
La victime a perdu connaissance
- appliquer la conduite à tenir adaptée et réaliser en priorité les gestes d’urgence qui s’imposent ;
- réaliser une mesure de glycémie capillaire lors du 4ème regard si la victime respire.
La victime est consciente
En l’absence d’une détresse vitale :
- réaliser le 4ème regard ;
- réaliser une mesure de glycémie capillaire si le matériel nécessaire est disponible ;
- aider la victime à prendre du sucre si la mesure de la glycémie est < 3,3 mmol/l (ou < 60 mg/dl ou < 0,6 g/l) ou l’origine du malaise est inconnue et que la victime est réveillée, réactive et capable d’avaler :
- donner de préférence du sucre en morceaux ou en poudre (4 morceaux ou cuillères à café de sucre), sinon une boisson sucrée comme un jus d’orange ou du miel,
- pour les enfants, deux à trois morceaux ou cuillères à café de sucre sont la dose recommandée. Les bonbons contenant du sucrose sont eux aussi efficaces.
- demander un avis médical en transmettant le bilan et le résultat de la mesure de glycémie :
- si son état ne s’améliore pas rapidement,
- en cas de doute.
- surveiller la victime.
Il faut compter environ 10 à 15 minutes entre l’ingestion du sucre, une élévation de la glycémie et une amélioration des signes.
Si aucune amélioration ne survient au bout de 15 minutes suite à une ingestion de sucre, une seconde dose de sucre peut être prise.
Définition
Le malaise est une sensation pénible, traduisant un trouble du fonctionnement de l’organisme, sans que la personne qui en est victime puisse en identifier l’origine. Ce trouble peut être fugace ou durable, de survenue brutale ou progressive, ou correspondre à une maladie qui s’aggrave.
Parfois, la victime ne se rend pas compte de son trouble ou ne peut l’exprimer, c’est alors son entourage qui constate une anomalie et qui demande d’intervenir.
Certaines personnes présentent des malaises répétitifs, souvent identiques, typiques d’une maladie (troubles cardiaques, diabète, asthme). On distingue couramment :
- le malaise bénin, qui est le plus courant, pour lequel la victime ne montre pas de détresse vitale et dont les signes disparaissent après quelques minutes de repos ;
Ce type de malaise a souvent une cause facilement identifiable :- fatigue et manque de sommeil,
- stress, émotion, colère,
- douleur violente,
- erreurs alimentaires : repas copieux bien arrosé ou jeûne trop prolongé.
- le malaise grave, qui peut être révélateur d’une situation pouvant à tout moment entraîner une détresse vitale.
Les manifestations que présente la victime peuvent être caractéristiques d’une maladie potentiellement grave et les signes, intenses et localisés, ne s’améliorent pas spontanément ou se répètent malgré la mise au repos.
Causes
De nombreuses causes peuvent entraîner un malaise ou l’aggravation d’une maladie, telles que :
- une modification des conditions de vie : alimentation (jeûne prolongé, excès alimentaire), exercice physique (intense, prolongé, inhabituel), surmenage, fatigue, manque de sommeil, stress, émotions, traitements médicamenteux (prescription récente, modification de posologie, arrêt brutal d’un traitement au long cours) ;
- l’expression d’un problème de santé non connu, comme :
- un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme cérébral accidentel récent,
- une hypo ou hyper-tension artérielle,
- une hypo ou hyper-glycémie,
- une fièvre élevée.
Il ne faut pas confondre un malaise ou une aggravation brutale d’une maladie avec la survenue de signes ou de manifestions qui sont secondaires à :
- une exposition à des facteurs thermiques extrêmes induisant :
- une hypothermie par exposition accidentelle au froid,
- une hyperthermie (coup de chaleur, par exemple).
- une exposition à un produit toxique : monoxyde de carbone, drogue, alcool…
Signes
La victime est consciente et peut présenter des signes de gravité tels que :
- une sensation de froid ¹;
- une pâleur intense ;
- une difficulté à respirer ²;
- une paralysie du bras ou de la jambe, même transitoire ;
- une difficulté à parler ainsi qu’une déformation de la bouche ;
- une température de la peau, en particulier chez le nourrisson et la personne âgée, très élevée ou très basse après une exposition prolongée respectivement à la chaleur ou au froid.
¹ La victime est couverte de sueur, sans avoir fourni d’effort ou sans que la température ambiante en soit la cause.
² La victime ne peut plus parler ou le fait avec de grandes difficultés.
En l’absence de signe de détresse vitale rapidement identifiable, c’est le 4ème regard qui permet de retrouver les signes d’un malaise.
L’analyse de la plainte de la victime permet de mettre en évidence des sensations particulières (symptômes) tels que :
- une angoisse, exprimée par des mots, tels que « Je ne me sens pas bien », « je me sens mal », « je vais mourir… » ;
- une douleur « dans la poitrine » ou « au ventre », inhabituelle ;
- une difficulté à respirer ;
- une faiblesse brutale et intense ;
- une difficulté à réaliser certains mouvements ;
- des troubles visuels ou auditifs ;
- une sensation de chaleur ou de froid ;
- des nausées, vertiges ;
- des maux de tête intenses et récents.
L’interrogatoire permet de retrouver parfois des antécédents médicaux (maladies) ainsi que l’existence d’un traitement à prendre régulièrement ou en cas de malaise.
L’examen de la victime permet de mettre en évidence des signes tels que :
- une difficulté d’élocution, une paralysie d’une partie du corps, des troubles de l’orientation dans l’espace (où sommes-nous ?), dans le temps (d’après vous, quelle est la date d’aujourd’hui ?) ;
- des tremblements ;
- des extrémités bleutées (cyanose) ;
- une fréquence cardiaque supérieure à 120 battements par minute ou inférieure à quarante battements par minute ;
- une fréquence respiratoire supérieure à vingt mouvements par minute ;
- des vomissements, des diarrhées.
Risques & Conséquences
Une malaise grave peut à tout moment évoluer vers une détresse vitale.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- d’apprécier la gravité du malaise ou de l’aggravation d’une maladie ;
- d’installer la victime dans une position confortable ;
- de demander un avis médical.
¹La victime est couverte de sueur, sans avoir fourni d’effort ou sans que la température ambiante en soit la cause.
²La victime ne peut plus parler ou le fait avec de grandes difficultés.
- mettre au repos :
- en position assise ou demi-assise, en cas de gêne respiratoire1,
- en position allongée (sur un lit, un brancard ou à même le sol)2, le plus souvent,
- dans la position où la victime se sent le mieux, en cas de refus d’adopter les positions précitées.
- aider la victime à :
- dégrafer ses vêtements, en cas de gêne,
- prendre son médicament ou du sucre si c’est nécessaire.
- rassurer la victime ;
- protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries ;
Si nécessaire, l’installer à l’abri et la soustraire des autres nuisances : bruit, foule… - transmettre les informations recueillies pour avoir un avis médical et appliquer les consignes ;
- surveiller la victime.
Cas particulier, devant un malaise vagal ou orthostatique
Quand la victime déclare faire régulièrement des malaises « vagaux » ou « orthostatiques » et présente ou décrit des signes comme un étourdissement, des nausées, des sueurs, une sensation de chaleur, des points noirs devant les yeux ou un sentiment de perte de conscience imminente, inviter la victime à réaliser les manoeuvres physiques (cf. « Manoeuvres physiques ») suivantes :
- l’accroupissement si la victime est en position debout ;
- le croisement des membres inférieurs ;
- le crochetage des doigts et la tension des muscles des membres supérieurs.
Ces manoeuvres sont complémentaires aux gestes de premiers secours à réaliser devant une victime de malaise.
Définition
L’allergie est une réaction de l’organisme à une substance étrangère ou allergène que l’individu touche, inhale, avale ou qui lui est administrée.
Si les réactions allergiques sont relativement courantes et bégnines, elles peuvent dans certains cas donner une réaction généralisée sévère qui met en jeu le pronostic vital. Il s’agit alors d’une réaction allergique grave appelée « réaction anaphylactique » ou « anaphylaxie ».
Causes
L’anaphylaxie est une réaction d’hypersensibilité allergique lorsqu’une personne sensible est en contact avec l’allergène. Les allergènes les plus connus sont souvent contenus dans :
- les pollens ;
- les aliments ;
- les produits chimiques ;
- les médicaments ;
- les venins.
Risques & Conséquences
La réaction anaphylactique se caractérise par l’apparition brutale d’une atteinte des voies aériennes supérieures ou inférieures, ou d’une atteinte cardiovasculaire qui peut évoluer très rapidement vers un arrêt cardiaque et le décès de la victime.
Signes
La réaction allergique grave peut survenir chez une personne qui connaît son allergie ou qui présente ces signes pour la première fois.
Elle survient après un délai de quelques minutes à quelques heures suivant l’exposition à un allergène qui est le facteur déclenchant.
La réaction anaphylactique se caractérise par la présence de signes inquiétants constatés lors du 2ème ou 3ème regard. Il s’agit d’une détresse respiratoire :
- par atteinte des voies aériennes inférieures, avec un souffle court et un sifflement à l’expiration ;
- par obstruction des voies aériennes supérieures secondaire à un gonflement des muqueuses de la bouche et de la gorge (oedème de Quincke). Ce gonflement existe aussi au niveau de la peau, du visage, des lèvres, de la langue et est à l’origine d’une modification de la voix de la victime qui devient rauque.
Dans d’autres cas, la réaction allergique grave prend la forme d’une détresse circulatoire avec une accélération de la fréquence cardiaque, un pouls radial difficile à percevoir et une chute de la pression artérielle.
En l’absence d’une prise en charge rapide, la victime peut perdre connaissance et présenter un arrêt cardiaque.
En règle générale, ces signes de détresse sont associés à des signes que le secouriste identifie plus particulièrement au cours du 4ème regard. 206
Il peut s’agir d’une atteinte cutanéomuqueuse avec l’apparition de plaques rouges sur la peau avec démangeaisons (urticaire qui peut devenir généralisée).
Des troubles digestifs peuvent être aussi présents avec une douleur abdominale, des diarrhées et des vomissements.
Il est essentiel pour le secouriste de reconnaitre ces signes et de savoir les rechercher. Ces manifestations peuvent être isolées, associées ou annoncer une aggravation.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de reconnaitre les signes de la réaction allergique grave ;
- de soustraire la victime au facteur déclenchant ;
- d’administrer, à la demande de la victime ou du médecin régulateur, un médicament si nécessaire ;
- de réaliser les gestes de secours qui s’imposent.
Soustraire la victime à la cause
- éliminer tout contact de la victime avec l’allergène si possible et si l’allergène est connu.
Par exemple, supprimer le contact avec du latex si la victime est allergique au latex.
Lutter contre la détresse vitale
- si la victime ne respire pas ou plus ou si elle présente une respiration agonique (gasps), appliquer la conduite à tenir devant une victime en arrêt cardiaque ;
- si la victime est consciente et présente une détresse respiratoire (souffle court, sifflements à l’expiration, oedèmes des voies respiratoires), appliquer la conduite à tenir devant une détresse respiratoire (position assise ou demi-assise, oxygène si nécessaire) ;
- si la victime est consciente et présente une détresse circulatoire (chute de la tension artérielle, pouls rapide et difficile à percevoir), appliquer la conduite à tenir devant une détresse circulatoire (position strictement horizontale, oxygène si nécessaire) ;
- si la victime possède un traitement pour lutter contre les réactions allergiques graves (auto-injecteur d’adrénaline – AIA) :
- administrer à la demande de la victime ou du médecin régulateur le traitement qui lui a été prescrit,
- demander un avis médical immédiatement et appliquer les consignes,
- surveiller la victime.
En l’absence d’amélioration ou en cas de récidive dans les 10 à 15 minutes qui suivent la première injection, une deuxième injection à l’aide de l’auto-injecteur peut être réalisée. Si possible, demander un nouvel avis au médecin régulateur.
La victime ne présente pas de détresse vitale (réaction allergique simple)
- appliquer la conduite à tenir devant une victime présentant un malaise ou une aggravation de maladie ;
- demander un avis médical et respecter les consignes.
Le médecin régulateur peut, même en l’absence de détresse vitale, demander qu’une auto-injection d’adrénaline soit réalisée.
Indication
La position d’attente et de transport est adaptée à l’état et à la détresse de la victime. Ainsi, on distingue, outre la position latérale de sécurité :
- La position à plat dos, horizontale ;
C’est la position d’attente et de transport courante pour toute victime. Elle est particulièrement indiquée si celle-ci présente une détresse circulatoire, nécessite une RCP, ou présente les signes d’un AVC.
- La position assise ou demi-assise ;
C’est une position souvent confortable pour les victimes. Elle est particulièrement indiquée si la victime présente une détresse ou une gêne respiratoire pour lui permettre de mieux respirer.
- La position allongée sur le côté ;
Cette position facilite le transport des victimes qui présentent des vomissements. Elle est aussi indiquée pour le transport des femmes enceintes dans les derniers mois de la grossesse ou en imminence d’accouchement.
- La position cuisses fléchies, jambes repliées.
Elle est indiquée pour les victimes qui présentent une contusion, une plaie grave de l’abdomen ou de violentes douleurs abdominales.
Justification
La position d’une victime, dans l’attente d’un renfort ou pour son transport à l’hôpital, est un des facteurs qui permet de stabiliser ou d’améliorer son état et de rendre plus confortable son attente ou son déplacement.
Matériel
Aucun matériel particulier n’est nécessaire pour installer une victime en position d’attente. Toutefois, le maintien dans cette position est facilité par l’utilisation :
- du brancard ;
- d’un matelas immobilisateur à dépression ;
- de coussins ou couvertures roulées ou repliées.
Réalisation
Position à plat dos, horizontale
Lorsque nécessaire, une victime peut être installée dans cette position, après avoir été retournée si elle était initialement allongée sur le ventre.
Position assise ou demi-assise 209
Cette position peut être obtenue très rapidement en demandant à la victime de s’asseoir dans un fauteuil ou sur une chaise, en l’appuyant contre une paroi verticale (arbre, mur), en glissant des oreillers ou des coussins dans son dos ou en demandant à un secouriste de se placer à genoux, derrière elle.
Cette position peut être maintenue après avoir installé la victime sur le brancard, en relevant la têtière du brancard.
Position sur le côté
La victime peut être mise sur le côté, aussi bien en position allongée que demi-assise.
Cette position est obtenue en demandant à la victime de s’installer sur le côté ou en l’aidant à se placer sur le côté en la roulant au sol.
Cette position peut être maintenue en installant la victime sur un matelas immobilisateur à dépression ou sur un brancard.
Position cuisses fléchies, jambes repliées
Cette position est obtenue :
- en demandant à la victime consciente de maintenir ses membres inférieurs fléchis ;
- en glissant des coussins ou une couverture repliée sous les genoux de la victime.
Si le brancard le permet, cette position est maintenue en relevant les parties intermédiaires du brancard au niveau des membres inférieurs.
Risques
La mise en position d’attente comporte certains risques parce qu’elle nécessite parfois de mobiliser une victime traumatisée.
Évaluation
La position d’attente choisie est adaptée à l’état ou à la détresse de la victime.
La victime est installée confortablement et la position est stable.
Indication
L’administration d’un médicament à une victime est indiquée si elle le demande, car il lui a été prescrit, ou à la demande du médecin régulateur.
Dans certaines situations, le médecin régulateur peut demander l’administration d’un médicament à une victime, même en l’absence de signes de détresse, mais pour la prévenir.
Justification
Certains médicaments ont un effet rapide et très efficace sur des malaises ou l’aggravation brutale d’une maladie.
Leur administration permet de :
- améliorer l’état de la victime qui présente une détresse respiratoire ou circulatoire ;
- soulager, diminuer ou faire disparaître une douleur qui est apparue au moment du malaise ou du traumatisme, ou qui vient de s’aggraver.
Matériel
Les médicaments administrés dans ce cadre le sont par injection, par inhalation, par pulvérisation nasale, par ingestion (voie orale), déposés sous la langue (voie sublinguale) ou déposés sur la langue (voie buccale). Ils sont sous forme :
- d’un gaz (ex. oxygène) ;
- de spray buccal, parfois administré par l’intermédiaire d’une chambre de mélange (ou chambre d’inhalation) ;
- de spray nasal (ex. naloxone en spray) ;
- de comprimés ;
- de dispositif auto injectable (DAI) (ex. DAI d’adrénaline).
Réalisation
Administration d’un médicament par voie sublinguale ou buccale
- s’assurer que la victime ne présente aucun trouble de la conscience ;
- demander à la victime d’ouvrir la bouche ;
- déposer le comprimé ou réaliser une pulvérisation de produit sous la langue si l’administration est sublinguale ou sur la langue si l’administration est buccale ;
- demander à la victime de fermer la bouche et de ne pas avaler.
Administration d’un médicament par voie orale
- s’assurer que la victime ne présente aucun trouble de la conscience et est capable d’avaler ;
- demander à la victime d’ouvrir la bouche et de tirer la langue ;
- déposer le comprimé sur la langue de la victime si elle ne peut le faire elle-même ;
- demander à la victime d’avaler le comprimé avec un peu d’eau.
Administration d’un médicament à l’aide d’un spray buccal
- secouer vigoureusement le pulvérisateur plusieurs fois ;
- mettre en place le pulvérisateur au niveau de la chambre de mélange (ou d’inhalation)1 si nécessaire ;
- enlever l’administration d’oxygène, si nécessaire ;
- demander à la victime de vider autant que possible l’air contenu dans ses poumons ;
- mettre les lèvres de la victime tout autour de l’embout buccal du pulvérisateur ;
- demander à la victime de comprimer le pulvérisateur tout en inspirant lentement par la bouche, profondément et le plus longtemps possible ;
- demander à la victime de retenir sa respiration pendant 10 secondes avant de respirer de nouveau normalement ;
- replacer le masque à inhalation d’oxygène, si nécessaire.
Administration d’un médicament à l’aide d’un dispositif auto-injectable
L’injection avec un DAI est réalisée par voie intramusculaire sur la face externe de la cuisse ou à défaut dans le deltoïde (face externe de l’extrémité proximale du bras).
- retirer les dispositifs de protection du DAI ;
- placer l’extrémité du DAI (coté seringue) contre la face externe de la cuisse de la victime, à égale distance de la hanche et du genou ou contre le deltoïde (en cas d’urgence, l’injection peut être faite au travers du tissu d’un vêtement si celui-ci n’est pas très épais) ;
- maintenir fermement le DAI perpendiculairement contre la face externe de la cuisse ou contre le deltoïde ;
- presser le bouton déclencheur ou avec un mouvement de balancement, pousser fermement l’extrémité du dispositif jusqu’à ce que l’on entende un déclic qui confirme le début de l’injection ;
- maintenir le dispositif en place pendant quelques secondes avant de le retirer, conformément aux recommandations du fabricant ;
- masser légèrement le site d’injection pendant quelques secondes ;
- éliminer le dispositif injecteur dans un conteneur de recueil de DASRI.
Administration d’un médicament à l’aide d’un spray nasal
- se munir du ou des pulvérisateurs (le médicament peut être composé de deux pulvérisateurs, un pour chaque narine) ;
- tenir le pulvérisateur délicatement entre les doigts et le pouce sans appuyer sur le piston ;
- placer l’embout du pulvérisateur complètement dans la narine de la victime en direction de la paroi nasale, à l’opposé de la cloison ;
- appuyer fermement sur le piston pour délivrer le médicament ;
- renouveler cette opération dans l’autre narine si indiqué ;
- observer les réactions de la victime.
¹L’utilisation d’une chambre de mélange (ou d’inhalation) lors de l’administration d’un médicament par inhalation permet d’augmenter l’efficacité de celui-ci et est recommandée.
De même, une inspiration longue lors de l’inhalation permet d’augmenter l’absorption du médicament.
Risques & Contraintes
Avant toute utilisation d’un médicament, il convient de s’assurer que celui-ci n’est pas périmé. La date de péremption est clairement inscrite sur la boîte ou le flacon du médicament. En son absence ou si elle est dépassée, le médicament ne doit pas être administré.
L’administration d’un médicament peut entraîner des effets secondaires dont l’apparition impose la transmission d’un nouveau bilan pour avis médical.
Toute administration de médicament ainsi que les réactions de la victime à cette administration doivent être relevées et notifiées sur la fiche d’intervention, en particulier son heure d’administration.
Les DAI possèdent une fenêtre qui permet de contrôler la limpidité de la solution. Si la solution est trouble, colorée ou contient des particules, le dispositif ne devra pas être utilisé.
Les DAI sont équipés d’un système de protection de l’aiguille. Toutefois, si le secouriste se pique avec l’aiguille qui a servi à l’injection, il appliquera la procédure spécifique « accident d’exposition à un risque viral ».
Évaluation
L’administration du médicament est conforme à la prescription médicale. L’administration du médicament améliore l’état de la victime.
Indication
Les manœuvres physiques sont des mesures qui doivent être réalisées dès que la victime reconnait des signes annonciateurs d’une perte de connaissance imminente d’origine vagale ou orthostatique.
Les manœuvres ne remplacent pas la mise en position de confort de la victime notamment la position allongée. Cependant, si le sauveteur (ou la victime elle-même) est dans l’impossibilité immédiate d’allonger la victime (malaise dans un bus, un avion, le train), les manœuvres physiques peuvent précéder la mise en position allongée.
Justification
En agissant sur la circulation, les manœuvres physiques ont pour but de créer une contre-pression vasculaire destinée à augmenter la pression artérielle de la victime. Elles permettent ainsi d’éviter la survenue d’une perte de connaissance et de lésions traumatiques secondaires à une chute.
Réalisation
Les manœuvres physiques doivent être réalisées par la victime elle-même. Si la victime ne connaît pas ces manœuvres, le sauveteur lui expliquera comment les réaliser si possible.
Accroupissement si la victime est en position debout
- Se placer en position accroupie.
- Baisser la tête comme pour la mettre entre les deux genoux.
Cette technique peut être un préalable à la mise en position allongée.
Croisement des membres inférieurs
La victime peut être en position allongée ou debout en prenant appui contre un mur
- Croiser les membres inférieurs.
- Contracter les muscles en essayant de tendre les jambes.
- Serrer les fesses.
- Contracter la ceinture abdominale.
Crochetage des doigts et tension des muscles des membres supérieurs
- Agripper les deux mains par les doigts en crochets.
- Écarter les coudes de la poitrine au maximum.
- Contracter les deux membres supérieurs en tirant comme pour essayer de séparer les deux mains.
NB : Le croisement des membres inférieurs à une efficacité supérieure à la prise de main et à la tension des bras.
Évaluation
Les manœuvres physiques sont réalisées par la victime dès l’apparition des premiers signes de malaise, et poursuivis après la mise au repos.
Définition
L’accident électrique regroupe toutes les lésions de l’organisme, temporaires ou définitives, provoquées par le courant électrique et qui sont dues :
- à un effet direct du courant électrique lorsqu’il traverse les tissus (cerveau, cœur, nerfs, vaisseaux…) ;
- au traumatisme contondant provoqué par une contraction musculaire violente ou par la chute de la victime (éjection) ;
- au dégagement anormal de chaleur ou de lumière dégagé par le courant électrique.
L’électrisation est l’ensemble des lésions provoquées par le passage d’un courant électrique à travers le corps.
Le terme électrocution est réservé à une électrisation mortelle, soit immédiatement, soit très précocement.
Causes
On distingue différents types d’accidents électriques :
- l’accident par contact avec deux conducteurs sous tension ou un conducteur sous tension et la terre ;
- l’accident lié à la production d’un arc électrique ;
- le foudroiement : action de la foudre sur le corps humain.
En France, on estime à une centaine par an le nombre d’accidents mortels d’origine électrique, toutes origines confondues :
- accidents du travail ;
- accidents domestiques : appareils ménagers électriques défectueux, surtout en ambiance humide (cuisine, salle de bain), bricolage d’installation électrique, enfants en bas âge en phase de découverte… ;
- accidents dus à des conduites à risque (ascension de pylônes, marche sur le toit d’un wagon à proximité d’une caténaire…) ;
- accidents de loisirs : parapente, pêche, cerf-volant à proximité de lignes à haute tension… ;
- foudroiement. La foudre étant la forme d’électricité naturelle la plus dangereuse, responsable d’une vingtaine d’accidents mortels par an.
Mécanisme
D’une manière générale, le courant suit le chemin offrant le moins de résistance entre le point d’entrée et le point de sortie du corps.
La recherche de ces points d’entrée et de sortie est systématique afin de guider l’évaluation des organes traversés.
À l’inverse des nerfs et des vaisseaux sanguins, la peau constitue la barrière la plus résistante, sa qualité dépend de son état (intègre, sèche, humide, mouillée…). Le liquide amniotique étant un excellent conducteur électrique, la grossesse devra être systématiquement recherchée pour évaluer toute atteinte du fœtus.
Le courant électrique peut endommager tous les organes qui se trouvent sur son chemin par 3 mécanismes différents, en fonction de son intensité (en milliampères – mA) et de son voltage (en volts – V) :
- par un effet de stimulation / inhibition nerveuse et musculaire : sensation de picotements à 1 mA, tétanisation des muscles respiratoires à 30 mA jusqu’à la fibrillation ventriculaire à 80 mA ;
- par brûlures électriques : destruction de la peau et des tissus en profondeur jusqu’à la carbonisation ;
- par destruction irréversible de la membrane cellulaire.
Il est classique de dire que les hauts voltages (≥ 1000 V) « brûlent » et les faibles voltages (< 1000 V) « tuent ».
Il est important de ne pas oublier les circonstances de l’accident électrique et de rechercher les éventuelles complications traumatiques d’une chute ou d’une projection de la victime.
Risques & Conséquences
Le passage du courant dans l’organisme peut entraîner :
- une perte de connaissance par atteinte du système nerveux central ;
- un arrêt de la respiration par atteinte du système nerveux ou par tétanisation des muscles respiratoires ;
- un arrêt de la circulation suite à un arrêt respiratoire prolongé ou par survenue d’un fonctionnement anarchique du cœur (fibrillation ventriculaire), lors du passage du courant à travers le cœur ;
- une brûlure thermique souvent grave, par flash ou arc électrique lors d’un court-circuit ;
- une brûlure électrique interne sur le trajet de passage du courant dont seuls sont visibles les points d’entrée et de sortie qui doivent être systématiquement recherchés ;
- des traumatismes divers, en particulier de la colonne vertébrale, notamment cervicale, si la victime a été projetée à cause d’une violente contraction musculaire.
Les courants à haute tension (≥ 1000 V), plus particulièrement continue, provoquent des brûlures profondes et des traumatismes.
Les courants de basse tension (< 1000 V), le plus souvent alternatifs, provoquent surtout des fonctionnements anarchiques du cœur (fibrillation ventriculaire).
Signes
L’accident électrique est habituellement évoqué lors du 1er regard.
Les signes présentés par la victime ne sont pas spécifiques.
Au 2ème ou 3ème regard, la victime peut être consciente ou avoir perdu connaissance, en arrêt respiratoire ou cardio-respiratoire ou présenter une détresse.
Au 4ème regard, elle peut présenter des brûlures plus ou moins étendues ou des traumatismes associés.
Même si la victime ne présente aucun signe, des manifestations secondaires peuvent apparaître. Un avis médical est indispensable.
Principe de l’action de secours
Tout en intervenant en sécurité, l’action de secours doit permettre :
- de réaliser les gestes de secours adaptés en cas d’arrêt cardiaque ou de détresse vitale ;
- de prendre en charge les brûlures provoquées (flash ou arc électrique) ;
- d’obtenir un avis médical, systématiquement.
- s’assurer que la victime n’est pas en contact direct ou indirect (eau) avec un conducteur endommagé (fil électrique, appareil ménager sous tension) ou un câble électrique de haute tension au sol ;
Dans le cas contraire :- ne pas s’approcher ou toucher la victime avant d’être certain que l’alimentation est coupée (pour le courant haute tension, avoir été averti par les autorités responsables),
- faire écarter immédiatement les personnes présentes et leur interdire de toucher la victime.
Si un véhicule est en contact accidentel avec une ligne électrique, ne pas s’approcher du véhicule et ordonner aux occupants qui sont à l’intérieur de rester dedans, tant que le service compétent n’a pas donné l’assurance que la ligne est hors tension¹.
- couper le courant (débrancher l’appareil en cause) ou le faire couper par une personne qualifiée (EDF, SNCF…), si possible ;
On peut s’approcher et manipuler des victimes frappées par la foudre. - enlever les vêtements en combustion et les chaussures pour prévenir d’autres lésions thermiques ;
Si la victime présente une détresse vitale, appliquer la conduite à tenir adaptée à son état.
Si la victime présente des brûlures, appliquer la conduite à tenir adaptée face à une brûlure thermique et électrique². - compléter le bilan et rechercher des lésion provoquées par une contraction musculaire ou si la victime a été projetée au moment de l’électrocution ;
- réaliser les gestes et soins complémentaires ;
- demander un avis médical et appliquer les consignes reçues ;
Si la victime est une femme enceinte, le préciser lors de la transmission du bilan, car il existe un risque pour le fœtus.
¹Les occupants d’un véhicule ne courent pas de risque tant qu’ils restent à l’intérieur de leur véhicule. En effet, celui-ci est isolé de la terre grâce à ses pneumatiques.
²Lors d’une électrisation, l’arc électrique ou le flash provoque une brûlure thermique au niveau du point de contact avec la victime. La traversée de l’organisme par le courant provoque en revanche des lésions internes. C’est pourquoi il convient de prendre en charge la victime simultanément selon le protocole lié à la brûlure thermique comme à celui de la brûlure électrique.