Définition
La brûlure est une lésion de la peau, des muqueuses (voies aériennes ou digestives) et des tissus sousjacents. Elle est qualifiée de :
- brûlure simple, lorsqu’il s’agit de rougeurs de la peau chez l’adulte ou d’une cloque dont la surface est inférieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime ;
- brûlure grave, dès lors que l’on est en présence :
- d’une ou plusieurs cloques dont la surface totale est supérieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime,
- d’une destruction plus profonde (aspect blanchâtre, couleur peau de chamois ou noirâtre parfois indolore) associée souvent à des cloques et à une rougeur plus ou moins étendue,
- d’un aspect circulaire (qui fait le tour du cou ou d’un membre),
- d’une brûlure dont la localisation est sur le visage ou le cou, les mains, les articulations ou au voisinage des orifices naturels,
Les brûlures de la bouche et du nez font toujours craindre la survenue rapide d’une difficulté respiratoire, en particulier si elles sont associées à une raucité de la voix, - d’une rougeur étendue (un coup de soleil généralisé par exemple) de la peau chez l’enfant,
- d’une brûlure d’origine électrique ou radiologique.
Cette gravité est plus ou moins importante en fonction des différentes caractéristiques de la brûlure. Certaines brûlures sont du domaine du médecin traitant, d’autres nécessitent une prise en charge par un véhicule d’évacuation et de premiers secours pour être acheminées vers un service d’urgence. Enfin, les brûlures les plus graves nécessitent une médicalisation de leur transport avant leur acheminement vers un centre de traitement des brûlures.
Causes
La brûlure peut être provoquée par la chaleur, des substances chimiques, l’électricité, le frottement ou des radiations.
Risques & Conséquences
Suivant son étendue, sa profondeur et sa localisation, la brûlure peut provoquer :
- une douleur sévère ;
- une défaillance circulatoire par perte de liquide ;
- une défaillance respiratoire dans les brûlures du cou ou du visage ou par inhalation de vapeur ou de fumée ;
- une infection plus tardive.
Même après avoir supprimé la cause de la brûlure, ses effets se poursuivent. Sans action immédiate, elle peut s’étendre en profondeur et en surface.
Signes
La reconnaissance d’une brûlure est en règle générale facile. Elle est réalisée le plus souvent au cours du bilan circonstanciel ou par l’écoute de la plainte principale.
Que la victime présente ou pas une détresse vitale, c’est au cours du bilan complémentaire que le secouriste analyse les caractéristiques et par là même la gravité d’une brûlure.
Une brûlure se caractérise par :
- son aspect ;
- son étendue ;
- sa localisation ;
- la présence de douleur.
L’aspect des brûlures diffère en fonction de la profondeur de celle-ci :
- une peau rouge, sèche et douloureuse traduit une atteinte superficielle ;
- des cloques ou phlyctènes, uniques ou multiples et plus ou moins étendues, accompagnées d’une douleur forte ou modérée, traduisent une atteinte plus profonde ;
Elles peuvent se rompre spontanément en libérant un liquide clair. Leur apparition peut être retardée.
L’aspect humide d’une zone brûlée en dehors d’un refroidissement à l’eau signe cette atteinte plus profonde. - une pâleur cireuse, un aspect noirâtre ou brunâtre de la peau traduit une atteinte très profonde de toutes les couches de la peau.
Ces brûlures sont souvent peu douloureuses car les terminaisons nerveuses ont été détruites.
Une zone brulée peut revêtir plusieurs aspects conjoints.
L’étendue de la brûlure doit être évaluée car la surface atteinte conditionne également la conduite à tenir.
Pour évaluer cette étendue, le secouriste peut s’aider de différentes règles dont la plus connue, chez l’adulte, est la règle de Wallace.
Chez l’enfant et pour des petites surfaces, il peut s’aider de la surface de la main (paume et doigts) de la victime qui est égale à 1 % de la surface totale de la peau de la victime, quel que soit l’âge.
La localisation de la brûlure doit être décrite avec précision, notamment s’il s’agit de localisations particulières comme :
- les brûlures des voies aériennes, objectivées par la présence de traces noires autour des narines et de la bouche ou de la langue, l’existence de toux ou de crachats noirs (qui seront systématiquement recherchés en cas de victimes d’incendie) ou de la modification de la voix qui devient rauque ;
- les brûlures des mains, des plis de flexion, du visage ;
- les brûlures à proximité immédiate des orifices naturels.
Une brûlure par ingestion doit être suspectée chez une personne qui, après avoir absorbé un liquide brûlant ou caustique présente de violentes douleurs dans la poitrine ou à l’abdomen, parfois associées à des lésions de brûlure (chaleurs) ou des traces blanchâtres (caustiques) au niveau des lèvres ou de la bouche.
Une brûlure par inhalation doit être suspectée chez une personne qui a respiré des fumées d’incendies ou inhalé des produits chimiques.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de supprimer la cause ;
- de limiter l’étendue et de soulager la douleur et l’œdème ;
- d’identifier la gravité et la nature de la brûlure ;
- d’éviter l’apparition ou limiter l’aggravation d’une détresse vitale éventuelle ;
- de limiter le risque d’infection.
Définition
La plaie est une lésion de la peau avec effraction et atteinte possible des tissus sous-jacents.
Causes
Les plaies sont généralement secondaires à un traumatisme de :
- l’extérieur vers l’intérieur : coupure, piqûre, projectile, coup, morsures ;
- l’intérieur vers l’extérieur : fracture ouverte, l’os cassé perfore la peau.
Risques & Conséquences
Suivant son importance et sa localisation, une plaie peut avoir pour la victime plusieurs types de conséquences, comme :
- une hémorragie ;
- une atteinte des organes sous-jacents ;
- une infection de la plaie, qui peut s’étendre à tout l’organisme.
Ces atteintes peuvent entraîner une défaillance respiratoire, circulatoire ou neurologique.
Toute plaie, toute piqûre, même minime, peut provoquer une maladie parfois mortelle : le tétanos. Seule la vaccination antitétanique protège du tétanos. Si le sujet n’a pas été vacciné, ou si la vaccination a plus de dix ans chez l’adulte ou cinq ans chez l’enfant, il doit immédiatement consulter un médecin.
Une plaie peut aussi entraîner pour l’intervenant un risque de contamination par le sang de la victime (virus des hépatites et VIH).
Signes
La personne est le plus souvent victime d’un traumatisme, avec ou sans signe de détresse vitale.
C’est au cours du bilan complémentaire qu’est recherchée la présence de plaies, déterminée leur localisation, leur aspect et identifiée leur gravité.
L’aspect d’une plaie permet d’apprécier plus facilement sa gravité et de décrire précisément la lésion lors de la transmission du bilan. On distingue ainsi :
- la contusion, qui est un choc ou un coup susceptible de provoquer une rupture des vaisseaux situés immédiatement sous la peau ;
Le sang s’échappe dans les tissus sous l’épiderme, donnant une coloration violette et un aspect gonflé à la peau qui ne peut pas être rompue, c’est l’hématome. Ces hématomes sont parfois très étendus, traduisant une lésion plus profonde comme une fracture ou une lésion interne. - l’écorchure, qui est une plaie simple et superficielle avec un aspect rouge et suintant, souvent douloureuse et généralement provoquée par une chute avec glissement ou friction ;
De petits corps étrangers incrustés dans la peau peuvent entraîner des infections secondaires. - la coupure, qui est provoquée par un objet tranchant (couteau, morceau de verre) ; Elle peut être accompagnée d’une hémorragie ou d’une lésion d’un organe sous-jacent.
- la plaie punctiforme (en forme de point), qui est une plaie souvent profonde, provoquée par un objet pointu (clou, arme blanche, projectile) pouvant traverser les organes sous-jacents ;
C’est une plaie souvent grave même si son aspect extérieur ne l’est pas. Une plaie par injection de liquide sous pression (accidents du travail ou de bricolage) présente le plus souvent ces caractéristiques. - la lacération, qui est une déchirure souvent complexe de la peau par arrachement ou écrasement. Cette plaie est irrégulière avec une atteinte des tissus sous-jacents.
Au-delà de l’aspect de la plaie, il convient d’en distinguer la gravité. Ainsi :
- une plaie est considérée comme simple lorsqu’il s’agit d’une petite coupure superficielle, d’une éraflure saignant peu, qui n’est pas située au niveau d’un orifice naturel ou de l’œil ;
- une plaie est considérée comme grave du fait, entre autres :
- d’une hémorragie associée,
- d’un mécanisme pénétrant (objet tranchant ou perforant, morsures, projectiles),
- de sa localisation : cou, thorax, abdomen, œil, orifices naturels,
- de son aspect (déchiquetée, écrasée),
- de plaies multiples.
En cas de doute, la plaie doit être considérée comme grave.
Une plaie par injection de liquide sous pression est toujours une plaie grave dont la prise en charge chirurgicale est urgente.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- d’identifier la gravité d’une plaie ;
- d’éviter l’apparition ou limiter l’aggravation d’une détresse vitale, si la victime présente une plaie grave ;
- de prévenir l’infection de toute plaie.
Définition
Les traumatismes abdominaux portent atteinte à l’intégrité de la cavité abdominale et des organes contenus dans celle-ci. Ces traumatismes concernent les organes pleins (foie, rate, reins), les organes creux (estomac, intestin) et les gros vaisseaux (aorte, veine cave inférieure).
Causes
Une atteinte de l’abdomen survient lors :
- d’un choc ou d’une compression appuyée ou brutale au niveau de l’abdomen (accident de circulation, chute de grande hauteur…) ;
- de la pénétration d’un corps étranger dans l’abdomen (projectiles d’arme à feu, arme blanche ou tout objet perforant) ;
- d’un cisaillement dû à une décélération brusque qui entraîne des lésions des gros vaisseaux abdominaux, du foie ou de la rate ;
- d’une explosion (blast).
Un traumatisme abdominal ne survient pas uniquement lors d’une atteinte de la face antérieure de l’abdomen, mais aussi lors d’une atteinte des flancs, du dos ou de la partie basse du thorax.
Risques & Conséquences
La gravité du traumatisme abdominal est due à l’atteinte des organes abdominaux avec apparition d’une défaillance circulatoire par hémorragie interne.
Cette dernière peut survenir de façon extrêmement brutale si ce sont des organes (foie, rate, rein) ou des gros vaisseaux abdominaux qui sont touchés.
Le saignement peut être retardé et les signes apparaître secondairement.
Les traumatismes avec atteinte des organes creux exposent à un risque infectieux important car leur contenu est sceptique (matières fécales).
Signes
Le bilan circonstanciel et complémentaire retrouvent un traumatisme parfois violent direct au niveau de l’abdomen (coup, choc) ou indirect (décélération brutale).
Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre d’une douleur spontanée siégeant au niveau d’une partie ou de tout l’abdomen.
A l’examen, on peut trouver :
- une douleur provoquée lors d’une palpation prudente de l’abdomen qui peut être anormalement dur ;
- l’absence de soulèvement de l’abdomen à chaque inspiration ;
- une contusion ou une plaie plus ou moins importante avec une éventuelle éviscération ;
- des vomissements de sang rouge (hématémèse).
Toute plaie abdominale est considérée comme grave, même en l’absence de signes de détresse.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de prévenir toute détresse circulatoire par une surveillance attentive ;
- d’installer ou de transporter la victime dans une position d’attente adaptée à son état ;
- de demander un avis médical.
Définition
Un traumatisme du bassin est l’ensemble des signes dus à une atteinte traumatique du bassin, avec ou sans plaie. Le traumatisme du bassin est responsable de fractures ainsi que de lésions des organes internes, notamment hémorragiques, pouvant mettre rapidement en jeu la vie de la victime.
Les traumatismes du bassin sont graves et touchent surtout l’adulte jeune.
Causes
Les traumatismes du bassin surviennent dans un contexte de traumatisme à haute cinétique (accident de la voie publique, chutes de grande hauteur) avec dans deux cas sur trois des lésions associées (thorax, crâne, membres).
Le choc peut être :
- direct avec ou sans plaie au niveau de la partie basse de l’abdomen, des hanches ou des fesses ;
- à distance du bassin et transmis par l’intermédiaire des os des membres inférieurs (chute ou choc sur la hanche, chute de grande hauteur sur les talons).
Plus rarement, les traumatismes du bassin peuvent survenir à la suite de traumatismes à faible énergie chez la personne âgée.
Risques & Conséquences
La gravité du traumatisme du bassin est due :
- à la perte de sang due aux fractures elles-mêmes ; une fracture multiple du bassin est fréquemment responsable d’une hémorragie interne importante ;
- à une perforation ou une rupture de vessie ou des canaux d’évacuation de l’urine.
La mortalité des traumatismes du bassin est de l’ordre de 8 à 15 %.
Signes
Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du bassin (écrasement, coup, choc) ou moins violent chez une personne âgée.
Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre d’une douleur spontanée siégeant au niveau du bassin ou dans la partie basse de l’abdomen. Cette douleur spontanée est un signe évocateur d’un traumatisme du bassin.
À l’examen, on peut trouver :
- une douleur à la palpation douce et prudente du bassin ;
- une impossibilité de bouger les membres inférieurs en raison de la douleur ;
- la présence d’urine sanglante ou de sang sur les sous-vêtements (liée à l’atteinte de la vessie ou de l’urètre) ;
- un hématome important au niveau du pubis ;
- une lésion des organes urogénitaux externes particulièrement chez l’homme (plaie, œdème, hématome) ;
- des lésions associées, comme des lésions du crâne et du thorax qui peuvent masquer le traumatisme du bassin.
Toute victime traumatisée qui a perdu connaissance et qui présente des signes de détresse circulatoire doit être considérée systématiquement comme suspecte d’un traumatisme du bassin.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de prévenir toute détresse circulatoire par une surveillance attentive ;
- de limiter toute mobilisation de la victime, sauf en cas de nécessité absolue ;
- d’immobiliser la victime et assurer une contention du bassin si nécessaire ;
- de demander un avis médical.
Définition
On appelle traumatisme du crâne (ou crânien) tout choc reçu sur le crâne.
Causes
Les traumatismes crâniens sont la conséquence de multiples mécanismes vulnérants de la boîte crânienne : choc direct, décélération brutale, blessure par un objet pénétrant…
Risques & Conséquences
Un choc direct au niveau de la tête peut entraîner, selon son intensité et son mécanisme, des lésions cutanées, osseuses (fractures) ou cérébrales.
Une décélération brusque avec un arrêt net de la tête, sans aucun choc sur un obstacle, peut également entraîner des lésions cérébrales, uniquement par l’ébranlement du cerveau contre la boîte crânienne.
Ces lésions peuvent être plus ou moins rapidement évolutives et mettre en jeu le pronostic vital. Il faut donc surveiller régulièrement l’état de conscience de la victime. Dans certains cas, une prise en charge chirurgicale précoce est nécessaire pour augmenter les chances de récupération.
Signes
Le bilan circonstanciel et complémentaire retrouvent un traumatisme parfois violent au niveau du crâne (coup, choc) ou indirect (décélération brutale).
À l’issue du bilan d’urgence vitale, la victime peut présenter :
- une perte de connaissance qui persiste depuis l’accident ou des troubles de la conscience (somnolence, confusion, agitation anormale) ;
- des convulsions ;
- une asymétrie pupillaire nette et fixe.
Lors du bilan secondaire, la victime se plaint :
- de céphalées ou d’une douleur spontanée au niveau des os du crâne ;
- de nausées ou de vomissements.
À l’examen, on constate que la victime peut présenter :
- une perte de la mémoire des faits souvent synonyme d’une perte de connaissance passagère immédiatement après l’accident, parfois relatée par les témoins ;
- un déficit moteur neurologique ;
- une plaie du cuir chevelu, un hématome ou une déformation ;
- un hématome « en lunettes » (autour des yeux) pouvant témoigner d’une fracture des os de la base du crâne ;
- une otorragie ou une épistaxis ;
En cas d’otorragie, la compression manuelle est inutile. Vérifier que l’écoulement sanguin vient bien de l’intérieur de l’oreille en la nettoyant avec une compresse ; - des lésions associées en particulier de la colonne cervicale.
Au cours de la surveillance, on peut constater :
- la survenue d’une perte de connaissance secondaire ;
- des troubles de la conscience apparaissant plusieurs minutes à plusieurs heures après l’accident alors que la victime était parfaitement consciente (intervalle libre).
Chez l’enfant ou le nourrisson, les signes de traumatisme crânien peuvent être différents de ceux de l’adulte :
- la perte de connaissance est moins fréquente ;
- l’enfant ou le nourrisson peut présenter des troubles du comportement (il ne joue plus, il est prostré) souvent constatés par l’entourage ;
- une pâleur.
Toute chute d’un enfant ou d’un nourrisson, d’une hauteur supérieure à sa taille (table à langer, chaise haute) doit faire suspecter un traumatisme crânien et faire l’objet d’un avis médical immédiat.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de limiter les risques d’aggravation du traumatisme, par une immobilisation de la victime qui est suspecte d’une lésion du rachis ;
- de demander un avis médical devant tout traumatisé crânien.
Définition
Il s’agit de lésions à type d’entorse, de fracture, de luxation ou de tassement qui peuvent siéger à n’importe quel niveau de la colonne vertébrale.
Causes & Mécanisme
Une atteinte de la colonne vertébrale survient lors d’un choc direct sur la colonne vertébrale ou d’un traumatisme indirect survenant à distance de celle-ci comme :
- un choc direct au niveau du cou ou du dos ;
- un choc indirect :
- une chute sur la tête (plongeon en eau profonde),
- une chute de grande hauteur avec réception sur les talons ou sur les fesses,
- un mouvement brusque de flexion extension du rachis cervical (collision avec un véhicule à grande vitesse, retournement d’un véhicule, victime éjectée, accident de 2 roues, chute de cheval…),
- une chute de sa hauteur chez la personne âgée ou la personne qui présente des antécédents de traumatisme du rachis ou de maladie vertébrale.
Risques & Conséquences
La gravité d’un traumatisme de la colonne vertébrale est due à la possible atteinte de la moelle épinière.
La moelle épinière peut être :
- comprimée par la (les) vertèbre(s) fracturée(s) ou luxée(s), par un œdème ou un hématome ;
- sectionnée en entraînant des lésions irréversibles.
Environ 15 % des personnes qui présentent un traumatisme vertébral, qu’il s’agisse d’une fracture ou d’une luxation ont une lésion médullaire. La majorité des victimes qui présentent un traumatisme médullaire ont aussi un traumatisme vertébral.
Signes
Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du dos ou du cou (coup, choc) ou indirect (flexion extension brusque).
Les mécanismes suivants doivent faire considérer la victime à hauts risques de lésion du rachis :
- chute sur la tête d’une hauteur > 1 mètre comme lors d’un plongeon (rachis cervical) ou sur les fesses d’une hauteur > 3 mètres (rachis dorso-lombo-sacré) ;
- passager d’un véhicule accidenté à grande vitesse (voies rapides, autoroutes, vitesse > 40 km/h avec arrêt brutal contre un obstacle ou sur une distance < 10 m, déformation de l’habitacle) ;
- absence de port de la ceinture de sécurité et déclenchement des airbags ;
- retournement d’un véhicule suite à tonneaux ;
- victime éjectée d’un véhicule lors d’une collision ;
- collision avec un 2 roues (conducteur ou passager du 2 roues) ;
- piéton renversé ;
- accident avec des véhicules à moteurs de loisirs (jet ski, quad, kart…) ;
- chute de cheval (jockey).
Dès lors que l’on suspecte un traumatisme du rachis, il faut demander à la victime de ne pas bouger, ou stabiliser manuellement la tête de la victime dans l’axe (particulièrement pour réaliser la libération des voies aériennes) et éviter de mobiliser le reste de la colonne vertébrale.
Au bilan d’urgence vitale, on suspectera une lésion du rachis de principe : ! si la victime a perdu connaissance et ne peut s’exprimer ;
- si la victime présente une altération de la conscience ;
- si la victime se plaint :
- d’un engourdissement, de sensations de décharges électriques au niveau des membres (paresthésie),
- d’une douleur spontanée siégeant au niveau du rachis,
- d’une raideur de la nuque l’empêchant de tourner la tête.
- si la victime présente un trouble de la motricité évident (ne bouge plus ses membres).
Au bilan complémentaire, on suspectera une lésion du rachis si la victime présente :
- une diminution de la force musculaire des mains ou des pieds (difficulté de serrer les mains ou bouger les orteils) ;
- une perte ou une diminution de la sensibilité des membres supérieurs (mains) ou inférieurs (pieds) ;
- une douleur à la palpation prudente du rachis ;
- une déformation évidente du rachis ;
- une perte des urines ou des matières fécales ;
- une érection chez l’homme (victime inconsciente, victime trouvée déshabillée).
À l’interrogatoire, la présence d’antécédents de traumatisme vertébral (fracture ou chirurgie de la colonne vertébrale) ou de maladie vertébrale (ostéoporose) qui fragilise la colonne vertébrale feront aussi considérer la victime comme suspecte d’une lésion du rachis.
Dans certaines situations, le secouriste ne pourra pas rechercher des signes d’atteinte vertébrale ou médullaire particulièrement si la victime :
- n’est pas coopérative ou présente des difficultés de communication ;
- est sous l’influence de l’alcool ou d’autres drogues ;
- présente de nombreuses lésions qui empêchent de rechercher des signes d’atteinte du rachis ;
- présente une lésion qui détourne son attention (lésion douloureuse intense).
Dans ces cas-là, devant un mécanisme d’accident évocateur d’accident à haut risque de lésion du rachis, le secouriste considérera la victime comme suspecte d’une lésion au rachis.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de ne pas mobiliser la victime, en dehors :
- d’un dégagement d’urgence, si nécessaire,
- de sa mise en position latérale de sécurité, si elle a perdu connaissance,
- de son immobilisation.
- de stabiliser, de restreindre les mouvements puis d’immobiliser la tête, le cou et le tronc de la victime qui est suspecte d’une lésion du rachis afin de limiter les risques d’aggravation lors de son relevage et de son transport.
Points essentiels dans la prise en charge d’une victime suspecte d’un traumatisme du rachis :
- ne pas aggraver une lésion instable de la colonne vertébrale qui menace la moelle épinière ;
- éviter toute immobilisation excessive qui pourrait entraîner des effets secondaires et des complications graves.
Définition
Un traumatisme du thorax est l’ensemble des signes dus à une atteinte traumatique du thorax, avec ou sans plaie. Ces signes permettent de suspecter des lésions pouvant mettre rapidement en jeu la vie de la victime.
Ce sont des fractures des côtes ou du sternum avec atteinte ou non des organes intra-thoraciques.
Causes
Une atteinte du thorax survient lors :
- d’un choc direct au niveau des côtes ;
- de la pénétration d’un corps étranger dans le thorax (projectiles d’arme à feu, arme blanche ou tout objet perforant) ;
- d’une décélération brusque qui peut entraîner des lésions des organes intra thoraciques qui viennent s’écraser sur les côtes ;
- d’une explosion (blast).
Risques & Conséquences
Une atteinte traumatique du thorax peut entraîner :
- une détresse respiratoire due à l’existence :
- de côtes cassées,
- d’un pneumothorax ou d’un hémothorax qui comprime le ou les poumons,
- d’une rupture ou plaie de la trachée ou des bronches.
- une détresse circulatoire, voire un arrêt cardiaque, par atteinte des gros vaisseaux ou du cœur.
Signes
Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du thorax (coup, choc) ou indirect (décélération brutale).
Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre :
- d’une douleur spontanée siégeant au niveau d’une ou plusieurs côtes ou provoquée par les mouvements respiratoires ou la toux ;
- d’une émission de crachats de sang rouge.
À l’examen, le secouriste peut trouver :
- une douleur à la palpation prudente des côtes ;
- une plaie avec ou sans bulles sanglantes à chaque expiration (vérifier le dos) ;
- une contusion ;
- une anomalie du soulèvement de la poitrine ;
- une déformation nette du thorax ;
- une toux incessante ;
- des crachats de sang rouge ;
- des lésions associées (polytraumatisme).
Toute plaie thoracique est considérée comme grave, même en l’absence de détresse respiratoire.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de prévenir toute détresse respiratoire ou circulatoire par une surveillance attentive ;
- d’installer ou de transporter la victime dans une position d’attente adaptée à son état ;
- de demander un avis médical.
Définition
Il existe trois types d’atteintes des os et des articulations des membres :
- l’entorse, qui est une lésion traumatique avec élongation, déchirure ou arrachement d’un ou plusieurs ligaments à la suite d’un mouvement exagéré ou forcé de l’articulation (faux mouvement), créant un écartement transitoire des deux extrémités osseuses ; Une entorse peut s’accompagner d’un arrachement osseux.
- la luxation, qui est une lésion traumatique d’une articulation avec perte complète et permanente des rapports articulaires normaux (l’articulation est déboîtée) ; Les deux extrémités des os ne sont plus au contact l’une de l’autre. Ce déplacement s’accompagne le plus souvent d’une lésion, voire d’une déchirure des ligaments qui entouraient et maintenaient l’articulation. Parfois, la luxation s’accompagne d’une fracture ou d’une atteinte des nerfs et des vaisseaux.
- la fracture, qui est une rupture totale ou partielle de l’os.
Elle est dite :- simple lorsqu’il n’existe pas de lésions associées visibles,
- compliquée lorsqu’il existe des lésions des structures adjacentes (nerfs, ligaments, muscles, vaisseaux), lorsqu’elle est accompagnée d’une plaie (fracture ouverte) et/ou si elle est déplacée.
Causes & Mécanisme
Une atteinte des os et des articulations des membres survient suite à une chute lors des activités de sport, de travail ou de loisir, un accident de circulation ou une agression.
Elle peut survenir à la suite d’un traumatisme :
- direct : la lésion se situe à l’endroit du choc ;
- indirect : la lésion est provoquée par un mouvement forcé en flexion, en extension ou en rotation ;
- par pénétration d’un corps étranger : blessures par arme à feu.
Risques & Conséquences
Les lésions des os et des articulations peuvent s’accompagner de complications telles que :
- une atteinte des vaisseaux ;
Gonflement du membre (hématome), extrémité du membre froide et pâle. - une lésion des nerfs ;
La victime perçoit des fourmillements à l’extrémité du membre atteint. Il existe parfois une disparition de la sensibilité ou de la motricité des doigts ou des orteils. - une plaie, il s’agit alors d’une fracture ouverte qui peut être hémorragique.
Les fractures de la cuisse ou de multiples fractures de membres peuvent entraîner une détresse circulatoire.
Signes
Un traumatisme des membres ou des articulations est suspecté lors du bilan circonstanciel ou lors de l’analyse du mécanisme de l’accident durant le bilan complémentaire (chute ou choc violent…).
Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre :
- de la perception d’un craquement au moment de la chute ou du choc ;
- d’une douleur vive à l’endroit de la blessure ou à côté, augmentée par le mouvement ou la palpation ;
- de la difficulté voire de l’impossibilité à bouger le membre atteint ou à se déplacer.
À l’examen, on peut trouver une déformation et un gonflement visibles au niveau de la lésion.
Chez la victime qui a perdu connaissance, même en l’absence d’une déformation et d’un gonflement visible, une manifestation douloureuse lors de la palpation ou de la mobilisation de la victime doit faire suspecter une fracture.
Si la plupart des lésions des os et des articulations sont évidentes, elles peuvent être parfois plus difficiles à identifier. Le traumatisme de membre sera alors seulement suspecté par le secouriste et confirmé éventuellement lors de l’examen médical et radiographique.
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de rechercher le mécanisme de survenue de la lésion et sa violence ;
- d’empêcher l’aggravation en évitant tout déplacement de la zone blessée ;
- de rechercher et parer à toutes complications associées ;
- d’immobiliser la lésion avec du matériel spécifique avant tout déplacement de la victime ;
- de prendre un avis médical.
Définition
Ensemble des signes dus à une ou plusieurs lésions secondaires à une atteinte traumatique de la face et de la face antérieure du cou.
Causes
Les traumatismes de la face et de la face antérieure du cou sont la conséquence le plus souvent d’un choc direct (éléments contondants) ou d’une blessure pénétrante (arme blanche, arme à feu) au niveau de la face ou du cou.
Risques & Conséquences
Les traumatismes de la face et de la face antérieure du cou sont fréquents. Ils peuvent être isolés ou associés à d’autres lésions traumatiques.
Ils peuvent être responsables d’une détresse vitale par :
- une obstruction des voies aériennes provoquée par une inhalation d’un corps étranger ou de sang, une fracture de la mandibule avec désinsertion et bascule de la langue en arrière dans les voies aériennes ou un gonflement post-traumatique de la muqueuse des voies aériennes (traumatisme du larynx) ;
- d’une hémorragie externe ou extériorisée.
Ils peuvent aussi être responsables d’une atteinte fonctionnelle, atteinte oculaire par exemple, et de séquelles esthétiques.
Un traumatisme de la face et de la face antérieure du cou peut être associé à un traumatisme du rachis cervical et/ou un traumatisme crânien.
Signes
Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau de la face ou du cou.
Si la victime est consciente, elle peut se plaindre d’une douleur de la face, d’un trouble de la vision ou d’une difficulté à avaler.
À l’issue du bilan d’urgence vitale, la victime peut présenter :
- une détresse respiratoire par obstruction des voies aériennes ;
- une détresse circulatoire secondaire à une hémorragie externe ou extériorisée.
À l’examen de la face, il peut être constaté :
- un œdème de la face ou localisé (œdème des paupières) ;
- un hématome de la face, un hématome en lunette ;
- une ou plusieurs plaies de la face, de la langue ou du cou ;
- une déformation de la face traduisant une fracture des os de la face, du nez ou de la mandibule ;
- un saignement du nez ou de la bouche ;
- une atteinte de l’œil objectivée par une anomalie des mouvements de l’œil, la présence de sang sous la cornée, une déformation de la pupille, une plaie de l’œil avec ou sans corps étranger intraoculaire visible ;
- une désinsertion ou une fracture de dents
Principe de l’action de secours
L’action de secours doit permettre :
- de lutter contre une détresse vitale évidente ;
- de protéger une éventuelle lésion de la peau ;
- de demander un avis médical.
Les abréviations sont utilisées quotidiennement par les secouristes sur intervention, à l’oral ou l’écrit, afin de communiquer rapidement aux autres intervenants et souvent sans être compris des témoins.
Abréviations
AC : arrêt cardiaque
ACT : attelle cervico-thoracique
AEV : accident d’exposition à un risque viral
CO : monoxyde de carbonne
DAE : défibrillateur automatisé externe
DASRI : déchets d’activités de soins à risques infectieux
DEA : défibrillateur entièrement automatisé
DSA : défibrillateur semi-automatique
FC : fréquence cardiaque
FFP2 : masque de protection respiratoire individuel
FR : fréquence respiratoire
MID : matelas immobilisateur à dépression
PA : pression artérielle
SpO² : saturation pulsée en oxygène
RCP : réanimation cardio-pulmonaire
TA : tension artérielle
VHB : virus de l’hépatite B
VHC : virus de l’hépatite C
VIH : virus de l’immunodéficience humaine
O² : O2 (di)Oxygène
CO² : dioxyde de carbone
OVA : obstruction des voies aériennes
VA : voies aériennes
PLS : position latérale de sécurité
AVC : Aaccident vasculaire cérébral
CUMP : cellule d’urgence médico-psychologique
MIN : mort inattendue et inexpliquée du nourrisson
Hg : mercure
LVA : libération des voies aériennes
SAI : seringue auto-injectable
Morphologie
Adulte : Ressemblant à un adulte morphologiquement
Enfant : Ressemblant à un enfant, pouvant tenir sur la cuisse du secouriste
Nourrisson : Ressemblant à un nourrisson, peut tenir sur l’avant-bras du secouriste
Nouveau-né : Ressemblant à un nouveau-né de quelques semaines, peut tenir sur l’avant-bras du secouriste