisoire (collecteur) ;
- ne pas remplir l’emballage au-delà de la limite indiquée ;
- ne pas tasser les déchets à l’intérieur de l’emballage à DASRI ;
- fermer l’emballage lorsque le taux maximum de remplissage, ou la date de péremption, est atteint ;
- La fermeture doit se faire au moyen du dispositif de fermeture définitive, si l’emballage en est doté.
- déposer l’emballage dans le container prévu à cet effet.
Risques & Contraintes
La manipulation des DASRI expose aux risques infectieux, notamment aux accidents d’exposition au sang.
Évaluation
Tous les déchets sont éliminés grâce à des emballages appropriés. Les emballages ne sont ni perforés ni surchargés.
Les aiguilles sont éliminées sans être recapuchonnées.
Définition
Une personne est en arrêt cardiaque (AC) lorsque son cœur ne fonctionne plus ou fonctionne de façon anarchique, ne permettant plus d’assurer la circulation du sang dans l’organisme et en particulier l’oxygénation du cerveau.
Causes
Chez l’adulte, l’arrêt cardiaque :
- est le plus souvent d’origine cardiaque ;
Il est lié à une interruption de toute activité mécanique efficace du cœur. Il survient le plus souvent à cause d’un fonctionnement anarchique du cœur, l’empêchant de faire circuler le sang efficacement.
Cette anomalie peut être secondaire à un infarctus du myocarde, à certaines intoxications ou d’autres maladies cardiaques.
Parfois, l’arrêt cardiaque survient sans aucune anomalie préexistante connue : c’est la mort subite. - peut avoir une origine respiratoire, due en particulier à :
- une obstruction complète des voies aériennes dont les manœuvres de désobstruction ont échoué,
- un traumatisme du crâne, du rachis ou du thorax,
- un accident dû à l’eau (noyade), à l’électricité ou une pendaison.
- peut survenir à la suite d’une perte de sang importante (hémorragie).
Chez l’enfant et le nourrisson, l’arrêt cardiaque est le plus souvent d’origine respiratoire. Il est la conséquence d’un manque d’oxygène. On le rencontre particulièrement en cas :
- d’étouffement (sac plastique) ;
- de strangulation (jeux) ;
- d’une obstruction complète des voies aériennes ;
- de noyade (accident dû à l’eau).
L’arrêt d’origine cardiaque chez l’enfant et le nourrisson est beaucoup plus rare que chez l’adulte. Il survient le plus souvent à cause d’une maladie ou d’une anomalie cardiaque, souvent non connue. Dans ce cas, il se manifeste, comme chez l’adulte, de façon brutale, et entraîne une chute de l’enfant alors qu’il en train de jouer ou de pratiquer une autre activité.
Il peut aussi survenir à la suite d’une hémorragie importante, d’une électrocution ou d’une atteinte traumatique grave (traumatisme du crâne, du rachis ou du thorax).
Risques & Conséquences
La vie d’une victime en arrêt cardiaque est, en quelques minutes, menacée.
Quand la respiration d’une victime s’arrête et quand son cœur cesse d’être efficace, l’air n’arrive plus au niveau des poumons, le sang cesse de circuler et l’alimentation en oxygène du corps entier n’est plus assurée. Le cerveau est l’organe le plus sensible de l’organisme au manque d’oxygène. Si aucun geste de secours n’est réalisé, des lésions cérébrales apparaissent en quelques secondes, chez l’enfant ou le nourrisson, ou en quelques minutes chez l’adulte.
Progressivement, ces lésions deviennent irréversibles, rendant les chances de survie quasiment nulle en
quelques minutes (environ huit minutes chez l’adulte).
Signes
L’identification des signes de l’arrêt cardiaque est réalisée en quelques secondes au tout début du bilan (2ème regard) ou lors de la surveillance de la victime si l’arrêt cardiaque survient secondairement. Elle doit aussi pouvoir être réalisée par le secouriste si celui-ci est chargé de la réception de l’alerte.
Une victime est considérée en arrêt cardiaque si (cf. tableau 11) :
- elle ne répond pas et ne réagit pas quand on l’appelle ou la stimule (perte de connaissance) ;
- elle présente :
- une absence de mouvements ventilatoires : aucun souffle n’est perçu, aucun bruit n’est entendu et ni le ventre ni la poitrine de la victime ne se soulèvent durant la recherche de la ventilation ;
- ou une ventilation agonique : les mouvements ventilatoires sont inefficaces, bruyants, anarchiques et lents, c’est-à-dire moins de 1 mouvement en 10 secondes (≤ 6 mvts/min).
Parfois, ces signes peuvent être accompagnés d’une courte période de mouvements saccadés de la victime, ressemblant à des convulsions.
La recherche d’un pouls n’est pas systématique pour caractériser l’arrêt cardiaque1. Toutefois, si elle est effectuée, son évaluation simultanée à la recherche de la respiration ne doit jamais dépasser 10 secondes et elle ne doit pas retarder la mise en œuvre des gestes de secours déclinés dans le tableau suivant.
Cette recherche se fait au niveau :
- carotidien chez l’adulte et l’enfant ;
- fémoral chez le nourrisson.
En cas d’absence ou de doute sur la présence du pouls chez une victime qui a perdu connaissance, même avec des mouvements ventilatoires, il faut débuter ou poursuivre une RCP. En effet, la réalisation d’une RCP précoce par des témoins peut permettre une reprise de mouvements ventilatoires grâce au massage cardiaque sans une reprise de circulation.
Tableau 11: Rechercher la présence des fonctions vitales et conduites à tenir
Conscience |
Ventilation |
Circulation (pouls carotidien) |
Conduite a tenir |
|
Sans prise de pouls |
Non |
Oui |
PLS si affection non traumatique |
|
Non |
Non ou anormale |
RCP |
||
Avec prise de pouls |
Non |
Oui |
Oui (perçu) |
PLS si affection non traumatique |
Non |
Non ou anormale |
Non ou doute (non perçu) |
RCP |
|
Non |
Oui |
Non (non perçu) |
RCP2 |
|
Non |
Non |
Oui (perçu) |
Insufflations3 |
1 La prise du pouls par les secouristes dépend du choix des autorités médicales de chaque organisme ou association.
2 Cette situation, bien qu’exceptionnelle, peut se rencontrer dans les premières minutes d’une RCP chez les victimes qui ont bénéficié immédiatement d’une RCP après la survenue de l’arrêt cardiaque
3 Cette situation se rencontre chez les victimes qui présentent un arrêt ventilatoire initial, le plus souvent d’origine toxique (overdose). Si le secouriste intervient immédiatement après l’arrêt de la respiration, le pouls peut encore être perceptible. La réalisation d’insufflations évitera la survenue de l’arrêt cardiaque.
L’arrêt cardiaque peut survenir brutalement. Il peut aussi chez l’adulte, être précédé de signes annonciateurs, en particulier une douleur serrant la poitrine, permanente, angoissante, pouvant irradier dans le cou et les bras et parfois associée à une difficulté à respirer et des sueurs.
L’arrêt cardiaque peut aussi être l’évolution ultime d’une détresse vitale.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre, sauf en cas de décès certain (tête séparée du tronc, victime déchiquetée, démembrée ou en état de raideur cadavérique), la réalisation d’une série d’actions augmentant les chances de survie de la victime :
- reconnaître les signes annonciateurs ou l’AC ;
- alerter de façon précoce les secours médicalisés ;
- réaliser ou guider une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) précoce ;
- assurer la mise en œuvre d’une défibrillation précoce.
Ces différentes étapes, complétées par une prise en charge médicale précoce, constituent une chaîne de survie susceptible d’augmenter de 4 à 40 % le taux de survie des victimes. Chaque minute gagnée dans la mise en place d’un défibrillateur automatisé externe (DAE) peut augmenter de 10 % les chances de survie de la victime.
- débuter immédiatement1 une RCP en répétant des cycles de trente compressions thoraciques suivies de deux insufflations ;
- mettre en œuvre, le plus tôt possible2, le DAE et suivre les indications de l’appareil ;
- poursuivre la RCP jusqu’à ce que le DAE demande son interruption ;
- reprendre la RCP immédiatement après la délivrance ou non d’un choc électrique sans attendre les instructions vocales du DAE ;
- administrer de l’oxygène3 par insufflation ;
- réaliser une aspiration des sécrétions, si nécessaire4 ;
- mettre en place une canule oropharyngée, si nécessaire5 ;
- poursuivre la réanimation entreprise jusqu’à l’arrivée des renforts médicalisés ou la reprise d’une respiration normale. Pour assurer une RCP efficace, les secouristes doivent se relayer toutes les deux minutes. Ce changement sera effectué lors de l’analyse du rythme cardiaque par le DAE, si celui-ci est en place.
- surveiller régulièrement l’apparition :
- d’un pouls carotidien ou fémoral pendant les insufflations à partir de trois secouristes (localiser le pouls pendant les compressions thoraciques et maintenir la position lors des insufflations).
- d’autres signes de vie (la victime se remet à respirer, bouge, ouvre les yeux).
- adapter la conduite à tenir :
- Le pouls carotidien ou fémoral est perçu (hors compressions thoraciques) et la ventilation est absente ou anormale (FR ≤ 6 mvts/min) :
- interrompre les compressions thoraciques,
- poursuivre les insufflations à une fréquence de 10 insufflations par minute,
- contrôler le pouls carotidien ou fémoral en permanence.
- La victime reprend une ventilation normale ou bouge ou ouvre les yeux :
- cesser les compressions thoraciques et la ventilation ;
- réaliser une évaluation des fonctions vitales et assurer une surveillance constante de la conscience et de la ventilation tout en gardant la victime sur le dos ;
- protéger la victime contre le froid, le chaud et les intempéries ;
- se tenir prêt à reprendre les manœuvres de RCP en raison du risque majeur de récidive de l’arrêt cardiaque.
- Dans les autres cas, poursuivre la RCP jusqu’à l’arrivée de l’équipe médicale
- Le pouls carotidien ou fémoral est perçu (hors compressions thoraciques) et la ventilation est absente ou anormale (FR ≤ 6 mvts/min) :
1 Le port de gants par le secouriste est souhaitable, mais ne doit en aucun cas retarder ou empêcher une RCP.
2 À 2 secouristes sans DAE, un secouriste poursuit le massage cardiaque, le second demande un renfort médical et revient avec un DAE pour le mettre en œuvre. À 2 secouristes avec DAE, un secouriste poursuit le massage cardiaque, le second met en œuvre le DAE. Il demande un renfort médical immédiatement après la première analyse et la délivrance éventuelle du premier choc. À 3 secouristes ou plus, les trois actions (alerte, MCE et DAE) sont à réaliser simultanément. La mise en place des électrodes du DAE sur la victime doit se faire sans interruption des manœuvres de RCP. L’interruption des compressions thoraciques doit être limitée à son minimum au moment des insufflations.
3 L’apport d’oxygène à la victime sous ventilation artificielle doit être réalisé dès que possible, sans retarder la mise en œuvre des gestes de réanimation.
4 Lorsque l’aspiration de sécrétions est réalisée, elle ne doit pas retarder ni interrompre les manœuvres de RCP ou la délivrance d’un choc électrique.
5 Une canule oropharyngée est mise en place en cas de ventilation artificielle inefficace par difficulté de maintien des voies ennes de la victime libres.
En l’absence de tiers
- alerter les secours :
- de préférence avec son téléphone portable. Le mettre sur le mode mains libres et débuter immédiatement la RCP en attendant que les services de secours répondent1 ;
- en l’absence de téléphone ou de réseau, quitter la victime pour aller alerter puis revenez auprès de la victime (4) ;
- pratiquer une RCP en répétant des cycles de trente compressions thoraciques suivies de deux insufflations ;
Si un DAE est à proximité immédiate (dans le champ visuel, il ne faut pas perdre de temps à démarrer la RCP), le mettre en œuvre le plus tôt possible, suivre ses indications vocales en interrompant le massage cardiaque le moins possible.
Un tiers est présent
- faire alerter les secours et réclamer un DAE ;
- pratiquer une RCP en répétant des cycles de trente compressions thoraciques suivies de deux insufflations ;
- faire mettre en œuvre ou mettre en œuvre le DAE le plus tôt possible en interrompant au minimum les manœuvres de RCP et suivre ses indications ;
- Relayer le sauveteur qui réalise les compressions thoraciques toutes les 2 minutes en interrompant le moins possible les compressions thoraciques. En cas d’utilisation d’un DAE, le relais sera réalisé pendant l’analyse. Si le tiers n’est pas formé, il est guidé par le secouriste.
Dans tous les cas
- poursuivre la RCP entreprise jusqu’au relais par les services de secours.
Si la victime commence à se réveiller (bouge, ouvre les yeux et respire normalement) : - cesser les compressions thoraciques et la ventilation ;
- réaliser une évaluation des fonctions vitales et assurer une surveillance constante des paramètres de la conscience et de la ventilation tout en gardant la victime sur le dos ;
- se tenir prêt à reprendre les manœuvres de RCP en raison du risque majeur de récidive de l’arrêt cardiaque.
Si les insufflations ne peuvent pas être effectuées (répulsion du sauveteur, vomissements…) ou si elles semblent inefficaces, le sauveteur doit immédiatement reprendre les compressions thoraciques.
1 À l’époque des téléphones portables, la transmission de l’alerte ne pose plus guère de problème. Dans le cas contraire, un sauveteur seul face à une personne en arrêt cardiaque est en grande difficulté. Il doit appeler très tôt pour donner un maximum de chance de survie à la victime. Il peut poursuivre la manœuvre de réanimation en utilisant la fonction mains libres de son téléphone portable.
En l’absence de tiers
- retirer délicatement tout corps étranger visible et facilement accessible dans la bouche ;
- réaliser immédiatement cinq insufflations en utilisant une méthode orale de ventilation artificielle ; Pendant la réalisation des insufflations initiales, rester attentif à tout mouvement, à tout effort de toux ou à toute reprise d’une respiration normale qui pourrait survenir.
- réaliser une RCP, en répétant des cycles de quinze compressions thoraciques suivies de deux insufflations, durant une minute ;
Le passage des insufflations aux compressions et des compressions aux insufflations doit être effectué aussi rapidement que possible, sous peine de diminuer l’efficacité de la circulation. - alerter les secours, de préférence avec son téléphone portable. Le mettre sur le mode mains libres et débuter immédiatement la RCP en attendant que les services de secours répondent1 ;
- pratiquer une RCP en répétant des cycles de quinze compressions thoraciques suivies de deux insufflations ;
Si un DAE est à proximité immédiate (dans le champ visuel), le mettre en œuvre le plus tôt possible et suivre ses indications vocales en interrompant le massage cardiaque le moins possible.
Un tiers est présent
- faire alerter les secours et réclamer un DAE ;
- retirer délicatement tout corps étranger visible et facilement accessible dans la bouche ;
- réaliser immédiatement cinq insufflations en utilisant une méthode orale de ventilation artificielle ; Pendant la réalisation des insufflations initiales, rester attentif à tout mouvement, à tout effort de toux ou à toute reprise d’une respiration normale qui pourrait survenir.
- réaliser une RCP, en répétant des cycles de quinze compressions thoraciques suivies de deux insufflations ;
- Le passage des insufflations aux compressions et des compressions aux insufflations doit être effectué aussi rapidement que possible, sous peine de diminuer l’efficacité de la circulation.
Faire mettre en œuvre ou mettre en œuvre le DAE le plus tôt possible, en interrompant au minimum les manœuvres de RCP, et suivre ses indications ;
- Relayer le sauveteur qui réalise les compressions thoraciques toutes les 2 minutes en interrompant le moins possible les compressions thoraciques. En cas d’utilisation d’un DAE, le relais sera réalisé pendant l’analyse. Si le tiers n’est pas formé, il est guidé par le secouriste.
1 À l’époque des téléphones portables, la transmission de l’alerte ne pose plus guère de problème. Dans le cas contraire, un sauveteur seul face à une personne en arrêt cardiaque est en grande difficulté. Il doit appeler très tôt pour donner un maximum de chance de survie à la victime. Il peut poursuivre la manœuvre de réanimation en utilisant la fonction mains libres de son téléphone portable.
Dans tous les cas
- poursuivre la RCP entreprise jusqu’au relais par les services de secours.
Si la victime commence à se réveiller (bouge, ouvre les yeux et respire normalement) : - cesser les compressions thoraciques et la ventilation ;
- réaliser une évaluation des fonctions vitales et assurer une surveillance constante des paramètres de la conscience et de la ventilation tout en gardant la victime sur le dos ;
- se tenir prêt à reprendre les manœuvres de RCP en raison du risque majeur de récidive de l’arrêt cardiaque.
Si les insufflations ne peuvent pas être effectuées (répulsion du sauveteur, vomissements…) ou si elles semblent inefficaces, le sauveteur doit immédiatement reprendre les compressions thoraciques.
Définition
On appelle détresse circulatoire une atteinte de la fonction circulatoire dont l‘évolution peut affecter, à court terme, les autres fonctions vitales de l’organisme (fonction respiratoire, fonction neurologique) et conduire au décès de la victime.
Si l’arrêt cardiaque est une détresse circulatoire majeure qui relève de gestes de secours immédiats, il existe un certain nombre de situations où une victime peut présenter des signes visibles de détresse circulatoire sans pour autant être en arrêt cardiaque.
Les trois fonctions vitales sont étroitement liées et une altération de la fonction circulatoire entraîne, plus ou moins rapidement, une perturbation des autres.
Causes
Plusieurs causes peuvent entraîner une détresse circulatoire. Par exemple :
- une atteinte du cœur, qui devient incapable de faire circuler le sang, comme lors d’un infarctus du myocarde ou d’une insuffisance cardiaque ;
- une diminution de la quantité de sang en circulation, par exemple :
- lors d’une hémorragie,
- lors d’une déshydratation (diarrhée, brûlure étendue …).
- une dilatation des vaisseaux sanguins (atteinte du contenant), par exemple lors d’une réaction allergique grave ou d’une intoxication grave.
Certaines causes sont facilement identifiables, comme les hémorragies externes ou extériorisées.
D’autres causes sont évoquées devant des signes circulatoires ou grâce au bilan circonstanciel ou au bilan complémentaire.
Risques & Conséquences
L’atteinte de la fonction circulatoire risque d’empêcher la délivrance d’oxygène aux organes et de retentir rapidement sur les deux autres fonctions vitales.
Signes
Une détresse circulatoire peut être identifiée :
- Au début du bilan (2ème regard) si la victime présente un arrêt cardiaque (voir arrêt cardiaque).
- Lors de l’appréciation de la fonction circulatoire au cours du bilan (3ème regard).
La victime est le plus souvent agitée ou angoissée et parfois somnolente si elle n’a pas perdu connaissance.
Elle présente :- une décoloration de la peau ou pâleur qui siège surtout au niveau des extrémités, de la face interne de la paupière inférieure et des lèvres ;
- des marbrures cutanées (alternance de zones pâles et de zones violacées donnant à la peau l’aspect marbré) prédominantes à la face antérieure des genoux ;
Elle est moite (transpiration) et froide au toucher (sueurs froides)
Le pouls radial est imperceptible et le pouls carotidien lorsqu’il est perçu est rapide.
- La mesure des paramètres physiologiques peut confirmer cette détresse :
- le temps de recoloration cutanée (TRC) est supérieur à 2 secondes ;
- la fréquence cardiaque est supérieure à 120 battements par minute (chez une personne au repos) ou inférieure à 40 battements par minute ;
- la pression artérielle systolique est inférieure à 90 mmHg ou diminuée de plus de 30% de la valeur de la PA habituelle si la victime est hypertendue.
- La détresse circulatoire peut ne pas être évidente si elle est en cours de constitution. Elle doit être suspectée devant :
- l’apparition progressive d’un ou plusieurs signes détaillés ci-dessus,
- l’impossibilité pour la victime de rester assis ou debout (vertiges),
- une sensation de soif.
Enfin, lors des mesures répétées des paramètres physiologiques (surveillance) ; une accélération du pouls, un allongement du TRC et un pincement puis une chute progressive de la PA doivent faire évoquer l’installation d’une détresse circulatoire (même si ces mesures restent dans les limites de la normale).
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- d’arrêter immédiatement toute cause évidente de détresse circulatoire comme une hémorragie externe ;
- d’améliorer l’oxygénation et la circulation sanguine de l’organisme et de ses organes vitaux par une position d’attente adaptée et l’administration d’oxygène ;
- d’obtenir rapidement une aide médicale ;
- de surveiller attentivement la victime et adapter les gestes de secours à l’évolution de la situation.
La victime est consciente
Si elle présente une hémorragie externe, appliquer la conduite à tenir adaptée. Dans le cas contraire, ou après avoir arrêté l’hémorragie :
- allonger la victime en position horizontale1 ;
- administrer de l’oxygène en inhalation puis adapter cette administration à la valeur de la SpO2 ;
- en l’absence de valeur de SpO2, poursuivre l’administration d’O2 jusqu’à obtenir un avis médical ;
- protéger la victime contre le froid, les intempéries et la réchauffer, car l’hypothermie aggrave l’état de la victime ;
- poursuivre le bilan et surveiller attentivement :
- son niveau de conscience,
- la fréquence cardiaque,
- la PA.
Le risque d’aggravation brutale avec arrêt cardiaque est majeur, notamment lors de toute mobilisation de la victime (relevage, brancardage).
La victime a perdu connaissance et ne respire pas ou de façon anormale
Appliquer la procédure relative à l’arrêt cardiaque.
La victime a perdu connaissance et respire
Appliquer la procédure relative à la perte de connaissance.
1 Le fait de placer en position horizontale une personne victime d’une hémorragie facilite la circulation sanguine, notamment au niveau du cerveau. La réalisation des gestes de secours est aussi facilitée et les conséquences de l’hémorragie sur les fonctions vitales sont retardées.