Définition
Les gelures sont des lésions de la peau et des tissus sous-jacents provoquées par un refroidissement local intense suite à une exposition prolongée au froid. Elles siègent en général au niveau des extrémités du corps les plus exposées et les plus éloignées du cœur (pieds, mains) et aussi au niveau du visage (nez, oreilles, joues, lèvres).
Causes
Les lésions de gelures peuvent se rencontrer :
- au cours d’activités en montagne : alpinisme, motoneige, chasse, camping d’hiver ;
- au cours d’activités récréatives ou d’exploration en extérieur par temps ou en zone froide : randonnées ;
- chez les personnes sans domicile exposées aux basses températures ;
- suite à l’utilisation intempestive de sachets de froid chez certains athlètes.
Mécanisme
Lorsque la température ambiante devient proche de zéro (0 °C), les vaisseaux à la surface de la peau commencent à se contracter, c’est la vasoconstriction.
Cette vasoconstriction permet normalement à l’organisme de maintenir constante la température générale du corps et d’éviter ainsi une hypothermie.
Cependant, si elle est intense et prolongée, elle entraine une diminution du débit sanguin des extrémités exposées et entraine une lésion par ischémie de la peau et des tissus sous-jacents.
À ceci s’ajoute la survenue de cristaux intra et extracellulaires, de caillots intravasculaires et d’une réaction inflammatoire au réchauffement.
Les gelures sont plus fréquentes s’il existe un ou plusieurs des facteurs suivants :
- personne âgée, personne habitant habituellement dans les pays chauds ;
- maladie, fatigue, prise de médicaments ;
- alimentation insuffisante, déshydratation ;
- prise d’alcool, tabac, drogues ;
- humidité ;
- striction des extrémités par les vêtements ou les équipements ;
- immobilité et immobilisation.
Risques & Conséquences
En fonction du niveau de température d’exposition, de la durée de l’exposition, de l’étendue et de la profondeur de la zone atteinte, on peut distinguer, selon la réversibilité des lésions, plusieurs stades de gravité allant de lésions ischémiques réversibles a des lésions de nécrose irrémédiable qui imposeront une amputation.
L’aspect des tissus atteints permet de déterminer plusieurs stades de gravité croissants, stades encore appelés « degrés » de la gelure :
Le plus souvent, comme pour la brûlure, les degrés peuvent s’associer. L’identification de son degré de gravité, qui dépend de l’aspect final de la gelure, est réalisée en milieu hospitalier.
Signes
Le 1er regard permet de constater une exposition prolongée au froid.
Le 2ème ou 3ème regard recherchera plus particulièrement des signes d’une hypothermie ou d’autres détresses vitales qui peuvent être associées. Lors du 4ème regard, l’interrogatoire de la victime doit faire préciser :
- la nature des signes ressentis par la victime : sensation de « piqûres d’aiguilles », de douleur, d’engourdissement des extrémités ou une insensibilisation totale ;
- les régions atteintes ;
- la durée d’exposition au froid.
La recherche des antécédents de la victime peut retrouver des facteurs favorisants la gelure : tabagisme, absorption d’alcool, maladies vasculaires et infectieuses, diabète, prise de médicaments (béta bloquants, sédatifs, neuroleptiques).
L’examen des zones exposées permet de constater une pâleur cireuse locale, une zone glacée et un durcissement au toucher. Enfin, si la gelure est évoluée, la présence de cloques et d’un œdème sera observée.
La présence d’autres traumatismes doit être précisée, car ils favorisent l’installation de la gelure (immobilisation).
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de soustraire la victime au facteur causal ;
- d’éviter toute perte de chaleur supplémentaire ;
- de réchauffer et protéger les parties atteintes ;
- de demander un avis médical.
Définition
L’homme est homéotherme, c’est-à-dire que sa température à l’état normal est constante et se situe aux alentours de 37 °C.
L’hypothermie accidentelle se définit comme une chute involontaire de la température corporelle audessous de 35 °C.
Causes
L’hypothermie est due à une exposition prolongée à un environnement froid, en particulier humide, surtout lorsque la victime présente un ou des facteurs favorisants suivants :
- enfant, personne âgée, sujets originaires de pays chauds ;
- maladie, fatigue, alimentation insuffisante, prise d’alcool, tabac, drogues, intoxication médicamenteuse ;
- activités physiques ayant entraîné de la transpiration, qui va réduire le pouvoir isolant des vêtements ;
- immobilité ou immersion.
L’hypothermie menace également toute victime d’un traumatisme ou d’une brûlure grave, même si elle n’est pas exposée à un froid important.
Risques & Conséquences
L’hypothermie provoque un ralentissement des fonctions vitales pouvant aller, éventuellement, jusqu’à leur interruption (perte de connaissance, arrêt cardiaque).
On classe généralement les hypothermies en fonction de leur température et des signes qui y sont associés :
Signes
Le 1er regard permet de constater une exposition prolongée au froid ou à une immersion (noyade). Lors du 2ème ou 3ème regard, la victime peut présenter :
- une perte de connaissance ;
- un arrêt cardiaque ;
- une détresse neurologique avec désorientation ou confusion ;
- une détresse respiratoire avec un ralentissement de la respiration ;
- une détresse circulatoire avec un ralentissement du pouls qui devient très difficile à percevoir.
L’examen met en évidence :
- une température inférieure à 35 °C ;
- des frissons, ils surviennent habituellement avant l’apparition de l’hypothermie sévère entre 36 °C
et 32 °C ; - l’absence de frisson (hypothermie modérée, sévère et grave), car la disparition du frisson signe
l’épuisement de l’organisme qui n’arrive plus à lutter contre le froid ; - une peau pâle, froide et sèche.
Il est souvent très difficile de mesurer sur les lieux la température d’une victime qui présente une hypothermie. La corrélation des signes présentés par la victime avec sa température centrale aide le secouriste et le médecin régulateur à évaluer le degré de gravité de l’hypothermie.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de soustraire la victime à la cause ;
- d’éviter toute déperdition supplémentaire de chaleur ;
- de demander un avis médical ;
- de réchauffer la victime ;
- de surveiller attentivement la victime (risque d’arrêt cardiaque)
Définition
L’intoxication est un trouble engendré par la pénétration dans l’organisme d’une substance appelée poison ou toxique.
Causes
Les poisons ou toxiques peuvent être des aliments contaminés, des plantes vénéneuses, des toxiques domestiques (lessives, détergents, décapants, désherbants…), des toxiques industriels (gaz toxiques, produits chimiques…), actes malveillants (terrorisme, etc.).
Les drogues, les médicaments et l’alcool peuvent également provoquer des intoxications.
Le poison pénètre dans l’organisme par :
- ingestion : Il est avalé et absorbé par le tube digestif (aliments contaminés, médicaments, produits domestiques) ;
- inhalation : Il pénètre par les voies respiratoires et est absorbé dans l’organisme par les poumons (gaz toxiques, aérosols) ;
- injection : Il pénètre dans l’organisme à l’occasion d’une plaie (venins, piqûres) ;
- absorption : Il pénètre dans l’organisme à travers la peau saine (produits industriels : désherbants, pesticides).
L’intoxication peut aussi être causée par un environnement toxique. Le toxique est alors dans l’air, sous forme de gaz ou de fines particules en suspension (monoxyde de carbone, gaz carbonique, fumées d’incendie, gaz irritants, toxiques de guerre). Le mode de pénétration privilégié est alors l’inhalation, secondairement l’absorption.
Risques & Conséquences
La gravité d’une intoxication varie en fonction de la nature du toxique et de la quantité de substance toxique qui a pénétré dans l’organisme.
Les toxiques peuvent entraîner des troubles, immédiats ou retardés, dont la gravité, pouvant parfois conduire à la mort, varie en fonction de la nature et de la quantité qui a pénétré dans l’organisme.
En présence d’un environnement toxique, la sécurité des intervenants est une priorité. En effet, ceux-ci peuvent sans le savoir entrer en contact avec le toxique, d’autant plus que certains gaz mortels sont totalement inodores et invisibles comme le monoxyde de carbone.
Signes
En présence d’une intoxication due à un environnement toxique, le bilan circonstanciel est essentiel. Il permet :
- de voir, dans certains cas, la présence du nuage toxique ;
- de sentir une odeur, forte, caractéristique, désagréable ou irritante ;
- de constater que plusieurs personnes présentent les mêmes signes ou les mêmes plaintes ;
- de repérer la présence d’animaux, malades, agonisants ou morts.
En dehors de la présence d’un environnement toxique, l’intoxication est principalement due à l’ingestion volontaire ou accidentelle, liée à une erreur de dosage ou à l’ingestion d’aliments toxiques ou avariés.
Le bilan circonstanciel est là aussi essentiel, il permet de relever ou de rechercher la présence :
- de comprimés ou de boîtes de médicaments vides (table, poubelle) ;
- de flacons « suspects », au contenu non identifié ou présentant des pictogrammes de danger ;
- de bouteilles d’alcool ;
- d’une « lettre d’adieu » ;
- de plantes vénéneuses ou de fruits toxiques (enfants : « intoxication de la dinette »).
L’interrogatoire de la victime, comme de son entourage, doit permettre de déterminer :
- les circonstances de survenue ;
- la nature du (des) toxique(s) en cause ;
- la dose supposée absorbée ainsi que l’heure de l’ingestion.
L’examen de la victime peut retrouver des signes spécifiques qui peuvent faire évoquer des signes de consommation de drogues :
- présence de timbres médicamenteux autocollants (patch) sur la peau, quel que soit leur localisation (creux axillaire, périnée, scrotum, etc.) ;
- présence de trace de piqûres, de scarification ou de cicatrices sur la peau.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de lutter contre une détresse vitale ;
- d’identifier autant que possible le toxique ;
- de demander un avis médical et suivre les instructions ;
Si on suspecte un environnement toxique :- d’assurer la sécurité des intervenants,
- de mettre en sécurité les victimes et témoins éventuels.
- d’informer immédiatement les services de secours pour mettre en œuvre des mesures de protection.
Définition
La noyade est une détresse respiratoire due à l’immersion ou à la submersion de la victime.
On parle de submersion lorsque le visage de la victime est recouvert d’eau ou d’un liquide, ce qui entraine l’asphyxie de la victime et un arrêt cardiaque en quelques minutes.
On parle d’immersion lorsque le corps de la victime est dans l’eau alors que sa tête est au-dessus du niveau de l’eau, dans la plupart des cas grâce au port d’un gilet de sauvetage. Dans ce cas, la victime a les voies aériennes au-dessus de l’eau, même si elle a le visage éclaboussé par de l’eau, mais devient rapidement hypotherme.
Une personne victime d’une noyade peut mourir ou survivre avec ou sans séquelles, mais quel que soit son devenir, on dira qu’elle a été victime d’une noyade.
On parle de noyé lorsque la victime décède à la suite d’une noyade et qu’aucun geste de réanimation n’a été réalisé.
Causes
La noyade peut provenir :
- d’une incapacité de la personne à maintenir ses voies aériennes hors de l’eau car elle ne sait pas nager (chute dans l’eau) ou est incapable de maintenir ses voies aériennes à l’air libre bien que sachant nager (crampes ou épuisement musculaire, incarcération dans un véhicule tombé à l’eau, un bateau qui a coulé) ;
- d’une affection médicale qui survient dans l’eau, particulièrement celle qui entraîne un trouble de la conscience, une crise convulsive, un accident vasculaire cérébral ou un trouble du rythme cardiaque ;
- d’un traumatisme comme un traumatisme du rachis, la plupart du temps consécutif à un plongeon en eau peu profonde ;
- de problèmes spécifiques survenant lors d’une plongée sous-marine (apnée ou en scaphandre autonome).
L’hypothermie, l’hypoglycémie, la prise d’alcool ou de toxiques sont autant de facteurs qui peuvent faciliter une noyade.
Risques & Conséquences
Les conséquences d’une noyade sont multiples et expliquent l’adaptation de la conduite à tenir. Ainsi :
- l’hypoxie (manque d’oxygène) est la conséquence majeure et la plus néfaste de la noyade. Elle est secondaire à l’arrêt volontaire de la respiration et au spasme laryngé réactionnel à l’arrivée d’eau dans les voies aériennes ;
Elle est aggravée parfois par la pénétration d’eau dans les poumons, le plus souvent en très petite quantité. La durée de cette hypoxie est le facteur essentiel qui conditionne le devenir de ces victimes. - la perte de connaissance est due à l’hypoxie ou parfois à un traumatisme, notamment de la nuque ou du crâne ;
- les régurgitations sont fréquentes chez la victime de noyade et le risque d’inhalation de liquide gastrique est très élevé. Ce risque augmente si des tentatives d’extraire l’eau contenue dans l’estomac sont réalisées comme les compressions abdominales ;
- l’hypothermie chez la victime de noyade est fréquente et se constitue toujours rapidement. Ce phénomène est amplifié chez le nourrisson et l’enfant ;
- l’arrêt cardiaque est le plus souvent d’origine respiratoire, secondaire à la noyade, plus rarement d’origine cardiaque, précédant la noyade.
La noyade constitue un problème majeur de santé publique. En France, les noyades accidentelles sont responsables de plus de 500 décès chaque année et parfois de graves séquelles. Chez les enfants d’un à quatorze ans, elles représentent la deuxième cause de décès accidentel. Les hommes représentent plus de deux tiers des victimes et les noyades surviennent préférentiellement à la mer ou dans des cours ou plans d’eau.
Signes
C’est le bilan circonstanciel qui permet d’évoquer la noyade.
En fonction du temps passé dans l’eau, de l’âge et des antécédents, la victime peut présenter, au bilan d’urgence vitale et complémentaire, un état de gravité différent. Ainsi, il est possible de se trouver en présence d’une victime :
- consciente qui est fatiguée, a froid et est souvent angoissée. Elle peut présenter une toux persistante qui signe le passage d’eau dans les poumons ;
- consciente qui présente des signes de détresse respiratoire souvent associés à des vomissements et des frissons ;
- qui a perdu connaissance et qui présente des signes de détresse respiratoire sans arrêt de la respiration ;
- en arrêt cardiaque.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- d’assurer le dégagement immédiat et permanent de la victime du milieu aquatique, en toute sécurité ;
- d’identifier son état de gravité ;
- de réaliser les gestes de secours adaptés à son état ;
- d’assurer une prise en charge médicale rapide.
Définition
La pendaison est une suspension du corps par le cou.
La strangulation (ou étranglement) est une constriction du cou ou une pression sur la gorge.
Causes
La pendaison, comme la strangulation, peut survenir :
- de manière accidentelle : par exemple lorsqu’un vêtement ou une cravate se prend dans une machine, ou au cours de jeux, notamment chez les enfants ;
- de façon volontaire, dans un but suicidaire ou criminel.
Risques & Conséquences
Lorsqu’une pression est exercée sur l’extérieur du cou, les voies aériennes et les vaisseaux du cou sont comprimés. L’afflux d’air vers les poumons comme la circulation du sang vers le cerveau sont interrompus.
Lors de la pendaison, sous l’effet du poids du corps (chute), il peut y avoir une lésion vertébrale avec atteinte de la moelle épinière.
Signes
Le bilan circonstanciel permet le plus souvent de constater une pendaison ou de suspecter une strangulation : corps pendu même si une partie du corps touche le sol, présence d’un objet constrictif autour du cou…
Lors du bilan d’urgence vitale, la victime peut présenter :
- Une perte de connaissance ;
- Un arrêt cardiaque ;
- Une détresse respiratoire.
Si la victime est consciente, la victime peut présenter, à l’interrogatoire, une raucité de la voix ou une difficulté à respirer.
L’examen permet de constater la présence de marques éventuelles (traces de strangulation).
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de supprimer la cause tout en protégeant le rachis cervical ;
- de réaliser les gestes de secours nécessaires ;
- de demander un avis médical.
Définition
Le terme de piqûre est réservé aux atteintes provoquées par certains insectes ou par certains animaux marins.
Le terme de morsure est quant à lui réservé aux plaies provoquées par des dents ou des crochets et concerne donc l’Homme, les animaux domestiques ou sauvages et les serpents.
Causes
Les piqûres et les morsures peuvent provenir :
- des insectes : hyménoptères (guêpes, frelons, abeilles), fourmis,… ;
- des animaux marins : méduses, vives, rascasses, etc. ;
- des mammifères : Homme, animaux domestiques ou sauvages ;
- des serpents, des arachnidés (scorpions, araignées,…).
Risques & Conséquences
Les piqûres et les morsures d’animaux peuvent être à l’origine :
- d’hémorragie externe ;
- de plaie avec risque infectieux, notamment pour les morsures, pouvant être très grave (tétanos) voire mortelle (rage) ;
- d’inoculation de substances toxiques, encore appelées « venin », à l’origine :
- de manifestations locales désagréables (gonflement, rougeur, douleur…),
- de détresses vitales (venin de serpents exotiques, réaction allergique grave).
- de risques fonctionnels et esthétiques.
En France métropolitaine, les serpents sont habituellement peu dangereux, sauf s’il s’agit d’espèces exotiques importées ou d’espèces vivant naturellement dans les territoires ultra-marins.
Les morsures d’origine humaine se caractérisent par un risque infectieux important et sont systématiquement considérées comme des plaies graves.
Par ailleurs, une victime mordue par un animal susceptible d’être infecté par la rage (région endémique, animal malade, animal non capturé) doit obligatoirement suivre un traitement médical particulier. Une consultation médicale est indispensable.
L’animal, quant à lui, doit légalement être mis en observation chez un vétérinaire et présenté, soit par ses propriétaires, soit par les forces de police s’il s’agit d’un animal errant.
Depuis 2007, la déclaration en mairie de toute morsure de chien, quelle que soit la race du chien, est obligatoire.
Signes
La victime dit avoir été mordue ou piquée.
Lors du bilan d’urgence vitale, on peut retrouver des signes comme :
- une hémorragie externe ;
- une détresse respiratoire, si la piqûre siège dans la bouche ou la gorge, car le gonflement qu’elle provoque peut entraîner une obstruction des voies aériennes ;
- une détresse circulatoire, par action d’un venin (action directe ou réaction allergique grave), plus particulièrement chez l’enfant ;
- une détresse neurologique, par effet toxique de certains venins de serpents, d’araignées ou de scorpions.
C’est le plus souvent au cours du bilan complémentaire, lors de l’examen de la victime que l’on retrouve :
- la présence d’une ou plusieurs plaies, sous forme de lacérations (morsures), coupures ou piqûre (insecte) ;
La morsure de certains serpents est reconnaissable par une ou deux plaies punctiformes distantes de quelques millimètres. - un gonflement, une rougeur et une douleur locale, plus ou moins étendus autour de la piqûre ;
- La présence d’une ou plusieurs « traces rouges » très douloureuses, plus ou moins larges avec un gonflement périphérique en cas de contact avec des filaments de méduse.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- d’arrêter le saignement et limiter le risque d’infection ;
- de limiter la diffusion du venin, si possible ;
- d’obtenir un avis médical.
Définition
Le traumatisme de suspension ou syndrome de suspension regroupe toutes les manifestations qui surviennent chez une victime qui est suspendue, immobile, en position verticale pendant une durée prolongée (plus de 5 minutes).
Causes
Le syndrome de suspension peut se rencontrer :
- en montagne notamment lors d’une activité de loisir comme l’escalade, l’alpinisme, le canyoning ;
- en spéléologie ;
- dans l’industrie, notamment lors de travail en grande hauteur ;
- chez les sauveteurs en montagne ou en milieu périlleux (treuillage).
Dans ces situations, que ce soit pour leur activité, pour assurer leur sécurité en cas de chute où faciliter les opérations de sauvetage, des personnes peuvent se trouver « encordées » le plus souvent par l’intermédiaire d’un baudrier ou harnais et être alors victime d’un syndrome de suspension.
Risques & Conséquences
La suspension d’une personne, immobile, en position verticale pendant une durée prolongée entraine une accumulation du sang dans les parties inférieures de l’organismes (membres inférieurs), une hypotension, un ralentissement des battements du cœur, des troubles du comportement, une perte de connaissance et dans les cas les plus défavorables le décès de la victime.
Le décès de la victime peut être rapide et survenir en quelques minutes ou plusieurs heures.
La compression thoracique par du matériel (harnais, cordes) peut limiter aussi la respiration de la victime et aggraver les conséquences.
Les survivants peuvent, si la suspension a été prolongée, présenter des complications notamment rénales.
Il existe différents types de baudriers, mais quel que soit leur nature, aucun ne peut éviter les conséquences d’un phénomène de suspension.
Les mécanismes et les conséquences de la suspension d’une victime ne sont pas connus parfaitement.
Facteurs favorisants :
- la prise de toxique et/ou d’alcool en altérant les réactions normales de l’organisme peuvent favoriser la survenue d’un syndrome de suspension.
Signes
Le bilan circonstanciel permet de constater et de confirmer la suspension de la victime puisque la victime peut être toujours accrochée à la paroi ou avoir été dégagée.
Dans tous les cas, rechercher :
- la nature du harnais ou baudrier porté par la victime ;
- la position de la victime pendant la suspension (verticale, tête ou pied en l’air, horizontale) ;
- la durée de la suspension ;
- la hauteur de chute s’il y a lieu.
Le bilan d’urgence vitale :
- si la victime est toujours pendue par sa corde ou son matériel, un secouriste spécialisé (secouriste montagne, GRIMP) doit :
- prendre contact avec la victime et évaluer sa réponse,
- mettre en œuvre une opération de dégagement.
- si la victime est dépendue, elle peut :
- présenter les signes d’un arrêt cardiaque,
- ne pas répondre et respirer,
- répondre à la stimulation ou toute sollicitation et présenter des signes de détresse comme une respiration superficielle, une pression artérielle basse et/ou des troubles de la conscience et/ou une hypothermie.
Le bilan complémentaire doit être réalisé dès que possible, en interrogeant la victime, en recherchant les antécédents, notamment les facteurs favorisants et en examinant la victime à la recherche de lésions traumatiques qui pourraient être associées.
Dans tous les cas, si la victime n’est pas en arrêt cardiaque, le sauveteur essayera d’identifier les signes et les symptômes du syndrome de suspension, signes qui peuvent précéder la survenue d’une perte de connaissance, à savoir :
- étourdissement, vertige ;
- fatigue intense ou sensation de malaise ;
- nausées ;
- tremblement ou fatigue des membres supérieurs ou inférieurs ;
- angoisse ;
- troubles visuels.
Le syndrome de suspension, du fait de la chute qui précède le plus souvent la suspension, peut être associé à des lésions traumatiques.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de dégager le plus rapidement la victime et la mettre en sécurité ;
- de réaliser les gestes de secours nécessaires en fonction de son état ;
- de surveiller attentivement la victime car l’aggravation peut être rapide et brutale après son dégagement ;
- d’obtenir un avis médical précoce.
Définition
Une explosion est un phénomène physique au cours duquel des gaz sous pression et à haute température sont libérés en un temps extrêmement court.
Cette libération brutale et soudaine d’énergie génère une augmentation de la pression atmosphérique environnante, suivie d’une dépression immédiate.
Cette très haute pression se transmet au milieu ambiant dans toutes les directions sous la forme d’une onde de choc.
Les lésions de « blast » désignent l’ensemble des lésions anatomiques générées à la suite d’une forte explosion.
Mécanismes
L’explosion initiale, l’onde de choc générée ainsi que son déplacement dans le milieu ambiant sont responsables de mécanismes lésionnels différents.
Une même victime peut être soumise à tout ou partie de ces mécanismes en fonction de son éloignement de l’origine de l’explosion :
- le blast primaire :
Ce sont des lésions provoquées par l’onde de choc. Elles peuvent se produire à l’air libre, dans l’eau ou au contact de surfaces solides ; - le blast secondaire :
Ce sont des lésions induites par la projection de matériaux sur la victime, en raison du déplacement d’air généré par l’explosion (souffle) ; - le blast tertiaire :
Ce sont des lésions provoquées par la projection de la victime elle-même si le souffle est très puissant ; - le blast quaternaire :
Ce sont des lésions induites par l’explosion elle-même, par brûlure externes ou des voies aériennes, par intoxication dues aux fumées ou aux produits chimiques.
Risques & Conséquences
Lésions de blast primaire
La propagation de l’onde de choc en milieu aérien entraine des lésions dues à des phénomènes de cisaillement/surpression, touchant plutôt les organes creux :
- contusion ou rupture des tympans ;
- lésions du larynx ;
- contusions pulmonaires ou rupture des alvéoles pulmonaires ;
- lésions des organes creux abdominaux.
Si l’onde de choc se propage en milieu liquide, les lésions toucheront plutôt les organes pleins (foie, rate, cerveau, yeux).
Les lésions de blast peuvent être immédiates et évidentes ; elles peuvent aussi être inapparentes et se manifester de façon retardée, parfois plus de 24 heures après.
Ainsi une personne, apparemment indemne, qui s’est trouvée à proximité d’une victime blessée, doit être considérée comme suspecte de blast, même si elle ne se plaint de rien et fera l’objet d’un bilan.
Autres types de lésions
Les lésions de blast secondaire sont classiquement des lésions réalisant un véritable criblage (visage, avantbras, zones découvertes).
Les lésions de blast tertiaire se rapprochent des traumatisés sévères par projection de la victime ellemême.
Les lésions de blast quaternaire comprennent les brûlures, les intoxications (fumées, produits chimiques etc.) et les traumatismes psychologiques.
Initialement, une victime exposée à une explosion sera abordée comme une victime à multiples lésions : blastée (primaire), blessée, brûlée, bouleversée et intoxiquée.
Signes
Le bilan circonstanciel est essentiel. Il permet de retrouver la survenue d’une explosion en particulier en milieu clos. Cette notion est suffisante pour considérer que toutes les personnes exposées sont susceptibles de présenter un effet de souffle. Les victimes peuvent être multiples.
La survenue d’une détresse vitale, respiratoire ou circulatoire traduit la gravité de l’atteinte.
Le bilan complémentaire retrouve souvent de multiples lésions : plaies, brûlures, fractures et lésions internes. Ces dernières peuvent, au début, passer inaperçues et se révéler secondairement.
Les signes auditifs comme un bourdonnement d’oreille, le saignement du conduit auditif ou la survenue d’une surdité sont des signes révélateurs.
Principe de l’action de secours
- de garantir la sécurité des lieux et des intervenants ;
- de considérer toute victime d’une explosion, même apparemment indemne, comme susceptible d’être victime d’un blast ;
- de surveiller attentivement la victime.
Généralités
Sur les lieux de l’avalanche, les témoins doivent :
- donner l’alerte ;
- entamer les recherches : indices de surface, dernière position visuelle et utilisation d’un appareil détecteur de victime d’avalanche(DVA)
- dégager les victimes.
Mécanismes des lésions
Asphyxie
L’asphyxie est la cause principale de décès. Plusieurs mécanismes sont possibles :
- Obstruction immédiate des Voies Aériennes Supérieures (VAS) par la neige ;
- Inondation pulmonaire par aérosols de neige poudreuse ;
- Ensevelissement dans une neige très compacte et pauvre en air, empêchant la création d’une poche d’air devant les VAS ;
- Compression du thorax par une neige très compacte ;
- Création secondaire d’un masque de glace devant les VAS.
Traumatismes
La victime ensevelie est soumise à des forces mécaniques importantes et à des chocs directs, causes de traumatismes qui dépendent :
- du type de neige (avalanche de neige humide, compacte et lourde) ;
- du type de terrain avec présence d’obstacles (arbres, rochers, barres rocheuses, etc.) ;
- de la collision avec tout ce qui est emporté par l’avalanche.
Hypothermie
La victime ensevelie perd 3 degrés environ par heure.
En cas d’ensevelissement prolongé, l’hypothermie peut être responsable de troubles de la conscience, d’une bradycardie, voire d’un arrêt cardiaque.
Chez l’hypothermie, la rigidité n’est pas un critère de mort certaine.
Information
Identifier l’existence d’une poche d’air lors du dégagement de la tête de la victime est une information importante qui permet à l’équipe médicale de décider de la conduite à tenir.
Définition
La foudre est une décharge électrique entre le nuage et la terre. Le foudroyé est possiblement électrisé, polytraumatisé, blasté, brûlé et hypotherme
Risque
Le risque de foudroiement est majeur lorsque la distance ente le sol et la base du nuage est faible.
L’effet de pointe (aiguille rocheuse, arbre isolé, homme debout, etc.) multiplie le risque de recevoir la décharge électrique.
L’augmentation du champ électrique se manifeste par l’apparition de filaments bleus ou violets (dit « feux de saint Elme ») et la perception de crépitements (dits « abeille ») signifiant alors un danger immédiat. Le métal (mousquetons, piolet, crampon, etc.) n’attire pas la foudre mais reste un excellent conducteur.
Mécanisme de foudroiement
Direct
- la foudre tombe sur la victime et peut se propager d’individu en individu s’ils sont proches les unes des autres (groupe avec foudroiement collectif).
Indirect
- la foudre passe au travers du corps de la victime à partir d’un point de contact (arbre, paroi rocheuse, etc.) ;
- par « tension de pas ». Un champ électrique se forme en périphérie de l’impact de la foudre. La victime est électrisée par ce champ. Le risque est majoré quand ses pieds sont écartés, c’est-à-dire, quand son pas est long (cela explique que l’exposition est majeure pour les quadrupède).
Conséquences possibles
- Blast : l’onde de choc précédant le tonnerre peut être responsable d’un blast aérien (tympans) ;
- Traumatisme : il y a un risque de chute de pierres, de branches, de la victime elle-même.
- Hypothermie : la victime foudroyée est située le plus souvent dans un environnement hostile et défavorable en terme météorologique, elle est alors exposée au risque d’hypothermie.
Ainsi peuvent survenir :
- L’arrêt cardiaque : plus fréquent dans les foudroiements directs, il est secondaire à un trouble du rythme cardiaque engendré par le courant de foudre.
- Paralysie liée à la foudre : il s’agit de paralysies induite par le courant de foudre. Il peut être question de paraplégie, de tétraplégie, plus ou moins complètes. Ces paralysies peuvent régresser spontanément dans les 48 heures. Dans ces cas, la victime doit être systématiquement considérée comme suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale.
- Trouble de la conscience.
- Traumatismes ;
- Troubles de l’audition par lésion du tympan (blast aérien) ;
- Marques cutanées en forme de fougère. Ce ne sont pas des brûlures et elles disparaissent progressivement.
- Brûlures :
- Superficielles sur les zones les plus humides,
- En regard de bijoux ou ceinture
- Les brûlures internes sont moins importantes que lors des électrisations industrielles.
- Troubles de la vision par atteinte directe du cristallin.