Maine-et-Loire : pourquoi les pompiers sont visés par la chambre régionale des comptes ?

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jonives/AdobeStock.
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La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a procédé au contrôle des comptes et de la gestion du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Maine-et-Loire pour les exercices 2015 et suivants.

Le Sdis assure à nos confrères de Ouest-France, depuis une vingtaine d’années, la gestion du corps départemental de sapeurs-pompiers et des engins de secours, auparavant dévolue aux communes ou intercommunalités. Quelque 500 sapeurs-pompiers professionnels et plus de 2 400 volontaires s’efforcent de maintenir un effectif opérationnel mobilisable en permanence de plus de 600 intervenants et de réaliser près de 40 000 interventions par an.

Un parc de matériel surdimensionné mais un maillage territorial insuffisant

L’organisation des secours a, en grande partie, hérité d’une gestion communale alors dépourvue de vision d’ensemble. « Les performances opérationnelles masquent un surdimensionnement du parc d’engins et l’affaiblissement, en journée, du maillage territorial, du fait de l’insuffisante disponibilité des effectifs de volontaires », souligne la chambre régionale des comptes..

Un climat social dégradé

La chambre régionale des comptes indique aussi que « la gouvernance est affectée par un défaut de contrôle interne et d’information du conseil d’administration ainsi que par un climat social notoirement dégradé. La rénovation du cadre stratégique ou l’optimisation de l’emploi des effectifs de volontaires peinent, ainsi, à aboutir, du fait, principalement, de la persistance de tensions ou de réticences internes.

Les volontaires pas bien indemnisés

« Les effectifs de professionnels ont été accrus sans que ne soit préalablement rationalisé un régime de garde peu adapté aux contraintes opérationnelles et organisationnelles et à l’implication des volontaires. Les volontaires ne sont pas indemnisés selon les modalités arrêtées par le conseil d’administration ».

Des moyens à redimensionner

Le rétablissement de la situation, recommandé par la chambre, conduira « à un alourdissement du coût de la couverture et devra nécessairement s’accompagner d’un redimensionnement de l’ensemble des moyens au regard des objectifs en cours de redéfinition ».

Pour la chambre régionale des comptes, « le Sdis ne dispose pas encore d’outils de gestion permettant d’apprécier pleinement la réalité des coûts de la couverture des risques. La répartition de l’effort budgétaire au sein du bloc communal ne correspond plus à la carte administrative locale qui a subi de nombreuses mutations. »