La victime est consciente
- laisser la victime dans la position où elle se trouve, généralement debout ou assise ;
- donner de 1 à 5 « claques dans le dos » ;
- réaliser de 1 à 5 « compressions » si les « claques dans le dos » sont inefficaces ou impraticables :
- au niveau abdominal s’il s’agit d’un adulte ou d’un enfant,
- au niveau thoracique s’il s’agit :
- d’un nourrisson,
- d’un adulte obèse lorsqu’il est impossible d’encercler l’abdomen,
- d’une femme enceinte dans les derniers mois de grossesse,
- d’une personne alitée ou difficilement mobilisable.
- répéter le cycle « claques dans le dos » et « compressions » ;
- interrompre les manœuvres dès :
- l’apparition d’une toux, de cris ou de pleurs,
- la reprise de la respiration,
- le rejet du corps étranger.
Si les manœuvres de désobstruction sont efficaces :
- l’installer dans la position où elle se sent le mieux ;
- la réconforter en lui parlant régulièrement ;
- desserrer les vêtements ;
- poursuivre le bilan et surveiller attentivement sa respiration ;
- transmettre le bilan, pour avis médical, car :
- même si la désobstruction est efficace de petits corps peuvent passer dans les voies aériennes et dans les poumons et provoquer des complications secondaires,
- les manœuvres de compressions, thoraciques ou abdominales, même réalisées correctement, peuvent provoquer des lésions internes.
La victime perd connaissance (inefficacité ou absence des gestes)
- l’accompagner au sol ;
- adopter la conduite à tenir face à une victime en arrêt cardiaque en :
- débutant par les compressions thoraciques, quel que soit l’âge de la victime ;
- vérifiant la présence du corps étranger dans la bouche, à la fin de chaque cycle de compressions thoraciques. Le retirer prudemment s’il est accessible.
La victime a perdu connaissance, respire et n’est pas suspecte d’un traumatisme
- Placer la victime en position latérale de sécurité pour maintenir la liberté des voies aériennes. En cas de grossesse, la position latérale gauche est préférable (côté gauche de la victime contre le sol).
- Réaliser une aspiration des sécrétions si la victime présente des signes d’encombrement des voies aériennes supérieures.
- Administrer de l’oxygène en inhalation si nécessaire (cf. Administration d’oxygène par inhalation).
- Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
- Poursuivre le bilan et surveiller attentivement la respiration.
La victime a perdu connaissance, respire et est suspecte d’un traumatisme
- Maintenir la victime sur le dos dans l’attente d’un avis médical.
- Poursuivre la stabilisation de la tête de la victime à deux mains.
- Assurer une liberté des voies aériennes permanente.
- Poursuivre l’ évaluation des fonctions vitales et demander un avis médical.
- Installer la victime en PLS à deux secouristes1 seulement sur indication médicale sinon la laisser sur le dos.
- Réaliser l’aspiration des sécrétions si la victime présente des signes d’encombrement des voies aériennes supérieures afin d’améliorer la respiration.
- Administrer de l’oxygène en inhalation si nécessaire (cf. Administration d’oxygène par inhalation).
- Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
- Poursuivre le bilan et surveiller attentivement :
- la conscience de la victime ;
- la respiration.
1 Une palpation sommaire à la recherche de lésions traumatiques permet de définir au préalable le côté de retournement lors de la PLS .
Lorsque la victime a perdu connaissance et respire, et que le secouriste se retrouve seul et sans matériel, il convient pour ce dernier d’appliquer la conduite à tenir suivante :
La victime n’est pas suspecte d’un traumatisme
- Placer la victime en position latérale de sécurité.
La victime est suspecte d’un traumatisme ou en cas de doute sur les causes de la perte de connaissance
- Laisser la victime allongée sur le dos.
Dans tous les cas
- Faire alerter ou alerter les secours, respecter leurs consignes.
- Compléter le bilan.
- Surveiller en permanence la respiration de la victime jusqu’à l’arrivée des secours.
- Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
- Si la respiration s’arrête ou devient agonique, adopter sans délai la conduite à tenir face à une victime en arrêt cardiaque.
- Arrêter l’hémorragie immédiatement ;
- Réaliser un pansement compressif en s’aidant d’une gaze imbibée d’une substance hémostatique si besoin, sur le moignon même en l’absence de saignement ;
- Conditionner le membre sectionné ;
- Poursuivre le bilan et surveiller attentivement la circulation
La victime a perdu connaissance et respire
- appliquer la conduite à tenir devant une victime qui présente une perte de connaissance.
La victime est consciente et présente des signes de détresse neurologique
- appliquer la conduite à tenir devant une victime qui présente une détresse neurologique.
La victime est consciente et présente des signes d’AVC ou d’AIT
- installer la victime en position strictement horizontale à plat ou en PLS si elle présente des nausées et des vomissements ;
Près des 2/3 des victimes qui présentent un AVC présentent des troubles de la déglutition associés.
- administrer de l’oxygène si nécessaire ;
- réaliser une mesure de la glycémie capillaire ;
- rechercher au 4ème regard les éléments spécifiques de l’AVC, les signes, les facteurs de risque et antécédents particuliers ou nécessaires à la prise en charge ;
- transmettre le bilan pour obtenir un avis médical et respecter les consignes. Le médecin régulateur peut vous demander de rechercher d’autres signes spécifiques ou vous mettre en relation avec un neurologue pour récolter les éléments nécessaires à une hospitalisation en unité neuro-vasculaire ;
- surveiller attentivement la victime, particulièrement l’évolution des signes d’AVC, la conscience et la respiration ;
- protéger la victime contre le froid ;
- maintenir la victime dans la position initiale pendant son transport.
Les victimes d’AVC sont idéalement acheminées vers un centre spécialisé « Unité de soins intensifs neurologiques » ou « unité neuro-vasculaire ». La prise en charge précoce des victimes d’AVC permet d’obtenir des bénéfices réels par rapport à une prise en charge conventionnelle avec un risque de mortalité et de séquelles réduit.
Ne jamais contraindre les mouvements de la victime durant toute la crise.
Chez l’adulte ou l’enfant
Au début de la crise
- allonger la victime au sol, si elle n’est pas déjà dans cette position pour éviter qu’elle ne se blesse en chutant ;
- écarter les personnes qui sont autour.
Pendant la crise
- protéger la tête de la victime en glissant si possible un vêtement ou un tissu plié sous sa tête, sans recouvrir les voies aériennes ;
- écarter tout objet qui pourrait être traumatisant ;
- ne rien placer entre les dents de la victime ou dans sa bouche. Elle n’avalera pas sa langue.
A la fin des convulsions
- s’assurer que les voies aériennes de la victime sont libres et vérifier sa respiration ;
- débuter la RCP si elle ne respire plus ;
- installer la victime en PLS, si elle respire ;
- lorsque la victime redevient consciente, la garder au calme et la rassurer.
Dans tous les cas
- poursuivre le bilan, rechercher d’éventuels signes de traumatisme et noter l’heure de survenue et la durée de la crise ;
- réaliser une mesure de la glycémie capillaire après la phase convulsive ;
- transmettre un bilan et appliquer les consignes ;
- surveiller la victime jusqu’à ce qu’elle retrouve un état normal de conscience.
Chez le nourrisson
La prise en charge est identique à celle de l’adulte, mais il faut en plus :
- prendre la température de l’enfant ;
- découvrir l’enfant, placer des linges humides sur son front et sa nuque ;
- aérer et ventiler la pièce ;
- transmettre un bilan, systématiquement.
La victime est consciente
- soustraire la victime aux facteurs qui pourraient avoir déclenché la crise (atmosphère enfumée, polluée, poussière) ;
- mettre la victime au repos et l’installer dans la position où elle se sent le mieux pour respirer, il s’agit souvent de la position assise1 ou demi-assise ;
- dégrafer tout ce qui pourrait gêner sa respiration ;
- rassurer la victime, lui demander de rester calme ;
- aider la victime à prendre le médicament prescrit pour la crise s’il en a en sa possession. Il est le plus souvent administré à l’aide d’un aérosol doseur ;
- administrer de l’oxygène en inhalation si nécessaire ;
- demander un avis médical en transmettant le bilan ;
- surveiller la victime, particulièrement sa respiration.
Si la victime perd connaissance
- appliquer la conduite à tenir devant un arrêt cardiaque si la victime perd connaissance et ne respire plus.
La victime est consciente et présente une douleur thoracique
Elle présente les signes d’une détresse respiratoire :
- appliquer la conduite à tenir adaptée à une détresse respiratoire (position assise ou demi-assise, oxygène si nécessaire) ;
- demander un avis médical et respecter les consignes.
Elle présente les signes d’une détresse circulatoire :
- appliquer la conduite à tenir adaptée à une détresse circulatoire (position allongée horizontale, oxygène si nécessaire, lutter contre le froid) ;
- demander un avis médical et respecter les consignes.
Elle ne présente pas de signes évidents de détresse :
- appliquer la conduite à tenir devant une victime qui présente un malaise :
- mettre la victime au repos immédiatement ;
- installer la victime dans la position où elle se sent le mieux ;
- administrer de l’oxygène si nécessaire ;
- demander un avis médical après avoir réalisé le 4ème regard ;
- administrer à la demande de la victime ou du médecin régulateur, le traitement qu’elle utilise et qui lui a été prescrit ;
- respecter les consignes.
Dans tous les cas,
- si la victime perd connaissance brutalement, appliquer la conduite à tenir adaptée et réaliser en priorité les gestes d’urgence qui s’imposent.
La victime a perdu connaissance
- appliquer la conduite à tenir adaptée et réaliser en priorité les gestes d’urgence qui s’imposent ;
- réaliser une mesure de glycémie capillaire lors du 4ème regard si la victime respire.
La victime est consciente
En l’absence d’une détresse vitale :
- réaliser le 4ème regard ;
- réaliser une mesure de glycémie capillaire si le matériel nécessaire est disponible ;
- aider la victime à prendre du sucre si la mesure de la glycémie est < 3,3 mmol/l (ou < 60 mg/dl ou < 0,6 g/l) ou l’origine du malaise est inconnue et que la victime est réveillée, réactive et capable d’avaler :
- donner de préférence du sucre en morceaux ou en poudre (4 morceaux ou cuillères à café de sucre), sinon une boisson sucrée comme un jus d’orange ou du miel,
- pour les enfants, deux à trois morceaux ou cuillères à café de sucre sont la dose recommandée. Les bonbons contenant du sucrose sont eux aussi efficaces.
- demander un avis médical en transmettant le bilan et le résultat de la mesure de glycémie :
- si son état ne s’améliore pas rapidement,
- en cas de doute.
- surveiller la victime.
Il faut compter environ 10 à 15 minutes entre l’ingestion du sucre, une élévation de la glycémie et une amélioration des signes.
Si aucune amélioration ne survient au bout de 15 minutes suite à une ingestion de sucre, une seconde dose de sucre peut être prise.
- mettre au repos :
- en position assise ou demi-assise, en cas de gêne respiratoire1,
- en position allongée (sur un lit, un brancard ou à même le sol)2, le plus souvent,
- dans la position où la victime se sent le mieux, en cas de refus d’adopter les positions précitées.
- aider la victime à :
- dégrafer ses vêtements, en cas de gêne,
- prendre son médicament ou du sucre si c’est nécessaire.
- rassurer la victime ;
- protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries ;
Si nécessaire, l’installer à l’abri et la soustraire des autres nuisances : bruit, foule… - transmettre les informations recueillies pour avoir un avis médical et appliquer les consignes ;
- surveiller la victime.
Cas particulier, devant un malaise vagal ou orthostatique
Quand la victime déclare faire régulièrement des malaises « vagaux » ou « orthostatiques » et présente ou décrit des signes comme un étourdissement, des nausées, des sueurs, une sensation de chaleur, des points noirs devant les yeux ou un sentiment de perte de conscience imminente, inviter la victime à réaliser les manoeuvres physiques (cf. « Manoeuvres physiques ») suivantes :
- l’accroupissement si la victime est en position debout ;
- le croisement des membres inférieurs ;
- le crochetage des doigts et la tension des muscles des membres supérieurs.
Ces manoeuvres sont complémentaires aux gestes de premiers secours à réaliser devant une victime de malaise.