Indication

Cette technique est indiquée en cas d’obstruction complète des voies aériennes par un corps étranger :

Justification                  

Le but de cette technique est de comprimer l’air contenu dans les poumons de la victime et d’expulser le corps étranger par un effet de « piston ».

Suivant l’importance et la position du corps étranger, plusieurs pressions successives peuvent être nécessaires pour l’expulser.

Matériel  

Aucun matériel.

Réalisation 

Chez l’adulte obèse ou la femme enceinte

Chez le nourrisson

Chez la personne alitée 

Risques & Contraintes

Des complications par traumatisme des organes internes, des côtes ou du sternum peuvent survenir après ces manœuvres. Ce risque ne doit pas diminuer la qualité des compressions thoraciques qui est absolument nécessaire au rejet du corps étranger.

Évaluation

L’efficacité de la technique est jugée sur :

Référence du cours : 05FT07. Mis à jour en novembre 2021 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Le garrot est indiqué lorsque la compression directe est inefficace ou impossible (victime qui présente de nombreuses lésions, plusieurs victimes, plaie inaccessible, présence d’un corps étranger) ou lors de situations particulières (catastrophes, théâtres d’opérations militaires ou situations apparentées, situation d’isolement).

Il ne peut être posé qu’aux membres supérieurs ou inférieurs.

Justification

Le garrot arrête une hémorragie externe en interrompant totalement la circulation du sang en amont de la plaie.

Matériel

Réalisation   

Garrot spécifique

Il est nécessaire dans tous les cas de se référer aux préconisations du fabricant. Toutefois, ces garrots utilisent en majorité le même principe de pose :

Garrot improvisé

Il est possible, si l’on a un second lien, de l’utiliser pour fixer le bâton :

Risques & Contraintes

Le garrot supprime totalement la circulation du sang dans le segment de membre concerné. Il doit être posé en respectant scrupuleusement les indications ci-dessus.

Dans certains cas, le garrot ne peut être installé : plaie du cou, plaie ou section de membre qui siège trop près de sa racine (pli de l’aine, creux axillaire). Il est alors nécessaire de maintenir une compression manuelle locale ou de mettre en place un pansement compressif avec contre-appui opposé.

Une fois le garrot posé, il ne doit être desserré que sur ordre d’un médecin.

Évaluation

Le garrot est efficace si le saignement est arrêté.

En cas de persistance du saignement, resserrer le garrot. Si ce n’est pas suffisant, compléter par un ou plusieurs autres dispositifs d’arrêt des hémorragies1.


1 second garrot entre le premier et la racine du membre et/ou, si disponible, gaze imbibée d’une substance hémostatique avec pansement compressif.

Référence du cours : 05FT08. Mis à jour en novembre 2021 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Victime qui a perdu connaissance, en position assise, tête penchée en avant.

Justification

Une victime ayant perdu connaissance en position assise (en particulier dans un véhicule) peut présenter des signes d’obstruction des voies aériennes. Si la tête est penchée en avant, la paroi postérieure du pharynx vient s’appliquer contre la base de la langue et empêche le libre passage de l’air.

Cette technique est souvent suffisante pour rétablir la liberté des voies aériennes et contrôler sa respiration.

Matériel  

Aucun matériel.

Réalisation 

Risques & Contraintes                     

La LVA doit être réalisée avec précaution pour éviter toute aggravation d’un traumatisme du rachis cervical.

Évaluation

La libération des voies aériennes est efficace si la respiration de la victime peut s’effectuer normalement.

Référence du cours : 05FT09. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

La libération des voies aériennes (LVA) par bascule prudente de la tête en arrière et élévation du menton est réalisée chez toute victime ayant perdu connaissance, non suspecte d’un traumatisme du rachis, avant d’apprécier sa respiration.

Justification

La perte de connaissance provoque une forte diminution du tonus musculaire qui entraîne, si la victime reste allongée sur le dos, une obstruction des voies aériennes par chute de la langue en arrière.

La LVA par bascule prudente de la tête en arrière et élévation du menton permet de dégager la langue de la paroi postérieure du pharynx et la libre circulation de l’air :

Chez le nouveau-né et le nourrisson, du fait de leur anatomie, ce mouvement doit se limiter à ramener la tête en position neutre afin de ne pas entraîner une obstruction des voies aériennes.

Matériel  

Aucun matériel.

Réalisation 

Chez l’adulte ou l’enfant

Chez le nouveau-né ou le nourrisson

La technique de libération des voies aériennes est identique à celle utilisée chez l’adulte et l’enfant, mais la bascule doit se limiter à ramener sa tête en position neutre.

Risques & Contraintes

La LVA chez toute victime ayant perdu connaissance, non suspecte d’un traumatisme, est un geste

salvateur qui nécessite cependant une réalisation avec précaution, afin d’éviter toute aggravation d’un traumatisme cervical méconnu.

Évaluation

La libération des voies aériennes est efficace si :

Référence du cours : 05FT10. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

La libération des voies aériennes (LVA) par simple élévation du menton est réalisée chez toute victime ayant perdu connaissance, suspecte d’un traumatisme du rachis.

Justification

La perte de connaissance provoque une forte diminution du tonus musculaire qui entraîne, si la victime reste allongée sur le dos, une obstruction des voies aériennes par chute de la langue en arrière.

La LVA par élévation du menton seul peut être suffisante pour dégager la langue de la paroi postérieure du pharynx sans mobiliser le rachis cervical et permettre la libre circulation de l’air :

Chez le nourrisson, du fait de son anatomie, le mouvement doit se limiter à ramener la tête en position neutre afin de ne pas entraîner une obstruction des voies aériennes.

Matériel  

Aucun matériel.

Réalisation 

En même temps que l’on maintient la tête à deux mains :

Risques & Contraintes                     

La LVA doit être réalisée avec précaution pour éviter toute aggravation d’un traumatisme du rachis cervical.

Évaluation

La libération des voies aériennes est efficace si la respiration de la victime peut s’effectuer normalement.

Référence du cours : 05FT11. Mis à jour en septembre 2019 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

La mise en place d’une canule oropharyngée est indiquée si la victime présente un arrêt cardiaque et que le secouriste a des difficultés à maintenir les voies aériennes de la victime libres pour réaliser une ventilation artificielle à l’aide d’un masque et d’un insufflateur manuel.

Ceci se rencontre plus particulièrement avec certaines victimes (victime obèse, cou court) ou lors de RCP prolongée.

Justification           

La mise en place d’une canule oropharyngée permet :

Matériel        

La canule est en plastique et comprend :

Il existe plusieurs tailles, essentiellement enfant, petit et grand adulte. La canule oropharyngée est à usage unique.

Réalisation              

Chez l’adulte

La canule maintenant la bouche ouverte, il est parfois nécessaire d’utiliser un masque d’insufflation d’une taille supérieure à celle utilisée avant la mise en place de celle-ci.

Chez l’enfant, le nourrisson ou le nouveau-né

Risques & Contraintes

Une mise en force de la canule peut entraîner des lésions (plaies) de la bouche de la victime, dont le saignement provoque l’encombrement des voies aériennes.

Mise en place chez une victime qui n’est pas en arrêt cardiaque, elle peut être à l’origine de vomissements et d’inhalation de vomissures qui compromettent la survie de la victime.

N. B. La canule nasopharyngée est réservée uniquement à un usage médical ou paramédical.

Évaluation

La mise en place d’une canule oropharyngée est correcte si :

 

Référence du cours : 05FT12. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Le pansement compressif est indiqué pour relayer une compression manuelle efficace, lorsque la localisation le permet.

Justification

La pose d’un pansement compressif permet de libérer le secouriste tout en maintenant une pression suffisante sur la plaie qui saigne pour arrêter l’hémorragie.

Matériel

Soit :

L’élasticité de la bande est un élément important si l’on veut obtenir une pression suffisante pour maintenir l’arrêt du saignement.

Réalisation   

En règle générale

Si une compression manuelle a déjà été réalisée, la substitution de celle-ci par le pansement compressif doit être la plus rapide possible.

Dans  le  cas  d’un  pansement  compressif  d’urgence           

Cas particuliers

Dans certaines localisations de plaie en zone « non garrotable », il est parfois possible de réaliser un pansement compressif en prenant appui sur un relief osseux opposé. Par exemple :

Ces techniques sont particulièrement utiles en cas de nombreuses victimes où le secouriste ne peut pas rester fixé sur une seule victime.

Risques & Contraintes

Le pansement compressif peut être moins efficace qu’une compression manuelle. S’il est constaté une reprise du saignement au travers du pansement (suintement de sang) reprendre la compression manuelle par-dessus.

La compression doit être suffisante pour arrêter l’hémorragie. Si la victime se plaint d’une douleur importante à l’extrémité du membre ou si celle-ci devient froide, engourdie ou violacée (couleur du lit de l’ongle), demander un avis médical rapidement.

Certaines localisations ne permettent pas de comprimer suffisamment l’endroit qui saigne (cou, thorax, abdomen). Si l’on est dans l’impossibilité de réaliser ce pansement, la compression manuelle sera maintenue.

Évaluation

Le pansement compressif est efficace si le saignement est arrêté.

Référence du cours : 05FT13. Mis à jour en décembre 2022 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

Ce pansement est adapté pour des hémorragies externes siégeant à la racine d’un membre (creux axillaire, pli de l’aine), au niveau des fesses, du tronc, du cou et de la tête, et ne permettant pas la mise en place d’un garrot lorsque la compression manuelle continue est inefficace ou impossible.

Justification

La mise en place d’une gaze imbibée de substance hémostatique permet, par sa présence et en déclenchant un processus d’hémostase (mécanismes d’arrêt du saignement du corps humain), une obstruction de la plaie et un arrêt du saignement.

Matériel

Ces pansements sont des bandes de tissu imbibées d’une substance chimique dont la propriété est de déclencher, au contact du sang, une réaction de coagulation localisée.

Elles sont pliées en rouleau ou en accordéon à l’intérieur de sachets stériles.

Réalisation

Le saignement arrêté, réaliser la pose d’un pansement compressif pour maintenir en place la gaze imbibée de substance hémostatique et maintenir la pression.

Noter :

Une fois mis en place, NE JAMAIS RETIRER UNE GAZEIMBIBÉE DE SUBSTANCE HÉMOSTATIQUE DE LA PLAIE.

Risques & Contraintes                     

La mise en place d’une gaze imbibée de substance hémostatique ne présente pas de risque particulier si elle est réalisée dans les conditions décrites ci-dessus.

En présence de corps étrangers, la pose d’une gaze imbibée de substance hémostatique est contre- indiquée, car sa mise en place peut aggraver la lésion et le saignement par mobilisation ou déplacement du corps étranger.

Le saignement peut persister si le paquet de gaze n’est pas suffisant pour arrêter le saignement et boucher la plaie. Dans ce cas, rajouter par-dessus une autre gaze imbibée de substance hémostatique et comprimer à nouveau pendant 3 minutes au minimum.

Si vous ne pouvez comprimer vous-même la plaie pour maintenir la gaze (nombreuses victimes), demandez, si possible, à un témoin de réaliser cette compression.

Évaluation

La gaze imbibée de substance hémostatique est efficace si le saignement s’arrête et ne reprend pas.

Référence du cours : 05FT14. Mis à jour en décembre 2022 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

L’utilisation du défibrillateur automatisé externe (DAE) est indiquée chez toute victime en arrêt cardiaque.

Justification

L’utilisation du DAE peut permettre une défibrillation précoce et améliorer de façon significative les chances de survie de la victime.

Matériel           

Les DAE se distinguent en deux catégories :

Le DAE est un appareil qui permet :

Le défibrillateur automatisé externe

Le DAE est un appareil qui reconnaît les rythmes devant être choqués et qui, alors, délivre ou demande de délivrer un choc.

Il est composé :

Les électrodes sont autocollantes et recouvertes sur une face d’un gel qui facilite le passage du courant tout en diminuant le risque de brûlure. Deux paires d’électrodes doivent être à disposition avec le défibrillateur. Elles ne doivent jamais être pliées.

Certains défibrillateurs disposent d’électrodes différentes chez l’adulte et l’enfant ou le nourrisson.

Certains défibrillateurs sont munis de dispositifs d’aide et d’évaluation au massage cardiaque (métronome, profondimètre).

Les accessoires :

Mise en œuvre

La mise en œuvre du DAE s’effectue en cinq étapes :

Mise en marche de l’appareil

Quelques secondes après sa mise en fonction, une voix guide l’opérateur dans les différentes étapes.

Connexion des électrodes

Le DAE demande de mettre en place les électrodes sur la poitrine de la victime. Pour cela :

Les électrodes doivent adhérer correctement à la peau. Si la poitrine de la victime est humide, il faut sécher la poitrine avant de coller les électrodes. Si la poitrine de la victime est particulièrement velue, il est préférable de la raser à l’endroit l’on pose les électrodes.

Analyse du rythme cardiaque

Le DAE lance l’analyse du rythme cardiaque. Pendant cette phase, certains appareils demandent de ne pas toucher ou bouger la victime. Dans ce cas :

L’analyse réalisée par le défibrillateur permet de reconnaître les rythmes cardiaques qui nécessitent un choc électrique. Si tel est le cas, le défibrillateur se prépare immédiatement à la délivrance d’un choc.

Délivrance du choc

Si le DAE annonce qu’un choc est indiqué, il faut alors :

Arrêt de l’appareil

L’arrêt de l’appareil ne peut être réalisé qu’à la demande du médecin des services de secours.

Risques & Contraintes

Correctement utilisé, le DAE ne présente aucun risque pour le secouriste et augmente les chances de survie de la victime en AC.

Précautions particulières

Anomalies de fonctionnement

Il est possible qu’en cours d’utilisation, le défibrillateur présente des dysfonctionnements.

Les problèmes envisagés ici sont les plus courants, mais ne sont pas limitatifs, car ils dépendent souvent du type d’appareil utilisé. Il est fortement recommandé de se référer au chapitre « dysfonctionnements de

l’appareil » du guide d’utilisateur de l’appareil.

Dans tous les cas, la RCP ne doit pas être interrompue.

Le défibrillateur vous demande de connecter les électrodes lorsque :

Le défibrillateur détecte un mouvement pendant l’analyse. Ce mouvement peut provenir :

La charge du défibrillateur, avant la délivrance du choc électrique, s’interrompt si :

Consignes d’entretien

Le DAE doit toujours être en bon état de marche, vérifié et immédiatement disponible. Il doit être installé dans un endroit accessible avec l’ensemble de ses accessoires.

Des vérifications périodiques du DAE permettent de s’assurer de son bon état de fonctionnement. Un signal lumineux ou une alerte sonore indique tout dysfonctionnement.

Avant chaque utilisation, il convient de vérifier que :

Après chaque utilisation, le DAE doit être remis en état, nettoyé et vérifié en respectant les recommandations du fabricant.

Si une procédure de récupération des données internes enregistrées par l’appareil est en vigueur, la mettre en œuvre.

Les batteries du défibrillateur sont remplacées lorsque l’appareil l’indique ou s’il s’éteint ou ne s’allume pas.

En aucun cas il ne faut modifier la configuration et les réglages internes de l’appareil.

Si l’utilisation de l’appareil devient impossible ou en cas d’anomalie constatée, il est indispensable de mettre le défibrillateur hors service et de prévenir le responsable de l’appareil.

Évaluation

Correctement utilisé, le DAE permet de délivrer un choc électrique externe à toute personne en arrêt cardiaque par fonctionnement anarchique du cœur.

 

Référence du cours : 05FT15. Mis à jour en novembre 2021 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.

Indication

La ventilation artificielle est nécessaire, après libération des voies aériennes, en présence d’une victime :

Justification

La ventilation artificielle par une méthode orale permet d’apporter de l’air aux poumons d’une victime en l’absence de matériel de ventilation artificielle.

Ces méthodes orales permettent au secouriste d’insuffler directement à la victime l’air qu’il expire et dont la part résiduelle d’oxygène est suffisante pour assurer l’efficacité de la technique.

Si l’arrêt de la respiration vient de se produire, cette technique peut favoriser la reprise de la respiration.

Matériel  

Aucun matériel.

Réalisation 

La victime est préalablement installée en position horizontale et sur le dos.

Chez l’adulte ou l’enfant

La durée de réalisation de ces deux insufflations successives ne doit pas excéder cinq secondes. Si le ventre ou la poitrine de la victime ne se soulève pas lors des insufflations :

Chez le nourrisson ou le nouveau-né

La technique est sensiblement la même que pour l’adulte ou l’enfant. Toutefois, il convient de :

Risques & Contraintes

Une insufflation trop rapide ou d’un volume d’air trop important peut entraîner un passage de l’air dans l’estomac et secondairement une régurgitation de son contenu. Ceci est plus fréquent chez l’enfant et le nouveau-né qui ont besoin de volumes d’air beaucoup moins importants que l’adulte.

Une régurgitation de liquide de l’estomac dans les voies aériennes de la victime entraîne un encombrement de celles-ci et compromet les manœuvres de réanimation et la survie de la victime.

Évaluation

L’efficacité de la technique est jugée sur l’obtention d’un début de soulèvement de la poitrine de la victime, lors de chaque insufflation.

Référence du cours : 05FT16. Mis à jour en juin 2018 par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises.