Indication
Cette procédure est applicable pour les matériels de secours réutilisables.
Cette opération doit être réalisée systématiquement après la prise en charge d’une victime si le matériel a été mis en œuvre, ou de manière périodique (en général hebdomadaire), lors du protocole de désinfection approfondi du véhicule sanitaire.
Justification
Des infections peuvent être transmises à la victime ou à l’intervenant secouriste par le biais de matériel non désinfecté à l’issue de son utilisation.
Le nettoyage suivi de la désinfection permet d’assurer la propreté microbiologique du dispositif médico- secouriste.
Matériel
Afin de réaliser le nettoyage et la désinfection du matériel, il convient d’avoir :
- un point d’eau propre ;
- des gants non stériles à usage unique à manchette longue ;
- du savon liquide et/ou un système de distribution de gel pour l’antisepsie des mains ;
- un bac permettant l’immersion du matériel ;
- deux plans de travail :
- l’un destiné au matériel sale,
- l’autre destiné au matériel propre.
- le nécessaire pour procéder au débarras et au lavage. À savoir :
- deux seaux de couleurs différentes (par exemple rouge et bleu) et d’une contenance d’environ dix litres,
- un sac jaune pour déchets d’activités de soins à risques infectieux,
- un sac d’une autre couleur pour les déchets assimilés aux ordures ménagères,
- des essuie-tout.
- l’équipement avec le nécessaire pour utiliser le détergent-désinfectant. À savoir :
- des lavettes à usage unique ou lingettes préimprégnées de détergent-désinfectant satisfaisant aux normes antimicrobiennes,
Les supports en non-tissé à usage unique sont préférés par commodité.
-
- une solution détergente désinfectante pour sols, surfaces, mobilier, dispositifs médicaux, En règle générale, ces solutions sont présentées :
- soit en bidon (en général cinq litres),
- soit en flacon (en général un litre),
- soit en dose individuelle (en général autour de vingt millilitres).
- un pulvérisateur ou spray de détergent-désinfectant pour surfaces, matériels et dispositifs médicaux, en flacon avec un pistolet (produit prêt à l’emploi),
- une brosse de nettoyage qui a été elle-même désinfectée.
- une solution détergente désinfectante pour sols, surfaces, mobilier, dispositifs médicaux, En règle générale, ces solutions sont présentées :
- les documents de traçabilité des opérations réalisées.
Les serpillères et les éponges sont interdites, car elles constituent des réservoirs de micro-organismes potentiellement pathogènes.
Si les textiles de nettoyage sont réutilisés, les laver en machine à haute température (> 60 °C) avec javellisation au dernier rinçage.
Réalisation
Règles générales
La désinfection du matériel est toujours précédée d’une étape de nettoyage, même si le produit utilisé est un produit détergent-désinfectant.
Les personnes chargées de cette opération doivent respecter un circuit précis en distinguant une zone propre d’une zone sale. Elles devront nettoyer et désinfecter les plans de travail à l’issue des opérations.
Le nettoyage et la désinfection du matériel sont réalisés après l’élimination des souillures biologiques (sang, salive, etc.), dès leur production, avec un essuie-tout imprégné d’un détergent-désinfectant.
Avant tout nettoyage-désinfection des matériels, il faut :
- s’être lavé les mains ;
- avoir mis des gants à usage unique non stériles ;
- avoir jeté le matériel à usage unique dans les emballages prévus en respectant les règles du tri ;
- avoir sorti de la cellule sanitaire l’ensemble des matériels stockés à l’intérieur ;
- avoir déposé l’ensemble du matériel sur un plan de travail réservé pour accueillir le matériel non désinfecté ;
- avoir préparé un bas de trempage contenant une solution de détergent-désinfectant en respectant la dilution prescrite.
À l’issue du nettoyage-désinfection :
- retirer les gants et les jeter dans le sac jaune à déchets mous ;
- se laver les mains ;
- réintégrer l’ensemble du matériel nettoyé et désinfecté à l’intérieur de la cellule sanitaire et procéder à son inventaire.
Protocole relatif aux matériels immergeables
- démonter le matériel démontable et faire tremper dans le bac les parties immergeables ainsi que la brosse de nettoyage ;
- laisser le matériel en contact dans la solution détergente désinfectante pendant le temps imposé par la notice technique du produit utilisé. Au minimum, respecter un temps de contact de quinze minutes ;
- nettoyer et brosser méthodiquement les différentes pièces ;
- rincer abondamment les pièces une par une sous l’eau courante ;
- sécher avec un support absorbant à usage unique chaque pièce ;
- remonter et vérifier l’état de fonctionnement du matériel.
Protocole relatif aux matériels non immergeables
- démonter les parties amovibles ;
- pulvériser une solution détergente désinfectante sur ce matériel à l’aide d’un pulvérisateur ou d’un spray en veillant à ne pas projeter directement la solution sur les parties électriques sensibles ;
- étaler la solution pulvérisée sur ce matériel à l’aide d’une lavette en non-tissé à usage unique, propre et
- laisser sécher et ne pas rincer ;
- remonter et vérifier l’état de fonctionnement du matériel.
Risques & Contraintes
Les désinfectants peuvent être irritants pour la peau et les muqueuses (yeux). Il est donc nécessaire de porter des gants appropriés (gants à usage unique pour un usage court, à manchettes longues, sans immersion dans la solution, sinon porter des gants de ménage), des lunettes de protection, une blouse de protection, un masque de protection respiratoire éventuellement.
En cas de contact avec les yeux, laver abondamment sous l’eau et consulter un médecin.
En cas d’ingestion, il est impératif de consulter immédiatement un médecin et de lui montrer l’emballage ou l’étiquette du produit.
Ne pas mélanger les différents produits entre eux.
Pour les solutions en pulvérisateur, ne pas respirer l’aérosol issu de la pulvérisation. Ne jamais pulvériser sur du matériel électrique (DAE, aspirateur de mucosités).
La vérification du fonctionnement du matériel est indispensable avant sa remise en service.
Évaluation
Les procédures de nettoyage-désinfection sont :
- écrites dans un document à la disposition de toutes les personnes susceptibles de réaliser ce type d’action ;
- mises à jour régulièrement.
Ces procédures doivent donc être respectées et des fiches de suivi ou d’enregistrement de l’entretien du matériel doivent être créées et renseignées convenablement chaque fois qu’une action de nettoyage- désinfection est menée. Sur ces fiches figurent :
- le type de matériel et son numéro d’identification ;
- le type de nettoyage-désinfection réalisé ;
- la date de réalisation de celui-ci ;
- le nom et la signature de la personne qui a réalisé l’opération.
Régulièrement, l’autorité d’emploi met à jour les procédures d’utilisation du matériel de nettoyage et du suivi, et vise les fiches de suivi d’entretien.
Lors de la réalisation des opérations de désinfection-entretien, la personne :
- porte les équipements de protection adaptés ;
- respecte les procédures de nettoyage et de désinfection adaptées à la situation ;
- utilise correctement les détergents et les désinfectants employés.
Indication
Cette technique doit être réalisée par le secouriste lors de chaque retrait des gants stériles ou non stériles à usage unique :
- à la fin de chaque action de secours ;
- chaque fois que les gants apparaissent souillés.
Justification
Destinés à protéger le secouriste de germes dangereux, les gants à usage unique peuvent contaminer les mains du secouriste au moment de leur retrait ou contaminer une autre personne. La technique de retrait des gants à usage unique a donc pour but d’éviter cette contamination.
Les gants retirés font partie des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI).
Matériel
- emballage à élimination de déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI).
Réalisation
- saisir un gant au niveau du poignet en évitant de toucher la peau ;
- retirer le premier gant en le retournant ;
- rouler le gant retiré dans la paume de l’autre main ;
- insérer un ou deux doigts en crochet à l’intérieur de l’autre gant sans toucher la face externe du gant, et le pincer entre le pouce et l’index sur sa face interne ;
- retirer le second gant en le retournant ;
- jeter les gants dans un conteneur de déchets d’activités de soins prévu à cet effet.
Risques & Contraintes
Lors de leur retrait, le secouriste peut entrer en contact avec la face externe souillée des gants. Les gants, une fois ôtés, sont placés directement dans l’emballage à élimination de déchets.
Évaluation
Les mains nues n’ont pas touché les faces externes des gants.
Les gants, une fois ôtés, sont placés directement dans l’emballage à élimination de déchets.
Indication
L’utilisation de détergent et de désinfectant est indiquée lors de la réalisation des opérations de nettoyage et de désinfection réalisées conformément aux différents protocoles en vigueur.
Justification
Les matériels utilisés pour donner des soins ou porter secours aux victimes sont susceptibles de transmettre des maladies infectieuses lorsqu’ils sont souillés par des matières organiques humaines ou animales ou des particules (terre, poussières) souillées ou suspectes de l’être.
Les secouristes utilisent deux types de matériels :
- à usage unique ;
- qui nécessitent une détersion et une désinfection.
Matériel
- un détergent ;
Il s’agit d’un produit nettoyant qui rend propre visuellement le support et qui :- dégraisse et détache les particules infectées du support où elles sont collées et les met en suspension dans une solution qui peut s’éliminer par rinçage ou par un second passage du produit, selon les préconisations du fabricant,
Certains détergents sont pulvérisables. - ne contient pas de substance antimicrobienne,
- est dit agent tensioactif. Son action est basée sur une action chimique qui nécessite, en plus de l’action mécanique (brossage ou frottement pour décoller la salissure), le respect d’une température d’utilisation et d’un temps d’action du produit.
- dégraisse et détache les particules infectées du support où elles sont collées et les met en suspension dans une solution qui peut s’éliminer par rinçage ou par un second passage du produit, selon les préconisations du fabricant,
- un désinfectant.
Il s’agit d’un produit qui ne peut être utilisé que sur les surfaces propres pour éliminer, inactiver ou tuer les microorganismes après le temps de détersion.
On utilise des produits normés selon les normes AFNOR, pour les activités bactéricide et fongicide. À défaut, on utilisera de l’eau de javel diluée.
Certains produits comportent les deux fonctions.
Réalisation
La détersion des surfaces s’effectue après nettoyage à grande eau et dépoussiérage avec un linge humide simple si le degré de saleté est important et si la surface traitée permet ces traitements préliminaires.
Les produits détergents ou désinfectants ne doivent pas être utilisés sur la peau. Leur utilisation nécessite donc une protection de l’utilisateur.
Le traitement est effectué :
- en un temps avec les produits détergents-désinfectants. Dans ce cas, les surfaces traitées nécessitent une détersion simple périodique pour éliminer le film laissé sur les surfaces traitées ;
- en deux temps, en respectant les températures et les temps d’application, si on utilise un détergent suivi d’un désinfectant ;
- en progressant des zones les plus propres vers les zones les plus sales, du haut vers le bas.
Les produits seront utilisés avec des chiffons propres ou des non tissés jetables à usage unique. Les éponges réutilisables sont proscrites.
Risques & Contraintes
Comme tous les produits phytosanitaires, les détergents et les désinfectants comportent certains risques liés à leur utilisation. Ces derniers sont notés sur la notice d’utilisation du produit.
Évaluation
Les détergents et les désinfectants doivent être utilisés en fonction des différentes procédures et leur règle d’utilisation indiquée sur la notice respectée.
Indication
On utilise les emballages spéciaux relatifs aux déchets des activités de soins à risques infectieux (DASRI) pour chaque déchet de soins ayant été en contact avec du sang ou un autre produit biologique. On distingue deux types de déchets :
- les matériels piquants, coupants et tranchants : aiguilles, scalpels, lames de rasoir…
- les déchets mous : compresses, pansements, champs, draps à usage unique…
Justification
La réalisation des soins est à l’origine d’une production de DASRI. Ils représentent une source importante de transmission des infections et d’accident d’exposition à un risque viral.
Le recueil, le stockage et l’élimination des DASRI sont réglementés et utilisent des emballages et des conteneurs spéciaux conçus pour cet usage1.
Matériel
- emballages spéciaux :
- agréés et homologués. Ils présentent un mode d’emploi inscrit sur leurs parois extérieures ;
- reconnaissables grâce à leur couleur jaune et leur pictogramme spécifique reconnu internationalement.
- prennent la forme :
- de sacs souples, mais étanches pour le recueil des déchets mous ;
- de collecteurs en plastique rigide pour les déchets tranchants, coupants et piquants.
- Ils doivent être stockés de manière également réglementée dans des collecteurs en carton ou des grands récipients.
Utilisation
Il est indispensable de manipuler les DASRI avec des gants.
Règles générales
- ne rien laisser sur les lieux de l’action de secours ;
- ne jamais recapuchonner les aiguilles ni séparer les aiguilles d’une seringue ou d’une tubulure à perfusion avant de les mettre dans le collecteur ;
- utiliser l’emballage conforme adapté au déchet ;
- ne pas jeter de DASRI aux ordures ménagères ;
- déposer les emballages pleins dans un lieu prévu à cet effet.
Manipulation
- ouvrir l’emballage (sac ou collecteur) au préalable ;
- déposer le déchet dans l’emballage et le fermer immédiatement après à l’aide de la fermeture provisoire (collecteur) ;
- ne pas remplir l’emballage au-delà de la limite indiquée ;
- ne pas tasser les déchets à l’intérieur de l’emballage à DASRI ;
- fermer l’emballage lorsque le taux maximum de remplissage, ou la date de péremption, est atteint ;
- La fermeture doit se faire au moyen du dispositif de fermeture définitive, si l’emballage en est doté.
- déposer l’emballage dans le container prévu à cet effet.
Risques & Contraintes
La manipulation des DASRI expose aux risques infectieux, notamment aux accidents d’exposition au sang.
Évaluation
Tous les déchets sont éliminés grâce à des emballages appropriés. Les emballages ne sont ni perforés ni surchargés.
Les aiguilles sont éliminées sans être recapuchonnées.
Indication
L’administration d’oxygène par insufflation doit être réalisée lorsque le secouriste effectue une ventilation artificielle par insufflateur manuel et qu’il dispose d’une source d’oxygène.
Justification
L’enrichissement en oxygène de l’air insufflé au cours d’une ventilation artificielle réalisée à l’aide d’un
insufflateur manuel accroît l’efficacité des manœuvres de réanimation cardio-pulmonaire en amenant plus d’oxygène à l’ensemble de l’organisme.
Matériel
- bouteille d’oxygène ;
- insufflateur manuel (adulte, pédiatrique ou prématuré) ;
- « ballon-réserve »1.
Réalisation
- ouvrir la bouteille d’oxygène ;
- connecter le tuyau de raccordement de l’oxygène au débitmètre puis au ballon réserve ;
- raccorder le ballon réserve à l’insufflateur manuel si besoin ;
- régler le débit de la bouteille d’oxygène à 15 l/min ;
- insuffler.
Dès que la mesure de la SpO2 peut être mesurée de manière fiable, ajuster le débit d’oxygène à la SpO2 que l’on veut obtenir. En l’absence de SpO2 fiable, ne pas réduire le débit d’oxygène.
Risques
L’absence d’arrivée d’oxygène ne doit en aucun cas faire interrompre la ventilation artificielle à l’aide de l’insufflateur manuel. Ce dernier permet de réaliser, grâce à ses valves de sécurité, une ventilation artificielle à l’air. L’administration d’oxygène ne doit pas retarder la mise en œuvre de la RCP.
L’insufflateur manuel équipé d’un ballon-réserve ne doit pas être utilisé comme moyen d’inhalation, car il augmente la résistance à l’inspiration, peut aggraver la détresse particulièrement chez l’enfant et il convient d’utiliser un moyen adapté à l’inhalation d’oxygène.
Évaluation
Elle se fait sur le degré de remplissage du ballon-réserve qui ne doit jamais être complètement aplati.
1 Le ballon-réserve est un ballon souple placé avant la valve d’admission des gaz frais. Son adjonction permet d’obtenir à l’intérieur de l’insufflateur manuel une concentration d’oxygène élevée proche de 85 % à un débit de 15 l/min. Il est alimenté par l’intermédiaire d’un tuyau d’arrivée d’oxygène (relié à une bouteille d’oxygène) qui arrive entre le ballon réserve et la valve d’admission des gaz frais. Pendant l’insufflation, la valve d’admission des gaz frais est fermée et l’oxygène s’accumule dans le ballon réserve. Lors de l’expiration, le ballon autoremplisseur de l’insufflateur manuel se remplit avec l’oxygène qui arrive directement de la bouteille et du ballon réserve et très peu d’air extérieur. De plus, une valve d’entrée d’air permet la pénétration d’air extérieur dans le ballon autoremplisseur si le volume d’oxygène contenu dans le ballon réserve n’est pas suffisant pour le remplir. Une soupape de surpression permet aussi la sortie d’oxygène du ballon-réserve si l’alimentation en oxygène est trop importante.
Indication
L’aspiration est réalisée chaque fois qu’une victime qui a perdu connaissance présente un encombrement des voies aériennes par des liquides ou des particules solides qu’elle ne peut expulser. Les vomissures, l’eau chez le noyé, le sang et les sécrétions des poumons sont les principales sources d’un encombrement des voies aériennes.
La présence de sécrétions dans les voies aériennes est identifiée par :
- un bruit de gargouillements au cours des mouvements respiratoires ou lors d’une ventilation artificielle ;
- la présence de contenu gastrique (vomissures), mucosités (salive) ou de sang qui sortent par la bouche ou par le nez de la victime ;
- chez le nouveau-né en détresse, par la présence au niveau des voies aériennes supérieures de méconium, de caillots de sang ou d’un mucus épais (vernix).
L’aspiration des sécrétions est réalisée :
- après avoir fait une LVA, et si nécessaire après la mise en PLS (en cas de perte de connaissance non traumatique) ;
- pendant les compressions thoraciques afin de ne pas les interrompre, lors d’une RCP ;
- pendant la prise en charge du nouveau-né à la naissance s’il n’est pas en bonne santé.
Justification
Le retrait des sécrétions qui encombrent les voies aériennes d’une victime permet d’améliorer sa respiration spontanée ou une ventilation artificielle, donc son oxygénation. L’aspiration est une technique importante pour le dégagement des voies aériennes.
Matériel
L’aspiration nécessite :
- une pompe à dépression (manuelle ou électrique, portable ou installée dans le véhicule de secours) ;
- une sonde d’aspiration1 buccale adaptée à l’âge de la victime (cf. tableau suivant) qui peut être :
- souple et à extrémité en mousse,
- rigide (Yankauer).
- un réceptacle2 constitué d’un flacon en plastique ou en verre ou parfois d’un sac à usage unique ;
- du matériel de protection individuelle (gants, masques, lunettes).
1 La sonde d’aspiration est reliée à l’appareil par un tuyau. L’ensemble, à usage unique, doit être remplacé après chaque utilisation.
2 Prévu pour récupérer les produits d’aspiration, il est inséré entre la pompe et le tuyau d’aspiration. Son remplissage doit être surveillé. Il est vidé ou remplacé systématiquement en fin d’intervention ;
Réalisation
Le matériel d’aspiration monté et prêt à fonctionner est systématiquement positionné à côté de la tête de toute victime qui a perdu connaissance.
- se protéger (gants de protection à usage unique, masque de protection respiratoire, lunettes) ;
- raccorder la sonde stérile au tuyau d’aspiration après l’avoir sortie de son emballage ;
- mettre en marche l’appareil et régler l’aspiration (cf. tableau suivant), si le modèle le permet ;
- ouvrir la bouche de la victime ;
- introduire la sonde d’aspiration dans la bouche doucement et prudemment en restant perpendiculaire au visage jusqu’à ce qu’elle bute ;
- mettre en œuvre l’aspiration, en obturant l’orifice de la prise d’air si nécessaire ;
- aspirer les sécrétions en retirant progressivement la sonde et en lui imprimant des mouvements de rotation entre les doigts ;
- Si la victime présente des sécrétions ou des débris alimentaires qui ne peuvent être aspirés, essayer de les retirer avec les doigts.
- renouveler la manœuvre, si nécessaire ;
- remettre la sonde d’aspiration dans son emballage d’origine une fois l’aspiration terminée ;
- éteindre l’appareil.
L’aspiration peut être renouvelée dans le temps si nécessaire.
Tableau 14: diamètre des sondes d’aspiration et dépression d’aspiration
Diametre (unite de charriere) 1 unite CH = 1/3 mm |
Depression (mmHg) |
|
Adulte |
18 à 26 |
350 à 500 |
Enfant |
8 à 12 |
200 à 350 |
Nourrisson |
6 à 8 |
200 à 250 |
Nouveau-ne |
4 (prématuré) à 6 |
120 à 150 |
Risques & Contraintes
Pour limiter tout manque d’oxygène (hypoxie), chaque manœuvre d’aspiration ne doit pas excéder dix secondes chez l’adulte et cinq dans les autres cas.
Réalisée chez une personne consciente, l’introduction d’une sonde d’aspiration au fond de la gorge provoque le plus souvent un vomissement et doit donc être proscrite.
La présence d’une canule oropharyngée n’empêche pas l’aspiration. Toutefois, elle peut être retirée temporairement pour faciliter la manœuvre.
Pour ne créer aucune lésion dans la cavité buccale et au niveau du pharynx de la victime, il faut éviter les phénomènes de ventouse au niveau des muqueuses en ouvrant ponctuellement la prise d’air.
Cas particulier : aspiration du nouveau-né à la naissance
Si une aspiration du nouveau-né est nécessaire :
- utiliser une sonde de petit calibre et une dépression adaptée (cf. tableau précédent) ;
- débuter toujours par une aspiration de la bouche sans enfoncer la sonde de plus de 5 cm ;
- puis aspirer chaque narine, l’une après l’autre, perpendiculairement au visage, sans enfoncer la sonde de plus de 1cm de profondeur.
Le nouveau-né a une respiration qui est nasale. L’aspiration des narines avant la bouche pourrait entraîner une inhalation des sécrétions contenues dans la bouche.
Évaluation
L’aspiration a été efficace si la respiration spontanée de la victime ou les insufflations manuelles sont devenues silencieuses.
Indication
La compression manuelle doit être réalisée devant toute hémorragie externe accessible, quelle que soit sa localisation, et si elle ne présente pas de corps étranger.
Justification
La plupart des hémorragies externes s’arrêtent en appuyant sur la plaie.
La compression manuelle est une technique facile et rapide. Elle est très efficace et suffit dans la plupart des cas pour arrêter le saignement.
Matériel
- gants à usage unique ;
- paquet de compresses, pansement « américain » ou tissu propre (mouchoir, torchon, vêtement).
Réalisation
- appuyer fortement sur l’endroit qui saigne avec les doigts ou la paume de la main protégés par un gant à usage unique ;
- interposer le plus tôt possible entre la main et la plaie plusieurs compresses, un pansement ou un tissu propre pour augmenter la compression ;
- maintenir la compression de la plaie jusqu’au relais par un pansement compressif.
Si le secouriste ne peut lui-même maintenir la compression, par exemple s’il existe de nombreuses victimes, il peut demander à la victime, si elle en est capable, d’appuyer directement avec sa main.
Risques & Contraintes
La compression directe est susceptible d’entraîner une contamination de la victime par le sauveteur ou inversement (accident d’exposition à un risque infectieux).
Le temps de compression avant la mise en place d’un pansement compressif doit parfois être prolongé chez les personnes prenant des médicaments servant à fluidifier le sang.
Évaluation
La compression manuelle est efficace lorsque le saignement est arrêté.
Indication
Les compressions thoraciques sont nécessaires chaque fois qu’un adulte, un enfant ou un nourrisson présente un arrêt cardiaque ou a perdu connaissance suite à une obstruction des voies aériennes.
Elles sont aussi indiquées en présence d’un nouveau-né qui présente une détresse à la naissance, c’est-à- dire lorsqu’il a une fréquence cardiaque inférieure à soixante battements par minute.
Justification
Quand le cœur s’arrête de fonctionner, le sang ne circule plus dans l’organisme et la distribution d’oxygène n’est plus assurée. La compression régulière du thorax rétablit une circulation artificielle égale à 20 à 30 % du débit cardiaque normal chez l’adulte. Ce débit est suffisant pour maintenir le cerveau et le cœur de la victime oxygénés, notamment pendant les quelques minutes nécessaires à la mise en œuvre du choc électrique externe.
La pression, exercée au milieu de la poitrine d’une victime allongée sur le dos, vide les cavités cardiaques et les poumons du sang qui s’y trouve, et le propulse vers les organes périphériques.
Lorsque la pression est relâchée, la poitrine revient à sa taille initiale, le sang est de nouveau aspiré et remplit le cœur et les poumons. Ce sang sera ensuite propulsé par la compression thoracique suivante.
Lors d’une obstruction complète des voies aériennes par un corps étranger, l’augmentation de la pression à l’intérieur du thorax à chaque compression facilite l’expulsion du corps étranger par « effet piston ».
Matériel
Un dispositif d’aide au massage cardiaque comme un métronome et un moniteur de la profondeur de compression peuvent être utilisés afin d’améliorer la qualité de la RCP.
Réalisation
La victime est installée en position horizontale, sur le dos, de préférence sur un plan dur (sol, table…).
- se placer à genoux au plus près de la victime ;
- dénuder la poitrine de la victime ;
- localiser la zone de compression ;
- réaliser des compressions thoraciques ;
- appuyer verticalement en verrouillant les coudes,
- relever les doigts pour ne pas appuyer sur les côtes
- maintenir une fréquence comprise entre 100 et 120 compressions par minute,
- assurer un temps de compression égal au temps de relâchement,
- laisser le thorax reprendre sa forme initiale, entre chaque compression, sans pour cela décoller le talon de la main (adulte, enfant) ou la pulpe des doigts (nourrisson, nouveau-né).
Chez l’adulte
L’appui sur le thorax doit se faire avec le talon d’une main au centre de la poitrine, sur la moitié inférieure du sternum, strictement sur la ligne médiane, sans appuyer sur la pointe du sternum (appendice xiphoïde).
- placer l’autre main au-dessus de la première et entrecroiser les doigts des deux mains ;
- réaliser des compressions thoraciques d’une profondeur d’environ 5 cm, sans dépasser 6 cm.
Chez l’enfant
L’appui sur le thorax doit se faire sur le sternum, avec le talon d’une main au centre de la poitrine, un travers de doigt au-dessus de l’appendice xiphoïde, sans appuyer sur ce dernier.
- réaliser des compressions thoraciques d’une profondeur d’un tiers de son épaisseur ou d’environ 5 cm ;
Dans tous les cas, il est possible de changer de main qui effectue les compressions toutes les 2 minutes environ voire plus fréquemment si le sauveteur perçoit des signes de fatigue.
Si la victime (enfant) est grande, il peut être utile d’utiliser la même technique que chez l’adulte.
Chez le nouveau-né ou le nourrisson
- Le nourrisson ou le nouveau-né est installé en position horizontale, sur le dos, sur un plan dur.
- placer, sur le sternum, un travers de doigt au-dessus de l’appendice xiphoïde :
- si le secouriste est seul : la pulpe de deux doigts d’une main
- en équipe : la pulpe des deux pouces placés côte à côte, pointe des doigts vers la tête et en englobant le thorax avec les autres doigts de chaque main
- réaliser des compressions thoraciques d’une profondeur d’un tiers de son épaisseur ou d’environ 4 cm :
- maintenir une fréquence :
- chez le nourrisson, d’environ 100 compressions/min sans dépasser 120,
- chez le nouveau-né qui présente une détresse à la naissance, de 120 compressions/min.
Risques & Contraintes
Une mauvaise position des mains, une compression thoracique trop forte ou non verticale peuvent entraîner des lésions graves du thorax (fractures de côtes) et des poumons (contusion). Ces risques ne doivent pas faire diminuer la vigueur des compressions thoraciques.
La présence de respiration agonique ne doit pas faire interrompre les compressions thoraciques.
Évaluation
Les compressions thoraciques sont efficaces si :
- une reprise normale de la respiration a lieu ;
- une recoloration de la victime est constatée ;
- le pouls, lors de chaque compression thoracique, est perçu.
La recherche du pouls est faite préférentiellement au pli de l’aine (pouls fémoral) pour ne pas gêner la réanimation.
Indication
Cette technique est indiquée en cas d’obstruction complète des voies aériennes par un corps étranger chez une victime consciente.
Justification
Le but de cette technique est de provoquer un mouvement de toux pour débloquer et expulser le corps étranger qui obstrue les voies aériennes.
Matériel
Aucun matériel.
Réalisation
La technique de désobstruction des voies aériennes varie en fonction du gabarit de la victime.
Chez l’adulte et le grand enfant
- laisser la victime debout ou assise ;
- se placer sur le côté et légèrement en arrière de la victime ;
- soutenir le thorax avec une main ;
- demander à la victime de se pencher vers l’avant ;
- donner d’une à cinq claques vigoureuses dans le dos, entre les deux omoplates, avec le talon de l’autre main ouverte ;
- arrêter dès que la désobstruction est obtenue.
Chez la victime qui peut tenir sur la cuisse du sauveteur (enfant)
- s’asseoir ;
- basculer la victime sur la cuisse du sauveteur, couchée sur le ventre, face vers le bas ;
- donner de une à cinq claques vigoureuses dans le dos, entre les deux omoplates, avec le talon de la main ouverte ;
- arrêter dès que la désobstruction est obtenue.
En cas d’impossibilité, réaliser la même technique que pour l’adulte.
Chez la victime qui peut tenir sur l’avant-bras du sauveteur (nourrisson, petit enfant)
- coucher la victime à califourchon sur l’avant-bras, face vers le sol ;
- maintenir sa tête avec les doigts, le pouce d’un côté et un ou deux doigts de la même main de l’autre côté, placés au niveau de l’angle de la mâchoire inférieure, sans appuyer sur la gorge ;
- incliner la victime afin que la tête soit plus basse que le thorax ;
- donner d’une à cinq claques dans le dos de la victime, entre les deux omoplates, avec le talon de la main ouverte ;
- arrêter dès que la désobstruction est obtenue.
Risques & Contraintes
Le risque minime de blesser la victime ne doit pas diminuer la vigueur des claques qui est absolument nécessaire au rejet du corps étranger.
Évaluation
L’efficacité de la technique est jugée sur :
- le rejet du corps étranger ;
- l’apparition de toux chez l’adulte et de pleurs ou de cris chez l’enfant et le nourrisson ;
- la reprise d’une respiration normale.
Indication
Cette technique est indiquée en cas d’obstruction complète des voies aériennes par un corps étranger chez un adulte ou un enfant, conscient, après une série de cinq claques dans le dos inefficaces et si le secouriste peut se tenir debout ou à genoux derrière elle.
Justification
Le but de cette technique est de comprimer l’air contenu dans les poumons de la victime afin d’expulser le corps étranger par un effet de « piston ». Suivant l’importance et la position du corps étranger, plusieurs pressions successives peuvent être nécessaires pour l’expulser.
Matériel
Aucun matériel.
Réalisation
- se placer debout ou à genoux (enfant) derrière la victime, contre son dos ;
- passer ses bras sous ceux de la victime, de part et d’autre de la partie supérieure de son abdomen ; Les avant-bras ne doivent pas s’appuyer sur les côtes.
- pencher la victime vers l’avant ;
- mettre le poing sur la partie supérieure de l’abdomen, au creux de l’estomac, au-dessus du nombril et en dessous du sternum ;
- placer la seconde main sur la première
- tirer franchement en exerçant une pression vers l’arrière et vers le haut ;
- effectuer de une à cinq compressions, en relâchant entre chaque ;
- arrêter dès que la désobstruction est obtenue.
Risques & Contraintes
La réalisation des compressions abdominales peut occasionner des lésions des organes internes, des côtes et du sternum. Ce risque ne doit pas diminuer la vigueur des compressions abdominales qui est absolument nécessaire au rejet du corps étranger.
Évaluation
L’efficacité de la technique est jugée sur :
- le rejet du corps étranger chez l’adulte ;
- l’apparition de toux chez l’adulte ;
- l’apparition de pleurs ou de cris chez l’enfant ;
- la reprise d’une respiration normale.