
Indication
La ventilation artificielle est nécessaire, après libération des voies aériennes, en présence d’une victime :
- en arrêt respiratoire ;
- présentant une respiration agonique et dont la fréquence respiratoire est inférieure ou égale à six mouvements par minute.
Justification
La ventilation artificielle par une méthode orale permet d’apporter de l’air aux poumons d’une victime en l’absence de matériel de ventilation artificielle.
Ces méthodes orales permettent au secouriste d’insuffler directement à la victime l’air qu’il expire et dont la part résiduelle d’oxygène est suffisante pour assurer l’efficacité de la technique.
Si l’arrêt de la respiration vient de se produire, cette technique peut favoriser la reprise de la respiration.
Matériel
Aucun matériel.
Réalisation
La victime est préalablement installée en position horizontale et sur le dos.
Chez l’adulte ou l’enfant
- basculer la tête de la victime en arrière comme pour la technique de libération des voies aériennes ;
- pincer le nez de la victime entre le pouce et l’index, tout en maintenant la bascule en arrière de la tête avec la main qui est placée sur le front ;
- ouvrir légèrement la bouche de la victime en utilisant l’autre main et maintenir le menton élevé ;
- inspirer, sans excès ;
- appliquer la bouche largement ouverte autour de la bouche de la victime en appuyant fermement ;
- insuffler progressivement jusqu’à ce que la poitrine de la victime commence à se soulever (durant une seconde environ) ;
- se redresser légèrement, tout en maintenant la tête de la victime en arrière, afin de :
- reprendre son souffle,
- vérifier l’affaissement de la poitrine de la victime (expiration passive),
- insuffler une deuxième fois dans les mêmes conditions.
La durée de réalisation de ces deux insufflations successives ne doit pas excéder cinq secondes. Si le ventre ou la poitrine de la victime ne se soulève pas lors des insufflations :
- s’assurer que la tête de la victime est en bonne position et que son menton est élevé ;
- s’assurer qu’il n’y a pas de fuite d’air lors de l’insufflation ;
- rechercher la présence d’un corps étranger dans la bouche. Le retirer avec les doigts, s’il est accessible.
Chez le nourrisson ou le nouveau-né
La technique est sensiblement la même que pour l’adulte ou l’enfant. Toutefois, il convient de :
- placer la tête du nourrisson en position neutre, menton élevé ;
- entourer sa bouche autour de la bouche et du nez de la victime ;
- insuffler progressivement jusqu’à ce que la poitrine du nourrisson commence à se soulever (durant 1 seconde environ) ;
- se redresser légèrement, tout en maintenant la tête en position neutre, afin de :
- vérifier l’affaissement de la poitrine,
- insuffler une seconde fois dans les mêmes conditions.
Risques & Contraintes
Une insufflation trop rapide ou d’un volume d’air trop important peut entraîner un passage de l’air dans l’estomac et secondairement une régurgitation de son contenu. Ceci est plus fréquent chez l’enfant et le nouveau-né qui ont besoin de volumes d’air beaucoup moins importants que l’adulte.
Une régurgitation de liquide de l’estomac dans les voies aériennes de la victime entraîne un encombrement de celles-ci et compromet les manœuvres de réanimation et la survie de la victime.
Évaluation
L’efficacité de la technique est jugée sur l’obtention d’un début de soulèvement de la poitrine de la victime, lors de chaque insufflation.
Indication
La ventilation artificielle est nécessaire, après libération des voies aériennes, en présence d’une victime :
- en arrêt respiratoire ;
- présentant une respiration agonique et dont la fréquence respiratoire est inférieure ou égale à six mouvements par minute.
Justification
La ventilation artificielle par un insufflateur manuel permet d’apporter de l’air, éventuellement enrichi en oxygène, aux poumons d’une victime.
Matériel
- insufflateur manuel à ballon autoremplisseur ;
- masque d’insufflation.
Description du matériel
L’insufflateur manuel se compose :
- d’un ballon autoremplisseur souple, élastique, qui reprend automatiquement sa forme quand on cesse d’appuyer dessus ;
Il existe plusieurs modèles, en fonction du volume du ballon :
-
- adulte (> 25 KG) : 1400 à 2000 ml
- pédiatrique (> 2,5 KG et < 25 KG): 400 à 500 ml,
- prématuré (< 2,5 KG) : 200 à 250 ml. Ce modèle est inefficace pour la réanimation du nouveau- né à la naissance ou le nourrisson. Il est exclusivement réservé au prématuré.
- d’une valve d’admission d’air ou d’oxygène, qui empêche le retour du gaz contenu dans le ballon vers l’extérieur ;
- d’un ballon réserve destiné à accumuler l’oxygène pendant l’insufflation ;
- d’une valve séparatrice des gaz insufflés et des gaz expirés, contenue dans une pièce en « T » ; Elle oriente :
- les gaz frais du ballon vers la victime quand le secouriste appuie sur le ballon,
- les gaz expirés par la victime vers l’extérieur quand le secouriste relâche le ballon.
- d’un dispositif de raccordement à la victime (masque ou sonde d’intubation).
Les insufflateurs manuels prématurés et pédiatriques sont munis d’une valve de surpression préréglée à 35-40 mmHg, afin d’éviter à des poumons normaux d’être lésés par des pressions excessives.
Le masque facial est destiné à recouvrir la bouche et le nez de la victime sans appuyer sur les yeux. De
forme anatomique (triangulaire) chez l’adulte et l’enfant, ou circulaire chez le nourrisson, il est équipé d’un bourrelet en plastique mou, en silicone ou gonflable, destiné à assurer l’étanchéité entre le masque et la
face de la victime. L’orifice supérieur permet de raccorder le masque à la pièce en « T ».
Il faut préférer des masques translucides, car ils permettent de voir rapidement les sécrétions ou vomissements et d’observer la coloration des lèvres de la victime.
Il existe trois à sept tailles de masque allant de l’adulte au prématuré.
En l’absence d’utilisation de matériel à usage unique, il faut mettre en place un filtre antibactérien entre la pièce séparatrice des gaz et le masque.
Réalisation
- choisir un ballon insufflateur et un masque adapté à la victime et les connecter entre eux par l’intermédiaire de la pièce en « T » ;
- se placer à la tête de la victime.
À un secouriste
- d’une main, assurer la libération des voies aériennes ;
- saisir de l’autre main l’ensemble ballon/masque ;
- placer le masque sur le nez de la victime, en appliquant le sommet du triangle sur la racine du nez ;
- rabattre la base du masque vers le menton pour appliquer son pourtour sur le visage de la victime ;
- appliquer le masque selon la technique de pince C-E, pour cela :
- placer le pouce de la main sur le masque, au-dessus du nez de la victime,
- et placer l’index sur la base du masque, au-dessus de la lèvre inférieure de la victime (le pouce et l’index forment un ainsi C),
- placer les autres doigts (3ème, 4ème et 5ème doigts) en crochet sous le menton et le tirer vers le haut pour l’appliquer contre le masque et maintenir les VA de la victime libres (le pouce, l’index et les autres doigts forment ainsi un E),
- exercer une pression vers le bas avec le pouce et l’index et vers le haut avec les autres doigts.
- Le maintien de la tête en arrière (position neutre pour le nourrisson) est réalisé par le mouvement du poignet de la main qui tient le masque.
Cette saisie du masque et du menton sous forme de « pince » par la main du secouriste est l’élément essentiel qui permet d’assurer l’étanchéité du masque sur le visage de la victime tout en maintenant les VA libres.
- empaumer le ballon dans la partie centrale avec l’autre main ;
- comprimer le ballon progressivement, durant une seconde environ, jusqu’au début du soulèvement du thorax (la pression à exercer est variable selon la victime) ;
- relâcher le ballon, dès que la poitrine se soulève, tout en continuant de maintenir le masque.
- La poitrine de la victime s’abaisse alors que l’air sort de ses poumons.
Recommencer le cycle d’insufflations afin d’obtenir une ventilation artificielle efficace.
À deux secouristes
Cette technique, dont un secouriste maintient les voies aériennes ouvertes et le masque alors que l’autre comprime le ballon, améliore l’étanchéité du masque.
Préalablement :
- s’assurer de la bascule de la tête de la victime en arrière, menton tiré vers le haut.
Dans un premier temps, le secouriste 1 s’assure de la mise en place du masque et de son maintien à deux mains. Pour cela, il doit :
- placer le masque sur le nez de la victime, en appliquant le sommet du triangle sur la racine du nez ;
- rabattre le masque vers le menton pour appliquer son pourtour sur le visage de la victime ;
- appliquer le masque (technique de pince C-E) avec une main ;
- placer l’autre main de façon symétrique à la première ;
- exercer une pression, vers le bas avec les pouces et vers le haut avec les autres doigts ;
- s’assurer de la bascule de la tête en arrière (position neutre pour le nourrisson). Dans un second temps, le secouriste 2 pratique les insufflations. Pour cela il doit :
- empaumer le ballon dans la partie centrale d’une seule main ;
- comprimer le ballon progressivement, avec une seule main et durant une seconde environ, jusqu’au soulèvement du thorax (la pression à exercer est variable selon la victime) ;
- relâcher le ballon, dès que la poitrine se soulève.
La poitrine de la victime s’abaisse alors que l’air sort de ses poumons.
Ensuite, recommencer le cycle d’insufflations afin d’obtenir une ventilation artificielle efficace. Si, durant la ventilation artificielle, la victime présente un vomissement, il faut :
- interrompre immédiatement la ventilation ;
- tourner la victime sur le côté ;
- dégager aux doigts les débris alimentaires solides et volumineux ;
- aspirer les liquides de la bouche de la victime, si un aspirateur de mucosités est disponible ;
- remettre la victime sur le dos ;
- reprendre la ventilation artificielle.
Par l’intermédiaire d’une sonde d’intubation ou d’un dispositif supra- glottique
Le secouriste peut être amené à ventiler une victime à l’aide d’un insufflateur manuel directement relié à une sonde d’intubation ou un dispositif supra-glottique.
Pour cela, il veille à ne pas mobiliser la sonde ou le dispositif lors des insufflations et respecte les consignes données.
Risques & Contraintes
Une insufflation trop rapide ou un volume d’air trop important peut entraîner un passage de l’air dans
l’estomac et secondairement une régurgitation de son contenu. Ceci est plus fréquent chez l’enfant et le nouveau-né qui ont besoin de volumes d’air moins importants que l’adulte.
Une régurgitation de liquide de l’estomac dans les voies aériennes de la victime entraîne un encombrement de celles-ci, compromet les manœuvres de réanimation et la survie de la victime.
Les conditions d’entretien et de stockage des matériels doivent être conformes aux préconisations du fabricant.
Évaluation
L’efficacité de la technique est jugée sur l’obtention d’un début de soulèvement de la poitrine de la victime,
lors de chaque insufflation et l’absence de fuite d’air au niveau du masque.
Indication
Cette technique est indiquée chez toute personne qui présente une perte de connaissance, qui respire normalement et qui n’est pas suspecte d’un traumatisme.
Justification
La position latérale de sécurité (PLS) maintient libres les voies aériennes supérieures de la victime en permettant l’écoulement des liquides vers l’extérieur et évite que la langue ne chute dans le fond de la gorge.
Matériel
Aucun matériel
Réalisation
Chez l’adulte ou l’enfant
La technique se réalise en trois temps :
- Préparer le retournement de la victime. Pour cela :
- retirer les lunettes de la victime si elle en porte,
- rapprocher délicatement les membres inférieurs de l’axe du corps,
- placer le bras de la victime, situé du côté secouriste, à angle droit de son corps,
- plier le coude de ce même bras en gardant la paume de la main de la victime tournée vers le haut,
- saisir le bras opposé de la victime, et amener le dos de la main de la victime sur son oreille, côté secouriste1,
- maintenir le dos de la main de la victime pressée contre son oreille, paume contre paume2,
- attraper la jambe opposée de la victime, avec l’autre main, juste derrière le genou3,
- relever la jambe de la victime, tout en gardant le pied au sol,
- se placer à genoux ou en trépied à côté de la victime assez loin d’elle pour pouvoir la tourner sur le côté sans avoir à se reculer.
- Tourner la victime. Pour cela :
- tirer sur la jambe relevée de la victime afin de la faire pivoter vers le secouriste, jusqu’à ce que le genou touche le sol, sans brusquerie et en un seul temps ;
- dégager doucement la main du secouriste située sous la tête de la victime, tout en préservant la bascule de la tête en arrière, en maintenant le coude de la victime à l’aide de la main du secouriste précédemment située au genou.
1 Lors de la rotation, le maintien de la main de la victime contre son oreille permet d’accompagner le mouvement de la tête et de diminuer la flexion de la colonne cervicale qui pourrait aggraver un traumatisme éventuel.
2 Le maintien de la main contre l’oreille de la victime limite les mouvements de la colonne cervicale.
3 La saisie de la jambe de la victime au niveau du genou permet de l’utiliser comme « bras de levier » pour le retournement.
- Assurer la stabilité de la position de la victime. Pour cela :
- ajuster la jambe de la victime située au-dessus de telle sorte que la hanche et le genou soient à angle droit1 ;
- ouvrir la bouche de la victime sans mobiliser la tête2.
Chez le nourrisson
Placer le nourrisson sur le côté, dans les bras du secouriste le plus souvent.
Risques & Contraintes
La mise en PLS rend difficile la surveillance de la ventilation d’une victime.
Évaluation
Une fois mise en PLS, la victime se trouve dans une position stable, la plus latérale possible.
En position sur le côté, les voies aériennes et les mouvements de la respiration doivent pouvoir être contrôlés, l’écoulement des sécrétions vers l’extérieur est favorisé.
1 La position de la jambe permet de stabiliser la PLS.
2 L’ouverture de la bouche de la victime facilite l’écoulement des liquides vers l’extérieur.
Indication
L’inhalation d’oxygène est un enrichissement en oxygène de l’air inspiré par une victime qui respire (fréquence respiratoire > 6 mouvements par minute).
L’inhalation d’oxygène est nécessaire chez toute victime qui présente :
- une détresse respiratoire ou circulatoire ;
- une intoxication aux fumées d’incendie ou au monoxyde de carbone ;
- un accident lié à la plongée ;
- une mesure de la SpO2 qui indique une valeur < 94 % ;
- une mesure de la SpO2 qui indique une valeur < 89 % chez l’insuffisant respiratoire chronique avec ou sans oxygène à domicile ;
- une crise douloureuse chez une victime qui présente des antécédents de drépanocytose.
Si les circonstances ne permettent pas de prendre la mesure de la SpO2 (extrémités froides, panne de l’appareil, etc.), l’inhalation d’oxygène est systématique si la victime présente une détresse vitale, dans l’attente d’un avis médical.
Justification
L’inhalation d’oxygène a pour objet d’augmenter la quantité d’oxygène, notamment au niveau du cerveau.
Matériel
Un appareil de mesure de la SpO2 doit toujours être à disposition du secouriste chaque fois qu’il a les moyens d’administrer de l’oxygène.
- bouteille d’oxygène ;
- appareil de mesure de la SpO2 ;
- dispositif d’administration d’oxygène par inhalation.
Il existe plusieurs dispositifs qui permettent d’administrer de l’oxygène en inhalation :
-
- masque à inhalation à « haute concentration » (MHC)1;
La concentration en oxygène de l’air qui est délivré est variable en fonction de la forme du masque et de la qualité de la ventilation de la victime.
Le MHC est muni d’un réservoir d’oxygène situé au-dessous d’une valve antiretour qui empêche la victime de rejeter l’air expiré dans ce réservoir. Il existe des modèles « adultes » et des modèles « enfants ».
Le MHC doit être utilisé pour toute administration d’O2 qui nécessite de fortes concentrations, c’est-à-dire pour maintenir une SpO2 entre 94 et 98 %. Il ne doit pas être utilisé en dessous de 6 l/min.
-
- masque simple2 ;
Il est encore appelé masque à moyenne concentration.
La concentration d’oxygène administré aux victimes est variable et dépend plus particulièrement du débit en O2 et de la ventilation de la victime.
1 Le MHC délivre un air dont la concentration en O2 est comprise entre 60 et 90 % lorsque le débit d’admission est de 8 à 15 l/min.
2 Le MS délivre un air dont la concentration en O2 est comprise entre 40 et 60 % lorsque le débit d’admission est de 5 à 10 l/min.
Un débit < 5 l/min peut entraîner une augmentation de la résistance à l’inspiration et il peut y avoir une mauvaise évacuation du CO2 contenu dans le masque. Cette mauvaise évacuation est à l’origine d’un phénomène de réinhalation de l’air expiré (re-breathing).
- lunettes à oxygène ;
Les lunettes à O2 sont en PVC, souple, non stérile et à usage unique. Elles possèdent :
-
- une tubulure étoilée anti-écrasement,
- un système de fixation qui passe derrière les oreilles de la victime et qui est en avant, de forme légèrement courbée, adapté à l’anatomie du visage,
- un embout nasal fin et souple,
- une languette flexible qui permet de stabiliser la lunette sur la lèvre supérieure de la victime.
L’utilisation des lunettes à O2 par le secouriste est adaptée pour des victimes qui nécessitent une administration d’O2 à des concentrations basses ou modérées.
Elle est plus particulièrement indiquée pour l’aggravation d’une insuffisance respiratoire chronique afin de maintenir une SpO2 entre 89 et 94 %.
Son utilisation doit faire l’objet si possible d’un avis médical.
- masque pour laryngectomisé.
Le masque pour laryngectomisé permet l’administration d’O2 par un tube de trachéotomie ou pour les victimes qui ont eu une laryngectomie (la victime respire habituellement par un orifice situé à la base du cou).
Le débit d’oxygène doit être adapté à la saturation que l’on désire obtenir. L’administration d’O2
par cette voie doit être limitée dans le temps, car une humidification de l’air est nécessaire.
Lors de l’administration d’O2 chez une victime laryngectomisée, il est souvent nécessaire de réaliser une aspiration des sécrétions présentes pour améliorer la liberté des voies aériennes.
Le masque à valves Venturi est un autre moyen d’administration d’oxygène, mais il n’est pas adapté à la prise en charge des victimes par le secouriste.
Les dispositifs d’inhalation mis à disposition du secouriste relèvent de son autorité médicale d’emploi.
Les insufflateurs manuels équipés ou non de ballon-réserve ne doivent pas être utilisés comme moyen d’inhalation, car ils augmentent la résistance à l’inspiration et peuvent aggraver une détresse respiratoire, particulièrement chez l’enfant.
Réalisation
- ouvrir la bouteille d’oxygène ;
- relier le tuyau d’oxygène du masque au dispositif de sortie d’oxygène de la bouteille ;
- chez une victime en détresse vitale, toujours utiliser d’emblée le MHC ;
- régler le débit initial selon le tableau 15 ;
- En cas d’utilisation d’un MHC, remplir le ballon réserve en obturant la valve du masque avec les doigts.
- mettre le dispositif d’administration d’O2 en place ;
- ajuster le débit d’oxygène en fonction des objectifs de saturation visés (cf. tableau 16) ;
- assurer la surveillance de la victime.
Cas particuliers
- intoxication aux fumées d’incendie, intoxication au monoxyde de carbone, accident de décompression :
- inhalation d’O2 avec un MHC et à un débit de 15 l/min, quel que soit le niveau de SpO2.
- victime en détresse, lorsque la mesure de la SpO2 est impossible (absence de pouls périphérique lors d’une détresse circulatoire ou en cas d’hypothermie) :
- inhalation d’O2 avec un MHC et à un débit de 15 l/min quels que soient les antécédents de la victime dans l’attente d’un avis médical.
Tableau 15: Débits d’oxygène en fonction du dispositif d’inhalation d’O²
MHC (ADULTE ET ENFANT) |
Masque simple (ADULTE ET ENFANT) |
Lunettes a O2 |
|
Plages de debit d’utilisation |
9 à 15 l/min |
6 à 9 l/min |
1 à 6 l/min |
Debit initial |
15 l/min |
9 l/min |
2 l/min ou 1 ou 2 l/min de plus que son débit habituel |
Tableau 16 : Objectifs de saturation
SpO2 de 94 à 98 % chez l’adulte, l’enfant et le nourrisson
SpO2 de 89 à 94 % chez l’insuffisant respiratoire chronique
Risques & Contraintes
L’administration d’oxygène peut être dangereuse chez la victime qui présente une insuffisance respiratoire chronique avancée. De même, l’hyperoxie peut être néfaste chez la victime qui présente un AVC ou une maladie cardiaque alors que le taux d’oxygène dans le sang est normal.
Au total, il faut lutter contre l’hypoxie, sans entraîner une hyperoxie.
Pour cela, chaque fois que possible, il faut adapter l’administration d’oxygène à la mesure de la SpO2 tout en respectant les indications et contre-indications de cette administration.
L’administration d’oxygène à l’aide de lunettes sans humidification peut entraîner une irritation nasale pour des débits > 4 l/min.
Évaluation
Un enrichissement en oxygène de l’air inspiré par la victime vise à obtenir une amélioration de l’état de la victime et à atteindre les objectifs de saturation attendus.
Indication
L’oxygène en bouteille est un médicament pouvant, sous certaines conditions, être administré à une victime. Il peut être utilisé :
- en inhalation pour enrichir l’air en oxygène ;
- en insufflation ;
- pour faire fonctionner un respirateur médical ou tout autre dispositif médical.
Justification
L’oxygène, dans les conditions normales de pression et de température, est un gaz ; il est donc compressible. Cette propriété permet de le comprimer afin de le stocker et de le transporter, au moyen de récipients spéciaux (les bouteilles), sous un faible encombrement.
Pour être administré à une victime, l’oxygène comprimé doit être détendu et ramené à la pression atmosphérique ambiante à l’aide d’un dispositif fixé sur la bouteille, appelé détendeur.
Le débit d’oxygène (exprimé en litre par minute ou l/min) administré à la victime est réglé à l’aide d’un appareil, appelé débitmètre.
Matériel
La bouteille d’oxygène
Les bouteilles peuvent être de différents volumes : 2, 5, 11 et 15 litres et contiennent respectivement,
lorsqu’elles sont pleines, sous une pression de 200 bar, et après détente à pression atmosphérique, environ 0.4, 1, 2.2 et 3 m3 d’oxygène.
En France, les bouteilles sont blanches, en aluminium recouvert de matière composite, légères, équipées d’une poignée de transport, d’un chapeau inamovible dans lequel est logé un détenteur-débitmètre intégré.
Plusieurs informations sont gravées sur la bouteille, en particulier, la date de la dernière vérification, la pression maximale d’utilisation et son volume en eau.
Le détendeur-débitmètre intégré
Le détenteur-débitmètre intégré est composé :
- d’un manomètre haute pression, avec des plages colorées, qui indique la pression régnant à l’intérieur de la bouteille ou d’un affichage sur écran LCD de l’autonomie en temps de la bouteille en fonction du débit choisi (la pression résiduelle n’apparaît que sous forme d’une jauge graduée par ¼ avec alarmes sonores) ;
- d’une sécurité active, sous forme d’un volet, empêchant tout branchement intempestif sur la bouteille lorsque celle-ci est en position fermée ;
- d’un raccord de sortie (olive), qui permet de brancher un tuyau afin d’alimenter un masque à inhalation ou un ballon-réserve en oxygène d’un insufflateur ;
- d’une prise normalisée à trois crans afin d’alimenter un respirateur ou un réseau de distribution d’oxygène interne au véhicule de secours ;
- d’un robinet d’ouverture de la bouteille ;
- d’un robinet permettant de régler le débit d’utilisation par palier, sur une plage de 0 à 15 l/min ;
- d’une soupape de sécurité tarée à 200 bars ;
- d’un raccord de remplissage spécifique, pour le conditionnement chez le fournisseur.
Étiquettes et accessoires
La bouteille d’oxygène est fournie avec :
- une étiquette identifiant le nom du laboratoire fournisseur ;
- une notice « produit » ;
- une étiquette indiquant le numéro du lot d’oxygène et sa date limite d’utilisation ;
- un panneau étiquette « danger », collé sur la bouteille, rappelant les risques liés à son utilisation et les principales mesures à respecter.
L’autonomie
L’autonomie de la bouteille dépend de :
- la quantité d’oxygène disponible, déterminée par la pression qui règne à l’intérieur de la bouteille et par le volume en eau de la bouteille ;
- la consommation en oxygène, c’est-à-dire du débit administré à la victime.
La quantité d’oxygène (exprimée en litre) est le produit de la pression (exprimée en bar) par le volume en eau de la bouteille (exprimé en litre).
Consignes de conservation, de stockage et de transport
Les bouteilles doivent être protégées des intempéries, des sources de chaleur (température supérieure ou égale à 50 °C) et conservées dans un local aéré ou ventilé, propre et sans matières inflammables.
Les bouteilles pleines et les bouteilles vides doivent être conservées séparément.
Les bouteilles conservées ou transportées doivent être solidement arrimées et installées dans un emplacement permettant de les protéger des chutes et des chocs.
Les bouteilles doivent être maintenues en position verticale, robinet fermé. Les bouteilles doivent être déplacées sans être traînées ou roulées sur le sol. Les bouteilles ne doivent pas être soulevées par leur robinet.
Les bouteilles ne doivent jamais être graissées ou lubrifiées ni enduites de corps gras.
Il ne faut jamais utiliser de flacons pressurisés (laque, désodorisant…), de solvant (alcool, essence…) ou de produits corrosifs pour nettoyer les bouteilles.
Consignes de manipulation et d’utilisation
Le bon état du matériel, la présence d’oxygène dans la bouteille, la date limite d’utilisation ainsi que l’intégrité des étiquetages doivent être vérifiés lors de la prise de fonction.
Toute manipulation doit se faire avec des mains propres, exemptes de graisse. Les tuyaux de raccordement utilisés doivent être spécifiques à l’oxygène.
Le visage de la victime, comme le dispositif d’administration (masque), ne doivent pas être enduits de corps gras.
La bouteille ne doit pas être ouverte lorsqu’elle est en position couchée.
La bouteille ne doit pas être ouverte à proximité de matières inflammables, pour éviter le risque de propagation d’incendie.
L’ouverture de la bouteille doit être réalisée lentement.
Il ne faut jamais procéder à plusieurs mises en pression successives et rapprochées.
Le débitmètre ne doit jamais être ouvert avant le robinet (il doit être réglé à 0 l/min au préalable). La sortie du robinet de la bouteille ne doit jamais se trouver dirigée face à l’intervenant ou la victime. Ils doivent toujours être du côté opposé au détendeur, derrière la bouteille et en retrait.
Une bouteille présentant un défaut d’étanchéité ne doit jamais être utilisée. En cas de fuite, fermer le robinet.
Une flamme, une source de chaleur supérieure à 50 °C ou un appareil générant des étincelles ne doivent jamais être approchés.
Il faut immédiatement, autant que possible, refermer le robinet de la bouteille en cas de phénomène anormal (étincelles, crépitements).
Toute bouteille ayant chuté ou présentant une anomalie (chapeau mal fixé) ou une défaillance (robinet bloqué, manomètre défectueux…) ne doit plus être utilisée. Elle doit, quelle que soit sa pression résiduelle, être rapportée au responsable chargé de l’oxygène.
Risques & Contraintes
L’oxygène est un comburant qui entretient et active la combustion. Il peut également entraîner
l’inflammation des corps gras, des poussières ou de tous objets inflammables installés à proximité.
Évaluation
En cas de doute, vérifier que l’oxygène est bien délivré à la sortie du tuyau venant de la bouteille en écoutant le bruit généré par la sortie du gaz.
Pour cela, pincer l’extrémité du tuyau une à deux secondes puis le relâcher. On perçoit ainsi le bruit sec lié à la sortie brutale de l’oxygène comprimé dans le tuyau pendant le temps où ce dernier est resté pincé.
Définition
L’accident vasculaire cérébral (AVC), parfois appelé attaque cérébrale, est un déficit neurologique soudain d’origine vasculaire (la circulation sanguine d’une partie du cerveau est interrompue).
Le terme « accident » est utilisé pour souligner l’aspect soudain, voire brutal, d’apparition des signes ou des manifestations, bien qu’en fait ce soit effectivement une maladie dont les causes sont de nature interne.
Causes
L’AVC peut être causé par :
- une obstruction d’une artère cérébrale (infarctus cérébral) par un spasme d’une artère, une plaque d’athérome (thrombose cérébrale) ou un caillot de sang venu obstruer l’artère (embolie cérébrale) ; Cette cause est la plus fréquente (85 %) et peut bénéficier de nouveaux traitements très efficaces s’ils sont administrés précocement (2 à 3 heures après le début des signes).
- une hémorragie cérébrale due le plus souvent à la rupture d’un vaisseau sanguin (victime hypertendue) ou d’une malformation vasculaire (anévrisme par exemple).
Les tumeurs et divers troubles de la coagulation peuvent eux aussi entraîner une hémorragie cérébrale.
On parle d’accident ischémique transitoire (AIT) lorsque l’obstruction de l’artère cérébrale se résorbe d’elle-même spontanément avec une disparition plus ou moins rapide des signes en fonction de la durée de l’obstruction.
Les signes sont les mêmes que l’AVC, mais ils durent de quelques secondes à quelques minutes, jamais plus d’une heure, avant le retour à la normale.
L’AIT peut passer inaperçu et être confondu avec un simple malaise. L’AIT est un signe d’alarme, peut annoncer la survenue d’un AVC constitué et présente les mêmes risques.
Risques & Conséquences
L’AVC entraine une diminution voire un arrêt brutal d’une partie de la circulation sanguine cérébrale. Le trouble neurologique induit par l’AVC est fonction de la taille et de la localisation du vaisseau sanguin touché.
L’interruption de la circulation entraine une ischémie des cellules nerveuses et les privent soudainement d’oxygène et de sucre, ce qui provoque en quelques minutes leur détérioration puis leur mort.
Dans le cas d’hémorragie, en plus de l’atteinte vasculaire, l’écoulement du sang (hématome) dans l’espace situé entre et autour des méninges et du cerveau comprime les cellules nerveuses et est responsable de signes neurologiques plus ou moins graves en fonction de l’importance de l’hémorragie.
L’AVC est une maladie grave, aux conséquences toujours dramatiques avec un risque de décès ou de survenue de lourdes séquelles. L’AVC est la 1ère cause de handicap chez l’adulte et la 3ème cause de mortalité.
Signes
L’AVC peut être évoqué au cours du 2ème regard, par la survenue le plus souvent brutalement :
- d’une perte de connaissance ou d’un trouble de la conscience ;
- d’un déficit moteur touchant toute une moitié du corps (droit ou gauche).
Au cours du 3ème ou 4ème regard, la victime consciente peut présenter un ou plusieurs des signes spécifiques suivants :
- une déformation de la bouche : la victime présente une asymétrie de la face qui est encore plus évidente si on lui demande de faire la grimace ;
- une faiblesse ou un engourdissement d’un ou des deux côtés du corps : lorsqu’on demande à la victime de lever et d’étendre les deux bras et les mains devant elle, l’un des bras et/ou la main (ou les deux) ne peuvent être levés ou ne peuvent rester en position et retombent plus ou moins vite ;
- une difficulté du langage ou de la compréhension : lorsqu’on demande à la victime de répéter une phrase, elle a des difficultés à parler ou à comprendre.
Ces trois signes doivent être systématiquement recherchés. Ils sont communément appelés FAST ou « Face, Arm et Speech test ».
Ils peuvent aussi être accompagnés :
- d’une diminution ou une perte de la vision d’un œil ou des deux ;
- d’un mal de tête important, soudain et inhabituel, sans cause apparente ;
- d’une perte de l’équilibre, d’une instabilité à la marche ou de la survenue de chutes inexpliquées.
Même si tous les signes sont passagers et résolutifs, ils doivent être scrupuleusement recherchés, car la gravité de l’affection et la conduite à tenir restent les mêmes.
Devant ces signes, le secouriste recherchera ou fera préciser à l’interrogatoire de la victime ou de la famille :
- l’heure où les signes sont apparus et l’heure où la victime a été vue pour la dernière fois sans signes ;
- l’existence de signes neurologiques identiques dans les 24 heures précédentes ;
- des antécédents de crise convulsive ;
- la présence de fièvre ;
- l’état de validité de la victime : est-ce que la victime est habituellement autonome ou grabataire ? (fauteuil roulant ou alité) ;
- la présence de facteurs de risques :
- hypertension artérielle et maladie cardio-vasculaire,
- diabète ou hypercholestérolémie,
- obésité, tabagisme,
- un traitement anticoagulant.
- des antécédents particuliers dont la connaissance est nécessaire à la prise en charge de la victime en secteur spécialisé :
- une chirurgie récente,
- si le malade est porteur d’un stimulateur cardiaque ou présente une contre-indication à la réalisation d’une IRM.
Au cours du 4ème regard, il est indispensable de réaliser une mesure de la glycémie capillaire. En effet, une hypoglycémie peut simuler un AVC et donner un ou plusieurs signes indiqués ci-dessus. Il est donc indispensable de rechercher et de corriger une hypoglycémie avant d’affirmer être en présence de signes d’AVC.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de demander un avis médical immédiat et respecter les consignes ;
- d’installer la victime en position d’attente ;
- de surveiller la victime et réaliser les gestes de secours qui s’imposent.
Définition
La crise d’asthme est une détresse respiratoire provoquée par une inflammation et une contraction des fibres musculaires lisses des bronchioles (petites bronches) qui entraîne un rétrécissement brutal de leur calibre.
L’asthme est une maladie respiratoire chronique qui touche un très grand nombre de personnes de tout âge. Sa fréquence est en augmentation, particulièrement dans les zones urbaines et industrialisées.
Les asthmatiques ont souvent avec eux des médicaments sous forme d’aérosol doseur (spray) qu’ils utilisent en cas de crise pour la faire cesser. Ces médicaments entraînent une dilatation des petites bronches et facilitent la respiration.
Causes
Chez l’asthmatique, la crise d’asthme peut être déclenchée par certains facteurs favorisants comme :
- le contact avec un allergène (poils d’animaux, pollen…) ;
- une infection respiratoire ;
- certains médicaments comme l’aspirine ;
- la fumée, la pollution ou un gaz irritant ;
- les variations climatiques ;
- l’effort ;
- une forte émotion, l’anxiété ou l’angoisse.
Les personnes qui souffrent d’asthme peuvent diminuer la survenue de crises en contrôlant leur environnement et en limitant le risque d’exposition aux facteurs déclenchant la crise d’asthme.
Risques & Conséquences
La crise d’asthme rend la respiration difficile et entraîne une détresse respiratoire. Quand la crise survient, la victime peut utiliser des médicaments. Les médicaments de l’asthme relaxent les fibres musculaires lisses des bronchioles et permettent à l’air de circuler jusqu’aux alvéoles. Ceci rend la respiration de la victime plus facile.
Signes
Les signes apparaissent chez une personne souvent connue comme étant asthmatique.
Dans sa forme grave, le 2ème regard fait apparaitre une victime consciente, très angoissée, qui se plaint de respirer difficilement, qui refuse de s’allonger et qui demande à rester assise.
Lors de l’examen, on peut constater :
- l’impossibilité pour la victime de parler ;
- une agitation ;
- un sifflement à l’expiration.
En fin de compte, on se retrouve devant une victime qui présente une détresse respiratoire.
En l’absence d’une prise en charge rapide ou parfois brutalement, la victime peut perdre connaissance et présenter un arrêt cardiaque.
Dans sa forme la plus légère, la victime consciente se plaint d’une gêne respiratoire modérée, sans modification importante de la fréquence respiratoire.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de faciliter la respiration de la victime ;
- d’aider la victime à prendre son traitement ;
- de demander un avis médical, dans tous les cas.
La victime est consciente
- soustraire la victime aux facteurs qui pourraient avoir déclenché la crise (atmosphère enfumée, polluée, poussière) ;
- mettre la victime au repos et l’installer dans la position où elle se sent le mieux pour respirer, il s’agit souvent de la position assise1 ou demi-assise ;
- dégrafer tout ce qui pourrait gêner sa respiration ;
- rassurer la victime, lui demander de rester calme ;
- aider la victime à prendre le médicament prescrit pour la crise s’il en a en sa possession. Il est le plus souvent administré à l’aide d’un aérosol doseur ;
- administrer de l’oxygène en inhalation si nécessaire ;
- demander un avis médical en transmettant le bilan ;
- surveiller la victime, particulièrement sa respiration.
Si la victime perd connaissance
- appliquer la conduite à tenir devant un arrêt cardiaque si la victime perd connaissance et ne respire plus.
La victime est consciente et présente une douleur thoracique
Elle présente les signes d’une détresse respiratoire :
- appliquer la conduite à tenir adaptée à une détresse respiratoire (position assise ou demi-assise, oxygène si nécessaire) ;
- demander un avis médical et respecter les consignes.
Elle présente les signes d’une détresse circulatoire :
- appliquer la conduite à tenir adaptée à une détresse circulatoire (position allongée horizontale, oxygène si nécessaire, lutter contre le froid) ;
- demander un avis médical et respecter les consignes.
Elle ne présente pas de signes évidents de détresse :
- appliquer la conduite à tenir devant une victime qui présente un malaise :
- mettre la victime au repos immédiatement ;
- installer la victime dans la position où elle se sent le mieux ;
- administrer de l’oxygène si nécessaire ;
- demander un avis médical après avoir réalisé le 4ème regard ;
- administrer à la demande de la victime ou du médecin régulateur, le traitement qu’elle utilise et qui lui a été prescrit ;
- respecter les consignes.
Dans tous les cas,
- si la victime perd connaissance brutalement, appliquer la conduite à tenir adaptée et réaliser en priorité les gestes d’urgence qui s’imposent.
Définition
Comme l’oxygène, le sucre est essentiel au fonctionnement de l’organisme et notamment du cerveau. L’organisme produit une hormone appelée « insuline » qui intervient dans le transport et la pénétration du sucre dans les tissus.
Le diabète est une maladie au cours de laquelle l’organisme, par manque de production de cette hormone, n’arrive pas à réguler le passage et l’utilisation du sucre qui est transporté par le sang vers les tissus du corps et qui s’accumule dans le sang.
Les diabétiques doivent surveiller attentivement la quantité de sucre présente dans leur sang. Ils utilisent un lecteur de glycémie qui permet, à partir d’une goutte de sang prélevée au niveau du doigt, de mesurer et de surveiller le taux de sucre dans le sang. Un régime alimentaire adapté et un traitement médical régulier leur permettent de réguler l’utilisation du sucre par l’organisme.
Un apport insuffisant de sucre ou un excès de traitement peuvent entraîner un manque grave de sucre à l’origine d’un malaise : c’est « l’hypoglycémie ».
La plupart des diabétiques connaissent ce risque et ont sur eux un morceau de sucre qu’ils doivent prendre immédiatement en cas de malaise pour faire remonter le taux de sucre rapidement. Cependant, la survenue du malaise est parfois très brutale.
Causes
Les malaises par manque de sucre sont fréquents chez le diabétique et sont facilités par :
- une alimentation inadaptée ;
- un exercice physique inhabituel ;
- l’excès de traitement ;
- la déshydratation ;
- la fièvre…
NB : D’autres malaises d’origine et causes différentes peuvent se rencontrer chez une personne atteinte de diabète. De même, un malaise lié à une hypoglycémie peut se rencontrer chez des personnes qui ne sont pas diabétiques (malaise à l’effort, à jeun).
Risques & Conséquences
Lorsque le taux de sucre diminue, le fonctionnement du cerveau et de tout l’organisme est rapidement altéré. L’hypoglycémie peut déclencher des complications soudaines et potentiellement mortelles comme des convulsions ou une perte de connaissance (détresse neurologique). Il n’en est pas de même pour l’hyperglycémie qui évolue en règle générale progressivement, sans signes visibles sur une période de plusieurs heures ou plusieurs jours et qui fait rarement l’objet d’un recours à des services de secours d’urgence.
Signes
Les signes d’hypoglycémie peuvent être constatés chez une personne connue comme étant diabétique dès le 2ème regard. La victime peut présenter :
- une perte de connaissance ;
- des convulsions généralisées ;
- un trouble du comportement (prostration, agitation, agressivité, signes d’ébriété sans consommation d’alcool) ;
- des sueurs abondantes ;
- une pâleur.
Dans certains cas, la victime présente des signes qui peuvent faire évoquer un accident vasculaire cérébral.
Lors du 4ème regard, la victime peut se plaindre :
- d’avoir faim ;
- d’être très fatiguée et d’avoir mal à la tête ;
- de sentir son coeur battre rapidement ;
- de tremblements.
Mesure de la glycémie capillaire
Lors de l’interrogatoire de la victime ou de son entourage, il est possible d’apprendre que celle-ci est diabétique.
Dans ce cas, devant un malaise chez un diabétique, un test de dépistage d’une hypoglycémie peut être réalisé en utilisant un appareil de mesure de la glycémie capillaire, le glucomètre.
On utilisera de préférence l’appareil de mesure de la victime, sinon l’équipe de secours utilisera le sien si elle en est dotée.
Le résultat instantané de cette mesure permet à l’équipe de secours de transmettre cette information lors du bilan au médecin régulateur pour l’aider dans l’évaluation de la situation et des suites à donner.
Lors du transfert de la valeur de la mesure, il est essentiel d’indiquer l’unité de mesure de la glycémie utilisée par l’appareil : millimoles par litre (mmol/l), milligrammes par décilitre (mg/dl) ou grammes par litre (g/l). En fonction de l’unité, le chiffre est totalement différent.
On considère qu’une victime est en hypoglycémie si la valeur mesurée de la glycémie est < 3,3 mmol/l (ou < 60 mg/dl ou < 0,6 g/l).
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de préserver la respiration tout en maintenant la liberté des voies aériennes, si la victime a perdu connaissance ;
- d’aider la victime à faire remonter le taux de sucre dans son sang, si elle est consciente ;
- de demander un avis médical, dans tous les cas.