
Définition
Les gelures sont des lésions de la peau et des tissus sous-jacents provoquées par un refroidissement local intense suite à une exposition prolongée au froid. Elles siègent en général au niveau des extrémités du corps les plus exposées et les plus éloignées du cœur (pieds, mains) et aussi au niveau du visage (nez, oreilles, joues, lèvres).
Causes
Les lésions de gelures peuvent se rencontrer :
- au cours d’activités en montagne : alpinisme, motoneige, chasse, camping d’hiver ;
- au cours d’activités récréatives ou d’exploration en extérieur par temps ou en zone froide : randonnées ;
- chez les personnes sans domicile exposées aux basses températures ;
- suite à l’utilisation intempestive de sachets de froid chez certains athlètes.
Mécanisme
Lorsque la température ambiante devient proche de zéro (0 °C), les vaisseaux à la surface de la peau commencent à se contracter, c’est la vasoconstriction.
Cette vasoconstriction permet normalement à l’organisme de maintenir constante la température générale du corps et d’éviter ainsi une hypothermie.
Cependant, si elle est intense et prolongée, elle entraine une diminution du débit sanguin des extrémités exposées et entraine une lésion par ischémie de la peau et des tissus sous-jacents.
À ceci s’ajoute la survenue de cristaux intra et extracellulaires, de caillots intravasculaires et d’une réaction inflammatoire au réchauffement.
Les gelures sont plus fréquentes s’il existe un ou plusieurs des facteurs suivants :
- personne âgée, personne habitant habituellement dans les pays chauds ;
- maladie, fatigue, prise de médicaments ;
- alimentation insuffisante, déshydratation ;
- prise d’alcool, tabac, drogues ;
- humidité ;
- striction des extrémités par les vêtements ou les équipements ;
- immobilité et immobilisation.
Risques & Conséquences
En fonction du niveau de température d’exposition, de la durée de l’exposition, de l’étendue et de la profondeur de la zone atteinte, on peut distinguer, selon la réversibilité des lésions, plusieurs stades de gravité allant de lésions ischémiques réversibles a des lésions de nécrose irrémédiable qui imposeront une amputation.
L’aspect des tissus atteints permet de déterminer plusieurs stades de gravité croissants, stades encore appelés « degrés » de la gelure :
Le plus souvent, comme pour la brûlure, les degrés peuvent s’associer. L’identification de son degré de gravité, qui dépend de l’aspect final de la gelure, est réalisée en milieu hospitalier.
Signes
Le 1er regard permet de constater une exposition prolongée au froid.
Le 2ème ou 3ème regard recherchera plus particulièrement des signes d’une hypothermie ou d’autres détresses vitales qui peuvent être associées. Lors du 4ème regard, l’interrogatoire de la victime doit faire préciser :
- la nature des signes ressentis par la victime : sensation de « piqûres d’aiguilles », de douleur, d’engourdissement des extrémités ou une insensibilisation totale ;
- les régions atteintes ;
- la durée d’exposition au froid.
La recherche des antécédents de la victime peut retrouver des facteurs favorisants la gelure : tabagisme, absorption d’alcool, maladies vasculaires et infectieuses, diabète, prise de médicaments (béta bloquants, sédatifs, neuroleptiques).
L’examen des zones exposées permet de constater une pâleur cireuse locale, une zone glacée et un durcissement au toucher. Enfin, si la gelure est évoluée, la présence de cloques et d’un œdème sera observée.
La présence d’autres traumatismes doit être précisée, car ils favorisent l’installation de la gelure (immobilisation).
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de soustraire la victime au facteur causal ;
- d’éviter toute perte de chaleur supplémentaire ;
- de réchauffer et protéger les parties atteintes ;
- de demander un avis médical.
- soustraire la victime à la cause : isoler la victime dans un endroit chaud, à l’abri du vent (point chaud, refuge, habitation, véhicule, ambulance) ;
- prendre toutes les mesures pour éviter la survenue d’une hypothermie (prévention de l’hypothermie) ou appliquer la conduite à tenir devant une victime hypotherme et prendre en charge un traumatisme associé si nécessaire ;
- enlever doucement les gants, bagues, chaussures, desserrer les élastiques ou les bandes autoagrippantes des manches1… ;
- ôter les vêtements de la victime, surtout s’ils sont mouillés ou humides ;
- sécher la victime, mais ne pas frictionner les zones gelées2 ;
Si les gelures sont mineures, réchauffer les extrémités en les plaçant contre la peau du sauveteur (main, creux de l’aisselle) pendant 10 minutes. - transmettre le bilan pour avis et appliquer les consignes reçues ;
- rhabiller la victime, si possible en utilisant des vêtements amples, secs et chauds (moufles, chaussons) ou en enveloppant la victime dans une couverture ;
Si la sensibilité est récupérée et en situation d’isolement complet, on peut envisager, après avoir rhabillé la victime, de lui permettre de marcher.
Dans le cas contraire, il est indispensable de rejoindre l’abri le plus proche et d’attendre un avis ou une intervention médicale ; - à de très hautes altitudes (> 4000 m), administrer à la victime de l’oxygène en inhalation en complément.
Il ne faut en aucune manière essayer de réchauffer une gelure s’il existe le moindre risque d’une nouvelle exposition au froid de la partie atteinte ou si l’on est à proximité d’un centre médical ou d’une prise en charge médicale.
En l’absence de risque de réexposition au froid et si la prise en charge médicalisée ne peut être rapidement effectuée, il est possible, si le matériel est disponible, d’effectuer un réchauffement des gelures sévères et graves de moins de 24 heures en immergeant les parties atteintes dans l’eau tempérée entre 37 °C et 39 °C durant vingt à trente minutes, ou jusqu’à ce que la zone atteinte prenne une couleur rouge ou pourpre et souple au toucher.
En l’absence de récipient d’eau, des systèmes de chauffage liquide (sachets) peuvent être utilisés, à condition de ne pas les poser directement sur la gelure, mais d’interposer une épaisseur de tissu afin que la température ne soit pas supérieure à 39 °C. Toutes températures supérieures à 39 °C ou l’utilisation d’une chaleur sèche sont à proscrire, car elles aggravent les lésions et peuvent créer des brûlures.
Lors du réchauffement, les extrémités peuvent se recolorer, devenir rouges ou pourpres, douloureuses et souples au toucher. Cela signe la disparition de la vasoconstriction. Des cloques peuvent apparaître. Dans ce cas :
- recouvrir les lésions d’un pansement de gaze stérile et de gaze placée entre les doigts ;
- ne pas toucher aux cloques ;
- éviter tout nouveau refroidissement ;
- permettre à la victime de recevoir des soins médicaux.
NB : L’administration préventive ou curative de médicaments pour lutter contre la gelure n’est pas nécessaire.
Définition
L’homme est homéotherme, c’est-à-dire que sa température à l’état normal est constante et se situe aux alentours de 37 °C.
L’hypothermie accidentelle se définit comme une chute involontaire de la température corporelle audessous de 35 °C.
Causes
L’hypothermie est due à une exposition prolongée à un environnement froid, en particulier humide, surtout lorsque la victime présente un ou des facteurs favorisants suivants :
- enfant, personne âgée, sujets originaires de pays chauds ;
- maladie, fatigue, alimentation insuffisante, prise d’alcool, tabac, drogues, intoxication médicamenteuse ;
- activités physiques ayant entraîné de la transpiration, qui va réduire le pouvoir isolant des vêtements ;
- immobilité ou immersion.
L’hypothermie menace également toute victime d’un traumatisme ou d’une brûlure grave, même si elle n’est pas exposée à un froid important.
Risques & Conséquences
L’hypothermie provoque un ralentissement des fonctions vitales pouvant aller, éventuellement, jusqu’à leur interruption (perte de connaissance, arrêt cardiaque).
On classe généralement les hypothermies en fonction de leur température et des signes qui y sont associés :
Signes
Le 1er regard permet de constater une exposition prolongée au froid ou à une immersion (noyade). Lors du 2ème ou 3ème regard, la victime peut présenter :
- une perte de connaissance ;
- un arrêt cardiaque ;
- une détresse neurologique avec désorientation ou confusion ;
- une détresse respiratoire avec un ralentissement de la respiration ;
- une détresse circulatoire avec un ralentissement du pouls qui devient très difficile à percevoir.
L’examen met en évidence :
- une température inférieure à 35 °C ;
- des frissons, ils surviennent habituellement avant l’apparition de l’hypothermie sévère entre 36 °C
et 32 °C ; - l’absence de frisson (hypothermie modérée, sévère et grave), car la disparition du frisson signe
l’épuisement de l’organisme qui n’arrive plus à lutter contre le froid ; - une peau pâle, froide et sèche.
Il est souvent très difficile de mesurer sur les lieux la température d’une victime qui présente une hypothermie. La corrélation des signes présentés par la victime avec sa température centrale aide le secouriste et le médecin régulateur à évaluer le degré de gravité de l’hypothermie.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de soustraire la victime à la cause ;
- d’éviter toute déperdition supplémentaire de chaleur ;
- de demander un avis médical ;
- de réchauffer la victime ;
- de surveiller attentivement la victime (risque d’arrêt cardiaque)
- soustraire la victime à la cause :
- certaines circonstances nécessiteront l’intervention d’équipes spécialisées (équipe secours en montagne, GRIMP…) ;
- mettre la victime à l’abri du vent ;
- isoler la victime dans un endroit chaud (point chaud, refuge, habitation, véhicule, ambulance) afin d’éviter toute perte de chaleur supplémentaire par conduction ou convection ;
- ôter les vêtements de la victime, surtout s’ils sont mouillés ou humides.
Cette opération doit se faire en prenant soin de mobiliser la victime délicatement et avec prudence (risque d »arrêt cardiaque brutal).
Si la mobilisation se révèle pénible ou douloureuse pour la victime, couper les vêtements.
La victime présente une détresse vitale
- la victime ne présente pas de signes de vie. Elle est inconsciente et ne respire plus ou présente un état de mort apparente :
- appliquer la conduite à tenir devant une victime en arrêt cardiaque.
Précautions particulières pour la RCP d’une victime hypotherme :
-
- rechercher la présence de signes de vie au moins pendant 1 minute,
La recherche de la ventilation ou du pouls d’une victime hypotherme est très difficile.
En cas de doute, débuter la RCP. - l’hypothermie entraîne une rigidité de la paroi thoracique,
Cette rigidité peut rendre plus difficiles les compressions et les insufflations thoraciques. - dès que la RCP est en cours, confirmer l’hypothermie en mesurant la température de la victime avec un thermomètre hypotherme s’il est disponible,
- un cœur hypotherme peut ne pas réagir à une défibrillation,
Le nombre de défibrillations successives chez une victime qui présente une température < 30 °C doit être limité à 3 tant que la victime n’est pas réchauffée. - une RCP ne sera débutée que si l’équipe de secours se trouve dans des conditions de sécurité satisfaisante.
- rechercher la présence de signes de vie au moins pendant 1 minute,
- la victime a perdu connaissance et respire, même très lentement :
- appliquer la conduite à tenir devant une victime qui a perdu connaissance, même si elle respire lentement,
- réchauffer la victime (voir ci-dessous).
La victime présente une hypothermie sévère ou modérée
- allonger la victime et la mobiliser avec précaution ;
- administrer de l’oxygène ;
- transmettre le bilan pour avis et assurer une évacuation rapide de la victime. Appliquer les consignes reçues ;
- réchauffer la victime (voir ci-dessous) ;
- surveiller attentivement la victime dans tous les cas ;
- réaliser toute mobilisation de la victime très prudemment et sans à-coups.
Les victimes qui présentent une hypothermie modérée ou sévère sont très instables et peuvent faire facilement un arrêt cardiaque.
La victime présente une hypothermie légère
- transmettre le bilan et respecter les consignes ;
- réchauffer la victime (voir ci-dessous) ;
- mobiliser la victime si vous n’avez pas de moyen de réchauffement et dans l’attente de secours complémentaires.
Réchauffement de la victime
Devant une victime consciente qui présente une hypothermie légère avec des frissons intenses, réaliser un réchauffement passif :
- envelopper complètement la victime dans une couverture en polyester ou en laine ;
- prendre soin de protéger les mains, les pieds et la tête de la victime ;
- il est possible d’utiliser en complément un autre des moyens suivants :
- habiller la victime avec des vêtements chauds et secs,
- envelopper la victime dans une feuille de papier bulle,
- envelopper la victime dans une couverture isotherme (voire des journaux en l’absence d’autres moyens).
Devant une victime qui présente une hypothermie modérée ou sévère sans frisson, réaliser un réchauffement actif.
- envelopper la victime dans une couverture chauffante (40 à 42°C) ;
- en l’absence de couverture chauffante, il faut installer près et autour du tronc (thorax, ventre) de la victime des poches d’eau tiède (bouillottes), des compresses chimiques d’application de chaud ou des briques chauffées.
Attention, il ne faut jamais appliquer directement le dispositif de chaud au contact de la peau de la victime, mais interposer une épaisseur de tissu suffisante pour prévenir toute brûlure.
Définition
L’intoxication est un trouble engendré par la pénétration dans l’organisme d’une substance appelée poison ou toxique.
Causes
Les poisons ou toxiques peuvent être des aliments contaminés, des plantes vénéneuses, des toxiques domestiques (lessives, détergents, décapants, désherbants…), des toxiques industriels (gaz toxiques, produits chimiques…), actes malveillants (terrorisme, etc.).
Les drogues, les médicaments et l’alcool peuvent également provoquer des intoxications.
Le poison pénètre dans l’organisme par :
- ingestion : Il est avalé et absorbé par le tube digestif (aliments contaminés, médicaments, produits domestiques) ;
- inhalation : Il pénètre par les voies respiratoires et est absorbé dans l’organisme par les poumons (gaz toxiques, aérosols) ;
- injection : Il pénètre dans l’organisme à l’occasion d’une plaie (venins, piqûres) ;
- absorption : Il pénètre dans l’organisme à travers la peau saine (produits industriels : désherbants, pesticides).
L’intoxication peut aussi être causée par un environnement toxique. Le toxique est alors dans l’air, sous forme de gaz ou de fines particules en suspension (monoxyde de carbone, gaz carbonique, fumées d’incendie, gaz irritants, toxiques de guerre). Le mode de pénétration privilégié est alors l’inhalation, secondairement l’absorption.
Risques & Conséquences
La gravité d’une intoxication varie en fonction de la nature du toxique et de la quantité de substance toxique qui a pénétré dans l’organisme.
Les toxiques peuvent entraîner des troubles, immédiats ou retardés, dont la gravité, pouvant parfois conduire à la mort, varie en fonction de la nature et de la quantité qui a pénétré dans l’organisme.
En présence d’un environnement toxique, la sécurité des intervenants est une priorité. En effet, ceux-ci peuvent sans le savoir entrer en contact avec le toxique, d’autant plus que certains gaz mortels sont totalement inodores et invisibles comme le monoxyde de carbone.
Signes
En présence d’une intoxication due à un environnement toxique, le bilan circonstanciel est essentiel. Il permet :
- de voir, dans certains cas, la présence du nuage toxique ;
- de sentir une odeur, forte, caractéristique, désagréable ou irritante ;
- de constater que plusieurs personnes présentent les mêmes signes ou les mêmes plaintes ;
- de repérer la présence d’animaux, malades, agonisants ou morts.
En dehors de la présence d’un environnement toxique, l’intoxication est principalement due à l’ingestion volontaire ou accidentelle, liée à une erreur de dosage ou à l’ingestion d’aliments toxiques ou avariés.
Le bilan circonstanciel est là aussi essentiel, il permet de relever ou de rechercher la présence :
- de comprimés ou de boîtes de médicaments vides (table, poubelle) ;
- de flacons « suspects », au contenu non identifié ou présentant des pictogrammes de danger ;
- de bouteilles d’alcool ;
- d’une « lettre d’adieu » ;
- de plantes vénéneuses ou de fruits toxiques (enfants : « intoxication de la dinette »).
L’interrogatoire de la victime, comme de son entourage, doit permettre de déterminer :
- les circonstances de survenue ;
- la nature du (des) toxique(s) en cause ;
- la dose supposée absorbée ainsi que l’heure de l’ingestion.
L’examen de la victime peut retrouver des signes spécifiques qui peuvent faire évoquer des signes de consommation de drogues :
- présence de timbres médicamenteux autocollants (patch) sur la peau, quel que soit leur localisation (creux axillaire, périnée, scrotum, etc.) ;
- présence de trace de piqûres, de scarification ou de cicatrices sur la peau.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de lutter contre une détresse vitale ;
- d’identifier autant que possible le toxique ;
- de demander un avis médical et suivre les instructions ;
Si on suspecte un environnement toxique :- d’assurer la sécurité des intervenants,
- de mettre en sécurité les victimes et témoins éventuels.
- d’informer immédiatement les services de secours pour mettre en œuvre des mesures de protection.
En cas d’intoxication (ingestion, injection)
- réaliser le bilan d’urgence vitale et les gestes de secours adaptés ;
- réaliser le bilan complémentaire, en particulier :
- déterminer les circonstances de survenue, la nature du (des) toxique(s) en cause, la dose supposée absorbée ainsi que l’heure de prise,
- rechercher les emballages et flacons des produits en cause.
- ne pas faire vomir ni boire la victime ;
- transmettre le bilan et appliquer les consignes reçues ;
- surveiller la victime.
Intoxication aux opiacés ou aux opioïdes
L’usage excessif volontaire ou non d’opiacés ou opioïdes est une cause fréquente de décès par intoxication.
La dépression respiratoire avec troubles de la conscience et myosis sont des signes caractéristiques de surdosage ou d’intoxication aux opiacés ou aux opioïdes. L’évolution peut se faire vers la perte de connaissance et la mort de la victime par anoxie.
Devant une victime qui présente une intoxication aux opiacés avec dépression respiratoire (FR < 12 mvts/min) et/ou une perte de connaissance, il faut :
- administrer de l’oxygène en inhalation ;
- retirer les patchs de médicaments éventuels. • surveiller en permanence la ventilation et se tenir prêt à réaliser une ventilation artificielle, si la FR<6 mvts/min ;
- demander un avis médical ;
- si de la naloxone administrable par pulvérisation intra-nasale est disponible, administrer une pulvérisation de naloxone (antagoniste) dans une narine chez toute victime âgés de 14 ans et plus1 (voir fiche administration de médicaments). Si l’état de la victime ne s’améliore pas ou en cas de réapparition des signes, renouveler cette administration au bout de 2 à 3 min.
En cas de projection d’un toxique sur la peau
Si le produit a provoqué une brûlure :
- adopter la conduite à tenir face à une brûlure chimique.
En l’absence de brûlure :
- appliquer la procédure spécifique à l’entreprise, si l’accident a lieu en milieu professionnel ;
- appliquer la procédure communiquée par les services de secours, lors de la transmission du bilan.
¹La sécurité et l’efficacité de naloxone administrable par pulvérisation intra-nasale chez les enfants de moins de 14 ans n’ont pas été établies.
- se protéger du toxique en restant à distance, si nécessaire en supprimant la cause ou en aérant le local ;
- soustraire la victime, le plus rapidement possible, de l’environnement toxique.
En présence de nombreuses victimes :
- appliquer la conduite à tenir adaptée.
En présence d’un nombre restreint de victimes :
- placer les victimes à distance de l’atmosphère toxique ;
- demander des moyens de secours spécialisés, si nécessaire ;
- réaliser le bilan d’urgence vitale puis complémentaire ainsi que les gestes de secours adaptés ;
L’ensemble de ces actions est réalisé à distance de l’atmosphère toxique. - transmettre le bilan et appliquer les consignes reçues.
Définition
La noyade est une détresse respiratoire due à l’immersion ou à la submersion de la victime.
On parle de submersion lorsque le visage de la victime est recouvert d’eau ou d’un liquide, ce qui entraine l’asphyxie de la victime et un arrêt cardiaque en quelques minutes.
On parle d’immersion lorsque le corps de la victime est dans l’eau alors que sa tête est au-dessus du niveau de l’eau, dans la plupart des cas grâce au port d’un gilet de sauvetage. Dans ce cas, la victime a les voies aériennes au-dessus de l’eau, même si elle a le visage éclaboussé par de l’eau, mais devient rapidement hypotherme.
Une personne victime d’une noyade peut mourir ou survivre avec ou sans séquelles, mais quel que soit son devenir, on dira qu’elle a été victime d’une noyade.
On parle de noyé lorsque la victime décède à la suite d’une noyade et qu’aucun geste de réanimation n’a été réalisé.
Causes
La noyade peut provenir :
- d’une incapacité de la personne à maintenir ses voies aériennes hors de l’eau car elle ne sait pas nager (chute dans l’eau) ou est incapable de maintenir ses voies aériennes à l’air libre bien que sachant nager (crampes ou épuisement musculaire, incarcération dans un véhicule tombé à l’eau, un bateau qui a coulé) ;
- d’une affection médicale qui survient dans l’eau, particulièrement celle qui entraîne un trouble de la conscience, une crise convulsive, un accident vasculaire cérébral ou un trouble du rythme cardiaque ;
- d’un traumatisme comme un traumatisme du rachis, la plupart du temps consécutif à un plongeon en eau peu profonde ;
- de problèmes spécifiques survenant lors d’une plongée sous-marine (apnée ou en scaphandre autonome).
L’hypothermie, l’hypoglycémie, la prise d’alcool ou de toxiques sont autant de facteurs qui peuvent faciliter une noyade.
Risques & Conséquences
Les conséquences d’une noyade sont multiples et expliquent l’adaptation de la conduite à tenir. Ainsi :
- l’hypoxie (manque d’oxygène) est la conséquence majeure et la plus néfaste de la noyade. Elle est secondaire à l’arrêt volontaire de la respiration et au spasme laryngé réactionnel à l’arrivée d’eau dans les voies aériennes ;
Elle est aggravée parfois par la pénétration d’eau dans les poumons, le plus souvent en très petite quantité. La durée de cette hypoxie est le facteur essentiel qui conditionne le devenir de ces victimes. - la perte de connaissance est due à l’hypoxie ou parfois à un traumatisme, notamment de la nuque ou du crâne ;
- les régurgitations sont fréquentes chez la victime de noyade et le risque d’inhalation de liquide gastrique est très élevé. Ce risque augmente si des tentatives d’extraire l’eau contenue dans l’estomac sont réalisées comme les compressions abdominales ;
- l’hypothermie chez la victime de noyade est fréquente et se constitue toujours rapidement. Ce phénomène est amplifié chez le nourrisson et l’enfant ;
- l’arrêt cardiaque est le plus souvent d’origine respiratoire, secondaire à la noyade, plus rarement d’origine cardiaque, précédant la noyade.
La noyade constitue un problème majeur de santé publique. En France, les noyades accidentelles sont responsables de plus de 500 décès chaque année et parfois de graves séquelles. Chez les enfants d’un à quatorze ans, elles représentent la deuxième cause de décès accidentel. Les hommes représentent plus de deux tiers des victimes et les noyades surviennent préférentiellement à la mer ou dans des cours ou plans d’eau.
Signes
C’est le bilan circonstanciel qui permet d’évoquer la noyade.
En fonction du temps passé dans l’eau, de l’âge et des antécédents, la victime peut présenter, au bilan d’urgence vitale et complémentaire, un état de gravité différent. Ainsi, il est possible de se trouver en présence d’une victime :
- consciente qui est fatiguée, a froid et est souvent angoissée. Elle peut présenter une toux persistante qui signe le passage d’eau dans les poumons ;
- consciente qui présente des signes de détresse respiratoire souvent associés à des vomissements et des frissons ;
- qui a perdu connaissance et qui présente des signes de détresse respiratoire sans arrêt de la respiration ;
- en arrêt cardiaque.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- d’assurer le dégagement immédiat et permanent de la victime du milieu aquatique, en toute sécurité ;
- d’identifier son état de gravité ;
- de réaliser les gestes de secours adaptés à son état ;
- d’assurer une prise en charge médicale rapide.
- assurer le sauvetage aquatique de la victime. Le dégagement d’une victime de l’eau doit être réalisé en toute sécurité :
- alerter ou faire alerter immédiatement les secours spécialisés,
- éviter de pénétrer directement dans l’eau chaque fois que possible,
Si vous devez entrer dans l’eau, s’équiper d’une bouée ou de tout autre dispositif de flottaison pour pénétrer dans l’eau, ne pas s’aventurer seul et ne pas plonger tête la première. - parler à la victime et utiliser un moyen d’aide au sauvetage : envoi d’objet (bouée de sauvetage, bâton, corde, vêtement…) si la victime est proche de la terre ferme.
Sinon, utiliser un bateau ou toute autre embarcation flottante pour faciliter le sauvetage
- sortir la victime rapidement de l’eau, la probabilité pour que la victime présente une lésion de la colonne vertébrale est très faible ;
Si la victime est en arrêt cardiaque, sa sortie doit être aussi rapide que possible tout en limitant autant que possible la flexion et l’extension du cou.
Les sauveteurs spécialisés peuvent réaliser une immobilisation du rachis cervical et thoracique avant de procéder à la sortie de l’eau dans les rares cas suivants :- plongeon en eau profonde,
- victime d’accident de sport nautique (toboggan aquatique, scooter de mer, kitesurf, ski nautique, accident de la circulation avec chute dans l’eau…) :
- et qui présente des signes d’atteinte du rachis,
- qui ne peut être examinée (lésions multiples, intoxication alcoolique associée…).
- si la victime présente une détresse vitale, appliquer la conduite à tenir adaptée à son état en tenant compte des spécificités liées à la prise en charge d’une victime de noyade reprises ci-après ;
- lorsque la victime est consciente, l’installer dans la position où elle se sent le mieux, si possible à l’abri du vent.
Dans tous les cas :
- compléter le bilan d’urgence vitale ;
- déshabiller la victime en évitant les mobilisations intempestives ;
- sécher prudemment et sans friction la victime ;
- envelopper la victime dans des couvertures et la protéger du vent ;
- réaliser le bilan complémentaire ;
- transmettre le bilan pour avis et appliquer les consignes reçues ;
- surveiller la victime.
Spécificités liées à la prise en charge d’une victime de noyade
- ventilation artificielle :
L’arrêt cardiaque à la suite d’une noyade est dû à une hypoxie. Idéalement, il convient de réaliser immédiatement cinq insufflations initiales avant de débuter les compressions thoraciques.
À défaut, commencer par les compressions thoraciques, jusqu’à être en mesure de réaliser les insufflations.
Les sauveteurs spécialisés peuvent débuter les manœuvres de ventilation artificielle pendant le dégagement de la victime, idéalement avec un équipement de sauvetage flottant. Ces manœuvres seront poursuivies jusqu’à ce que les compressions thoraciques à terre puissent être réalisées. - compressions thoraciques :
Les compressions thoraciques ne sont débutées que si la victime est hors de l’eau, sur terre ou dans une embarcation.
Si le secouriste est isolé, il doit réaliser cinq cycles de réanimation cardio-pulmonaire avant de quitter la victime pour aller alerter les secours.
Pour réaliser les compressions thoraciques dans les embarcations, il est possible d’utiliser des dispositifs automatiques de massages cardiaques externes. Leur efficacité similaire aux compressions thoraciques manuelles en situation normale prend toute sa valeur dans un environnement difficile et étroit et pour des réanimations prolongées. - administration d’oxygène :
L’administration d’oxygène sera rapide, systématique et à haute concentration (15 l/min) tant que la victime est en arrêt cardiaque et tant que l’on ne peut obtenir une SpO2 fiable. - défibrillation :
Sécher le thorax avant de placer les électrodes pour la défibrillation, en respectant les consignes de sécurité liées à son utilisation. - manœuvre de désobstruction :
La quantité d’eau inhalée par une victime d’une noyade est en général faible. La mousse aux lèvres, composée d’un mélange d’eau et d’air, est très fréquente chez la victime de noyade et ne gêne pas la ventilation. Ne pas insister pour l’enlever.
Les techniques de désobstruction des voies aériennes (tapes dans le dos, compressions abdominales) sont dangereuses et ne doivent pas être réalisées. En effet, elles peuvent entraîner une régurgitation, une inhalation de liquide gastrique, des lésions traumatiques et retardent la mise en œuvre de la réanimation cardio-pulmonaire. - survenue de régurgitations :
Au cours de la réanimation, si la victime présente une régurgitation du contenu de l’estomac et de l’eau avalée qui gêne la ventilation, il convient de la tourner immédiatement sur le côté et retirer les débris alimentaires présents dans la bouche à l’aide des doigts et pratiquer une aspiration des sécrétions.
Si une lésion cervicale est suspectée, retourner la victime d’un bloc, en gardant la tête, le cou et le torse alignés.
Définition
La pendaison est une suspension du corps par le cou.
La strangulation (ou étranglement) est une constriction du cou ou une pression sur la gorge.
Causes
La pendaison, comme la strangulation, peut survenir :
- de manière accidentelle : par exemple lorsqu’un vêtement ou une cravate se prend dans une machine, ou au cours de jeux, notamment chez les enfants ;
- de façon volontaire, dans un but suicidaire ou criminel.
Risques & Conséquences
Lorsqu’une pression est exercée sur l’extérieur du cou, les voies aériennes et les vaisseaux du cou sont comprimés. L’afflux d’air vers les poumons comme la circulation du sang vers le cerveau sont interrompus.
Lors de la pendaison, sous l’effet du poids du corps (chute), il peut y avoir une lésion vertébrale avec atteinte de la moelle épinière.
Signes
Le bilan circonstanciel permet le plus souvent de constater une pendaison ou de suspecter une strangulation : corps pendu même si une partie du corps touche le sol, présence d’un objet constrictif autour du cou…
Lors du bilan d’urgence vitale, la victime peut présenter :
- Une perte de connaissance ;
- Un arrêt cardiaque ;
- Une détresse respiratoire.
Si la victime est consciente, la victime peut présenter, à l’interrogatoire, une raucité de la voix ou une difficulté à respirer.
L’examen permet de constater la présence de marques éventuelles (traces de strangulation).
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de supprimer la cause tout en protégeant le rachis cervical ;
- de réaliser les gestes de secours nécessaires ;
- de demander un avis médical.