La Sécurité civile a lancé le plus vaste renouvellement de flotte de son histoire : 36 Airbus H145 D3 (sur 42 commandés par le ministère de l’Intérieur) remplaceront progressivement les 33 EC145 C2 d’ici 2029. Les cinq premiers exemplaires volent déjà sur les bases de Perpignan (Dragon 66), Pau (Dragon 64), Bastia (Dragon 2B) et sur le duo alpin Annecy/ Grenoble.
Le cahier des charges était clair : plus de charge utile, davantage de sécurité en haute montagne, une maintenance allégée. Le passage à un rotor principal composite cinq pales (+150 kg de charge utile) et la voilure carénée Fenestron héritée du D2 offrent un gain de portance, une réduction des vibrations et 3 dB de bruit en moins par rapport au C2.

Une architecture repensée
Sous capot, deux Safran Arriel 2E (894 shp chacun, FADEC) hissent le MTOW -Masse maximale au décollage- à 3 800 kg. Le H145 tient le vol stationnaire OGE à 2 730 m, croise à 241 km/h et affiche 650 km de rayon d’action – de quoi faire pratiquement Paris – Marseille sans se ravitailler.
Côté cockpit, la suite avionique Helionix apporte un pilote automatique 4 axes, la vision synthétique et le contrôle de trajectoire (GTC). Résultat : stationnaire “mains libres” pour le treuillage, IFR/NVG en monopilote et charge cognitive divisée par deux. Une transition de type n’est pas requise ; trois semaines de conversion suffisent aux pilotes C2.

Impact opérationnel
Pour les secours, le D3 offre un treuil 90 m exploitable plus haut (souffle accru) et un kit bombardier de 1 000 L qui permet d’attaquer un départ de feu en moins de trois minutes, avant l’arrivée des Canadair (l’installation de ce kit prendrait trois heures, donc loin d’être un avantage notable – NDLR). La cabine modulable accepte deux brancards ou six secouristes, et l’augmentation de poussée autorise l’évacuation simultanée de cinq victimes à 4 000 m d’altitude (gain ≈ 400 kg).
Pour les pilotes, la nouvelle dérive et le Fenestron portent la limite de vent de travers à 30 kt, tandis que les vibrations réduites et l’ergonomie Helionix diminuent la fatigue sur longues gardes. Les mécanos saluent des inspections espacées (1 000 h/12 mois) et l’absence de barre de Bell sur le rotor, gage de temps machine supplémentaire.