Définition

Ensemble des signes dus à une ou plusieurs lésions secondaires à une atteinte traumatique de la face et de la face antérieure du cou.

Causes

Les traumatismes de la face et de la face antérieure du cou sont la conséquence le plus souvent d’un choc direct (éléments contondants) ou d’une blessure pénétrante (arme blanche, arme à feu) au niveau de la face ou du cou.

Risques & Conséquences

Les traumatismes de la face et de la face antérieure du cou sont fréquents. Ils peuvent être isolés ou associés à d’autres lésions traumatiques.

Ils peuvent être responsables d’une détresse vitale par :

Signes

Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau de la face ou du cou.

Si la victime est consciente, elle peut se plaindre d’une douleur de la face, d’un trouble de la vision ou d’une difficulté à avaler.

À l’issue du bilan d’urgence vitale, la victime peut présenter :

À l’examen de la face, il peut être constaté :

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Plaie de la face

À l’exception des éraflures sans gravité, une plaie de la face ou du cou doit être considérée et prise en charge comme une plaie grave du fait de sa localisation.

Si la plaie saigne abondamment, arrêter le saignement en réalisant une compression manuelle. Si la plaie est située au niveau du cou, veiller à ne pas comprimer la trachée de la victime. Maintenir la compression manuelle ou utiliser les pansements compressifs d’urgence avec contre-appui sous le bras opposé.

Laisser les corps étrangers en place même s’ils sont transfixiants, sauf s’ils entraînent une obstruction des voies aériennes.

Atteinte traumatique de l’œil

Traumatisme dentaire

Fracture de la face (mandibule, maxillaire supérieur, os du nez)

Ces lésions sont susceptibles de provoquer un saignement abondant qui peut s’écouler et encombrer les voies aériennes (voir fiche conduite à tenir détresse respiratoire).

Si le traumatisme est mineur, appliquer la conduite à tenir devant un saignement de nez (voir fiche hémorragie extériorisée par le nez).

Dans tous les cas

Référence du cours : 08PR12. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Une contention pelvienne est mise en place chez une victime suspecte d’un traumatisme du bassin avant son transport :

Une contention pelvienne peut être préinstallée sous la victime dans l’attente d’un avis médical.

Justification

En réalisant une compression circonférentielle, la ceinture pelvienne entraîne :

Matériel

Une ceinture pelvienne adaptée à la taille de la victime.

La réalisation de ceinture improvisée à l’aide d’un moyen de fortune (drap…) n’est pas recommandée.

Réalisation

La victime est allongée sur le dos :

La ceinture doit rester en place et laissée avec la victime à l’hôpital.

Risques & Contraintes

La ceinture pelvienne est particulièrement efficace pour les fractures dites « en livre ouvert » du bassin. Mise en place pour d’autres types de fractures, elle ne présente pas d’effet secondaire si les conditions de mise en place sont respectées.

La mise en place de la ceinture ne doit pas prendre plus de 3 à 5 minutes.

Évaluation

La ceinture mise en place assure une compression circonférentielle :

Référence du cours : 08FT01. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Les attelles à dépression sont utilisées pour assurer l’immobilisation du coude, de l’avant-bras et du poignet pour le membre supérieur et du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre inférieur.

Elles peuvent être aussi utilisées pour immobiliser un traumatisme de l’épaule avec éloignement du coude par rapport au corps.

Justification

L’immobilisation à l’aide d’une attelle à dépression limite les mouvements d’un membre traumatisé, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.

Matériel

L’attelle à dépression est constituée :

Elle n’est utilisée qu’avec une pompe d’aspiration manuelle ou électrique.

Son principe de fonctionnement est identique à celui du matelas immobilisateur à dépression.

Pour certaines immobilisations (traumatisme de l’épaule), une écharpe ou une bande peut être nécessaire.

Réalisation

Immobilisation du membre inférieur

La mise en place est réalisée par trois secouristes au minimum :

Immobilisation du membre supérieur

Le principe de mise en place de l’attelle à dépression pour un membre supérieur est identique à la technique décrite pour un membre inférieur mais peut être réalisé par deux secouristes au minimum.

Dans ce cas, les articulations sus et sous-jacentes au traumatisme sont maintenues par un seul secouriste.

Immobilisation de l’épaule

Cette technique permet d’immobiliser un traumatisme de l’épaule avec éloignement du coude par rapport au corps.

Elle doit être réalisée à l’aide d’une attelle à dépression membre inférieur (ou un MID Enfant).

La mise en place est réalisée au minimum par deux secouristes :

Risques & Contraintes

La réalisation d’une immobilisation à l’aide d’une attelle à dépression d’un membre traumatisé peut provoquer une mobilisation de celui-ci si la procédure de mise en place n’est pas respectée et entraîner douleur et complications.

Évaluation

L’immobilisation est correcte si :

 

Référence du cours : 08FT02. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Les attelles modulables sont utilisées pour assurer l’immobilisation du coude, de l’avant-bras et du poignet pour le membre supérieur et du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre inférieur.

Justification

L’immobilisation à l’aide d’une attelle modulable limite les mouvements d’un membre traumatisé, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.

Matériel

Il existe différents types d’attelles, dont :

Il existe différents types d’attelles suivant la zone traumatisée et l’âge.

En tout état de cause, il convient de se référer à la notice d’utilisation du fabricant.

Réalisation

Immobilisation à l’aide d’une attelle de Kramer

Les attelles de Kramer sont utilisées préférentiellement pour les immobilisations de l’avant-bras, du poignet ou de la main.

Elles ne sont utilisées qu’en l’absence de matériel plus adapté pour les traumatismes du membre inférieur situés en dessous du genou. Dans ce cas, elles sont utilisées par deux, placées de part et d’autre du membre blessé et solidarisées entre elles pour prévenir la mobilisation du membre.

La mise en place est réalisée au minimum par deux secouristes :

Immobilisation du membre supérieur à l’aide d’une attelle modulable

L’attelle modulable est utilisée pour les immobilisations du membre supérieur en dessous du coude.

La mise en place est réalisée au minimum par deux secouristes :

Immobilisation du membre inférieur à l’aide d’une attelle modulable

L’attelle modulable est utilisée pour les immobilisations du membre inférieur en dessous du genou.

La mise en place est réalisée au minimum par trois secouristes :

Risques & Contraintes

La réalisation d’une immobilisation d’un membre traumatisé à l’aide d’une attelle peut provoquer une mobilisation de celui-ci si la procédure de mise en place n’est pas respectée et entraîner douleur et complications, cutanées en particulier.

Évaluation

L’immobilisation est correcte si :

Référence du cours : 08FT03. Mis à jour en septembre 2014 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Les attelles à traction sont utilisées pour assurer l’immobilisation des traumatisme de la cuisse et des 2/3 supérieurs de la jambe.

Elles ne peuvent être installées que sur un membre réaligné.

Elles ne peuvent pas être utilisées si :

L’attelle à traction ne peut être mise en place qu’à la demande et en présence d’un médecin.

Justification

L’immobilisation est obtenue en exerçant une traction sur le membre traumatisé.

Cette immobilisation limite les mouvements du membre traumatisé, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.

Matériel

L’attelle décrite ici est l’attelle à traction pneumatique dite de Donway.

Elle est composée :

L’engagement des deux barres supérieures dans les branches creuses du « U » réalise deux vérins, qui, commandés par la pression créée par la pompe, appliquent sur le membre une traction contrôlée par un dynamomètre. Une soupape de sécurité entre en jeu lorsque la pression est excessive.

Il existe d’autres types d’attelles à traction, notamment manuelles.

Réalisation

Réalisée sous le contrôle d’un médecin, sa mise en place nécessite au moins trois secouristes, formés et entraînés à son utilisation :

Risques & Contraintes

La réalisation d’une immobilisation à l’aide d’une attelle à traction peut provoquer une mobilisation excessive du foyer de fracture si la procédure de mise en place n’est pas respectée et entraîner douleur et complications.

En milieu nécessitant des chaussures spéciales (montagne), desserrer les chaussures avant la fin de la mise en place de l’attelle. Les risques de gelures engendrées par les chaussures peuvent être augmentés par l’anneau immobilisateur du bassin.

Évaluation

L’immobilisation est correcte si :

Référence du cours : 08FT04. Mis à jour en septembre 2014 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Une immobilisation du membre supérieur au moyen d’écharpes est nécessaire chaque fois qu’une victime doit être mobilisée et que des moyens plus appropriés (attelle modulable ou attelle à dépression) ne sont pas disponibles.

Justification

Une immobilisation qui bloque les articulations au-dessus et au-dessous du traumatisme limite les mouvements, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.

Matériel

Une écharpe triangulaire peut être constituée avec un triangle de tissu non extensible (coton, toile, papier non tissé). La longueur au niveau de la base est de 1,2 m au minimum. Par convention, la pointe située à l’opposé de la base est appelée « sommet » ; les deux autres pointes peuvent être dénommées chefs.

Réalisation

Traumatisme de la main, du poignet et de l’avant-bras

L’immobilisation est réalisée par une écharpe simple. Pour cela :

Traumatisme du bras

L’immobilisation est réalisée par une écharpe simple et une contre-écharpe. Pour cela :

Traumatisme de l’épaule (clavicule, omoplate)

L’immobilisation est réalisée par une écharpe oblique. Pour cela :

Si le traumatisme de l’épaule provoque une déformation importante (bras écarté du corps), placer un rembourrage (tissu roulé) entre le bras et le tronc pour respecter la déformation et éviter toute mobilisation de l’articulation. Ne jamais tenter de rapprocher le coude du corps.

Risques & Contraintes

La réalisation d’une immobilisation, même provisoire, d’un membre traumatisé, peut provoquer une mobilisation de celui-ci et entraîner douleur et complications.

Évaluation

L’immobilisation est correcte si :

Référence du cours : 08FT05. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Le plan dur est un outil qui est essentiellement utilisé pour permettre une extraction d’une victime située dans un endroit difficile d’accès (endroit exigu, véhicule accidenté…).

Le plan dur avec immobilisateur de tête est utilisé en l’absence de matelas immobilisateur à dépression, pour immobiliser une victime suspecte d’un traumatisme du rachis.

Le plan dur peut aussi être utilisé pour allonger une victime suspecte d’un traumatisme du rachis et qui est retrouvée debout.

Justification

Le plan dur permet de maintenir l’axe tête-cou-tronc de la victime, de limiter le risque d’aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale.

Matériel

Le plan dur est constitué :

L’immobilisateur de tête est composé :

Réalisation

Victime allongée sur le dos L’usage d’un brancard cuillère reste la technique de référence pour relever une victime allongée sur le dos et la transférer sur un dispositif d’immobilisation du rachis.

En l’absence de brancard cuillère, la technique d’installation sur un plan dur d’une victime allongée sur le dos est la technique du pont à quatre porteurs.

Bien qu’entrainant un risque de mobilisation de la victime plus élevé, la technique de roulement de la victime au sol à trois secouristes (décrite ci-dessous) est utilisable si les techniques précédentes ne peuvent être réalisées.

La motricité et la sensibilité de l’extrémité de chaque membre de la victime doivent être contrôlées avant de débuter la manœuvre si cela n’a pas été fait au cours du bilan complémentaire.

La mise en œuvre de cette technique nécessite trois intervenants :

Après avoir posé un collier cervical :

1er secouriste : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Secouriste 1 : « Glissez le plan dur ! »

Secouriste 1 : « Attention pour poser… Posez ! »

Cette immobilisation peut être complétée en s’aidant éventuellement d’une couverture roulée ou d’un coussin placé entre les jambes de la victime.

À la fin de la manœuvre, les secouristes peuvent alors :

Victime allongée sur le ventre et qui doit être installée sur un plan dur

La mise en œuvre de cette technique nécessite trois intervenants :

Initialement :

1er secouriste : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 2 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Secouriste 1 : « Dégagez le plan-dur… »

Secouriste 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Victime debout

La technique d’installation d’une victime debout(1) sur un plan dur et suspecte d’une lésion de la colonne vertébrale nécessite trois intervenants :

Après avoir posé le collier cervical :

Secouriste 2 : « Êtes-vous prêts ? »
Secouristes 1 et 3 : « Prêts ! »
Secouriste 2 : « Attention pour basculer… Basculez ! »

Si la victime retrouvée en position debout est casquée, il convient de :

Transfert de la victime du plan dur sur le MID

Il n’est pas obligatoire pour déplacer la victime sur quelques mètres de la sangler.

Immobilisation d’une victime sur un plan dur

Cette immobilisation peut être complétée en s’aidant éventuellement d’une couverture roulée ou d’un coussin placé entre les jambes de la victime.

À l’hôpital, la victime doit être placée sur le brancard de l’hôpital conditionnée avec son matériel d’immobilisation. Le retrait du matériel d’immobilisation est sous la responsabilité de l’hôpital.

Idéalement, le transfert d’une victime suspecte d’un traumatisme du rachis entre deux dispositifs se fait à l’aide d’un brancard cuillère.

Risques & Contraintes

Le non-respect de la technique est susceptible d’aggraver une lésion de la colonne vertébrale. Des sangles thoraciques trop serrées sont susceptibles d’aggraver une détresse respiratoire.

Évaluation

Une fois immobilisée, la victime :

Référence du cours : 08FT06. Mis à jour en novembre 2021 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Le matelas immobilisateur à dépression (MID) est utilisé pour immobiliser la colonne vertébrale d’une victime, suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale, du bassin ou de la cuisse.

Ce moyen est particulièrement indiqué si la victime présente de multiples lésions.

Le MID permet aussi d’immobiliser les victimes dans la position adaptée à leur détresse (demi-assise pour une détresse respiratoire).

Le MID doit rester en place pour le transfert sur le brancard à l’hôpital.

Justification

En immobilisant le corps entier d’une victime, le MID permet de respecter son axe tête-cou-tronc et limite toute apparition ou aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale au cours de la mobilisation ou du transport d’une victime.

Il permet en outre d’immobiliser les membres inférieurs.

Matériel

Le matelas immobilisateur à dépression est constitué :

Il ne peut être utilisé qu’avec une pompe d’aspiration manuelle ou électrique.

Son principe de fonctionnement consiste, une fois la victime installée sur le matelas, à aspirer l’air contenu dans l’enveloppe étanche. Cette aspiration provoque une solidarisation des petites billes qui rigidifie le matelas en moulant la victime, ce qui provoque son immobilisation.

Réalisation

L’installation d’une victime sur le MID est effectuée en utilisant :

Préalablement à l’installation de la victime, il faut :

Une fois la victime déposée sur le MID à l’aide d’une technique adaptée :

Une fois la victime immobilisée, si elle porte un collier cervical rigide, il est possible de le relâcher.

Risques & Contraintes

La rigidité du matelas doit être surveillée en permanence. Toute diminution de celle-ci (piqûre, déchirure…) nuit à la qualité de l’immobilisation générale de la victime.

Le transport de la victime doit se faire en déposant l’ensemble « victime-matelas » sur un brancard ou un plan dur et après l’avoir arrimé.

Lorsque cela n’est pas immédiatement possible, pour quelques mètres, le MID seul, une fois rigidifié, peut être utilisé en le soutenant sur les côtés pour qu’il ne se plie pas en son milieu.

Un épanchement de sang de la victime (hémorragie extériorisée, reprise du saignement d’une hémorragie externe…) peut facilement être masqué par ce type d’immobilisation.

Évaluation

L’immobilisation sur un matelas immobilisateur à dépression est correcte si :

Référence du cours : 08FT07. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Le maintien de la tête du blessé en position neutre est recommandé dès qu’un traumatisme de la tête, de la nuque ou du dos de la victime est suspecté, dans l’attente d’une éventuelle immobilisation complète de l’axe tête-cou-tronc.

Le maintien de la tête peut être interrompu après avoir demandé à la victime de ne pas bouger la tête et si cette dernière est allongée à plat dos, calme et coopérante.

Justification

Le maintien de la tête du blessé en position neutre, dans l’alignement du tronc, limite les mouvements intempestifs du cou et permet la stabilisation du rachis cervical dans l’attente de son immobilisation.

Matériel

Aucun matériel.

Réalisation

Victime allongée sur le dos

Victime debout ou assise

Risques & Contraintes

Si un déplacement de la tête est nécessaire pour la ramener en position neutre, la manœuvre sera immédiatement interrompue si :

Dans ces cas, maintenir la tête dans la position où elle se trouve dans l’attente d’un renfort.

Évaluation

La tête de la victime reste en position neutre.

Référence du cours : 08FT08. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.