Indication

L’inhalation d’oxygène est un enrichissement en oxygène de l’air inspiré par une victime qui respire (fréquence respiratoire > 6 mouvements par minute).

L’inhalation d’oxygène est nécessaire chez toute victime qui présente :

Si les circonstances ne permettent pas de prendre la mesure de la SpO2 (extrémités froides, panne de l’appareil, etc.), l’inhalation d’oxygène est systématique si la victime présente une détresse vitale, dans l’attente d’un avis médical.

Justification

L’inhalation d’oxygène a pour objet d’augmenter la quantité d’oxygène, notamment au niveau du cerveau.

Matériel

 Un appareil de mesure de la SpO2 doit toujours être à disposition du secouriste chaque fois qu’il a les moyens d’administrer de l’oxygène. 

Il existe plusieurs dispositifs qui permettent d’administrer de l’oxygène en inhalation :

La concentration en oxygène de l’air qui est délivré est variable en fonction de la forme du masque et de la qualité de la ventilation de la victime.

Le MHC est muni d’un réservoir d’oxygène situé au-dessous d’une valve antiretour qui empêche la victime de rejeter l’air expiré dans ce réservoir. Il existe des modèles « adultes » et des modèles « enfants ».

Le MHC doit être utilisé pour toute administration d’O2 qui nécessite de fortes concentrations, c’est-à-dire pour maintenir une SpO2 entre 94 et 98 %. Il ne doit pas être utilisé en dessous de 6 l/min.

Il est encore appelé masque à moyenne concentration.

La concentration d’oxygène administré aux victimes est variable et dépend plus particulièrement du débit en O2 et de la ventilation de la victime.


1 Le MHC délivre un air dont la concentration en O2 est comprise entre 60 et 90 % lorsque le débit d’admission est de 8 à 15 l/min.

2 Le MS délivre un air dont la concentration en O2 est comprise entre 40 et 60 % lorsque le débit d’admission est de 5 à 10 l/min.


Un débit < 5 l/min peut entraîner une augmentation de la résistance à l’inspiration et il peut y avoir une mauvaise évacuation du CO2 contenu dans le masque. Cette mauvaise évacuation est à l’origine d’un phénomène de réinhalation de l’air expiré (re-breathing).

Les lunettes à O2 sont en PVC, souple, non stérile et à usage unique. Elles possèdent :

L’utilisation des lunettes à O2 par le secouriste est adaptée pour des victimes qui nécessitent une administration d’O2 à des concentrations basses ou modérées.

Elle est plus particulièrement indiquée pour l’aggravation d’une insuffisance respiratoire chronique afin de maintenir une SpO2 entre 89 et 94 %.

Son utilisation doit faire l’objet si possible d’un avis médical.

Le masque pour laryngectomisé permet l’administration d’O2 par un tube de trachéotomie ou pour les victimes qui ont eu une laryngectomie (la victime respire habituellement par un orifice situé à la base du cou).

Le débit d’oxygène doit être adapté à la saturation que l’on désire obtenir. L’administration d’O2

par cette voie doit être limitée dans le temps, car une humidification de l’air est nécessaire.

Lors de l’administration d’O2 chez une victime laryngectomisée, il est souvent nécessaire de réaliser une aspiration des sécrétions présentes pour améliorer la liberté des voies aériennes.

Le masque à valves Venturi est un autre moyen d’administration d’oxygène, mais il n’est pas adapté à la prise en charge des victimes par le secouriste.

Les dispositifs d’inhalation mis à disposition du secouriste relèvent de son autorité médicale d’emploi.

Les insufflateurs manuels équipés ou non de ballon-réserve ne doivent pas être utilisés comme moyen d’inhalation, car ils augmentent la résistance à l’inspiration et peuvent aggraver une détresse respiratoire, particulièrement chez l’enfant.

Réalisation

Cas particuliers

Tableau 15: Débits d’oxygène en fonction du dispositif d’inhalation d’O²

MHC

(ADULTE ET ENFANT)

Masque simple

(ADULTE ET ENFANT)

Lunettes a O2

Plages de debit d’utilisation

9 à 15 l/min

6 à 9 l/min

1 à 6 l/min

Debit initial

15 l/min

9 l/min

2 l/min ou

1 ou 2 l/min de plus que son débit habituel

Tableau 16 : Objectifs de saturation

SpO2 de 94 à 98 % chez l’adulte, l’enfant et le nourrisson

SpO2 de 89 à 94 % chez l’insuffisant respiratoire chronique

Risques & Contraintes              

L’administration d’oxygène peut être dangereuse chez la victime qui présente une insuffisance respiratoire chronique avancée. De même, l’hyperoxie peut être néfaste chez la victime qui présente un AVC ou une maladie cardiaque alors que le taux d’oxygène dans le sang est normal.

Au total, il faut lutter contre l’hypoxie, sans entraîner une hyperoxie.

Pour cela, chaque fois que possible, il faut adapter l’administration d’oxygène à la mesure de la SpO2 tout en respectant les indications et contre-indications de cette administration.

L’administration d’oxygène à l’aide de lunettes sans humidification peut entraîner une irritation nasale pour des débits > 4 l/min.

Évaluation

Un enrichissement en oxygène de l’air inspiré par la victime vise à obtenir une amélioration de l’état de la victime et à atteindre les objectifs de saturation attendus.

Référence du cours : 05FT20. Mis à jour en décembre 2022 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

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