Définition

La brûlure est une lésion de la peau, des muqueuses (voies aériennes ou digestives) et des tissus sousjacents. Elle est qualifiée de :

Cette gravité est plus ou moins importante en fonction des différentes caractéristiques de la brûlure. Certaines brûlures sont du domaine du médecin traitant, d’autres nécessitent une prise en charge par un véhicule d’évacuation et de premiers secours pour être acheminées vers un service d’urgence. Enfin, les brûlures les plus graves nécessitent une médicalisation de leur transport avant leur acheminement vers un centre de traitement des brûlures.

Causes

La brûlure peut être provoquée par la chaleur, des substances chimiques, l’électricité, le frottement ou des radiations.

Risques & Conséquences

Suivant son étendue, sa profondeur et sa localisation, la brûlure peut provoquer :

Même après avoir supprimé la cause de la brûlure, ses effets se poursuivent. Sans action immédiate, elle peut s’étendre en profondeur et en surface.

Signes

La reconnaissance d’une brûlure est en règle générale facile. Elle est réalisée le plus souvent au cours du bilan circonstanciel ou par l’écoute de la plainte principale.

Que la victime présente ou pas une détresse vitale, c’est au cours du bilan complémentaire que le secouriste analyse les caractéristiques et par là même la gravité d’une brûlure.

Une brûlure se caractérise par :

L’aspect des brûlures diffère en fonction de la profondeur de celle-ci :

Une zone brulée peut revêtir plusieurs aspects conjoints.

L’étendue de la brûlure doit être évaluée car la surface atteinte conditionne également la conduite à tenir.

Pour évaluer cette étendue, le secouriste peut s’aider de différentes règles dont la plus connue, chez l’adulte, est la règle de Wallace.

Chez l’enfant et pour des petites surfaces, il peut s’aider de la surface de la main (paume et doigts) de la victime qui est égale à 1 % de la surface totale de la peau de la victime, quel que soit l’âge.

La localisation de la brûlure doit être décrite avec précision, notamment s’il s’agit de localisations particulières comme :

Une brûlure par ingestion doit être suspectée chez une personne qui, après avoir absorbé un liquide brûlant ou caustique présente de violentes douleurs dans la poitrine ou à l’abdomen, parfois associées à des lésions de brûlure (chaleurs) ou des traces blanchâtres (caustiques) au niveau des lèvres ou de la bouche.

Une brûlure par inhalation doit être suspectée chez une personne qui a respiré des fumées d’incendies ou inhalé des produits chimiques.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC01. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

La plaie est une lésion de la peau avec effraction et atteinte possible des tissus sous-jacents.

Causes

Les plaies sont généralement secondaires à un traumatisme de :

Risques & Conséquences

Suivant son importance et sa localisation, une plaie peut avoir pour la victime plusieurs types de conséquences, comme :

Ces atteintes peuvent entraîner une défaillance respiratoire, circulatoire ou neurologique.

Toute plaie, toute piqûre, même minime, peut provoquer une maladie parfois mortelle : le tétanos. Seule la vaccination antitétanique protège du tétanos. Si le sujet n’a pas été vacciné, ou si la vaccination a plus de dix ans chez l’adulte ou cinq ans chez l’enfant, il doit immédiatement consulter un médecin.

Une plaie peut aussi entraîner pour l’intervenant un risque de contamination par le sang de la victime (virus des hépatites et VIH).

Signes

La personne est le plus souvent victime d’un traumatisme, avec ou sans signe de détresse vitale.

C’est au cours du bilan complémentaire qu’est recherchée la présence de plaies, déterminée leur localisation, leur aspect et identifiée leur gravité.

L’aspect d’une plaie permet d’apprécier plus facilement sa gravité et de décrire précisément la lésion lors de la transmission du bilan. On distingue ainsi :

Au-delà de l’aspect de la plaie, il convient d’en distinguer la gravité. Ainsi :

En cas de doute, la plaie doit être considérée comme grave.

Une plaie par injection de liquide sous pression est toujours une plaie grave dont la prise en charge chirurgicale est urgente.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC02. Mis à jour en septembre 2014 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Les traumatismes abdominaux portent atteinte à l’intégrité de la cavité abdominale et des organes contenus dans celle-ci. Ces traumatismes concernent les organes pleins (foie, rate, reins), les organes creux (estomac, intestin) et les gros vaisseaux (aorte, veine cave inférieure).

Causes

Une atteinte de l’abdomen survient lors :

Un traumatisme abdominal ne survient pas uniquement lors d’une atteinte de la face antérieure de l’abdomen, mais aussi lors d’une atteinte des flancs, du dos ou de la partie basse du thorax.

Risques & Conséquences

La gravité du traumatisme abdominal est due à l’atteinte des organes abdominaux avec apparition d’une défaillance circulatoire par hémorragie interne.

Cette dernière peut survenir de façon extrêmement brutale si ce sont des organes (foie, rate, rein) ou des gros vaisseaux abdominaux qui sont touchés.

Le saignement peut être retardé et les signes apparaître secondairement.

Les traumatismes avec atteinte des organes creux exposent à un risque infectieux important car leur contenu est sceptique (matières fécales).

Signes

Le bilan circonstanciel et complémentaire retrouvent un traumatisme parfois violent direct au niveau de l’abdomen (coup, choc) ou indirect (décélération brutale).

Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre d’une douleur spontanée siégeant au niveau d’une partie ou de tout l’abdomen.

A l’examen, on peut trouver :

Toute plaie abdominale est considérée comme grave, même en l’absence de signes de détresse.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC03. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Un traumatisme du bassin est l’ensemble des signes dus à une atteinte traumatique du bassin, avec ou sans plaie. Le traumatisme du bassin est responsable de fractures ainsi que de lésions des organes internes, notamment hémorragiques, pouvant mettre rapidement en jeu la vie de la victime.

Les traumatismes du bassin sont graves et touchent surtout l’adulte jeune.

Causes

Les traumatismes du bassin surviennent dans un contexte de traumatisme à haute cinétique (accident de la voie publique, chutes de grande hauteur) avec dans deux cas sur trois des lésions associées (thorax, crâne, membres).

Le choc peut être :

Plus rarement, les traumatismes du bassin peuvent survenir à la suite de traumatismes à faible énergie chez la personne âgée.

Risques & Conséquences

La gravité du traumatisme du bassin est due :

La mortalité des traumatismes du bassin est de l’ordre de 8 à 15 %.

Signes

Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du bassin (écrasement, coup, choc) ou moins violent chez une personne âgée.

Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre d’une douleur spontanée siégeant au niveau du bassin ou dans la partie basse de l’abdomen. Cette douleur spontanée est un signe évocateur d’un traumatisme du bassin.

À l’examen, on peut trouver :

Toute victime traumatisée qui a perdu connaissance et qui présente des signes de détresse circulatoire doit être considérée systématiquement comme suspecte d’un traumatisme du bassin.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC04. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

On appelle traumatisme du crâne (ou crânien) tout choc reçu sur le crâne.

Causes

Les traumatismes crâniens sont la conséquence de multiples mécanismes vulnérants de la boîte crânienne : choc direct, décélération brutale, blessure par un objet pénétrant…

Risques & Conséquences

Un choc direct au niveau de la tête peut entraîner, selon son intensité et son mécanisme, des lésions cutanées, osseuses (fractures) ou cérébrales.

Une décélération brusque avec un arrêt net de la tête, sans aucun choc sur un obstacle, peut également entraîner des lésions cérébrales, uniquement par l’ébranlement du cerveau contre la boîte crânienne.

Ces lésions peuvent être plus ou moins rapidement évolutives et mettre en jeu le pronostic vital. Il faut donc surveiller régulièrement l’état de conscience de la victime. Dans certains cas, une prise en charge chirurgicale précoce est nécessaire pour augmenter les chances de récupération.

Signes

Le bilan circonstanciel et complémentaire retrouvent un traumatisme parfois violent au niveau du crâne (coup, choc) ou indirect (décélération brutale).

À l’issue du bilan d’urgence vitale, la victime peut présenter :

Lors du bilan secondaire, la victime se plaint :

À l’examen, on constate que la victime peut présenter :

Au cours de la surveillance, on peut constater :

Chez l’enfant ou le nourrisson, les signes de traumatisme crânien peuvent être différents de ceux de l’adulte :

Toute chute d’un enfant ou d’un nourrisson, d’une hauteur supérieure à sa taille (table à langer, chaise haute) doit faire suspecter un traumatisme crânien et faire l’objet d’un avis médical immédiat.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC05. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Il s’agit de lésions à type d’entorse, de fracture, de luxation ou de tassement qui peuvent siéger à n’importe quel niveau de la colonne vertébrale.

Causes & Mécanisme

Une atteinte de la colonne vertébrale survient lors d’un choc direct sur la colonne vertébrale ou d’un traumatisme indirect survenant à distance de celle-ci comme :

Risques & Conséquences

La gravité d’un traumatisme de la colonne vertébrale est due à la possible atteinte de la moelle épinière.

La moelle épinière peut être :

Environ 15 % des personnes qui présentent un traumatisme vertébral, qu’il s’agisse d’une fracture ou d’une luxation ont une lésion médullaire. La majorité des victimes qui présentent un traumatisme médullaire ont aussi un traumatisme vertébral.

Signes

Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du dos ou du cou (coup, choc) ou indirect (flexion extension brusque).

Les mécanismes suivants doivent faire considérer la victime à hauts risques de lésion du rachis :

Dès lors que l’on suspecte un traumatisme du rachis, il faut demander à la victime de ne pas bouger, ou stabiliser manuellement la tête de la victime dans l’axe (particulièrement pour réaliser la libération des voies aériennes) et éviter de mobiliser le reste de la colonne vertébrale.

Au bilan d’urgence vitale, on suspectera une lésion du rachis de principe : ! si la victime a perdu connaissance et ne peut s’exprimer ;

Au bilan complémentaire, on suspectera une lésion du rachis si la victime présente :

À l’interrogatoire, la présence d’antécédents de traumatisme vertébral (fracture ou chirurgie de la colonne vertébrale) ou de maladie vertébrale (ostéoporose) qui fragilise la colonne vertébrale feront aussi considérer la victime comme suspecte d’une lésion du rachis.

Dans certaines situations, le secouriste ne pourra pas rechercher des signes d’atteinte vertébrale ou médullaire particulièrement si la victime :

Dans ces cas-là, devant un mécanisme d’accident évocateur d’accident à haut risque de lésion du rachis, le secouriste considérera la victime comme suspecte d’une lésion au rachis.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Points essentiels dans la prise en charge d’une victime suspecte d’un traumatisme du rachis :

Référence du cours : 08AC06. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Un traumatisme du thorax est l’ensemble des signes dus à une atteinte traumatique du thorax, avec ou sans plaie. Ces signes permettent de suspecter des lésions pouvant mettre rapidement en jeu la vie de la victime.

Ce sont des fractures des côtes ou du sternum avec atteinte ou non des organes intra-thoraciques.

Causes

Une atteinte du thorax survient lors :

Risques & Conséquences

Une atteinte traumatique du thorax peut entraîner :

Signes

Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau du thorax (coup, choc) ou indirect (décélération brutale).

Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre :

À l’examen, le secouriste peut trouver :

Toute plaie thoracique est considérée comme grave, même en l’absence de détresse respiratoire.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC08. Mis à jour en septembre 2014 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Il existe trois types d’atteintes des os et des articulations des membres :

Causes & Mécanisme

Une atteinte des os et des articulations des membres survient suite à une chute lors des activités de sport, de travail ou de loisir, un accident de circulation ou une agression.

Elle peut survenir à la suite d’un traumatisme :

Risques & Conséquences

Les lésions des os et des articulations peuvent s’accompagner de complications telles que :

Les fractures de la cuisse ou de multiples fractures de membres peuvent entraîner une détresse circulatoire.

Signes

Un traumatisme des membres ou des articulations est suspecté lors du bilan circonstanciel ou lors de l’analyse du mécanisme de l’accident durant le bilan complémentaire (chute ou choc violent…).

Si la victime n’a pas perdu connaissance et peut s’exprimer, elle peut se plaindre :

À l’examen, on peut trouver une déformation et un gonflement visibles au niveau de la lésion.

Chez la victime qui a perdu connaissance, même en l’absence d’une déformation et d’un gonflement visible, une manifestation douloureuse lors de la palpation ou de la mobilisation de la victime doit faire suspecter une fracture.

Si la plupart des lésions des os et des articulations sont évidentes, elles peuvent être parfois plus difficiles à identifier. Le traumatisme de membre sera alors seulement suspecté par le secouriste et confirmé éventuellement lors de l’examen médical et radiographique.

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Référence du cours : 08AC09. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Définition

Ensemble des signes dus à une ou plusieurs lésions secondaires à une atteinte traumatique de la face et de la face antérieure du cou.

Causes

Les traumatismes de la face et de la face antérieure du cou sont la conséquence le plus souvent d’un choc direct (éléments contondants) ou d’une blessure pénétrante (arme blanche, arme à feu) au niveau de la face ou du cou.

Risques & Conséquences

Les traumatismes de la face et de la face antérieure du cou sont fréquents. Ils peuvent être isolés ou associés à d’autres lésions traumatiques.

Ils peuvent être responsables d’une détresse vitale par :

Signes

Au cours du bilan circonstanciel et au cours de l’analyse du mécanisme de l’accident lors du bilan complémentaire, on retrouve un traumatisme parfois violent direct au niveau de la face ou du cou.

Si la victime est consciente, elle peut se plaindre d’une douleur de la face, d’un trouble de la vision ou d’une difficulté à avaler.

À l’issue du bilan d’urgence vitale, la victime peut présenter :

À l’examen de la face, il peut être constaté :

Principe de l’action de secours

L’action de secours doit permettre :

Les abréviations sont utilisées quotidiennement par les secouristes sur intervention, à l’oral ou l’écrit, afin de communiquer rapidement aux autres intervenants et souvent sans être compris des témoins.

Abréviations

AC : arrêt cardiaque
ACT : attelle cervico-thoracique
AEV : accident d’exposition à un risque viral

CO : monoxyde de carbonne

DAE : défibrillateur automatisé externe
DASRI : déchets d’activités de soins à risques infectieux
DEA : défibrillateur entièrement automatisé
DSA : défibrillateur semi-automatique

FC : fréquence cardiaque
FFP2 : masque de protection respiratoire individuel
FR : fréquence respiratoire

MID : matelas immobilisateur à dépression

PA : pression artérielle

SpO² : saturation pulsée en oxygène

RCP : réanimation cardio-pulmonaire

TA : tension artérielle

VHB : virus de l’hépatite B
VHC : virus de l’hépatite C
VIH : virus de l’immunodéficience humaine

O² : O2 (di)Oxygène
CO² : dioxyde de carbone
OVA : obstruction des voies aériennes

VA : voies aériennes

PLS : position latérale de sécurité

AVC : Aaccident vasculaire cérébral

CUMP : cellule d’urgence médico-psychologique

MIN : mort inattendue et inexpliquée du nourrisson

Hg : mercure

LVA : libération des voies aériennes

SAI : seringue auto-injectable

Morphologie

Adulte : Ressemblant à un adulte morphologiquement

Enfant : Ressemblant à un enfant, pouvant tenir sur la cuisse du secouriste

Nourrisson : Ressemblant à un nourrisson, peut tenir sur l’avant-bras du secouriste

Nouveau-né : Ressemblant à un nouveau-né de quelques semaines, peut tenir sur l’avant-bras du secouriste