
Soustraire la victime à la cause
- éliminer tout contact de la victime avec l’allergène si possible et si l’allergène est connu.
Par exemple, supprimer le contact avec du latex si la victime est allergique au latex.
Lutter contre la détresse vitale
- si la victime ne respire pas ou plus ou si elle présente une respiration agonique (gasps), appliquer la conduite à tenir devant une victime en arrêt cardiaque ;
- si la victime est consciente et présente une détresse respiratoire (souffle court, sifflements à l’expiration, oedèmes des voies respiratoires), appliquer la conduite à tenir devant une détresse respiratoire (position assise ou demi-assise, oxygène si nécessaire) ;
- si la victime est consciente et présente une détresse circulatoire (chute de la tension artérielle, pouls rapide et difficile à percevoir), appliquer la conduite à tenir devant une détresse circulatoire (position strictement horizontale, oxygène si nécessaire) ;
- si la victime possède un traitement pour lutter contre les réactions allergiques graves (auto-injecteur d’adrénaline – AIA) :
- administrer à la demande de la victime ou du médecin régulateur le traitement qui lui a été prescrit,
- demander un avis médical immédiatement et appliquer les consignes,
- surveiller la victime.
En l’absence d’amélioration ou en cas de récidive dans les 10 à 15 minutes qui suivent la première injection, une deuxième injection à l’aide de l’auto-injecteur peut être réalisée. Si possible, demander un nouvel avis au médecin régulateur.
La victime ne présente pas de détresse vitale (réaction allergique simple)
- appliquer la conduite à tenir devant une victime présentant un malaise ou une aggravation de maladie ;
- demander un avis médical et respecter les consignes.
Le médecin régulateur peut, même en l’absence de détresse vitale, demander qu’une auto-injection d’adrénaline soit réalisée.
- s’assurer que la victime n’est pas en contact direct ou indirect (eau) avec un conducteur endommagé (fil électrique, appareil ménager sous tension) ou un câble électrique de haute tension au sol ;
Dans le cas contraire :- ne pas s’approcher ou toucher la victime avant d’être certain que l’alimentation est coupée (pour le courant haute tension, avoir été averti par les autorités responsables),
- faire écarter immédiatement les personnes présentes et leur interdire de toucher la victime.
Si un véhicule est en contact accidentel avec une ligne électrique, ne pas s’approcher du véhicule et ordonner aux occupants qui sont à l’intérieur de rester dedans, tant que le service compétent n’a pas donné l’assurance que la ligne est hors tension¹.
- couper le courant (débrancher l’appareil en cause) ou le faire couper par une personne qualifiée (EDF, SNCF…), si possible ;
On peut s’approcher et manipuler des victimes frappées par la foudre. - enlever les vêtements en combustion et les chaussures pour prévenir d’autres lésions thermiques ;
Si la victime présente une détresse vitale, appliquer la conduite à tenir adaptée à son état.
Si la victime présente des brûlures, appliquer la conduite à tenir adaptée face à une brûlure thermique et électrique². - compléter le bilan et rechercher des lésion provoquées par une contraction musculaire ou si la victime a été projetée au moment de l’électrocution ;
- réaliser les gestes et soins complémentaires ;
- demander un avis médical et appliquer les consignes reçues ;
Si la victime est une femme enceinte, le préciser lors de la transmission du bilan, car il existe un risque pour le fœtus.
¹Les occupants d’un véhicule ne courent pas de risque tant qu’ils restent à l’intérieur de leur véhicule. En effet, celui-ci est isolé de la terre grâce à ses pneumatiques.
²Lors d’une électrisation, l’arc électrique ou le flash provoque une brûlure thermique au niveau du point de contact avec la victime. La traversée de l’organisme par le courant provoque en revanche des lésions internes. C’est pourquoi il convient de prendre en charge la victime simultanément selon le protocole lié à la brûlure thermique comme à celui de la brûlure électrique.
- déséquiper la victime et la sortir le plus rapidement possible de l’eau.
Si la victime présente une détresse vitale,
- appliquer sans tarder la conduite adaptée à la détresse vitale de la victime.
En l’absence de détresse vitale :
- mettre la victime au repos et l’installer en position adaptée ou demi-assise si elle préfère ;
- déshabiller et sécher la victime, la protéger du froid ;
- administrer de l’oxygène en inhalation à l’aide d’un masque à haute concentration à un débit de 15 l/min, quelle que soit la saturation en oxygène, jusqu’à la prise en charge médicale ;
- faire boire de l’eau plate (0,5 à 1 l en fractionnant les prises sur une heure), sauf si la victime présente un trouble de la conscience, des vomissements ou refuse de boire ;
- transmettre le bilan et appliquer les consignes reçues ;
Il est courant, dans les premières trente minutes, que le médecin demande que soit administré à la victime de l’aspirine® par voie orale en l’absence d’allergie ou de saignement et si ce médicament est disponible. - surveiller la victime.
Dans tous les cas, avant de transmettre le bilan :
- rechercher auprès de la victime, ou de son entourage, les renseignements suivants :
- paramètres de la plongée : type (apnée, bouteilles…), lieu, profondeur atteinte, durée, remontées avec paliers, heure de sortie… ;
- tables utilisées ou ordinateur de plongée : à joindre à la fiche d’intervention secouriste lors de l’évacuation de la victime ;
- nombre de plongées dans les vingt-quatre heures précédant l’action de secours ;
- évènements survenus durant la plongée : stress, remontée rapide, douleurs à la descente… ;
- heure de survenue des symptômes et de leur évolution.
NB : Ces renseignements sont à reporter sur la fiche d’évacuation du plongeur accidenté, tel que prévu à l’article A322-78 du code du sport¹.
¹La fiche d’évacuation répond au modèle défini à l’annexe III-19 (art. A322-78) du code du sport. Elle fait partie du matériel de secours qui devrait être présent sur le lieu de mise à l’eau ou d’immersion et elle peut être téléchargée via le site internet legifrance.gouv.fr.
L’accouchement n’a pas encore eu lieu
- installer la future maman sur le côté ;
L’installation sur le dos est à proscrire. - réaliser un bilan de la parturiente ;
Au cours du 4ème regard, il convient à l’interrogatoire de la mère, de son entourage ou en consultant le carnet de maternité, de recueillir les éléments spécifiques suivants :- le suivi ou non de la grossesse,
- le nombre d’accouchements et de grossesses déjà réalisé et leur déroulement,
- la date et le lieu prévus de l’accouchement,
- s’il s’agit d’une grossesse simple ou multiple et son déroulement,
- le type d’accouchement prévu (voie basse ou césarienne) et la nature de la présentation (tête, siège, épaule),
- l’heure du début des contractions (douleurs régulières), la durée des contactions et l’intervalle entre deux contractions,
- si la parturiente a perdu les eaux : l’heure de cette perte et la couleur du liquide (transparent, trouble, sanglant),
- demander un avis médical en transmettant le bilan.
Si le transport de la parturiente peut être réalisé, après avis médical, il convient de :
- relever et installer la victime sur un brancard, allongée sur le côté et ceinturée ;
- transporter la victime en milieu hospitalier ;
- surveiller la victime durant le transport.
Si le transport de la parturiente ne peut pas être réalisé, après avis médical, l’accouchement doit être réalisé sur place. il convient alors de :
- préparer le matériel nécessaire à l’accouchement et à l’accueil du bébé :
- serviettes de bain propres et sèches,
- récipient pour recueillir les liquides corporels et le placenta.
- avoir à portée de main le matériel nécessaire à une éventuelle réanimation du nouveau-né :
- bouteille d’oxygène, insufflateur manuel pédiatrique,
- aspirateur de mucosités avec une sonde adaptée au nouveau-né,
- oxymètre de pouls.
- mettre des gants à usage unique et se protéger contre le risque de projection de liquides (masque, lunettes de protection) ;
- installer la mère dans une position demi-assise, cuisses fléchies et écartées, par exemple sur le rebord du lit ;
- réaliser l’accouchement. Pour cela :
- demander à la future maman d’attraper ses cuisses avec ses mains et d’hyper-fléchir ses cuisses sur l’abdomen lorsqu’elle ressent un besoin irrépressible de pousser ou si le haut du crâne du bébé commence à apparaître à la vulve,
- lui demander de pousser vers le bas en retenant sa respiration dès qu’elle ressent la contraction et, si possible, jusqu’au maximum de la contraction,
- faire reposer les jambes à la fin de la contraction utérine,
- recommencer la même manœuvre jusqu’à l’apparition de la moitié de la tête du bébé.
- Dès lors que la moitié de la tête du bébé est apparu, cesser alors de faire pousser la mère, laisser se terminer l’expulsion naturellement tout en ralentissant la sortie de la tête en la maintenant d’une main afin d’éviter les déchirures du périnée.
- accompagner progressivement la sortie spontanée du bébé. Pour cela :
- maintenir la tête du bébé avec les deux mains sans s’opposer à sa rotation au cours de sa descente (généralement la tête regarde vers le bas puis effectue une rotation d’un quart de tour sur la droite ou la gauche au cours de sa sortie),
- une fois la tête totalement sortie, vérifier la présence ou non d’un circulaire du cordon autour du cou du nouveau-né,
- En présence d’une circulaire du cordon, procéder à son dégagement.
- Bien maintenir l’enfant après avoir procédé au dégagement du cordon, car le plus souvent la sortie du nouveau-né est très rapide,
- soutenir le corps du nouveau-né avec les mains placées sous lui au cours de sa sortie,
- Le nouveau-né, recouvert de liquide amniotique et du sang de la mère, est particulièrement glissant et doit être maintenu fermement. Ne jamais tirer sur l’enfant.
- noter l’heure de naissance ;
- assurer la prise en charge du nouveau-né ;
- surveiller la mère jusqu’à la délivrance.
L’accouchement est déjà réalisé
- réaliser simultanément un bilan complet de la mère et du nouveau-né ;
- demander un avis médical en transmettant les deux bilans et appliquer les consignes reçues ;
- prendre en charge le nouveau-né.
En l’absence d’équipe médicale, surveiller la mère et l’assister pendant la délivrance.
La délivrance
La délivrance se fait chez une femme après l’accouchement et le plus souvent en présence d’une équipe médicale. Toutefois, en son absence, il faut réaliser les actions suivantes :
- laisser sortir le placenta sans tirer dessus ni sur le cordon ombilical ;
- recueillir le placenta, dans une cuvette ou un sac plastique, une fois expulsé ;
- L’acheminer avec la mère à l’hôpital pour vérifier son intégrité.
- s’assurer de l’absence d’hémorragie extériorisée ;
Une hémorragie secondaire gravissime peut survenir après la délivrance. En présence de celle-ci, appliquer la conduite à tenir adaptée. - placer un pansement absorbant ;
- surveiller la mère.
- poser le nouveau-né sur le ventre de sa mère et sur le côté, peau contre peau, la tête bien dégagée ;
- mettre une paire de gants à usage unique propre ;
- examiner le nouveau-né en appréciant :
- son cri ou sa respiration,
- son tonus (mouvements spontanés des membres).
NB : L’existence d’une pâleur doit alerter les secouristes et être indiquée lors de la transmission du bilan.
Le nouveau-né est en bonne santé
Le nouveau-né en bonne santé présente une respiration et un cri vigoureux ; un tonus vif.
- clamper le cordon au minimum après 1 minute de vie ;
Une fois clampé, il est possible ensuite de couper le cordon. - protéger le nouveau-né contre le froid. Pour cela :
- sécher par tamponnement la peau et la tête du bébé, à l’aide d’une serviette propre, sèche et tiède,
- protéger le nouveau-né des courants d’air et du froid en l’enveloppant. Envelopper la tête et le corps du nouveau-né, à l’exception de la face, dans des serviettes ou des vêtements secs et chauds ou le glisser dans un sac en polyéthylène. Si possible, couvrir sa tête à l’aide d’un bonnet.
- couvrir la mère ;
- surveiller le nouveau-né.
Lors de son transport, le nouveau-né doit être placé dans un système fermé et fixé (incubateur, lit-auto).
Le nouveau-né n’est pas en bonne santé
Le nouveau-né n’est pas en bonne santé lorsqu’il :
- ne respire pas ;
- ou ne présente pas de cri ;
- ou ne présente pas une respiration normale ;
- ou est hypotonique.
Dans ce cas, il convient de demander en urgence un avis médical tout en débutant les manœuvres de réanimation pour permettre au nouveau-né de respirer :
- clamper le cordon dès que possible ;
Une fois clampé, il est possible ensuite de couper le cordon. - placer le nouveau-né sur une surface plane recouverte d’un linge propre (pour l’isoler du froid), après avoir clampé le cordon ombilical ;
- libérer ses voies aériennes en plaçant sa tête en position neutre et si nécessaire en aspirant prudemment sa bouche puis ses narines ;
- si son état est inchangé, réaliser 40 insufflations à l’air en 1 minute ; Si le thorax ne se soulève pas après les 5 premières insufflations, vérifier la liberté des voies aériennes et l’étanchéité du masque.
- si vous êtes doté d’un appareil de mesure de la fréquence cardiaque pour le nouveau-né, le mettre en fonction (SpO2, monitoring).
L’état du nouveau-né reste inchangé
- réaliser une réanimation cardio-pulmonaire avec apport complémentaire d’oxygène et sans pose de défibrillateur ;
Le rythme de la RCP est de 3 compressions à une fréquence instantanée de 120 par minute pour 1 insufflation. - réévaluer l’état du nouveau-né toutes les minutes et adapter la conduite à tenir.
L’état du nouveau-né s’améliore
- si l’état du nouveau-né s’améliore (l’enfant crie, respire et s’agite), assurer une surveillance étroite de sa respiration.
En cas de doute, reprendre la réanimation cardio-pulmonaire.
Conduite à tenir en fonction de la fréquence cardiaque
- si vous pouvez mesurer sa fréquence cardiaque, suivre la procédure suivante :
Dans tous les cas
- soustraire la victime à la cause
La victime présente une détresse vitale
- appliquer la conduite à tenir adaptée.
La victime ne présente pas de détresse vitale
- installer la victime dans une position de confort ;
- réhydrater la victime avec de l’eau ou mieux un liquide contenant des glucides et des sels minéraux tels que jus de fruits ou boissons de l’effort (sauf si la victime présente des vomissements).
Crampe
- refroidir éventuellement avec l’application de glace ;
- compléter l’action de secours par :
- des étirements doux,
- des massages musculaires.
- indiquer à la victime de ne pas reprendre l’activité avant l’arrêt complet des signes.
Insolation
- refroidir la victime en fonction du degré d’hyperthermie et des moyens disponibles :
- retirer les vêtements de la victime en lui laissant les sous-vêtements,
- ventiler la victime pour augmenter la déperdition de chaleur de la victime par convection (courant d’air, ventilateur),
- pulvériser de l’eau à température ambiante sur la victime pour la mouiller (augmente la déperdition de chaleur par évaporation),
- appliquer des linges ou draps imbibés avec de l’eau froide sur le corps de la victime,
- placer, sans contact direct avec la peau pour ne pas brûler, de la glace au niveau des gros troncs vasculaires (plis de l’aine, aisselle), de la tête, de la nuque.
- poursuivre le bilan et surveiller attentivement.
Coup de chaleur et hyperthermie maligne d’effort
-
- installer la victime dans un endroit frais, climatisé si possible.
- refroidir la victime en fonction du degré d’hyperthermie et des moyens disponibles :
L’objectif est de retrouver une température inférieure à 39,4 °C :- retirer les vêtements de la victime en lui laissant les sous-vêtements,
- ventiler la victime pour augmenter la déperdition de chaleur de la victime par convection (courant d’air, ventilateur),
- pulvériser de l’eau à température ambiante sur la victime pour la mouiller (augmente la déperdition de chaleur par évaporation),
- appliquer des linges ou draps imbibés avec de l’eau froide sur le corps de la victime,
- placer de la glace au niveau des gros troncs vasculaires (plis de l’aine, aisselle), de la tête, de la nuque,
- éventuellement, après avis médical si c’est possible, réaliser un bain d’eau fraiche.
- poursuivre le bilan et surveiller attentivement :
- l’évolution des signes de détresse vitale,
- la température corporelle.
- transmettre le bilan pour avis sans délai ;
Présenter tous les signes de gravité et appliquer les consignes reçues. Une prise en charge médicale d’urgence est nécessaire.
- évaluer la durée de la compression par rapport à l’horaire de l’événement ;
- réaliser chaque regard ainsi que les gestes de secours adaptés ;
Le plus souvent, les gestes de secours sont limités du fait de la situation de la victime (en général, peu accessible) et du risque lié aux circonstances de l’accident. - transmettre un bilan afin d’obtenir un avis médical ;
- protéger la victime contre le froid, la chaleur, les intempéries ainsi que les risques liés au dégagement (projections) ;
- rassurer la victime en lui parlant, en particulier, si celle-ci est inaccessible ;
- assurer la surveillance de la victime.
Impossibilité d’avoir un avis médical ou de transmettre un bilan
Lors de certaines circonstances tout à fait exceptionnelles, les secours peuvent être :
- dans l’impossibilité de transmettre le bilan afin d’obtenir un avis médical quant à la suite à donner à la prise en charge de la victime ;
- dans l’impossibilité de disposer d’une équipe médicale dans un délai approprié à l’état de la victime ;
- dans une situation d’urgence absolue.
Il convient alors de :
- évaluer la durée de la compression par rapport à l’horaire de l’événement ;
- mettre en place un garrot, si la durée de compression est supérieure à quatre heures ou s’il est nécessaire pour arrêter une hémorragie externe non accessible ;
- dégager la victime dans tous les cas ;
- réaliser chaque regard ainsi que les gestes de secours adaptés (immobilisation des fractures, etc.) ;
- assurer la surveillance de la victime.
- soustraire la victime à la cause : isoler la victime dans un endroit chaud, à l’abri du vent (point chaud, refuge, habitation, véhicule, ambulance) ;
- prendre toutes les mesures pour éviter la survenue d’une hypothermie (prévention de l’hypothermie) ou appliquer la conduite à tenir devant une victime hypotherme et prendre en charge un traumatisme associé si nécessaire ;
- enlever doucement les gants, bagues, chaussures, desserrer les élastiques ou les bandes autoagrippantes des manches1… ;
- ôter les vêtements de la victime, surtout s’ils sont mouillés ou humides ;
- sécher la victime, mais ne pas frictionner les zones gelées2 ;
Si les gelures sont mineures, réchauffer les extrémités en les plaçant contre la peau du sauveteur (main, creux de l’aisselle) pendant 10 minutes. - transmettre le bilan pour avis et appliquer les consignes reçues ;
- rhabiller la victime, si possible en utilisant des vêtements amples, secs et chauds (moufles, chaussons) ou en enveloppant la victime dans une couverture ;
Si la sensibilité est récupérée et en situation d’isolement complet, on peut envisager, après avoir rhabillé la victime, de lui permettre de marcher.
Dans le cas contraire, il est indispensable de rejoindre l’abri le plus proche et d’attendre un avis ou une intervention médicale ; - à de très hautes altitudes (> 4000 m), administrer à la victime de l’oxygène en inhalation en complément.
Il ne faut en aucune manière essayer de réchauffer une gelure s’il existe le moindre risque d’une nouvelle exposition au froid de la partie atteinte ou si l’on est à proximité d’un centre médical ou d’une prise en charge médicale.
En l’absence de risque de réexposition au froid et si la prise en charge médicalisée ne peut être rapidement effectuée, il est possible, si le matériel est disponible, d’effectuer un réchauffement des gelures sévères et graves de moins de 24 heures en immergeant les parties atteintes dans l’eau tempérée entre 37 °C et 39 °C durant vingt à trente minutes, ou jusqu’à ce que la zone atteinte prenne une couleur rouge ou pourpre et souple au toucher.
En l’absence de récipient d’eau, des systèmes de chauffage liquide (sachets) peuvent être utilisés, à condition de ne pas les poser directement sur la gelure, mais d’interposer une épaisseur de tissu afin que la température ne soit pas supérieure à 39 °C. Toutes températures supérieures à 39 °C ou l’utilisation d’une chaleur sèche sont à proscrire, car elles aggravent les lésions et peuvent créer des brûlures.
Lors du réchauffement, les extrémités peuvent se recolorer, devenir rouges ou pourpres, douloureuses et souples au toucher. Cela signe la disparition de la vasoconstriction. Des cloques peuvent apparaître. Dans ce cas :
- recouvrir les lésions d’un pansement de gaze stérile et de gaze placée entre les doigts ;
- ne pas toucher aux cloques ;
- éviter tout nouveau refroidissement ;
- permettre à la victime de recevoir des soins médicaux.
NB : L’administration préventive ou curative de médicaments pour lutter contre la gelure n’est pas nécessaire.
- soustraire la victime à la cause :
- certaines circonstances nécessiteront l’intervention d’équipes spécialisées (équipe secours en montagne, GRIMP…) ;
- mettre la victime à l’abri du vent ;
- isoler la victime dans un endroit chaud (point chaud, refuge, habitation, véhicule, ambulance) afin d’éviter toute perte de chaleur supplémentaire par conduction ou convection ;
- ôter les vêtements de la victime, surtout s’ils sont mouillés ou humides.
Cette opération doit se faire en prenant soin de mobiliser la victime délicatement et avec prudence (risque d »arrêt cardiaque brutal).
Si la mobilisation se révèle pénible ou douloureuse pour la victime, couper les vêtements.
La victime présente une détresse vitale
- la victime ne présente pas de signes de vie. Elle est inconsciente et ne respire plus ou présente un état de mort apparente :
- appliquer la conduite à tenir devant une victime en arrêt cardiaque.
Précautions particulières pour la RCP d’une victime hypotherme :
-
- rechercher la présence de signes de vie au moins pendant 1 minute,
La recherche de la ventilation ou du pouls d’une victime hypotherme est très difficile.
En cas de doute, débuter la RCP. - l’hypothermie entraîne une rigidité de la paroi thoracique,
Cette rigidité peut rendre plus difficiles les compressions et les insufflations thoraciques. - dès que la RCP est en cours, confirmer l’hypothermie en mesurant la température de la victime avec un thermomètre hypotherme s’il est disponible,
- un cœur hypotherme peut ne pas réagir à une défibrillation,
Le nombre de défibrillations successives chez une victime qui présente une température < 30 °C doit être limité à 3 tant que la victime n’est pas réchauffée. - une RCP ne sera débutée que si l’équipe de secours se trouve dans des conditions de sécurité satisfaisante.
- rechercher la présence de signes de vie au moins pendant 1 minute,
- la victime a perdu connaissance et respire, même très lentement :
- appliquer la conduite à tenir devant une victime qui a perdu connaissance, même si elle respire lentement,
- réchauffer la victime (voir ci-dessous).
La victime présente une hypothermie sévère ou modérée
- allonger la victime et la mobiliser avec précaution ;
- administrer de l’oxygène ;
- transmettre le bilan pour avis et assurer une évacuation rapide de la victime. Appliquer les consignes reçues ;
- réchauffer la victime (voir ci-dessous) ;
- surveiller attentivement la victime dans tous les cas ;
- réaliser toute mobilisation de la victime très prudemment et sans à-coups.
Les victimes qui présentent une hypothermie modérée ou sévère sont très instables et peuvent faire facilement un arrêt cardiaque.
La victime présente une hypothermie légère
- transmettre le bilan et respecter les consignes ;
- réchauffer la victime (voir ci-dessous) ;
- mobiliser la victime si vous n’avez pas de moyen de réchauffement et dans l’attente de secours complémentaires.
Réchauffement de la victime
Devant une victime consciente qui présente une hypothermie légère avec des frissons intenses, réaliser un réchauffement passif :
- envelopper complètement la victime dans une couverture en polyester ou en laine ;
- prendre soin de protéger les mains, les pieds et la tête de la victime ;
- il est possible d’utiliser en complément un autre des moyens suivants :
- habiller la victime avec des vêtements chauds et secs,
- envelopper la victime dans une feuille de papier bulle,
- envelopper la victime dans une couverture isotherme (voire des journaux en l’absence d’autres moyens).
Devant une victime qui présente une hypothermie modérée ou sévère sans frisson, réaliser un réchauffement actif.
- envelopper la victime dans une couverture chauffante (40 à 42°C) ;
- en l’absence de couverture chauffante, il faut installer près et autour du tronc (thorax, ventre) de la victime des poches d’eau tiède (bouillottes), des compresses chimiques d’application de chaud ou des briques chauffées.
Attention, il ne faut jamais appliquer directement le dispositif de chaud au contact de la peau de la victime, mais interposer une épaisseur de tissu suffisante pour prévenir toute brûlure.
En cas d’intoxication (ingestion, injection)
- réaliser le bilan d’urgence vitale et les gestes de secours adaptés ;
- réaliser le bilan complémentaire, en particulier :
- déterminer les circonstances de survenue, la nature du (des) toxique(s) en cause, la dose supposée absorbée ainsi que l’heure de prise,
- rechercher les emballages et flacons des produits en cause.
- ne pas faire vomir ni boire la victime ;
- transmettre le bilan et appliquer les consignes reçues ;
- surveiller la victime.
Intoxication aux opiacés ou aux opioïdes
L’usage excessif volontaire ou non d’opiacés ou opioïdes est une cause fréquente de décès par intoxication.
La dépression respiratoire avec troubles de la conscience et myosis sont des signes caractéristiques de surdosage ou d’intoxication aux opiacés ou aux opioïdes. L’évolution peut se faire vers la perte de connaissance et la mort de la victime par anoxie.
Devant une victime qui présente une intoxication aux opiacés avec dépression respiratoire (FR < 12 mvts/min) et/ou une perte de connaissance, il faut :
- administrer de l’oxygène en inhalation ;
- retirer les patchs de médicaments éventuels. • surveiller en permanence la ventilation et se tenir prêt à réaliser une ventilation artificielle, si la FR<6 mvts/min ;
- demander un avis médical ;
- si de la naloxone administrable par pulvérisation intra-nasale est disponible, administrer une pulvérisation de naloxone (antagoniste) dans une narine chez toute victime âgés de 14 ans et plus1 (voir fiche administration de médicaments). Si l’état de la victime ne s’améliore pas ou en cas de réapparition des signes, renouveler cette administration au bout de 2 à 3 min.
En cas de projection d’un toxique sur la peau
Si le produit a provoqué une brûlure :
- adopter la conduite à tenir face à une brûlure chimique.
En l’absence de brûlure :
- appliquer la procédure spécifique à l’entreprise, si l’accident a lieu en milieu professionnel ;
- appliquer la procédure communiquée par les services de secours, lors de la transmission du bilan.
¹La sécurité et l’efficacité de naloxone administrable par pulvérisation intra-nasale chez les enfants de moins de 14 ans n’ont pas été établies.